Sandrine Salerno

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Sandrine Salerno
Illustration.
Fonctions
Conseillère administrative de Meyrin
(intérim)
En fonction depuis le
Conseillère administrative de Genève
Élection 29 avril 2007
Réélection 17 avril 2011
10 mai 2015
Prédécesseur Pierre Muller
Successeur Alfonso Gomez
Députée au Grand Conseil du canton de Genève
Législature 2e
Conseillère municipale de Genève
Législature 1999-2003, 2003-2007
Biographie
Date de naissance (52 ans)
Lieu de naissance Genève
Nationalité Suisse
Italienne
Française
Parti politique PS
Diplômée de Université de Genève

Sandrine Salerno, née le [1] à Genève, est une femme politique suisse, membre du Parti socialiste. Conseillère administrative de la Ville de Genève (exécutif) de 2007 à 2020[2], elle a été trois fois maire, du au , du au puis du au .

Biographie[modifier | modifier le code]

Sandrine Salerno, d'origine française par sa mère et italienne par son père, décide de se naturaliser suisse par choix personnel[3]. Elle fait partie d'une fratrie de trois personnes[4].

Elle est titulaire d’une licence en science politique et d’un DEA en management d’administration publique de l'Université de Genève. Responsable adjointe du programme Droits de l’homme au Centre europe-tiers monde entre 1995 et 1997, elle est coordinatrice au Centre de contact suisses-immigrés entre 1997 et 2001, puis collaboratrice scientifique à l’Université de Genève entre 2001 et 2006, et enfin adjointe aux affaires universitaires au Département de l’instruction publique de l’État de Genève entre 2006 et 2007[5].

Après son retrait de la vie politique, elle prend la direction de l'association Sustainable Finance Geneva début 2021[6]. Elle rejoint notamment le conseil d'administration du Groupe Serbeco, spécialisé dans la gestion des déchets et la durabilité[7].

Elle est mère de deux enfants. Elle a été en couple avec Carlo Sommaruga[8],[9],[10],[11].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Sandrine Salerno est conseillère municipale (législatif) de la Ville de Genève entre 1999 et 2007 et présidente de la section Ville de Genève du Parti socialiste genevois entre 2006 et 2007.

Le , elle est désignée par le Congrès du parti socialiste candidate aux élections gouvernementales genevoises du printemps 2018 aux côtés de Thierry Apotheloz et d'Anne Emery-Torracinta (candidate sortante). Ce résultat ébranle une certaine frange « de gauche » du parti qui considère que les trois candidats représentent une aile « droite » plus modérée du parti genevois[12].

Le , Sandrine Salerno arrive en 8e position lors de l'élection du premier tour du Conseil d'État[13]. Souhaitant favoriser l'élection d'Anne Emery-Torracinta et de Thierry Apotheloz, respectivement 5e et 6e (pour 7 places), et en conformité avec son engagement d'avant l'élection, elle annonce son retrait pour le second tour le lendemain[14].

En , le Conseil d'État nomme Sandrine Salerno et Robert Cramer provisoirement conseillers administratifs de Meyrin en remplacement de deux conseillers administratifs à l'arrêt[15].

Conseillère administrative de la Ville de Genève[modifier | modifier le code]

Elle est élue en seconde position au Conseil administratif (exécutif) de la ville de Genève le [16]. Elle prend en charge le département des finances et du logement[5]. Elle est réélue le 17 avril 2011 (en deuxième position) et le (en troisième position) et conserve la responsabilité de son département[17],[18].

Elle accède pour la première fois au poste de maire de Genève le pour une durée d'une année, devenant la 4e femme à occuper ce poste depuis 1842[19]. À cette occasion, elle multiplie par six les moyens consacrés à la célébration de la fête nationale suisse[20].

Durant son premier mandat de conseillère administrative, les finances municipales s'assainissent. En 2012, la gestion du trésor municipal de l'année 2010 est ainsi reconnue au niveau national par une enquête de l'Institut de hautes études en administration publique et de PME magazine[21]. Sous son autorité, la ville parvient par ailleurs à conclure un accord extra-judiciaire au printemps 2012 avec l'entreprise d'audit Ernst & Young[22],[23],[N 1]. Lors de son troisième mandat, avec un exécutif majoritairement à gauche face à un législatif majoritairement à droite, elle peine à faire accepter et voter les budgets municipaux[24],[25]. Les budgets 2016, 2017 et 2018 donnent ainsi lieu à de longs débats avec la majorité municipale, qui demande des coupes budgétaires[26],[27],[28]. Cette situation conduit au vote des budgets en cours d'année, ce qui oblige l'administration à recourir au régime des 12e provisionnels pour assurer son fonctionnement[29]. En 2018, un référendum populaire refuse les coupes budgétaires demandées par la droite[30].

Elle prend des mesures pour lutter contre la sous-enchère salariale. En 2013, elle conclut ainsi avec le syndicat Unia un accord relatif au respect des conventions collectives de travail dans les établissements publics appartenant à la commune[31]. Lors de son troisième mandat, elle fait voter par le conseil municipal un accord avec la Communauté genevoise d’action syndicale et l’Union des associations patronales genevoises sur l’introduction de la responsabilité solidaire dans le cadre de ses marchés publics[32].

Elle s’engage également pour la formation, la diversité et l’égalité, en augmentant le nombre de places d’apprentissage et en mettant en place un règlement pour l’égalité entre hommes et femmes au sein de l’administration municipale[réf. nécessaire]. Lors de son troisième mandat, elle concrétise des actions comme la campagne photographique « Genève, sa gueule »[33] ou la mise en place d'un programme global de mesures[34].

Affaires[modifier | modifier le code]

Deux affaires la touchent au cours de son deuxième mandat. Tout d'abord, un ancien chargé de communication de la ville révèle en septembre 2011 avoir été utilisé pour assurer la communication politique de la conseillère ainsi que celle du Parti socialiste[35]. Ensuite, en octobre de la même année, la commission des finances du conseil municipal décide de saisir la Cour des comptes concernant la gestion des ressources humaines au sein de son département[36],[37], en raison notamment du fort tournus au sein de son équipe et du recrutement de Boris Drahusak en tant que directeur des ressources humaines. Ce recrutement, en dépit de critiques quant à l'inexpérience et au manque de connaissances dans ce domaine du candidat et des conditions de son départ, jugées avantageuses, a été dénoncé par l'organe de contrôle cantonal dans son rapport annuel pour l'année 2010[38]. De son côté, la magistrate conteste ces accusations et reçoit le soutien d'une partie du conseil municipal[réf. nécessaire].

Bien qu'elle s'avère être la moins dépensière du collège exécutif, elle est touchée par les révélations de la Cour des comptes genevoise sur les frais professionnels du Conseil administratif de la Ville de Genève en novembre 2018[39],[40],[41].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En 2010, la municipalité avait lancé une procédure judiciaire à l'encontre de ce cabinet, l'accusant d'une transmission d'informations erronées sur l'état financier de la Banque cantonale de Genève, ce qui avait abouti à un investissement préjudiciable estimé à 21 millions de francs suisse. Finalement, la ville de Genève se voit indemnisée à hauteur de 10 millions de francs suisse, ce qui fait de cet accord une réussite en regard de celui négocié par les autorités cantonales

Références[modifier | modifier le code]

  1. https://www.ge.ch/chancellerie/arretes-conseil-etat/2014/doc/ACE-nomination-membres-coefficients-ca-groupes-professionels.pdf Conseillère administrative chargée des finances de la Ville de Genève, Chacellerie d'État
  2. « Elections administratives du 29 avril 2007 », Site officiel de la République et canton de Genève (consulté le )
  3. Sandrine Salerno, maire de Genève, Le mot de la maire, Maison populaire de Genève, 5 juin 2010
  4. Migrations et mutations sociales, décembre 2010
  5. a et b « Sandrine Salerno se présente », Site officiel de la ville de Genève (consulté le )
  6. « Sandrine Salerno réapparaît dans la finance durable », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) « Sandrine Salerno is the Executive Director of Sustainable Finance Geneva », Geneva Environment Network, 2021? (consulté le ).
  8. Alexis Favre, « Sandrine Salerno, deuxième essai », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  9. Laetitia Guinand, « Sandrine Salerno, la femme qui fait peur à Genève », sur Bilan, (consulté le )
  10. Didier Tischler, « Un couple d'élus en conflit d'intérêt », sur 20 minutes, (consulté le )
  11. « Le loyer de Sandrine Salerno », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  12. « Audio: Signature de Vincent Bourquin - Le bal des recalés », sur Play RTS, 18.05.2017 à 6h (consulté le )
  13. Élection du Conseil d'Etat (premier tour) du 15 avril 2018, Canton de Genève
  14. Sandrine Salerno jette l'éponge. Le PS aura deux candidats, Tribune de Genève, 16 avril 2018
  15. « Commune genevoise en crise – À Meyrin, deux administrateurs provisoires épauleront le maire », sur Tribune de Genève (consulté le )
  16. « Résultats de l'élection du 29 avril 2007 », sur www.ge.ch (consulté le )
  17. « Résultats de l'élection du 17 avril 2011 », sur www.ge.ch (consulté le )
  18. « Résultats de l'élection du 10 mai 2015 », sur www.ge.ch (consulté le )
  19. « Maires de la Ville de Genève depuis 1842 », Archives de la Ville de Genève (consulté le )
  20. Céline Witschard, « La ville se réapproprie la fête », GHI,‎
  21. « Genève, ville la mieux gérée de Suisse », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
  22. « Affaire BCGE: Genève et l'ex-réviseur concluent un accord séparé », sur www.arcinfo.ch,
  23. « Genève porte plainte contre Ernst & Young », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  24. Marie Prieur, « Le budget cristallise l’opposition gauche-droite », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
  25. Marc Moulin, « Le PLR demande la mise sous tutelle de Sandrine Salerno », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
  26. Chloé Dethurens, « Droite et MCG torpillent le budget de la Ville », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
  27. Eric Budry, « La Ville s'est tricotée un budget 2017 dans la douleur », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
  28. Marie Prieur, « Le projet de budget 2018 de Salerno fait bondir la droite », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
  29. Marie Prieur, « La Ville de Genève démarrera 2018 sans budget », tdg.ch/,‎ (lire en ligne, consulté le )
  30. Laure Lugon, « Pas de coupes dans le budget de la Ville », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  31. Chloé Dethurens, « La Ville serre la vis à ses établissements publics », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
  32. Anna Vaucher, « La Ville se dote d’outils pour lutter contre le dumping salarial », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
  33. Emilie Lopes Franco, « Genève se fait tirer le portrait - Le Courrier », Le Courrier,‎ (lire en ligne, consulté le )
  34. Chloé Dethurens, « Diversité: la Ville fixe un cadre à sa politique », tdg.ch/,‎ (lire en ligne)
  35. Marc Moulin, « Un fonctionnaire chargé de la propagande de Salerno », Tribune de Genève, (consulté le )
  36. ats, « La gestion de Sandrine Salerno remise en cause », rts.ch,‎ (lire en ligne)
  37. « Sandrine Salerno sur la sellette », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  38. Cour des comptes, « Rapport annuel d'activité », (consulté le )
  39. « La Cour des comptes éreinte l’exécutif de la ville de Genève pour ses frais », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
  40. Pauline Turuban, « Les dépenses de l'exécutif genevois épinglées par la Cour des comptes », rts.ch,‎ (lire en ligne)
  41. Olivier Perrin, « Notes de frais: balade médiatique à Genève, sous les ors de la République », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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