Saint Cucufin

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Saint Cucufin est un nom imaginaire dont Voltaire, dans un opuscule[1] dénonçant certains aspects du culte des saints (fêtes chômées qui vident les champs et emplissent les cabarets, exaltation de vertus peu utiles), affubla le réel saint Séraphin, frère lai d'Ascoli (1540-1604), canonisé en 1767 par Clément XIII.
Voltaire se plaît à opposer aux vertus des grands hommes deux signes de sainteté de Séraphin rapportés comme suit dans la bulle de canonisation : « Il fuyait les louanges humaines et désirait au plus haut point être méprisé. Qu'en soient preuve les deux scènes comiques qui suivent. Invité un jour à déjeuner chez un citoyen noble et une autre fois chez le cardinal évêque d'Ascoli, il se conduisit dans les deux cas de façon qu'on rît et se moquât de lui comme d'un homme fruste et rustique. Ici, en effet, ayant à prendre de la bouillie, il se servit d'une fourchette; et là, il répandit volontairement un œuf sur sa barbe[2]. »

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques E. Merceron, Dictionnaire des saints imaginaires et facétieux (page de titre : Dictionnaire thématique et géographique des saints imaginaires, facétieux et substitués), Paris, Seuil, 2002, p. 886,

qui renvoie à :

  • Diana Guiragossian Carr : « De l'utilisation des sources écrites dans les facéties », dans Ulla Kölvig et Christiane Mervaud, éd., Voltaire et ses combats. Actes du Congrès international Oxford-Paris 1994, Oxford, Voltaire Foundation, 1997, p. 127-134.

Références[modifier | modifier le code]

  1. La canonisation de saint Cucufin, frère d'Ascoli, par le pape Clément XIII, et son apparition au sieur Aveline, bourgeois de Troyes, mise en lumière par le sieur Aveline lui-même., s. d. [1769]. Voltaire, Mélanges, Gallimard (Pléiade), 1981, pp. 1347-1357.
  2. « Laudis humanae fugitans, contemptus sui appetens quam qui maxime. Cujus quidem rei haec duo perridicula sint argumento. Prandere aliquando jussus apud nobilem civem, alias ab Asculano episcopo Cardinali invitatus; utrobique ita se gessit, ut ludum et risum, tamquam incomptus et rusticus, de se praeberet. Ibi enim ad liquidae pultis esum fuscinula usus est; hic ovum sorbens de industria in barbam effudit. » Bulle de canonisation de saint Séraphin par Clément XIII, reproduite dans Acta Sanctorum (...) curante Joanne Carnandet, Octobris tomus sextus (fête au 12 octobre), Paris, Rome, 1868, p. 157.