Royaume des Deux-Siciles

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Royaume des Deux-Siciles
(it) Regno delle Due Sicilie
(nap) Regno d’’e Ddoje Sicilie
(scn) Regnu dî Dui Sicili

1816–1861

Drapeau Blason
Description de l'image KingdomoftheTwoSicilies.png.
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Naples
Langue(s) Napolitain, sicilien, italien
Religion Catholique romain
Monnaie Piastra delle Due Sicilie (d)
Démographie
Population 8 703 000 hab. (est. 1860)
Superficie
Superficie 111 900 km2 (1860)
Histoire et événements
12 décembre 1816 Création
12 février 1861 Unification italienne

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le royaume des Deux-Siciles fut la réunification, à plusieurs reprises, d'un royaume de Sicile insulaire (l'île sicilienne) et d'un royaume de Sicile péninsulaire ou royaume de Naples, issus du partage d'un premier royaume de Sicile.

Histoire

Le règne espagnol

Le royaume de Naples, dit royaume de Sicile péninsulaire, était séparé du royaume de Sicile insulaire depuis les Vêpres siciliennes de 1282. Le roi Alphonse V d'Aragon les réunit de nouveau en 1442. À sa mort en 1458, le royaume fut à nouveau divisé entre son frère Jean II d'Aragon, qui conserva la Sicile, et son fils bâtard Ferdinand qui devint roi de Naples.

En 1501, le roi Ferdinand II d'Aragon conquit Naples et réunifia les deux royaumes sous l'autorité de la monarchie espagnole naissante. Le titre de « roi de Sicile des deux côtés du détroit » fut alors porté par tous les monarques espagnols jusqu'à la Guerre de Succession d'Espagne.

La Sicile savoyarde (1713) puis autrichienne (1720)

La fin de ce conflit avec le traité d'Utrecht de 1713 détermina l'abandon de la Sicile au duc de Savoie puis le traité de Rastatt de 1714 laissa Naples à l'empereur Charles VI. Celui-ci annexa la Sicile en 1720.

Avènement des Bourbons

En 1735, à la suite des conquêtes de l'infant Charles de Bourbon, les deux Siciles réunies furent confiées à une branche des Bourbons d'Espagne. Ce royaume, moyennant deux intermèdes pour sa partie péninsulaire (la République parthénopéenne en 1799 et le royaume de Naples de 1806 à 1815 avec Joseph Bonaparte puis Joachim Murat), perdura jusqu'en 1860.

Restauration des Bourbons

Par l'article 104 de l'acte final du Congrès de Vienne, le roi de Sicile, Ferdinand IV, est rétabli sur le trône de Naples et reconnu comme roi du royaume des Deux-Siciles.

L’intégration au royaume d’Italie

Carmine Crocco, l'un des brigands les plus célèbres

En 1860, l’expédition des Mille menée par Garibaldi rattacha les Deux-Siciles à ce qui allait devenir le royaume d’Italie. Les dernières villes à résister à l’expédition furent Messine (qui capitula le ) et Civitella del Tronto (qui capitula le ).

Le bouleversement de l'aristocratie sicilienne face à l'expédition de Garibaldi est raconté dans le roman Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa et le film qui en est tiré ; ainsi que dans Les Vice-rois de Federico De Roberto.

Après l'annexion du royaume au nouvel État italien, l'économie florissante des Deux-Siciles fut anéantie au profit de l'Italie du nord, ce qui provoqua un désastre économique sans précédent, dont les régions du sud ont encore du mal à sortir actuellement. Il y eut une grande révolte du peuple contre les Piémontais, une « guerre civile » sévèrement réprimée par les autorités. Les acteurs de cette révolte furent appelés injustement les « brigands » alors qu'il s'agissait de la résistance contre les Savoie (voir film de Pasquale Squitieri Li chiamarono... briganti!, 1999). Les Bourbons conservent toujours quelques partisans dans le pays (movimento neoborbonico, Comitati delle Due Sicilie, Movimento di insorgenza civile, partito del sud) ; certains ont d’ailleurs manifesté à Naples en 2004 contre le retour des descendants des Savoie.

De tous les États « pré-unitaires » de la péninsule Italienne, le royaume des Deux-Siciles était de loin le plus vaste, le plus riche et le plus avancé technologiquement :
  • premier chemin de fer en Italie,
  • premier pont suspendu en Italie,
  • première illumination des villes au gaz,
  • premier télégraphe sous marin d’Europe continentale,
  • premiers bateaux à vapeur en Méditerranée,
  • 3e prix du développement industriel (Exposition Universelle de Paris de 1856).

Territoire

Le royaume des Deux-Siciles comprenait les deux anciens royaumes de Sicile : le royaume de Sicile et le royaume dit de Naples.

Il recouvrait les actuelles régions Abruzzes, Basilicate, Calabre, Campanie, Molise, Pouilles et Sicile, ainsi que la partie méridionale de l'actuel Lazio (districts de Sora et Gaeta) et la partie orientale de l'actuelle province de Rieti (distict de Cittaducale).

Il comprenait, en outre, inclus dans la province de Capitanate, l'archipel de Pelagosa, aujourd'hui partie de la Croatie.

Bénévent, aujourd'hui en Campanie, et Pontecorvo, aujourd'hui dans le Lazio, étaient des enclaves pontificales.

Divisions

Le royaume comprenait douze provinces péninsulaires et une province insulaire. La capitale, Naples, était située dans la province de la Terre de Labour, et Palerme, « seconde ville » du royaume, jouissait d'un statut spécial, bénéficiant d'un prestige bien au-delà de celui de simple chef-lieu de province.

 
Provinces péninsulaires Chef-lieu
I Naples Naples
II Terre de Labour Caserta puis Capoue
XIV Abruzze ultérieure première Teramo
XV Abruzze ultérieure seconde Aquila
XIII Abruzze citérieure Chieti
XII Comté de Molise Campobasso
III Principauté citérieure Salerne
VI Capitanate Foggia
VII Terre de Bari Bari
VIII Terre d'Otrante Lecce
V Basilicate Potenza
IV Principauté ultérieure Avellino
VIIII Calabre citérieure Cosenza
X Calabre ultérieure première Regio
XI Calabre ultérieure seconde Catanzaro
 


Provinces of the Kingdom

Provinces insulaires Capitale
XVI Palerme Palerme
XVII Messine Messine
XVIII Catania Catania
XIX Girgenti Girgenti
XX Noto Noto puis Syracuse
XXI Trapani Trapani
XXII Caltanissetta Caltanissetta

Rois

Drapeaux

Grandes armes du royaume

Parti de deux :
  • au I, écartelé : 1 et 4, d'or aux six fleurs de lys d'azur posées 3, 2 et 1 , (qui est de Farnèse) ; 2 et 3, parti de gueules à la fasce d'argent (qui est d'Autriche) et bandé d'or et d'azur de six pièces à la bordure de gueules (qui est de Bourgogne ancien) ; sur-le-tout d'argent aux cinq écussons disposés en croix d'azur chargés de cinq besans d'argent en sautoir à la bordure de gueules chargée de sept châteaux d'or, donjonnés de trois tours, ouverts et ajourés d'azur (qui est de Portugal) ;
  • au II, coupé de 2, au I parti d'écartelé au 1 et 4 de gueules au château d'or, donjonnés de trois tours, ouverts et ajourés d'azur (qui est de Castille) et au 2 et 3 d'argent au lion de pourpre (qui est de Léon); et contre-parti d'or aux quatre pals de gueules (qui est d'Aragon) et écartelé en sautoir d'or aux quatre pals de gueules et d'argent à l'aigle de sable (qui est de Sicile); enté en pointe d'argent à une pomme grenade de gueules tigée et feuillée de sinople (qui est de Grenade); au II parti de gueules à la fasce d'argent (qui est d'Autriche) et d'azur semé de lys d'or à la bordure componée de gueules et d'argent (qui est de Bourgogne), au III écartélé en 1 bandé d'or et d'azur de six pièces à la bordure de gueules (qui est de Bourgogne ancien) et d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules (qui est de Flandre) au II tranché de sable au lion d'or armé et lampassé de gueules (qui est de Brabant) et d'argent à l'aigle de gueules (qui est de Tyrol), au 3 d'azur semé de fleurs de lys d'or au lambel de gueules (qui est de Naples) et au 4 d'argent à la croix potencée d'or cantonné de quatre croisettes de même (qui est de Jérusalem) ;
  • au III, d'or à six tourteaux mis en orle, cinq de gueules, celui en chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or (qui est de Toscane) ;

sur-le-tout d'azur aux trois fleurs de lys d'or posés 2 et 1 à la bordure de gueules (qui est d'Anjou).

Bibliographie

  • (it) Nicola Forte, Viaggio nella memoria persa del Regno delle Due Sicilie. La storia, i fatti, i fattarielli, Imagaenaria, Ischia, 2007. ISBN 88-89144-70-X
  • (it) Benedetto Croce, Storia del Regno di Napoli, Adelphi, Milan, 1992.
  • (it) Benedetto Croce, La rivoluzione napoletana del 1799. Biografie, racconti e ricerche, Bari, Laterza, 1961.
  • (it) Mario Forgione, Masaniello, Naples, Edi, 1994.
  • (it) Mario Forgione, I viceré 1503-1707. Cronache irriverenti di due secoli di dominazione spagnola a Napoli, Tempolungo, Naples, 1998.
  • (it) Mario Forgione, Eleonora Pimentel Fonseca, Newton & Compton, Rome, 1999.
  • (it) Mario Forgione, Luisa Sanfelice, Newton & Compton, Rome, 1999.
  • (it) Mario Forgione, Donne della rivoluzione napoletana del 1799, Tempolungo, Naples, 1999.
  • (it) Nico Perrone, Il truglio. Infami, delatori e pentiti nel Regno di Napoli, Sellerio, Palerme, 2000. ISBN 8-83891-623-3
  • (it) Nico Perrone, La Loggia della Philantropia. Un religioso danese a Napoli prima della rivoluzione, Sellerio, Palerme, 2006. ISBN 8-83892-141-5
  • (it) Nico Perrone, L’inventore del trasformismo. Liborio Romano, strumento di Cavour per la conquista di Napoli, Rubbettino, Soveria Mannelli, 2009. ISBN 978-88-498-2496-4
  • (it) Pasquale Villani, Il Decennio francese, in Storia del Mezzogiorno, vol. IV, tome II, Il Regno dagli Angoini ai Borboni, Rome 1986.

Voir aussi

Articles connexes

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