Sébastien-François Bigot de Morogues

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Sébastien-François Bigot
Vicomte de Morogues
Sébastien-François Bigot de Morogues
Portrait du vicomte de Morogues.

Surnom Bigot de Morogues
Naissance
à Brest
Décès (à 75 ans)
à Villefallier
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Artillerie
Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Lieutenant général des armées navales
Années de service 1723
Commandement Le Solebay
La Sirène
Le Magnifique
Conflits Guerre de Succession d'Autriche
Guerre de Sept Ans
Autres fonctions Fondateur et premier président de l'Académie de marine
Correspondant de l'Académie des sciences
Famille Famille Bigot de Morogues

Emblème

Sébastien-François Bigot, vicomte de Morogues, né le à Brest, décédé le au château de Villefallier dans la paroisse de Jouy-le-Potier (Loiret), est un officier de marine et gentilhomme français du XVIIIe siècle. Il termine sa carrière militaire avec le grade de lieutenant général des armées navales dans la Marine royale et publie un certain nombre d'ouvrages relatifs à la tactique navale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Jacques Bigot[1] et issu de la famille Bigot de Morogues, seigneur de la Motte, commissaire de la Marine, devenu intendant de justice, police et finances à Brest en 1736, puis conseiller d'État en 1747 ; et de Marguerite Pimenel, fille d'un échevin. Sébastien-François Bigot entre au sein du régiment Royal-Artillerie en 1723 et parvient au grade d'officier. Il a treize années de service lorsqu'il entre dans la Marine royale comme sous-lieutenant d'artillerie en . Il est embarqué sur Le Fleuron en 1737, il fait campagne sur les côtes d'Afrique.

Lieutenant d'artillerie en , il embarque sur la frégate La Driade pour une croisière contre les corsaires salétins puis en 1739 sur le vaisseau Le Bourbon sur lequel il croise en mer Baltique et, en 1740, aux Indes occidentales où il fait naufrage le . Il est sur Le Lys en Manche en 1744. Il inspecte les batteries des côtes en Bretagne puis commande en 1745 le Solebay[2] en croisière d'escorte côtière, et est promu capitaine d'artillerie en . En 1751, il commande La Sirène en escadre d'évolutions dans l'Atlantique et se révèle bon manœuvrier.

Peu après, commissaire général d'artillerie à Brest en novembre 1752, il s'occupa de la défense des côtes de Bretagne et procéda à Rochefort à des essais de nouveaux procédés pour le forage des canons.

Marié en 1743 à Marie Bodineau de Meslay, fille d'un lieutenant général d'artillerie, il racheta la terre de Morogues, en Berry, et est connu depuis lors sous le titre de vicomte de Morogues.

Vers 1749, alors capitaine de vaisseau, il anime un groupe d'officiers de marine qui organise à Brest des réunions au cours desquelles sont étudiées les questions les plus diverses intéressant la navigation. Cette société est encouragée dès ses débuts par le ministre de la Marine Rouillé, et, par lettres patentes du , Louis XV reconnut l'utilité de cette initiative et créa l'Académie de marine en lui donnant un règlement[3]. Il en devient le premier président.

À la demande de l'impératrice Marie-Thérèse, Bigot de Morogues commande la Marine à Ostende en 17571758 avant de revenir à Brest pour y prendre la tête d'une expédition destinée à débarquer en Écosse, mais le projet est annulé et il reçoit le commandement du Magnifique dans l'escadre du vice-amiral de Conflans à Brest.

Le , il commande le vaisseau Le Magnifique, 70 canons, dans l'arrière-garde de la flotte française lors de la combat des Cardinaux. Il soutient seul, pendant une heure, un combat contre trois vaisseaux anglais et parvint à regagner l'île d'Aix.

Il est l’inspirateur de l'ordonnance du réorganisant l'artillerie. En 1763, il publie son ouvrage Tactique navale, qui codifie avec une grande clarté les méthodes de combat alors en usage dans les marines européennes. L'ouvrage connaîtra rapidement des traductions en anglais et en hollandais, montrant ainsi la qualité des idées qu'il y exprime.

Nommé chef d'escadre dans la promotion du , il obtient en novembre 1766 le rétablissement des compagnies d'apprentis-canoniers et compose des éléments d'histoire maritime illustrés par Nicolas Ozanne destinés à l'instruction des enfants de France. Inspecteur d'artillerie en 1767, lieutenant général des armées navales en août 1771, Morogues donne des preuves de ses capacités, et était depuis longtemps désigné par l'opinion pour prendre le portefeuille de ministre de la Marine, lorsque, à la suite d'intrigues de la cour, il doit s'exiler et passe le reste de sa vie dans ses terres[4].

Il meurt au château de Villefallier dans la paroisse de Jouy-le-Potier, près d'Orléans, le .

Postérité[modifier | modifier le code]

En Bretagne, trois rues portent son nom[5].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Bigot de Morogues, esprit d'une vaste curiosité, est l'auteur de nombreux mémoires scientifiques présentés à l'Académie de marine ou à l'Académie des sciences, sur la construction navale, la santé des équipages, la manœuvre et l'artillerie, etc. Il avait également conçu avec Duhamel du Monceau un projet d’encyclopédie des connaissances maritimes[6].

On lui doit les ouvrages suivants :

  • Essai sur l'application de la théorie des forces centrales aux effets de la poudre à canon (Paris, 1737, in-8°) ;
  • Tactique navale ou Traité des évolutions et des signaux (Paris, 1763, in-4°)[7].

Des mémoires insérés dans le Recueil de l'Académie des sciences :

  • Corruption de l'air dans les vaisseaux (1748) ;
  • Animal aquatique de forme singulière (1753) ;
  • Traité de construction pratique (1748), resté manuscrit ;
  • Huit mémoires sur 594 mots composés pour le Dictionnaire de l'Académie de marine.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises, anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome IV, Hérissey, Évreux, 1905, [lire en ligne], p. 263.
  2. HMS Solebay, vaisseau anglais capturé et intégré au sein de la Marine royale.
  3. « 250 ans d'histoire », sur Académie de marine.
  4. Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Pierre Larousse.
  5. D'après Les Noms qui ont fait l'histoire de Bretagne, 1997.
  6. Notice sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques.
  7. Tactique Navale sur Google Livres, Paris, 1763.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]