Sicile (province romaine)

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Carte de la province romaine de Sicile.

La Sicile a été une province de la Rome antique depuis la chute de Syracuse en 211 avant J.C. jusqu'à l'invasion de l'île par les Vandales en 440 après J.C., suivi de la reconquête byzantine en 533 après J.C. Elle fait partie aujourd'hui de Italie.

Période pré-romaine

Les plus anciens peuples de Sicile sont les Élymes dans l'est de l'ile, les Sicanes dans le centre, et les Sicules dans la partie orientale, ces derniers probablement venus du continent en repoussant vers l'ouest de l'île les occupants plus anciens. Ce sont eux qui donnèrent son nom au pays.

La Sicile fut ensuite colonisée par les Phéniciens, les Carthaginois et les Grecs, qui y ont laissé de nombreux vestiges.

Romanisation de l'île

Depuis la mort d'Agathocle de Syracuse en 289 avant J.C., les colonies grecques de l'île sont divisées, en opposition avec des révoltes telle celle des Mamertins et ont du mal à résister à la pression des carthaginois qui disposent de comptoirs alliés dans la partie occidentale de l'île et à Lipari. De leur côté, les romains qui ont résisté à l'expédition de Pyrrhus (482-472 Av. J.C.) rentrent en contact avec les colonies de la Grande Grèce.

L'enjeu entre l'ancienne puissance carthaginoise et la puissance émergente de Rome est la domination du commerce et des voies maritimes de la Méditerranée occidentale. La possession de la Sicile qui contrôle le détroit de Messine est déterminante et va entraîner les Guerres puniques qui ne se termineront que par la destruction de Carthage.

Sous la République

À l'issue de la première guerre punique (264-241), la Sicile tombe aux mains des Romains devenant dès lors la première province romaine hors de la péninsule italienne. Seule la petite royauté de Syracuse, confiée Hiéron II qui a choisi finalement l'alliance romaine, conserve une indépendance relative jusqu'à sa chute en 211 après un long siège mené par le consul Marcellus.

La Sicile compte au début de la période entre 600 000 et 1 000 000 d'habitants, dont une dizaine de citoyens romains seulement. Elle constitue aussi un enjeu économique important. Riche en terres agricoles, la Sicile est pour Rome une importante source de céréales devenant selon l'expression de Caton l'Ancien, « le grenier à blé du peuple romain »[1]. Les céréales sont cultivées dans des Latifundia exploités par une masse d'esclaves. Deux révoltes d'esclaves eurent lieu en Sicile :

En revanche la révolte de Spartacus ne touchera pas la Sicile, pas plus qu'elle ne participera à la guerre sociale.

Lors de la guerre civile qui se déclenche au cours du Second triumvirat, la Sicile fut la base de la résistance des derniers pompéiens menés par Sextus Pompée, fils de Pompée. Sextus Pompée soutenu au début par le Sénat romain tient l'île pendant huit ans. Il est finalement battu par un lieutenant d'Octave en septembre -36 à la Bataille de Nauloque, l'une des plus grandes batailles navales de l'Antiquité, au large de Spadafora[2]

Sous l'Empire

A l'avènement de l'Empire romain (-27 Avant J.C.), la Sicile devient une province sénatoriale. Elle fait peu parler d'elle au cours des trois siècles suivants. Elle bénéficie en 212 de l'édit de Caracalla qui accorde la citoyenneté romaine à tous les hommes libres. Elle est rapidement christianisée sans être véritablement touchée par les hérésies des IVe siècle et Ve siècle[3].

L'île est épargnée par les guerres jusqu'au razzias des Vandales de Genséric à partir de 441. Odoacre qui règne sur Rome s'entend avec ces derniers pour leur verser un tribu, solution qui sera également retenue par son successeur Théodoric. À partir de 533, la Sicile passe sous souveraineté byzantine.

Notes et références

  1. Jean-Yves Frétigné, Histoire de la Sicile, Fayard 2009, p. 88
  2. Frétigné, Op. Cit. p.102
  3. Frétigné, Op.Cit. p.119

Articles connexes

Lien externe