Scheelite

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Scheelite [1]
Catégorie VII : sulfates, sélénates, tellurates, chromates, molybdates, tungstates[2]
Image illustrative de l’article Scheelite
Scheelite - Muséum de Toulouse
Général
Numéro CAS 7790-75-2
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique CaO4W CaWO4
Identification
Masse formulaire[3] 287,92 ± 0,02 uma
Ca 13,92 %, O 22,23 %, W 63,85 %,
Couleur blanche, incolore, gris, gris-blanc, jaune, jaunâtre, brune, brunâtre, verdâtre, pourpré, rougeâtre, orange, brun orange
Système cristallin tétragonal
Réseau de Bravais centré I
Classe cristalline et groupe d'espace dipyramidale ;
I 41/a
Macle fréquentes, par pénétration sur le prisme {110}
Clivage net {101}
Cassure conchoïdale, subconchoïdale, irrégulière
Habitus grenus, colonnaires, massifs, en croûtes, en veines, cristallisé
Faciès en tablette, en dipyramide {101} et {112}, octaédrique… les faces peuvent présenter des stries
Échelle de Mohs 4,5 - 5
Trait blanc
Éclat adamantin, vitreux, gras
Propriétés optiques
Indice de réfraction no = 1,918 - 1,920
ne = 1,934 - 1,937
Biréfringence 0,016 - 0,017 ; uniaxe positif
Fluorescence ultraviolet oui et luminescence
Transparence translucide à transparent
Propriétés chimiques
Densité 5,9 – 6,1
Solubilité lentement sol. dans HCl [4];

sol. dans les acides

Propriétés physiques
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La scheelite est une espèce minérale composée de tungstate de calcium de formule chimique CaWO4 avec des traces de Mo, Nb, Ta. Les cristaux peuvent atteindre 32 cm [5]

Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Décrite en 1821 par le minéralogiste Leonhard. Son nom a été donné en l'honneur du chimiste Carl Wilhelm Scheele par Abraham Gottlob Werner qui en avait fait une première description. " A l'égard du nom générique, Werner a adopté celui de schéel, qui rappelle l'auteur des premières découvertes sur la véritable nature du minéral dont il s'agit ici, et je remarque que ce savant est le seul dont le nom ait été donné à une substance métallique, au lieu que les noms de toutes les autres ont été tirés de la mythologie ou de quelque propriété chimique. J'ajoute que jamais prérogative ne fut mieux méritée. Ce Schéele qui a fait faire de si grands pas à la science, était un homme simple et modeste, qui a vécu dans une sorte d'obscurité, et n'a été trahi que par ses importantes découvertes." René Just Haüy [6]

Topotype[modifier | modifier le code]

Mine de fer de Bispberg, Säter (comté de Dalécarlie, Suède).

Occurrences[modifier | modifier le code]

La scheelite se forme au contact de skarns, par métamorphique de contact hydrothermal à haute température au niveau de veines et d'intrusions plutoniques de greisen et, moins fréquemment, dans des pegmatites granitiques. La température et la pression de formation vont de 200 à 500 °C et de 200 à 1 500 bars[7].

Les minéraux associés sont typiquement la cassitérite, la wolframite, le topaze, la fluorine, l'apatite, la tourmaline, le quartz, la série grossulaireandradite (des grenats), le diopside, la vésuvianite et la trémolite.

Synonymie[modifier | modifier le code]

  • calcioscheelite (Wherry 1914) Nom suggéré par le chimiste Wherry pour désigner le groupe de la scheelite mais qui n'a pas été adopté[8].
  • calciumwolframite [9].
  • schéelin calcaire (Haüy 1803)[10].
  • trimontite (Iwasa 1885) Espèce décrite par le minéralogiste japonais Iwasa à partir d'échantillon de la mine de Sannotake, préfecture de Fukuoka Japon et déclassée comme synonyme de scheelite[11].
  • tungstite (Delamétherie) Attention il existe bien une espèce minérale portant ce nom.

Caractéristiques physico-chimiques[modifier | modifier le code]

Critères de reconnaissance[modifier | modifier le code]

Fond difficilement, soluble dans HCl et HNO3. Luminescence bleue (se prospecte de nuit avec un éclairage sous UV courts), densité, dureté.

Variétés[modifier | modifier le code]

  • cuproscheelite : Variété cuprifère de scheelite, initialement décrite à La Paz, Mun. de La Paz, Basse Californie, Mexique[12].
  • seyrigite (Lacroix 1940) : Variété riche en molybdène de scheelite décrite par le minéralogiste français Alfred Lacroix, à Madagascar et nommée en l'honneur du directeur de la mine où elle fut trouvée, M. Seyrig[13].

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

  • Elle forme une série avec la powellite.
  • Elle sert de chef de file à un groupe de minéraux isostructuraux qui porte son nom.
Le groupe de la Scheelite

Le groupe de la scheelite comprend des minéraux du système tétragonal de formule générique AXO4.

  • A pouvant être un cation divalent (Ca, Pb)
  • X le Mo ou W

Ce groupe comprend :

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : = 5,242 Å, = 11,372 Å ; Z = 4 ; V = 312,49 Å3
  • Densité calculée = 6,12 g cm−3

Gîtes et gisements[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés[modifier | modifier le code]

Gîtologie
Pegmatito-pneumatolitique, hydrothermale, métamorphisme de contact.
Minéraux associés
apatite, cassitérite, fluorite, grossulaire, quartz, topaze, tourmalines, trémolite, vésuvianite, wolframite.

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

  • Chine
Mine de Mianyang, Mianyang, Préfecture de Mianyang, Province de Sichuan
  • France
Carrière de talc de Trimouns, Luzenac, Ariège, Midi-Pyrénées [14]
  • Madagascar
Mine d'Ampandrandava, Commune de Beraketa, District de Bekily, Région d'Androy, Province de Tuléar pour la variété seyrigite[15].
  • Suède
Mine de fer de Bispberg, Säter, Dalarna topotype

Exploitation des gisements[modifier | modifier le code]

Utilisations
Minerai de tungstène
Certains cristaux gemmes peuvent être taillés comme pierre fine.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Structure Reports of Strukturbericht, volume 029, pp. 331(1964)
  2. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  3. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  4. (en) Thomas R. Dulski, A manual for the chemical analysis of metals, vol. 25, ASTM International, , 251 p. (ISBN 0-8031-2066-4, lire en ligne), p. 71
  5. The Handbook of Mineralogy Volume IV, 2000 Mineralogical Society of America by Kenneth W. Bladh, Richard A. Bideaux, Elizabeth Anthony-Morton and Barbara G. Nichols
  6. René Just HaüyTraité de minéralogie, Volume 4 p. 377 1803
  7. Lindgren, W, Ore Deposits of the Western States,, , p. 518 , 535
  8. Tungsten mineralization in the United States p.79 1946
  9. (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. II : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, etc., New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 1124 p., p. 1074
  10. René Just HaüyTraité de minéralogie, Volume 4 p. 372 1803
  11. Introduction to Japanese minerals 1970 p. 99
  12. Hanks, Henry Garber (1873), Notes on cuproscheelite: Calif. Acad. Sci. Proc.: 5: 133-134.
  13. Lacroix (1940) Comptes-rendus de l’Académie des sciences de Paris: 210: 273.
  14. Le Cahier des Micromonteurs Year 1990 No 4
  15. Lacroix, A.(1941): Les gisements de phlogopite de Madagascar et les pyroxenites qui les renferment. Annales Géologiques du Service des Mines, Madagascar. Fascicule XI, 119pp

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (fr) Derré C. (1979), Le gisement de scheelite de Salau (Ariège, France) Chron. Recherche Minière, BRGM, FRA (1979), no 450 ; p. 19-27, 5 ill., Chronique Recherche Minière 449, mai/