Silésie

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Carte de la Silésie actuelle
Carte de la Silésie en 1905
Blason de la Silésie

La Silésie (Ślůnsk en silésien, Śląsk en polonais, Schlesien en allemand, Slezsko en tchèque) est une région qui s'étend sur trois États : la majeure partie est située au sud-ouest de la Pologne, une partie se trouve au-delà de la frontière avec la République tchèque et une petite partie en Allemagne.

Histoire

La civilisation des champs d'urnes (1000 à 1200 av. J.-C. pour cette région) serait originaire de la région de Silésie, ainsi que de Hongrie et de Lusace[1].

La région est occupée par les Vandales à partir du Ier siècle après J.-C. Ceux-ci, venus des rives de la Baltique sont repoussés par les Goths vers le sud et s'établissent durablement dans le bassin de la Vistule (où se fixent les tribus vandales Hasdings) jusqu'aux rives de la moyenne Oder où s'établissent les tribus des vandales Sillings qui ont peut-être donné son nom à la Silésie. Au début du Ve siècle, fuyant les Huns, et associés à d'autres peuples germains, les Vandales déclenchent un grand mouvement de migration vers l'ouest de l'Europe et, franchissant le Danube[réf. nécessaire] gelé au cours de l'hiver 406 débordent les défenses de l'Empire Romain: ce sont les Grandes invasions. La région est peu après repeuplée de tribus slaves, les Slézanes qui lui auraient aussi possiblement donné son nom; tout comme il pourrait également provenir des Élisiens ou (H)Elisi, (un peuple germano-celte associé aux Lugii desquels la ville de Legnica (Lugidunum) tient son nom), cette région fut au Xe siècle l'objet d'un conflit entre la dynastie tchèque des Přemyslides et la dynastie polonaise des Piast. En 990, Mieszko Ier de Pologne achète cette région à Boleslav II de Bohême.

Après avoir appartenu à la Pologne, la Silésie fut rattachée en 1335 à la couronne de Bohême, ensuite à l'Autriche qui domina la Bohême dès 1526, puis à la Prusse en 1763 par le traité de Hubertusburg qui mit fin aux guerres de Silésie.

Le XIXe siècle a vu de profondes transformations s'opérer dans la région lorsque le charbon y a été exploité en grandes quantités, avec la naissance des grandes villes de Silésie autour de la métallurgie. Après 1871, elle fit partie de l'Allemagne unifiée.

XXe siècle

Au traité de Versailles, la Silésie d'Opole (Oppeln en allemand), partie de la Silésie peuplée de polonophones (surtout dans les campagnes, les villes étant davantage germanisées), fut soumise à un plébiscite, qui entraîna de nombreux conflits : insurrections polonaises, interventions de corps francs allemands notamment autour de l'Annaberg. Peuplée d'Allemands (en Basse-Silésie) et de Polonais (en Haute-Silésie), le plébiscite du 21 mars 1921 en Haute-Silésie donna presque 60 % des voix en faveur de l'Allemagne, selon un clivage peu propice à un découpage : les villes comme Katowice (Kattowitz) votant pour l'Allemagne tandis que des régions bien à l'ouest, plus rurales, votèrent pour la Pologne. La région fut néanmoins scindée selon des lignes absurdes sur le plan économique. La SDN garantit pour quinze ans une protection des minorités (ce qui permit aux Juifs d'échapper à certaines persécutions durant les premières années du régime hitlérien). Cette scission créa une tension vive entre Allemands et Polonais. En septembre 1939, les Allemands envahirent la région et rattachèrent au Reich non seulement l'ancienne Haute-Silésie prussienne mais aussi toute une zone, (incluant Oświęcim — ville généralement plus connue sous son appellation allemande Auschwitz) jusqu'aux portes de Cracovie ainsi que l'ancienne Nouvelle-Silésie (Reichsgau Oberschlesien). La population polonaise (minorité) fut sujette à des discriminations (voire des expulsions) si elle ne s'inscrivait pas dans la Deutsche Volksliste, et les Juifs furent massacrés.

Après 1945

En janvier 1945, les Soviétiques reprirent la région de Haute-Silésie, bien connue pour son bassin houiller, quasiment intact. Plus loin, notamment à Breslau (Wroclaw) les nazis résistèrent avec acharnement, menant à la destruction d'une partie de la cité. Les Allemands subirent les conséquences de la politique du IIIe Reich : à leur tour, ils subirent la discrimination, furent massacrés, emprisonnés, puis expulsés. Une grande partie de la population originaire de Haute-Silésie (déjà là en 1939) reçut néanmoins le statut d'autochtone et put rester en Silésie. En Basse-Silésie, où l'écrasante majorité de la population était allemande, la région fut complètement vidée, puis repeuplée par des Polonais expulsés des régions orientales cédées à l'URSS, dont la région de Lviv (Lwów). En Haute-Silésie, les maladresses du gouvernement communiste menèrent un grand nombre de polonophones (de dialecte silésien) de la région à se définir comme « Allemands » (s'ajoutait à cela une puissante incitation économique, notamment dans les années 1980, années pendant lesquelles les conditions de vie en Pologne se dégradèrent) ; cela permit à certains de faire des demandes d'émigration vers l'Allemagne. Depuis la reconnaissance de la ligne Oder-Neisse par l'Allemagne (1990-91) et l'intégration de la Pologne dans l'UE, les relations économiques se sont normalisées.

Après la défaite allemande de 1945, la population allemande fut ainsi souvent chassée vers l'ouest, ou contrainte d'émigrer en RFA. Ils s'y constituèrent en associations (Landsmannschaften). Des mineurs d'origine allemande furent aussi gardés en Pologne pendant les années 1950 pour combler des manques de main-d'œuvre.

Carte de la partie tchèque de la Silésie

Aujourd'hui, la Silésie est répartie entre :

La Silésie tchèque (dite Silésie autrichienne avant 1918), rattachée au Troisième Reich de 1938 à 1945 dans le cadre de la région des Sudètes, fut également vidée de ses habitants allemands. Elle est actuellement peuplée de Tchèques et de Polonais (Silésie de CieszynTěšín en tchèque, Teschen en allemand). C'est la région des environs de la ville de Český Těšín en République tchèque ; elle borde la Moravie au nord de la République tchèque.

L'Allemagne a gardé une minuscule portion de la Silésie entre Hoyerswerda et Görlitz (ville principale), rattachée au Land de Saxe, qui reconnaît la langue sorabe, ce qui était déjà le cas à l'époque de la RDA.

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Voir aussi

Sources

  1. H. Jacquinot et P. Usquin, La Nécropole de Pougues-les-eaux (Nièvre). Derniers Temps de L'âge Du Bronze. Bulletin de la Société Nivernaise Des Lettres, Sciences Et Arts. 1879.