Seviri augustales

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Turpion. Frise du mausolée du sévir Turpion à Lyon (France)

Dans l’Antiquité romaine, les seviri augustales sont un groupe de six (sex viri) affranchis, désignés pour l’année par la curie de leur cité, et choisis en fonction de leur richesse et de leur honorabilité. Ils participent à la célébration du culte impérial dans les provinces à partir d’Auguste, et assument les frais des sacrifices et des fêtes pluriannuels liés à ce culte, au nom de la population. Marque honorifique, la fonction de sevir donne droit à un licteur, qui le précède dans ses déplacements[1].

Le statut de sévir constitue un prestigieux couronnement de carrière pour un affranchi, citoyen libre mais de première génération et dépourvu de droit d’accès aux magistratures municipales. Après leur année en fonction, les sévirs restent membres des Augustales, sorte de collège qui tient le second rang après l'Ordre décurional dans la hiérarchie sociale des municipes : en tant que corps constitué, ils disposent de lieux de réunion, possèdent des biens fonciers, reçoivent des legs, ont des places d’honneur dans les spectacles et se font des sépultures prestigieuses.

Des milliers d’inscriptions honorifiques de sévirs ont été retrouvées, qui témoignent du succès de cette institution. Autre signe de notoriété, l'aristocratique Pétrone dans le Satyricon met en scène de façon caricaturale les sevirs Trimalcion et Habinnas.

Les seviri augustales disparaissent après le milieu du IIIe siècle[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pétrone, Satyricon, 65
  2. André Chastagnol, L'évolution politique, sociale et économique du monde romain de Dioclétien à Julien : la mise en place du régime du Bas-Empire (284-363), p. 179

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pascal Arnaud, « Les notables municipaux des Alpes au cœur du terroir », Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France,‎ , p. 348-365 (lire en ligne).
  • Vincent Faure, Jacques Gascou, Jean-Marc Mignon, Jacques Planchon et Stéphanie Zugmeyer, « Un sévir augustal d'Orange et de Lyon », Revue archéologique de Narbonnaise, t. 32,‎ , p. 21-30 (lire en ligne)
  • Jacques Gascou, « L'inscription de Saint-Jean-de-Garguier en l'honneur du sévir augustal Q. Cornelius Zosimus », Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, t. 112, no 1,‎ , p. 279-295 (lire en ligne).
  • Robert Duthoy, « Les *Augustales », ANRW, II, 16/2, 1978, p. 1254-1309.
  • Robert Duthoy, « La fonction sociale de l’augustalité », Epigraphica, 36, 1974, p. 134-154.
  • Paul Veyne, « Vie de Trimaclion », Annales ESC, 16, 1961, p. 213-247.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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