Réservoir d'Arrocampo

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Réservoir d'Arrocampo (Embalse de Arrocampo)
Image illustrative de l’article Réservoir d'Arrocampo
Barrage principal du réservoir d'Arrocampo
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Estrémadure
Province Cáceres
Géographie
Coordonnées 39° 48′ 29″ N, 5° 41′ 49″ O
Type lac de barrage, réservoir
Superficie 7,76 km2
Profondeur
 · Moyenne

4,6 m
Hydrographie
Bassin versant Tage km2
Émissaire(s) Arrocampo
Géolocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Réservoir d'Arrocampo (Embalse de Arrocampo)
Géolocalisation sur la carte : Estrémadure
(Voir situation sur carte : Estrémadure)
Réservoir d'Arrocampo (Embalse de Arrocampo)

Le réservoir d'Arrocampo (embalse de Arrocampo en espagnol)[1], dénommé aussi réservoir d'Arrocampo-Almaraz, se trouve en Espagne, dans la province de Cáceres, en Estrémadure. Il fut construit en 1976 dans le but de permettre la réfrigération de la centrale nucléaire d'Almaraz. Ses eaux baignent les terres des communes d'Almaraz, Romangordo, Saucedilla et Serrejón.

La surface occupée par ses eaux est de 776 ha. La hauteur du barrage est de 36 m[2]. Il fut creusé dans le canyon formé par le lit de l'Arrocampo à l'embouchure de cette petite rivière sur le Tage[3].

Le réservoir comme système de réfrigération de la centrale nucléaire d'Almaraz[modifier | modifier le code]

Vue aérienne du réservoir (la ligne est le mur de séparation thermique)

La réfrigération des turbines des deux réacteurs de la centrale nucléaire d'Almaraz est la raison essentielle de la création du réservoir.

Les eaux, captées du Tage, circulent, une fois chargées de la chaleur dégagée par les générateurs de la centrale, le long d'un circuit en U formé par des murs, des digues et des écrans (pantallas). Ces écrans, ou murs de séparation thermique, d'une hauteur de 8 m et d'une longueur de 11 km[3], permettent à l'eau de suivre une route de 25 km de long au cours de laquelle celle-ci se refroidit peu à peu avant d'être de nouveau rejetée dans le Tage (voir le schéma de circulation). Ces murs ressortent par-dessus les eaux du réservoir et servent de perchoirs et dortoirs aux cormorans, entre autres oiseaux.

Galerie réservoir[modifier | modifier le code]

Le réservoir comme zone humide[modifier | modifier le code]

La végétation de quenouille Typha est très abondante à Arrocampo

La biomasse des eaux du réservoir est considérable à tous les niveaux trophiques. Le phytoplancton et le zooplancton prolifèrent.

Les poissons sont très abondants, variés et de grosse taille :

Pêcheurs à Arrocampo

La pêche à la canne est très pratiquée dans le réservoir par les pêcheurs locaux ou de la région.

Voir le chapitre ci-dessous consacré à la Zone de protection spéciale ZPS pour les oiseaux du réservoir. La proximité du parc national de Monfragüe et ses importantes colonies de vautour fauve et vautour moine est un élément d'attraction supplémentaire pour visiter cette zone de protection spéciale pour les oiseaux.

Le réservoir comme zone de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux[modifier | modifier le code]

Bureau d'information de la zone de protection spéciale pour les oiseaux à Saucedilla

L'ampleur de la surface de ses eaux (776 ha)[3], la température élevée de celles-ci (de 2 à 5 °C plus chaudes que les eaux hors du réservoir), leur eutrophisation, compensée cependant par l'oxygénation apportée par l'activité des pompes du système de réfrigération de la centrale d'Almaraz, l'importante végétation de massettes ou quenouilles (Typha), et les conditions spéciales de protection et de surveillance dues à la proximité de la centrale, ont abouti à la déclaration de ce réservoir comme Zone de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux (Zona especial de protección para las aves (ZEPA)) dans le cadre de la directive européenne 79/409/CEE (Directive Oiseaux) et du Réseau Natura 2000[4].

Les murs, dits de séparation thermique, servent de perchoirs et de lieux de nidification au grand cormoran et autres oiseaux comme la grande aigrette[5].

De nombreux oiseaux séjournent, toute l'année ou temporairement, ou nidifient dans l'habitat du réservoir ou de son entourage.

La liste est très nombreuse[3]. On peut citer, sans être exhaustif, les oiseaux suivants :

Parc ornithologique d'Arrocampo (Saucedilla)[modifier | modifier le code]

La richesse et variété des oiseaux du réservoir a conduit à la création d'un parc ornithologique.

Conçu et projeté techniquement par le pédagogue et ornithologue Javier Briz[6], le parc est situé dans la commune de Saucedilla et constitué par deux routes balisées et par 5 postes d'observation. L'une d'elles, la route no 1, se trouve dans le réservoir et son entourage. La route no 2 est très proche de celui-ci[7], (voir l'illustration ci-dessous des routes du parc), à l'ouest de Saucedilla. Ces deux parcours ornithologiques sont formés par des sentiers et des pistes en terre ou goudronnées locales.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. El embalse de Arrocampo, de Central Nuclear de Almaraz ; édité par Central Nuclear de Almaraz, CNA, Madrid, 1996. (ISBN 84-8499-737-5). Ce livre, abondamment illustré, recueille le processus de construction du barrage et réservoir d'Arrocampo ainsi que ses valeurs écologiques
  2. Caractéristiques techniques du barrage (es)
  3. a b c et d El embalse de Arrocampo, Ed. CNA, 1996
  4. Gouvernement d'Extrémadure, ZPS pour les oiseaux: Réservoir d'Arrocampo (es)
  5. SEO-Cáceres-Groupe ornithologique de Cáceres, site de Javier Briz (es) « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  6. Javier Briz, né à Irun (Pays basque) est professeur de l'Instituto Zurbarán (lycée) à Navalmoral de la Mata depuis vingt ans. Il est biologiste, photographe expert en digiscopie, membre de SEO/BirdLife et fondaterur de SEO/BirdLife-Cáceres.
  7. Site Commune de Saucedilla avec information sur le Parc ornithologique d'Arrocampo (es)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • El embalse de Arrocampo, Madrid, 1996, Ed. Central Nuclear de Almaraz. Livre de base amplement illustré qui détaille la construction du réservoir et l'importance écologique de celui-ci.
  • Almaraz, un entorno para admirar, de Javier Briz et Óscar J. González ; Madrid, 2011 ; Ed. Centrales Nucleares Almaraz-Trillo. Beau livre de photographies sur la richesse ornithologique du réservoir d'Arrocampo, avec textes de J. Briz et photographies d'une qualité extraordinaire du biologiste et photographe Óscar J. González. Ce livre n'est pas distribué ni vendu dans les librairies mais peut être obtenu en s'adressant à Centrales Nucleares de Almaraz-Trillo, comunicacion@cnat.es

Liens externes[modifier | modifier le code]