Roland Kun

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Roland Kun
Fonctions
Ministre des Finances
Président Sprent Dabwido
Prédécesseur David Adeang
Successeur aucun?
? –
Président Sprent Dabwido
Prédécesseur aucun?
Successeur David Adeang
Ministre des Affaires étrangères et de la Justice
? –
Président Sprent Dabwido
Prédécesseur Kieren Keke (affaires étrangères)
Dominic Tabuna (justice)
Successeur Baron Waqa (affaires étrangères)
David Adeang (justice)
Député de Buada

(suspendu à partir de mai 2014)
(11 ans, 8 mois et 14 jours)
Prédécesseur Vinson Detenamo
Successeur Jason Bingham Agir
Biographie
Date de naissance (53 ans)
Nationalité nauruan, néo-zélandais (depuis 2016)
Diplômé de Université James-Cook

Roland Kun, né le [1], est un homme politique nauruan. Ministre des Finances de 2012 à 2013, il est ensuite une figure de l'opposition parlementaire réprimée par le gouvernement Baron Waqa/David Adeang, et fuit le pays avec l'aide de la Nouvelle-Zélande.

Études et débuts[modifier | modifier le code]

Diplômé en Économie de l'Université James-Cook en Australie, il travaille dans l'administration d'entreprises nauruanes (dont Air Nauru) et du centre nauruan de l'Université du Pacifique Sud, puis devient gérant d'hôtel à Meneng avant de se lancer en politique. Il travaille également un temps pour Transparency International[2].

Député et ministre des Finances[modifier | modifier le code]

Il est élu député pour la première fois lors des élections législatives de 2004, puis réélu en 2007, 2008, lors des deux élections de 2010, et en 2013[3]. Il est ministre de l'Éducation et des Pêcheries dans le gouvernement du Président Marcus Stephen de 2007 à 2011. En , le nouveau Président Sprent Dabwido le nomme Ministre des Finances et du Développement durable, et de l'Éducation[4]. En il démissionne, à la suite d'un désaccord autour du rétablissement d'un centre de détention australien sur l'île[5]. Il réintègre par la suite le gouvernement, étant nommé ministre des Finances, des Affaires étrangères, de la Justice et des Douanes[6]. Puis il démissionne à nouveau le , lorsque le Président Dabwido décrète l'état d'urgence afin d'accélérer la tenue d'élections législatives. Dabwido indique lors d'une allocution à la population que l'état des finances du pays nécessite qu'un nouveau budget soit adopté par le Parlement au plus vite. Kun, n'ayant pas été consulté par le président avant d'entendre cette allocution dans les médias, apporte un démenti et démissionne pour protester[7].

Figure réprimée de l'opposition[modifier | modifier le code]

Les élections législatives ont lieu le mois suivant, en . Roland Kun se porte candidat pour la présidence de la République. Ses pairs au Parlement lui préfèrent toutefois Baron Waqa, par treize voix contre cinq. Kun siège dès lors sur les bancs de l'opposition[8]. Sur proposition du ministre de la Justice David Adeang, le Parlement en vote la suspension de Roland Kun et de deux autres députés d'opposition (Kieren Keke et Mathew Batsiua), au motif qu'ils ont critiqué le gouvernement auprès de médias étrangers, et auraient ainsi nui à la réputation internationale du pays[9]. Début juin, deux autres députés d'opposition (Squire Jeremiah et Sprent Dabwido) sont exclus à leur tour pour la même raison. Fin juin, alors que ces cinq députés restent suspendus, le président du Parlement, Ludwig Scotty, affirme que leurs critiques contre le gouvernement s'apparentent à de la « haute trahison ». Le président de la Cour suprême ayant été expulsé du pays par le gouvernement, ces députés n'ont pas de recours pour contester leur exclusion. Le Président Waqa dispose dès lors d'un Parlement soumis, où seuls sont autorisés à siéger les députés de sa majorité, outre les deux derniers députés d'opposition Riddell Akua et Marcus Stephen[10]. Rappelant que « le premier geste du gouvernement quand il est arrivé au pouvoir a été d'interdire aux médias nauruans d'interviewer les députés d'opposition », Roland Kun qualifie le gouvernement Waqa de « dictature »[11].

Exfiltration et exil en Nouvelle-Zélande[modifier | modifier le code]

En , s'étant installé en Nouvelle-Zélande avec sa famille, il est interviewé par la Australian Broadcasting Corporation et dénonce les violations des libertés à Nauru. Une semaine plus tard, il est à Nauru au moment d'une manifestation devant le Parlement, les manifestants demandant que les cinq députés d'opposition soient autorisés à siéger. Kun ne prend pas part à la manifestation mais le lendemain, alors qu'il s'apprête à s'envoler vers la Nouvelle-Zélande pour rejoindre sa famille, le gouvernement Waqa révoque son passeport, lui interdisant de quitter Nauru[12].

Toujours interdit de sortie de territoire, il ne se représente pas aux élections législatives de juillet 2016[13]. Son passeport nauruan étant toujours confisqué, la Nouvelle-Zélande lui accorde la citoyenneté néo-zélandaise, lui fait parvenir un passeport néo-zélandais, et il quitte Nauru le - se présentant à l'aéroport à la dernière minute afin de ne pas être détenu par les autorités. Il rejoint ainsi sa famille en Nouvelle-Zélande[14].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Fiche biographique, gouvernement de Nauru
  2. (en) "Transparency International Country Study Report: Nauru 2004", Transparency International, p.2
  3. (en) "In Dire States? Democracy and the Rule of Law in Nauru", Université Victoria de Wellington, 2014
  4. (en) "Nauru President teams up with Opposition and names new Cabinet", Radio New Zealand, 12 juin 2012
  5. (en) "Nauru in chaos as ministers quit", The Australian, 16 février 2013
  6. (en) "Kun tells why I resigned as finance minister" « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), Islands Business, 30 mai 2013
  7. (en) "Nauru's media banned from reporting on politics during national election", Radio Australia, 29 mai 2013
  8. (en) "Baron Waqa named as new Nauru president", Radio Australia, 11 juin 2013
  9. (en) "Nauru Parliament erupts into chaos after opposition MPs suspended for speaking to ABC, foreign media", Australian Broadcasting Corporation, 14 mai 2014
  10. (en) "Suspended Nauru MPs accused of high treason by speaker of parliament", Radio Australia, 26 juin 2014
  11. « ROLAND KUN: "NAURU EST UNE DICTATURE" », La Dépêche de Tahiti, 23 décembre 2014
  12. (en) "Nauru opposition MP Roland Kun prevented from leaving country after ABC 7.30 interview", Australian Broadcasting Corporation, 17 juin 2015
  13. Liste des candidats aux législatives de 2016, Commission électorale
  14. (en) "Suspended Nauruan politician Roland Kun granted New Zealand citizenship, flees country amid election", Radio Australia, 11 juillet 2016