Le Chanteur (chanson)

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Le Chanteur

Single de Daniel Balavoine
extrait de l'album Le Chanteur
Face B Si je suis fou[1]
Sortie Juin 1978[2]
Enregistré Mars 1978
Studio Damiens, Boulogne-Billancourt, France
Durée 3:53
Genre Pop
Format 45 tours
Auteur-compositeur Daniel Balavoine[3],[4]
Producteur Andy Scott, Léo Missir[2]
Label Barclay, Riviera L.M.[5]

Singles de Daniel Balavoine

Le Chanteur est une chanson écrite, composée et interprétée en 1978 par Daniel Balavoine.

6e chanson de l'album studio 33 tours LP Le Chanteur, qui ouvre la face B, sortie en , elle remporte un énorme succès commercial en single 45 tours, dont les ventes lui permettront d'obtenir un disque d'or.

Devenue une chanson marquante du répertoire de Balavoine, Le Chanteur est également celle qui a véritablement lancé sa carrière.

Historique[modifier | modifier le code]

Genèse[modifier | modifier le code]

Daniel Balavoine interprétant le titre à la télévision en 1980.

En 1978, Daniel Balavoine peine à se faire connaître du grand public, malgré le succès d'estime apporté l'année précédente par le single Lady Marlène, extrait de l'album Les Aventures de Simon et Gunther...[6]. Malgré les doutes du grand patron de sa maison de disques, Eddie Barclay, Balavoine parvient à sortir son troisième album, où figure la chanson, grâce à la détermination de Léo Missir, vice-président et responsable des services artistiques chez Barclay[6], qui le soutient depuis son arrivée chez Barclay.

La trompette qui ouvre la chanson a été enregistrée par erreur durant les répétitions. Le chanteur, qui désespérait à trouver un thème aux paroles de la bande-son, eut une révélation en écoutant ce passage qui lui évoqua les « trompettes de la gloire ». Le texte fut bouclé sur un coin de console en moins d'une heure[réf. nécessaire].

Paroles[modifier | modifier le code]

Au fil de cette chanson (non autobiographique[7]), Balavoine raconte les différentes étapes de la vie et de la carrière d'un chanteur. La chanson commence par les prémices de la carrière de ce jeune artiste, ses envies et ses rêves de succès[9]. Balavoine décrit un musicien en devenir qui prévoit déjà toute sa carrière, mais de façon fataliste : un succès immense mais éphémère, suivi d'une longue ringardisation, une déchéance au terme de laquelle « [il veut] mourir malheureux pour ne rien regretter ».

Selon Fabien Lecœuvre, auteur de Balavoine, la véritable histoire, le texte du Chanteur se moque indirectement d'Eddie Barclay, qui trouvait que le jeune chanteur, qu'il n'aimait pas, n'était pas beau[6],[10] et « avait une voix de pédé »[11]. Il ajoute même que les paroles furent écrites très vite, « en même pas une heure, à la pause déjeuner », après que Balavoine a réécouté Je m'voyais déjà de Charles Aznavour[10].

Dans une interview à Europe 1 en février 1984, Balavoine dit que Le Chanteur est une « chanson rigolote », « drôle au deuxième degré » par rapport à Je m'voyais déjà, selon lui « une chanson au premier degré, une chanson ambitieuse », bien qu'il soit content de la comparaison[12].

Sortie et réception[modifier | modifier le code]

Le Chanteur sort sur l'album éponyme le [13] comme titre d'ouverture de la face B du 33 tours[5], puis, en , en face B du single 45 tours promotionnel hors-commerce Si je suis fou[14] (également extrait de l'album). Balavoine est invité par Barclay à un déjeuner après l'enregistrement du Chanteur. Barclay lui prédit que le titre sera un échec et que ce sera le dernier qu'il produira, tout en ajoutant : « Si t'en vends plus de cent mille, je te taille une pipe ! »[15][source insuffisante].

Toutefois, devant l'ampleur du succès radiophonique de la chanson, notamment dû à Monique Le Marcis, programmatrice de RTL, qui s'est battue seule contre tous pour qu'il soit diffusé quotidiennement[16], Le Chanteur est pressé en face A du 45 tours commercialisé[17],[18]. Le succès se confirme, le single s'écoule à plus de 500 000 exemplaires[19] et est certifié disque d'or (une première pour l'artiste)[20]. Durant l'automne 1978, le succès de l'album Starmania, auquel participe Daniel Balavoine, consacre définitivement l'artiste dans son nouveau statut de vedette[21].

Lors de son premier passage à l'Olympia, Balavoine prend sa revanche après le succès commercial du titre, en déclarant à la maison de disques Barclay, qui vient dans sa loge : « Alors Eddy, cette petite pipe ? »[15].

Liste des pistes[modifier | modifier le code]

Single 45 tours promotionnel (Barclay / Riviera 62 566[2],[14])
No Titre Durée
1. Si je suis fou 3:26
2. Le Chanteur 3:51
Single 45 tours (Barclay / Riviera 62 571[2],[22])
No Titre Durée
1. Le Chanteur 3:51
2. Si je suis fou 3:26

Versions[modifier | modifier le code]

Outre la version de 1978, il existe deux versions live de la chanson : la première est parue sur Balavoine sur scène (1981) et la seconde sur Balavoine au Palais des sports (1984). Cette dernière fut complètement réorchestrée par Balavoine pour en faire un morceau rock.

Hommages[modifier | modifier le code]

Mario Barravecchia, Jean-Louis Aubert, Patrick Riguelle (nl) sont les artistes ayant repris ce titre[23]. Les candidats de la cinquième saison de Star Academy ont également fait une reprise de cette chanson[23]. Le , l'album Balavoine(s) regroupant plusieurs chanteurs sort sous le label Capitol Records. Emmanuel Moire, avec le morceau Le Chanteur, est l'un des artistes qui rend hommage à Daniel Balavoine, trente ans après sa mort[24].

Thierry Jonquet dans sa nouvelle DRH reproduit les paroles de la chanson qui vient entrecouper son récit, l'histoire de deux DRH témoins d'une agression dans un train d'un ex-taulard et de sa copine par trois jeunes gens.

Valeria Bruni Tedeschi, dans son film Les Amandiers consacré à une école de théâtre des années 1980, une école restée célèbre et qui était animée par Patrice Chéreau et Pierre Romans, fait chanter par un des jeunes apprentis-comédiens ce titre dans une vieille voiture, une façon sans doute d'évoquer à travers cette chanson l'ambition, les difficultés et la volonté de les surmonter d'une jeune génération d'artistes qui se retrouvait dans ce texte ironique, devenu un peu iconique[25].

Classements et certifications[modifier | modifier le code]

Classements hebdomadaires[modifier | modifier le code]

Classement (1979) Meilleure
position
Drapeau de la France France (SNEP)[26] 4
Classement (2011–2016) Meilleure
position
Drapeau de la Belgique Belgique (Wallonie Ultratop 50 Singles)[27]
Back Catalogue Singles
6
Drapeau de la France France (SNEP)[28] 69

Classement annuel[modifier | modifier le code]

Classement (1978) Meilleure
position
Drapeau de la France France (SNEP)[29] 23

Certifications[modifier | modifier le code]

Pays Certification Date Ventes
certifiées
Drapeau de la France France (SNEP)[30] Disque d'or Or 1978 500 000

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pour le 45 tours promotionnel, Le Chanteur est la face B du single.
  2. a b c et d « Informations détaillés du single Le Chanteur », sur Discogs (consulté le ).
  3. Partition du Chanteur sur museesacem.fr (consulté le 8 septembre 2019).
  4. Bulletin de déclaration Le Chanteur sur museesacem.fr (consulté le 8 septembre 2019).
  5. a et b « Informations détaillés de l'album Le Chanteur », sur Discogs (consulté le ).
  6. a b et c Clio Weickert, « Balavoine, 30 ans après: Ces histoires cachées derrière les tubes », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  7. « Daniel Balavoine : Le Chanteur (1978) », sur trollprod.com via Wikiwix (consulté le ).
  8. Éric Bély, « La jeunesse paloise de Daniel Balavoine, sur les traces du chanteur » publié le 14 janvier 2011 sur le site de La République des Pyrénées
  9. Balavoine décrit un chanteur qui veut écrire une chanson « pour faire danser dans les soirées de Monsieur Durand », en référence à Louis Durand, gérant de dancing dans le Béarn où Balavoine s'était produit en 1970[8].
  10. a et b A.D., « Fabien Lecoeuvre : "Barclay trouvait que Balavoine était trop enveloppé" », (consulté le ).
  11. Génération Balavoine, Didier Varrod (Éditions Fayard, 2016)
  12. Interview de Daniel Balavoine sur Europe 1 (1984) - YouTube (extrait de 1:35 à 2:10).
  13. « Discographie de Daniel Balavoine », sur laurentpons.com (consulté le ).
  14. a et b « Disque - Si je suis fou », sur encyclopédisque.fr (consulté le ).
  15. a et b « Daniel Balavoine - Couleurs d'automne : Anecdotes 1978 », sur dinhna.free.fr (consulté le ).
  16. Daniel Balavoine, l'inoubliable, Thierry Rouault, éditions Camion Blanc, , (ISBN 9782357791596)
  17. http://www.encyclopedisque.fr/disque/2058.html / consulté le 17 avril 2019.
  18. « Daniel Balavoine - Couleurs d'automne : Biographie 1978 », sur dinhna.free.fr (consulté le ).
  19. Ventes de 1978
  20. « Les singles certifiés disque d'or en France (par artiste) », Dominic DURAND / InfoDisc (consulté le ).
  21. https://www.cheriefm.fr/artistes/daniel-balavoine/actualites/daniel-balavoine-retour-sur-sa-participation-a-starmania-351867 / consulté le 17 avril 2019.
  22. Single Le Chanteur (1978)
  23. a et b « Daniel Balavoine - Le Chanteur », sur Ultratop (consulté le ).
  24. Éric Bureau, « Dix-huit artistes chantent Balavoine », sur Le Parisien, (consulté le ).
  25. Laura Tuillier, « Les Amandiers, au théâtre se voir », Libération,‎ (lire en ligne)
  26. Classements de Daniel Balavoine
  27. « Ultratop.be – Daniel Balavoine – Le chanteur », sur Ultratop 50, Ultratop et Hung Medien / hitparade.ch (consulté le ).
  28. Lescharts.com – Daniel Balavoine – Le chanteur. SNEP. Hung Medien. Consulté le 22 janvier 2016.
  29. « TOP - 1978 », sur Top France (consulté le ).
  30. Infodisc/certifications