Usine Stellantis d'Hordain

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Usine Stellantis d'Hordain
Plaque inaugurale de Sevel Nord, aujourd'hui Usine Stellantis d'Hordain
Installations
Type d'usine
Usine automobile
Fonctionnement
Opérateur
Effectif
2 400 (2014)
Date d'ouverture
1992
Production
Marques
Modèles
Production
147 000 véhicules (2019)
Localisation
Situation
Coordonnées
Carte

Stellantis Hordain, anciennement PSA Hordain ou plus communément Sevelnord est une usine automobile du groupe multinational Stellantis, issue du partenariat entre le groupe PSA Peugeot Citroën et Fiat[1] mais entièrement reprise par le Groupe PSA en 2012 et consolidée comme telle dans les comptes du Groupe PSA à partir de l'exercice 2012[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Simca et Chrysler[modifier | modifier le code]

Ce site a été créé à cheval sur les territoires des communes de Lieu-Saint-Amand et de Hordain par la société Simca à l'instigation de l’État français représenté par la DATAR. Il a été inauguré le pour y créer 800 emplois. À partir de 1967, l'État s'était montré soucieux de préparer la reconversion du bassin minier du Nord dont on prévoyait la fermeture à brève échéance et a multiplié, à cette époque, les implantations (Française de Mécanique en 1968 à Douvrin-La Bassée près de Lille, Simca Hordain en 1969, Renault Douai en 1969, Société de Transmissions Automatiques à Ruitz près de Bruay en Artois en 1969, Maubeuge Constructions Automobiles à Maubeuge en 1970, etc.)[3].

La ville de Valenciennes héberge, depuis 1979, une autre usine PSA qui est chargée de la fabrication de boîtes de vitesses automatiques et manuelles. Celle-ci a été créée pour compenser la perte des emplois dans la métallurgie[3].

En 1987, après avoir fonctionné comme vase d'expansion du site de Poissy et avoir collectionné diverses fabrications d'appoint (tôlerie, sellerie, câblerie...), le site, entretemps racheté par Chrysler puis par PSA, est victime de la crise engendrée par le deuxième choc pétrolier et doit fermer.

Les débuts de la coopération PSA-Fiat[modifier | modifier le code]

Le est signé l'accord Fiat-PSA qui commence la construction de monospaces et véhicules utilitaires légers sur le territoire de Hordain et de Lieu-Saint-Amand[4]. En effet, Jacques Calvet, président de PSA, a obtenu de Fiat que le partenariat déjà existant entre les deux Groupes, qui a donné lieu à la construction en 1978 dans les Abruzzes d'une usine financée à 50-50 dénommée SEVEL, soit rééquilibré et que Fiat participe à 50 % à la mise en place d'une nouvelle usine en France, qui sera connue sous le nom de SEVELNORD (Société Européenne des VEhicules Légers du NORD) et qui sera implantée sur le site d'Hordain.

L'ancien bâtiment construit par Simca est alors récupéré pour y implanter un ferrage tandis qu'une nouvelle peinture et un montage neufs sont construits, de même que des utilités, des convoyeurs inter-bâtiments et des bureaux centraux[5]. La nouvelle usine s'active dès 1992 pour les travaux et fin 1993 pour la production. L'usine entend s'inspirer des techniques managériales appliquées par les constructeurs japonais[6]. Le site de production est inauguré le en présence de Jacques Calvet, PDG de PSA, de Paolo Cantarella, administrateur délégué de Fiat et de Gérard Longuet, ministre de l'industrie[7]. Les premiers véhicules lancés sont le Peugeot 806 et le Citroën Evasion avec leurs jumeaux Fiat Ulysse et Lancia Zeta, fin 1993. En 1995 suivent les dérivés utilitaires Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Fiat Scudo.

L'usine actuelle[modifier | modifier le code]

À partir de 2002, l'usine, employant environ 4 000 personnes, s'occupe de l'assemblage de la deuxième génération de monospaces (Peugeot 807, Citroën C8, Fiat Ulysse II, Lancia Phedra) et véhicules utilitaires moyens des deux groupes (Citroën Jumpy et Peugeot Expert de PSA et Fiat Scudo du groupe Fiat) sur une plateforme commune.

En 2005, l'usine produit plus de 100 000 véhicules avec un potentiel de 800 véhicules par jour.

Le , le 2 000 000e véhicule est sorti des lignes de production[8].

En 2010, 2 800 personnes travaillent sur le site pour une production moyenne de 420 véhicules utilitaires par jour. Si la cadence a fortement baissé du fait de la crise qui touche particulièrement les véhicules utilitaires, la part de marché n’a pas diminué sur les premiers mois de l’année. À la suite de son alliance avec Chrysler, Fiat annonce en l'arrêt de la production de ses monospaces Fiat Ulysse II en raison de l'ancienneté du modèle et de ses ventes très réduites. Il les remplacera par une version rebadgée du Chrysler Voyager. La production des utilitaires légers Fiat Scudo se poursuit, quant à elle, normalement.

En 2009, SEVEL a une contribution négative de 19 millions d'euros pour PSA et de 10 millions d'euros en 2010.

La production des C8 et 807 s'arrête en juin 2014[9].

À la fin de 2014, la direction du site communiquait les chiffres-clé suivants[10] :

  • production de 380 véhicules par jour (Peugeot Expert, Citroën Jumpy, Fiat Scudo, Toyota ProAce) ;
  • 76 582 véhicules produits en 2013 ;
  • 2 400 salariés dont 80 % ouvriers, 15 % employés, techniciens et agents de maîtrise, 5 % ingénieurs et cadres ;
  • 9 % de personnel féminin ;
  • plus de 11,6 % de personnel reconnu en qualité de travailleurs handicapés (dont 3 % de sous-traitants).

Le , Sevel Nord a livré son 2 500 000e véhicule à La Poste française[11].

Le retrait de Fiat[modifier | modifier le code]

Le , Fiat annonce la fin du partenariat avec PSA, sur le site de SEVEL Nord à compter de 2017. En effet, Fiat considère que sa version allongée du Doblo est suffisante, alors que Fiat vendra une version Dodge et Lancia du Chrysler Voyager dans le segment des gros monospaces[12],[13]

Selon un document interne révélé par un syndicat en , la direction de PSA a alors envisagé une fermeture du site[14]. L'entreprise affirmait « étudier différentes pistes (...) d'ici 2017 »[15].

Le , les deux Groupes ont annoncé que PSA reprendrait la participation de FIAT dans SEVEL Nord avant fin 2012, et confirmé la fin de la production des véhicules actuels sur SEVEL Nord en 2017[16]. En 2011, FIAT avait annoncé que la coopération dans SEVEL Sud, l'usine dans la vallée de Sangro en Italie, continuerait, quant à elle, jusqu'à son terme en 2019[17]. En conséquence, l'établissement de SEVEL Nord est consolidé à 100 % dans les comptes du Groupe PSA Peugeot Citroën dès l'exercice 2012[2].

Les derniers Fiat Scudos de Sevelnord seront finalement produits le dans le cadre de l'extinction graduelle des fabrications de l'ancien modèle produit à Sevelnord et du lancement du nouveau véhicule "K0" annoncé par PSA en collaboration avec Toyota[18].

L'arrivée de Toyota et la pérennisation du site[modifier | modifier le code]

Seulement 12 jours après l'annonce du retrait de Fiat, le , PSA et Toyota annoncent que PSA fournirait à Toyota des véhicules utilitaires légers sous la marque Toyota dérivés des Peugeot Expert et Citroën Jumpy produits à SEVEL Nord. "L’accord prévoit également une collaboration sur la prochaine génération de véhicules devant être produits par PSA Peugeot Citroën. Cette collaboration devrait s’étendre au-delà de 2020; aussi des modèles suivants", dit le communiqué de presse, et que Toyota participerait aussi au développement[19],[20].

L'attribution de cette nouvelle fabrication à Sevelnord plutôt qu'à l'usine de Vigo, a priori moins chère, dépendait encore d'un accord de compétitivité entre la direction du site et les syndicats, dont la direction du Groupe faisait une condition sine qua non. Le , trois des quatre organisations syndicales représentatives signaient l'accord de compétitivité négocié avec la direction[21]. Le , la direction du Groupe PSA annonçait l'investissement à Sevelnord de plus de 750 millions d'euros, dont plus de 400 millions consacrés à la recherche et au développement afin d'achever le développement et d'industrialisation du futur utilitaire léger de gamme moyenne du groupe[22].

Le Toyota ProAce construit sur la base Peugeot Expert / Citroën Jumpy est commercialisé dans différents pays d'Europe à partir de et en en France[23]. La nouvelle génération de combis Citroën Spacetourer, Peugeot Traveller et Toyota Proace est présentée en [24]. Les nouveaux modèles sont commercialisés dès l'été 2016[25],[26],[27].

L'arrivée d'Opel[modifier | modifier le code]

À la suite de la cession par General Motors de sa filiale allemande Opel au Groupe PSA, SEVEL Nord intègre en la production du nouveau Vivaro C ainsi que de son dérivé familial, le Zafira Life[28],[29].

Le retour de Fiat[modifier | modifier le code]

À la suite de la fusion de FCA et de PSA début 2021, Fiat cesse sa collaboration avec Renault pour la production de son Fiat Talento.
À partir de 2022, Fiat produira sur le site d'Hordain le Scudo de troisième génération ainsi que sa version minibus, l'Ulysse[30]en version électrique et thermique.

1re mondiale[modifier | modifier le code]

Le , Carlos Tavares informe que l'usine Stellantis Hordain est la première usine au monde à produire des utilitaires hydrogèniques, électriques et thermiques. Avec un nouvel investissement de 10 millions d'€, la fabrication d'utilitaires légers à pile à combustible en Peugeot Expert, Citroën Jumpy, et Opel Vivaro.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « "Sevel Nord - foto de l'usine" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Il fatti del Molise (consulté le )
  2. a et b PSA Peugeot Citroën Document de référence 2012, p. 70
  3. a et b Serge Dormard, L'économie du Nord-Pas-de-Calais: histoire et bilan d'un demi-siècle de transformations, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq (Nord), 2001, p. 96 (ISBN 2-85939-658-6)
  4. « hordain.fr/ville/historique_im… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  5. L'Aventure Sevelnord [Relié] Collectif (Auteur), Roger Garnier (Préface)
  6. « Création d'une usine automobile sous influence japonaise », sur Les Echos, (consulté le )
  7. Historique d'Hordain, site de la ville d'Hordain [1]
  8. Article de la Voix du Nord du lundi 22 juin 2009 [2]
  9. « Notre histoire », sur Sevelnord (consulté le )
  10. Site internet de l'usine de Sevelnord, consulté le 1/9/2015
  11. Article sur www.leblogauto.com
  12. (en) Le Figaro - Flash Eco, « Après 2017: fin de coopération PSA/FIAT », lefigaro.fr, (consulté le )
  13. « Fiat et PSA mettront fin à leur coopération à Sevelnord, prolongent celle de Sevelsud », Autoactu.com, (consulté le )
  14. « PSA envisage de fermer deux sites en France », Le Figaro, (consulté le )
  15. « Avenir de l'usine Sevelnord : PSA dit explorer «différentes pistes» », la Voix du Nord, (consulté le )
  16. (en) « FIAT et PSA Peugeot Citroën présentent un projet d'accord relatif à leurs coentreprises Sevel » [Communiqué de presse], PSA Peugeot Citroën,
  17. (en) Le Figaro - Flash Eco, « Sevelnord : PSA reprend les parts de Fiat », lefigaro.fr, (consulté le )
  18. Article de la Voix du Nord du 12 mars 2016
  19. (en) « PSA Peugeot Citroën et Toyota annoncent un nouvel accord de coopération sur les véhicules... », PSA Peugeot Citroën, Toyota Europe,
  20. Article dans AutoPlusNews [3]
  21. Article du Monde du 26 juillet 2012 [4]
  22. Article du Journal du Dimanche du 31 juillet 2012 [5]
  23. Article de l'Argus du 9/12/2013 [6]
  24. Francis Dudzinski, « PSA et Toyota dévoilent les combis Spacetourer, Traveller et Proace », usinenouvelle.com, (consulté le )
  25. Article de l'ARGUS du 12 mars 2016 sur la commercialisation du nouveau Toyota ProAce
  26. Article de l'ARGUS du 1er mars 2016 sur la commercialisation du nouveau Citroën Space Tourer
  27. Article de l'ARGUS du 7 mars 2016 sur la commercialisation du nouveau Peugeot Traveller
  28. Caradisiac.com, « Opel Vivaro : la marque au blitz change de fourgon », sur Caradisiac.com (consulté le )
  29. « Les premiers utilitaires Opel sont sortis des chaînes de Sevelnord », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  30. « Stellantis annonce l’arrivée du Nouveau Fiat Professional Scudo et du Nouveau Fiat Ulysse, pour étoffer sa gamme. », sur www.media.stellantis.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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