Satellite Data System

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Un satellite SDS de deuxième génération peu avant son lancement en 1989.
Lanceur Atlas IIA emportant le premier satellite SDS de troisième génération.
Reconstitution des orbites des satellites SDS de 3ème génération en 2009 : certains circulent sur une orbite de Molnia, tandis que d'autres se trouvent en orbite géostationnaire.

Le Satellite Data System, ou SDS, également désigné Quasar, est une famille de satellites de télécommunications militaires, mis en service à compter de 1976 pour servir de relais entre les satellites de reconnaissance optique KH-11 et les stations au sol. Quatre générations de ces satellites aux caractéristiques très différentes ont été lancées et la série est toujours active en 2017. Les satellites sont mis en œuvre par le National Reconnaissance Office (NRO), l'agence américaine chargée des satellites de reconnaissance. Peu de données sont disponibles sur ces satellites, couverts par le secret défense.

Objectifs[modifier | modifier le code]

Ces satellites permettent le transfert en temps réel des images prises par les satellites de reconnaissance optique KH-11 (Kennen / Crystal) du National Reconnaissance Office. Ils circulent selon les cas sur une orbite de Molnia ou sur une orbite géostationnaire choisie pour qu'au moins un des éléments de la constellation puisse assurer le relais (soit visible) entre le satellite de reconnaissance et la station au sol située à Fort Belvoir, en Virginie. Ces satellites sont également utilisés pour les communications entre les avions de l'Armée de l'Air américaine circulant sur les routes polaires et les stations au sol de l'Air Force Satellite Control Network[1].

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

Première génération (SDS-1)[modifier | modifier le code]

Les sept satellites SDS de la première génération ont été placés en orbite entre 1976 et 1987. Selon des informations officieuses, ces satellites auraient une masse de 628 kilogrammes et seraient basés sur la plateforme HS-350 stabilisée par rotation du constructeur aérospatial Hughes, également utilisée par les satellites Intelsat IV. Ces satellites, disposant d'une puissance électrique de 980 watts, disposent d'une antenne de trois mètres de diamètre. Ils circulent sur une orbite de Molnia de 500 × 39 200 km avec une inclinaison orbitale de 57°, ce qui leur permet de relayer les données lorsque les satellites de reconnaissance survolent des latitudes hautes non visibles depuis l'orbite géostationnaire. La constellation opérationnelle comporte trois satellites actifs pour permettre une couverture continue. Chaque satellite dispose de douze canaux de communications fonctionnant dans des bandes de fréquence élevées. Le troisième et quatrième satellite de cette sous-série (mais peut-être les suivants également) emportent un détecteur d'explosion nucléaire NUDET[1].

Deuxième génération (SDS-2)[modifier | modifier le code]

Quatre satellites de deuxième génération SDS-2 ont été placés en orbite entre 1989 et 1996. Ces satellites circulent sur une orbite de Molnia sauf le deuxième de la série, placé sur une orbite géostationnaire. Ces satellites ont été conçus pour pouvoir être lancés avec la Navette spatiale américaine et trois sur quatre l'ont effectivement été. La plateforme spinnée du constructeur Hughes semble basée sur celle des satellites Intelsat 6 (HS-389) ou Leasat (HS-381) et est sans doute désignée HS-386. Les SDS-2 disposent de deux antennes de 4,6 mètres de diamètre et d'une antenne de deux mètres de diamètre dédiée aux communications en bande Ka. Les cellules solaires, qui fournissent une puissance électrique de 1 238 watts, sont réparties sur le corps cylindrique du satellite. Les satellites SDS-2 hébergeraient l'instrument HERITAGE (Radiant Agate), conçu pour détecter les lancements de missile. Un cinquième satellite a sans doute été construit et cédé à la NASA, qui étudie la réalisation d'une mission baptisée NSTP-Sat basée sur cet engin spatial qui pourrait être lancée vers 2020[2].

Troisième génération (SDS-3)[modifier | modifier le code]

Sept satellites de troisième génération SDS-3 ont été placés en orbite entre 1998 et 2014. Trois de ces satellites circulent sur une orbite de Molnia, les autres sur une orbite géostationnaire[3].

Quatrième génération (SDS-4)[modifier | modifier le code]

Deux satellites de quatrième génération ont été lancés en 2016 et 2017. L'apparition de cette nouvelle génération a été déduite du recours à une version plus puissante du lanceur Atlas V (version 421 au lieu de 401), impliquant une masse plus importante et le recours à une coiffe de 13,8 mètres de haut, contre 12 mètres pour les satellites de la génération précédente[4].

Déploiement[modifier | modifier le code]

Peu d'informations officielles sont disponibles et le rattachement d'un satellite à une génération donnée repose sur des hypothèses. La numérotation des Quasar est donc incertaine. Certains des satellites de première génération pourraient être en réalité des satellites d'écoute électronique Jumpseat. Par ailleurs, Quasar 12 pourrait faire partie de la 2e génération[1].

Historique des lancements (mise à jour )[1],[2],[3],[5]
Satellite Date de lancement Autres désignations Identifiant COSPAR Lanceur Base de lancement Caractéristiques Commentaire
1re génération
Quasar 1 SDS 1, OPS 7837 1976-050A Titan-3(34)B
Agena-D
Vandenberg masse : 628 kg
Orbite de Molnia
Quasar 2 SDS 2, OPS 7940 1976-080A
Quasar 3 SDS 3, OPS 7310 1978-075A
Quasar 4 SDS 4, OPS 5805 1980-100A
Quasar 5 SDS 5, USA 4 1984-091A
Quasar 6 SDS 6, USA 9 1985-014A
Quasar 7 SDS 7, USA 21 1987-015A
2e génération
Quasar 8 SDS-2 1, USA 40 1989-061B Navette spatiale Cape Canaveral masse : 3 tonnes
Orbite de Molnia
Mission STS-28
Quasar 9 SDS-2 2, USA 67 1990-097B masse : 3 tonnes
Orbite géostationnaire
Mission STS-38
Quasar 10 SDS-2 3, USA 89 1992-086B masse : 3 tonnes
Orbite de Molnia
Mission STS-53
Quasar 11 SDS-2 4, USA 125 1996-038A Titan-4A masse : 3 tonnes
Orbite de Molnia
3e génération
Quasar 12 SDS-3 1, USA 137, NROL 5 1998-005A Atlas-2A Cape Canaveral Orbite de Molnia
Quasar 13 SDS-3 2, USA 155, NROL 10 2000-080A Atlas-2AS Orbite géostationnaire
Quasar 14 SDS-3 3, USA 162, NROL 12 2001-046A Atlas-2AS Orbite géostationnaire
Quasar 15 SDS-3 4, USA 179, NROL 1 2004-034A Atlas-2AS Orbite de Molnia
Quasar 16 SDS-3 5, USA 198, NROL 24 2007-060A Atlas V 401 Orbite de Molnia
Quasar 17 SDS-3 6, USA 227, NROL 2 2011-011A Delta IVM+(4,2) Orbite géostationnaire
Quasar 18 SDS-3 7, USA 236, NROL 38 2012-033 Atlas V 401 Orbite géostationnaire
Quasar 19 SDS-3 8, USA 252, NROL 33 2014-027A Atlas V 401 Orbite géostationnaire
4e génération
Quasar 20 SDS-4 1, USA 269, NROL 61 2016-047A Atlas V 421 Cape Canaveral Orbite géostationnaire
Quasar 21 SDS-4 2, USA 279, NROL 52 2017-066A Atlas V 421

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Günter Dirk Krebs, « Quasar 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 (SDS 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) », sur Gunter's space page (consulté le ).
  2. a et b (en) Günter Dirk Krebs, « Quasar 8, 9, 10, 11 (SDS-2 1, 2, 3, 4) », sur Gunter's space page (consulté le ).
  3. a et b (en) Günter Dirk Krebs, « Quasar 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19 (SDS-3 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) », sur Gunter's space page (consulté le ).
  4. (en) Patric Blau, « Identifying the classified NROL-52 Satellite », sur spaceflight101.com (consulté le ).
  5. (en) Günter Dirk Krebs, « Quasar 20, 21 (SDS-4 1, 2) », sur Gunter's space page (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • KH-11 : Satellites de reconnaissance dont les données sont transmises au sol via les satellites SDS.

Liens externes[modifier | modifier le code]