Schahr-Barâz

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Schahr-Barâz
Illustration.
Monnaie de Schahr-Barâz.
Titre
Empereur sassanide

(1 mois et 13 jours)
Prédécesseur Ardachir III
Successeur Khosro III
Biographie
Dynastie Mihranides
Date de décès
Lieu de décès Ctésiphon (Assuristan)
Nature du décès tué par un javelot lancé par Farrukh Hormizd
Père Ardachir
Conjoint Mirhrān, Bûrândûkht
Enfants Nicétas, Shapur V, Nike
Religion Zoroastrisme

Schahr-Barâz ou Shahrvarāz (persan : شهربراز, « Sanglier de l'Empire ») est un général puis souverain perse usurpateur aux dépens de la dynastie des Sassanides en 630.

Origine[modifier | modifier le code]

Farroḵān[1], plus connu sous le titre de « Shahrvarāz » qui lui a été attribué par Khosro II, est issu de la grande famille féodale parthe des Mihranides ou Mihrān, en grande faveur depuis le règne de Khosro Ier, et dont l'un des membres avait déjà tenté d'usurper le trône des Sassanides sous le nom de Vahram VI.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pendant la guerre perso-byzantine de 602-628, Shahrvarāz est l'un des commandants en chef des armées de Khosro II. À la tête de son armée, il mène une campagne en Syrie et en Palestine de 611 à 614 ; il prend les villes d'Apamée, d'Antioche, de Damas et enfin de Jérusalem où il s'empare des lieux saints et de la « Vraie Croix » et fait massacrer 17 000 habitants chrétiens. En 616, il conquiert Alexandrie et la Basse-Égypte qui se trouvent incluses dans l'Empire sassanide comme aux temps des Achéménides[2].

Khosro II lui demande alors de revenir pour faire face à l'offensive d'Héraclius en Médie. Schahr-Barâz est alors défait par l'empereur byzantin en 623. Schahr-Barâz commande l'ultime offensive perse contre Constantinople. Avec son armée, il parvient à Chalcédoine et dresse son camp devant Constantinople. Toutefois, son offensive combinée avec celle des Avars échoue faute de flotte et il doit de nouveau revenir défendre la Perse sassanide car Héraclius et ses alliés khazars, après s'être emparé de l'Ibérie et de l'Albanie du Caucase en 627, ont pénétré en Mésopotamie.

Après la mort de Kavadh II, avec l'assentiment de l'empereur Héraclius avec qui il a une entrevue à Arabissos en juin 629[3], il se révolte sous le prétexte que les grands de la cour ne l'ont pas consulté avant d'élever au trône le jeune Ardachir III et il se proclame roi après avoir déposé et tué son prédécesseur et son régent, le . Il est lui-même tué après un mois et demi de règne par une conspiration des grands le [4].

Unions et postérité[modifier | modifier le code]

Parvanneh Pourshariati considère que Shahrvarāz s'était lié à la dynastie sassanide en épousant la princesse Mirhrān, une sœur de Khosro II[5],[6]. Par ailleurs, l'historien arménien Sébéos précise qu'il aurait épousé la princesse Bûrândûkht ou Bôran, fille du même Khosro II, sans doute pour tenter de légitimer son usurpation[7].

Parvanneh Pourshariati précise qu'après le meurtre de Shahrvarāz, un de ses fils, Shāpur-i-Shahrvarāz, tente en vain de s'emparer du trône, sous le nom de règne de Shapur V, au détriment de la reine Bûrândûkht, soutenue par une autre famille d'origine parthe les Ispahbudhān.

Par ailleurs, Schahr-Barâz serait également le père de deux enfants, apparemment devenus chrétiens[8] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Xorheam » selon Sébéos, chapitre XXVI.
  2. (en) Harry Turtledove, The Chronicle of Theophanes, « Anni mundi 6095-6305 (A.D. 602-813) », édition et traduction (en anglais), Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 1982 (ISBN 08-12211286), p. 11.
  3. René Grousset, L'Empire du Levant : Histoire de la Question d'Orient, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », (réimpr. 1979), 648 p. (ISBN 978-2-228-12530-7), p. 90.
  4. (en) Parvaneh Pourshariati, Decline and fall of the Sassanian Empire, I. B. Taurus and Co Ltd, Londres, 2009 (ISBN 9781845116453), « Shahvaraz's insurgency », p. 179-183.
  5. Christensen (1944), p. 109-110, note no 2.
  6. Christensen (1944), p. 104.
  7. Sébéos, Histoire d'Héraclius, chapitre XXVIII.
  8. Nicéphore, Patriarche de Constantinople, Histoire de l'empereur Héraclius, traduit du grec par Cousin, 1684, chapitre VI, § 8.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Arthur Christensen, L'Iran sous les Sassanides, Copenhague, E. Munksgaard, [détail des éditions]
  • (en) Parvaneh Pourshariati, Decline and fall of the Sassanian Empire, I. B. Taurus and Co Ltd, Londres, 2008 (ISBN 9781845116453), « Shahrvaraz's insurgency », p. 179-183.
  • (en) Antonio Panaino (Bologne), « Women and kingship. Some remarks about the enthronisation of Queen Boran and her sister Azarmigduxt », dans Eran und Aneran. Studien zu den beziehungen zwischem dem Sassanidenreich und des mittelmeerwelt, ouvrage collectif sous la direction de Joseph Wiesehöfer & Philip Hyse, Deutsche Bibliothek, Franz Steiner verlag Gmbh, 2006 (ISBN 3515088296), p. 221-240.