Service de renseignement de l'armée de l'air

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Le Service de renseignement de l’armée de l’air (Idarat al-Mukhabarat al-Jawiyya en arabe retranscrit ou Air Force Intelligence Directorate en anglais) est un des quatre principaux services de renseignements de la Syrie, qui gère de nombreux centres de détention connus pour leur cruauté et leur pratique systématique de la torture[1],[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Fondé en 1963, c'est probablement le plus puissant service de renseignement de Syrie[3],[4] et redouté[5]. Il est notamment important parce qu'Hafez al-Assad était lui-même officier dans l'Armée de l'air syrienne[4].

Malgré son nom, il est principalement impliqué dans des questions autres que le renseignement de l'armée de l'air, et a activement participé à la répression de la rébellion des Frères musulmans dans les années 1980[6].

Pendant presque trente ans son chef était Muhammad al-Khouli, qui avait la confiance d'Hafez el-Assad et qui avait un bureau à côté du sien dans le palais présidentiel[7].

En 1995, son chef était Ibrahim Huwayji[8]. Le service a été actif dans la répression de la rébellion des Frères musulmans[7] et dans le terrorisme à l'étranger[7].

En 2006, le service n'était toujours pas soumis à un contrôle administratif[9].

Souvent, des agents de ce service étaient basés dans des ambassades syriennes ou dans des succursales de la compagnie aérienne nationale Syrian Arab Airlines[10].

En 2009, Jamil Hassan prend la direction de ce service de renseignement[11], il est remplacé en par son adjoint Ghassan Ismaïl[12].

Guerre civile syrienne[modifier | modifier le code]

Fin , des membres du renseignement de l'armée de l'air tirent du gaz lacrymogène et des balles réelles pour disperser des manifestants qui sont descendus dans les rues de Damas et d'autres villes après la prière du midi, tuant au moins 43 personnes, selon les États-Unis. Le mois suivant, l'UE déclare que le général Hassan est "impliqué dans la répression contre la population civile" durant les récents troubles anti-gouvernementaux, et lui impose une interdiction de voyager et un gel de ses avoirs. Il fait partie du cercle restreint de Bachar el-Assad[13].

Le Service prend également part aux efforts pour réprimer les manifestations de 2011 contre le gouvernement de Bachar el-Assad. Il est connu pour avoir été actif dans la ville de Talkalakh près de la frontière libanaise et pour son rôle dans les actes de tortures effroyables et le décès d'Hamza al-Khatib. Cet enfant syrien de 13 ans participant à une manifestation contre le régime de Bachar el-Assad disparu et dont le corps est rendu à sa famille , présentant de nombreuses marques de tortures.

Les renseignements de l'armée de l'air détiennent plusieurs prisons, dont la plus notable est l'aéroport militaire de Mezzeh, qui comprend un centre de détention et de torture dans ses sous-sols.

Responsables[modifier | modifier le code]

  • Ghassan Ismaïl (2019 - présent) sous sanction de l'Union européenne pour "violences contre la population civile pendant la guerre civile syrienne"[12].
  • Directeur adjoint : Fuad Tawil (2012) sous sanction de l'Union européenne pour "utilisation de la violence à travers la Syrie et intimidation et torture de manifestants pendant le soulèvement syrien".
  • Chef de la section d'enquête : major-général Abdulsalam Fajer Mahmoud (2011), accusé d'avoir ordonné ou commis des crimes contre l'humanité par Human Rights Watch[14],[15].
  • Chef de la division des opérations spéciales : général de division Ghassan Ismail (2011-2019)[15].
  • Chef de la division des opérations : col. Suheil Hassan (2011)[15].

Chefs régionaux de la Direction du renseignement de la Force aérienne[modifier | modifier le code]

  • Branche de Damas : Eyad Mandou (2012)[16]
  • Branche de Hom s: Brig. général Jawdat al-Ahmed (2012) accusé d'avoir "ordonné ou commis des crimes contre l'humanité"[14].
  • Branche de Deraa : colonel Qusay Mihoub (2012) accusé d'avoir "ordonné ou commis des crimes contre l'humanité"[14].
  • Branche de Lattaquié : colonel Suhail Al-Abdullah (2012) accusé d'avoir "ordonné ou commis des crimes contre l'humanité"[14].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Autres services de renseignement syriens

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « La torture dans les centres de détention du régime syrien », sur France in the United States / Embassy of France in Washington, D.C. (consulté le )
  2. « Jamil Hassan », sur TRIAL International (consulté le )
  3. (en) « Syria, Intelligence and Security - », sur www.faqs.org (consulté le )
  4. a et b (en) http://www.espionageinfo.com/Sp-Te/Syria-Intelligence-and-Security.html
  5. (en)http://www.ecoi.net/file_upload/1002_1219409772_syria-update-situation.pdf
  6. « "Syria's Intelligence Services: A Primer" (July 2000) », (version du sur Internet Archive)
  7. a b et c (de) http://www.meib.org/articles/0007_s3.htm
  8. (en) http://www.meforum.org/article/264
  9. (de) http://www.osar.ch/2006/10/02/syr-update
  10. (en) http://www.cvni.net/radio/nsnl/nsnl061/nsnl61sy.html
  11. Madjid Zerrouky, « Le chef du renseignement syrien regrette un manque de fermeté au début du soulèvement », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  12. a et b « Syrie: Assad remplace la plupart des chefs des principaux services de sécurité », sur RFI, (consulté le )
  13. (en-GB) « Bashar al-Assad's inner circle », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. a b c et d (en) Human Rights Watch | 350 Fifth Avenue et 34th Floor | New York, « Torture Archipelago | Arbitrary Arrests, Torture, and Enforced Disappearances in Syria’s Underground Prisons since March 2011 », sur Human Rights Watch, (consulté le )
  15. a b et c Human Rights Watch, « By all means necessary », HRW,‎ (lire en ligne)
  16. (en) « Syria: Turkish embassy closed, senior intel officer assassinated », sur Al Bawaba (consulté le )