Scorpius X-1

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V818 Sco
Scorpius X-1
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 16h 19m 55,07s[1]
Déclinaison −15° 38′ 24,8″[1]
Constellation Scorpion
Magnitude apparente 12,2[1]

Localisation dans la constellation : Scorpion

(Voir situation dans la constellation : Scorpion)
Astrométrie
Distance 9 000 al
(2 800[2] pc)

Désignations

V818 Sco, H 1620-15, 2RE J161955-153824, 1XRS 16170-155, 2A 1616-155, INTEGRAL1 21, RE J1619-153, XSS J16204-1536, 3A 1617-155, INTREF 685, RE J161956-153814, X Sco X-1, 2EUVE J1619-15.6, KOHX 20, SBC7 569, EUVE J1619-15.6, 1M 1617-155, AAVSO 1614-15, 1H 1617-155, 2MASS J161955061538250, H 1617-155, 2RE J1619-153, 4U 1617-15[1]

Scorpius X-1, ou Sco X-1 est une source de rayons X située à environ 9000 années-lumière de la Terre (2800 +/- 300 parsecs[2]) dans la constellation du Scorpion. En dehors du Soleil, c'est la plus puissante source de rayons X du ciel. Sa puissance dans le domaine des rayons X est égale à 2,3×1031 W, soit environ 60 000 fois la luminosité totale du Soleil[2]. Elle fut découverte en 1962 par une équipe conduite par Riccardo Giacconi de la société American Science and Engineering, Cambridge (Massachusetts), qui lança une fusée sonde Aerobee équipée d'un détecteur de rayons X pour rechercher les émissions X de la Lune. Au lieu de cela, Scorpius X-1 devint la première source de rayons X découverte en dehors du système solaire. L'objet fut ensuite associé à une faible étoile variable bleue (V818 Scorpii). La découverte de cet objet signe l'acte de naissance de l'astronomie des rayons X. Riccardo Giacconi en sera récompensé 40 ans plus tard par l'attribution du Prix Nobel de physique, en 2002.

Scorpius X-1 présente des variations régulières d'intensité allant jusqu'à 1 magnitude, avec une période d'environ 18,9 heures. Elles sont dues à une étoile compagnon qui éclipse régulièrement Scorpius X-1 vu depuis la Terre. Scorpius X-1 elle-même est une étoile à neutrons dont l'intense gravité arrache de la matière à l'étoile compagnon en formant un disque d'accrétion, qui finit par tomber sur la surface, produisant une quantité d'énergie considérable. Comme cette matière stellaire est accélérée par le champ gravitationnel de Scorpius X-1, des rayons X sont émis[3].

Ce système est classé comme une binaire X à faible masse ; la masse de l'étoile à neutrons vaut environ 1,4 masse solaire, tandis que celle de l'étoile compagnon est de seulement 0,42 masse solaire[4]. Les deux étoiles ne se sont probablement pas formées ensemble ; des recherches récentes suggèrent que la binaire pourrait s'être formée lors d'une rencontre rapprochée dans un amas globulaire[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) V* V818 Sco -- Low Mass X-ray Binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  2. a b et c Bradshaw, C.F., Fomalont, E.B. et Geldzahler, B.J., « High-Resolution Parallax measurements of Scorpius X-1 », The Astrophysical Journal, vol. 512, no 2,‎ , L121–L124 (DOI 10.1086/311889, Bibcode 1999ApJ...512L.121B)
  3. Scorpius X-1 : Energy Transfer from the Core to the Radio Lobes
  4. (en) Steeghs, D. et Casares, J., « The Mass Donor of Scorpius X-1 Revealed », The Astrophysical Journal, vol. 568, no 1,‎ , p. 273–278 (DOI 10.1086/339224, Bibcode 2002ApJ...568..273S, arXiv astro-ph/0107343)
  5. (en) I. F. Mirabel et I. Rodrigues, « The origin of Scorpius X-1 », Astronomy and Astrophysics, vol. 398, no 3,‎ , L25–L28 (DOI 10.1051/0004-6361:20021767, Bibcode 2003A&A...398L..25M, arXiv astro-ph/0301580)

Liens externes[modifier | modifier le code]