Sadr City

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Sadr City
La ville de Sadr City en décembre 2005.
Nom local
(ar) مدينة الصدرVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays
 IrakVoir et modifier les données sur Wikidata
Gouvernorat
Capitale
Superficie
13 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
3,5 M hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
269 230,8 hab./km2 ()
Fonctionnement
Statut
District urbain (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Histoire
Origine du nom
Fondation
Événement clé
Localisation sur la carte d’Irak
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Sadr City ou Madinat al-Sadr, anciennement Thawra, puis Madinat al-Saddam, est une ville irakienne de la banlieue est de Bagdad. C'est également un sous-district de Bagdad. Sa population de 2 millions d'habitants est essentiellement chiite.

Peuplement de 1959 à 2003[modifier | modifier le code]

La construction du quartier, alors connu sous le nom de district de Thawra (en arabe : حيّ الثورة, ħayy ath-Thawra?) — signifiant en français : Révolution — est décidée en 1959 par le Premier ministre Abdel Karim Kassem. Sous le régime de Saddam Hussein, il reçoit le nom de Madinat al-Saddam, en l'honneur du dictateur. Il est souvent désigné, sous l'influence des médias anglo-saxons, comme Saddam City.

Quartier populaire de peuplement en grande partie chiite, il voit sa population considérablement accrue en 1991 avec le déplacement forcé des Arabes des marais lors de la répression de l'insurrection chiite de 1991.

Une cité disputée entre forces américaines et milice chiite, 2003-2008[modifier | modifier le code]

En , lors de l'invasion américaine, les forces de la coalition américaine occupent le quartier et installent un camp dans la fabrique de cigarettes Sumer, rebaptisée Camp Marlboro, en référence à une marque américaine de cigarettes.

Cependant, la population civile est rapidement prise en main par les partisans du jeune imam Moqtada al-Sadr, issu d'une lignée religieuse chiite en l'honneur de laquelle la localité est rebaptisée Madinat al-Sadr ou Sadr City. Autour de la mosquée al-Hilma, les jeunes militants sadristes organisent des comités de quartiers et imposent leur ordre islamique : voile obligatoire pour les femmes, fermeture des commerces d'alcool et de vidéos. Ils rétablissent les services de santé, l'eau, l'électricité, mais commettent un certain nombre de violences[1].

En , un chef de quartier sadriste est tué lors d'une altercation avec des militaires américains. C'est le début d'une série d'affrontements, de 2004 à 2008, opposant l'Armée du Mahdi de Moqtada al-Sadr aux forces américaines et à celles du gouvernement irakien. Ils s'achèvent par l'Operation Peace en 2008 et le désarmement de l'Armée du Mahdi.

Lors des élections législatives du 15 décembre 2005, le Kutlat al-Sadr (Bloc de Sadr) s'allie avec les partis chiites gouvernementaux, Dawa et CSRII, dans la liste commune de l'Alliance irakienne unifiée qui obtient une large majorité malgré la présence d'une liste sadriste dissidente, les Risaliyyun[2].

Un quartier ciblé par les attentats, 2009-2021[modifier | modifier le code]

Le , les forces américaines évacuent la ville et transfèrent leurs installations à la 44e Brigade irakienne[3].

Cependant, Madinat al-Sadr est touchée par des attentats fréquents et meurtriers visant la population civile chiite, notamment les , deux jours après le retrait américain (69 morts et 150 blessés)[4], (10 morts et 37 blessés)[5], (deux bombes pendant la fête musulmane d'al-Adha faisant 9 morts et 32 blessés)[6], (triple attentat pendant des funérailles, 65 morts et 120 blessés)[7], (explosion près d'une maternité, 10 morts, 29 blessés)[8], (8 morts, 20 blessés)[9], (78 morts)[10], (36 morts)[11], etc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre-Jean Luizard, "Les sadristes en Irak: un défi pour l'Amérique, la marja'iyya et l'Iran" in Sabrina Mervin (dir.), Les mondes chiites et l'Iran, Karthala, 2007, p. 249-250.
  2. Pierre-Jean Luizard, "Les sadristes en Irak: un défi pour l'Amérique, la marja'iyya et l'Iran" in Sabrina Mervin (dir.), Les mondes chiites et l'Iran, Karthala, 2007, p.262.
  3. Flexibility key to U.S. withdrawal from Iraqi cities, Washington Examiner, 22/06/2009.
  4. L'ONU condamne l'attentat à la bombe de Sadr City et l'escalade de la violence en Iraq, Centre d'actualités de l'ONU, 25/06/2009.
  5. Irak: vague d'attentats anti-chiites, au moins 68 morts, RFI, 05/01/2012
  6. Au moins 27 personnes dont trois enfants ont été tuées samedi en Irak, Le Point, 27/10/2012.
  7. Un triple attentat dans un quartier chiite à Bagdad fait 65 tués, Le Point, 21/09/2013.
  8. Irak: 28 morts dans deux attentats à la voiture piégée à Bagdad, L'Orient-Le Jour, 23/10/2014
  9. Huit morts à Bagdad dans un attentat à la voiture piégée contre un quartier chiite, L'Orient-Le Jour, 23/03/2015.
  10. (en)Islamic State truck bomb kills at least 60 people south of Baghdad
  11. "Je les ai déposés au marché...": à Bagdad, la douleur d'un père après l'attentat

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]