Rue du Faisan (Strasbourg)

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Rue du Faisan
Image illustrative de l’article Rue du Faisan (Strasbourg)
Situation
Coordonnées 48° 35′ 00″ nord, 7° 45′ 12″ est
Pays France
Ville Strasbourg
Début rue des Juifs
Fin rue des Frères

Carte

La rue du Faisan (en alsacien : Fasanegass) est une rue du centre de Strasbourg (Bas-Rhin), qui va du no 26, de la rue des Juifs au no 27, rue des Frères[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Plaque bilingue, en français et en alsacien.

Médiévale d'aspect, elle doit son nom à l'enseigne peinte d'un faisan que porte, en 1343, le no 4[2].

Au fil des siècles, la voie porte successivement différents noms, en allemand ou en français : Vasandesgasse (1343), Fassangasse (1580), Fasengasse (1680), rue des Faisans (1792), rue des Sans-Culottes (1794), rue du Faisan (1817), Fasanengasse (1872), rue du Faisan (1918), Fasanengasse (1940), rue du Faisan (1945[1]).

Des plaques de rues bilingues, à la fois en français et en alsacien, sont mises en place par la municipalité à partir de 1995[3]. C'est le cas de la Fasanegass, littéralement « ruelle du Faisan ».

Bâtiments remarquables[modifier | modifier le code]

Portail du no 2.
Façade du no 4.

Toutes les maisons portent des numéros pairs et donnent sur la rue du côté oriental, alors que le côté occidental est occupé principalement par l'ancienne maison canoniale du 27, rue des Frères[4].

  • no 2 : Reconstruite en 1734 pour Jean Nicolas Zäpfel, maître de la Grue, ne formant qu'une seule propriété avec la maison d'angle du 29, rue des Frères, la demeure est restée dans la famille Zäpfel de 1707 à 1842[5]. Elle se distingue par un portail à fronton dit « inversé[2]», « éclaté[1]» ou « interrompu[5]», qui correspond à une mode répandue dans le rococo allemand[2].
    L'édifice fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1931[6].
  • no 4 : Cette maison a été reconstruite en 1774 pour l'ammestre Poirot[7] par le maçon Jean Jacques Fessler. Les étages supérieurs sont remaniés en style néoclassique, d'abord en 1847, puis en 1901. Dans la cour se trouve la sculpture d'un faisan décapité[1].
  • no 6 : Remaniée au XIXe siècle, la bâtisse conserve un portail de 1546[1].
  • no 8 : Elle ne forme d'abord qu'une seule propriété avec le no 9 de la rue des Pucelles. En 1838, le marchand épicier Jacques Ignace Chevallier l'acquiert, puis dix ans plus tard une maison voisine. En 1854, il reconstruit un seul bâtiment à la place des deux anciens. Au XXe siècle, le rez-de-chaussée est transformé en locaux commerciaux[8], puis en restaurant[9]
  • no 10 : Maison Renaissance de 1562, elle est dotée d'une loggia[1].
  • no 14 : Formant l'angle avec la rue des Juifs, cette maison du XVIIIe siècle est dotée d'un portail rococo daté de 1740 et de fenêtres à crossettes[1].
Au XVIe siècle, Sébastien Mueg, cité par Frédéric Piton, dit en parlant de la communauté juive, nombreuse dans le quartier : « Au coin de la rue des Juifs et de la rue du Faisan ils tenaient leur banque et recette dans une maison contenant beaucoup de pièces voûtées et barrées de fer[10]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Maurice Moszberger (dir.), « Rue du Faisan », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 55-56 (ISBN 9782845741393)
  2. a b et c Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), « Rue du Faisan », in Connaître Strasbourg : cathédrales, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, 1998 (nouvelle édition remaniée), p. 104 (ISBN 2-7032-0207-5)
  3. « L'alsacien a droit de rue à Strasbourg », Libération, 31 mars 1995, [lire en ligne]
  4. « Faisan (rue du) : Fasanengasse », Maisons de Strasbourg. Étude historique sur les maisons de Strasbourg entre le XVIe et le XXe siècle [1]
  5. a et b Jean-Marie Pérouse de Montclos et Brigitte Parent, Alsace : Le Dictionnaire du patrimoine, Éditions Place des Victoires, Paris, 2011, p. 258 (ISBN 978-2809901870)
  6. « Immeuble au 29, rue des Frères à Strasbourg », notice no PA00085111, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. François-Xavier-Alexis Poirot
  8. « 8, rue du Faisan », Maisons de Strasbourg. Étude historique sur les maisons de Strasbourg entre le XVIe et le XXe siècle [2]
  9. « Les habitants intoxiqués de la rue du Faisan peuvent de nouveau vivre chez eux », rue89Strasbourg, 9 novembre 2016 [3]
  10. Frédéric Piton, Strasbourg illustré ou Panorama pittoresque, historique et statistique de Strasbourg et de ses environs. Promenades dans la ville, vol. 1, 1855, p. 70

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maurice Moszberger (dir.), « Rue du Faisan », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 55-56 (ISBN 9782845741393)
  • Jean-Marie Pérouse de Montclos et Brigitte Parent, Alsace : Le Dictionnaire du patrimoine, Éditions Place des Victoires, Paris, 2011, p. 258 (ISBN 978-2809901870)
  • Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), « Rue du Faisan », in Connaître Strasbourg : cathédrales, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, 1998 (nouvelle édition remaniée), p. 104 (ISBN 2-7032-0207-5)
  • (de) Adolphe Seyboth, « Fasanengasse. Rue du Faisan », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 246, [lire en ligne]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]