Rodolphe William Seeldrayers

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Rodolphe William Seeldrayers
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Rodolphe William Seeldrayers en 1955
Naissance
Düsseldorf (Empire allemand)
Décès (à 78 ans)
Bruxelles (Seine)
Nationalité Belge
Profession
Dirigeant du football
Activité principale
Président de la FIFA
Autres activités
Journalise sportif
Distinctions
membre d’honneur du COI

Rodolphe William Seeldrayers (né à Düsseldorf le - mort à Bruxelles le ) est un sportif belge qui a participé activement aux instances officielles du sport belge. Il a été le 4e Président de la FIFA.

Le corps

Huit disciplines ont bénéficié de l’attention de Seeldrayers : l’athlétisme, le football, l’aviron, le criquet, le hockey sur gazon, le golf et dans une moindre mesure le tennis et la natation. Huit sports différents dans lesquels il s’est impliqué, avec sans aucun doute une prédilection pour l’athlétisme et le football. Pour le premier il fut champion de Belgique du 110 mètres haies en 1897 et le pratiqua pendant dix ans, pour le second il fut champion de Belgique en Division d’honneur avec l’équipe du Racing-Club de Bruxelles en 1900 et capitaine de l’équipe universitaire de Bruxelles en 1898 et 1899. En tout il pratiqua ce sport pendant vingt-deux ans.

Quant aux autres disciplines, leur pratique dura en moyenne dix ans et toujours à un niveau élevé, gagnant au moins un championnat : cinq ans dans le Cercle des régates de Bruxelles et l’équipe du « Coup de Soleil », dix ans de criquet dans le Racing et l’Anglo Belgian Club de Bruxelles (trois fois champion de Belgique) et capitaine en 1924 de l’équipe nationale qui vainquit la France à Paris, dix ans de hockey dans le Racing-Club de Bruxelles et en 1903 dans l’équipe nationale contre la France à Paris, le golf depuis 1919 dans le Waterloo Golf Club où il fut capitaine pendant dix ans.

Sportif accompli, Seeldrayers montra une préférence pour les sports d'équipe, en accord avec sa conception du sport, selon laquelle il doit être le terrain d’apprentissage des valeurs nécessaires à la vie en communauté.

L’esprit

Né en 1876 à Düsseldorf en Allemagne, R. W. Seeldrayers a fait ses études de droit à l'Université libre de Bruxelles où il commença, comme cela a été dit plus haut, ses activités sportives. À 19 ans il fait partie des fondateurs de l'Union royale belge des Sociétés de football association (URBSFA) dont il est le trésorier pendant quatre ans et au Conseil exécutif duquel il siège pendant vingt-cinq ans. Il en fut résident puis élu membre d’honneur. En 1914, l’Union utilise ses talents d’orateur et le nomme délégué auprès de la FIFA dont il sera nommé vice-président en 1927.

En 1899, Seeldrayers commence une carrière de journaliste sportif dans la revue « La vie sportive », écrivant la chronique sous le nom de plume de « Spectateur ». Dix ans plus tard il fonde cette fois le Comité national d’éducation physique qui fusionnera avec le Comité olympique belge à la tête duquel il siègera à partir de 1946, succédant au prince Albert de Ligne.

En 1920 il est secrétaire technique des Jeux olympiques d’Anvers et sera membre du jury d’appel pour le football aux Jeux olympiques plusieurs fois, notamment lors des Jeux de 1936 à Berlin où un incident provoqua la consultation du jury. Lors du match Autriche/Pérou un spectateur envahit le terrain, provoquant des perturbations. L’association de football Autrichienne envoya une plainte devant le jury d’appel qui décida, après délibération, de rejouer le match « à huis clos ».

Fondateur invétéré de clubs et associations, on compte à son actif le Waterloo Golf-Club (1923), l’Ixelles F.C. (futur élément de la fusion avec le Racing Club de Bruxelles) et le Club sportif anglo-belge de criquet. Seeldrayers semblait être bien introduit dans les milieux anglais, à l’époque à la pointe en matière de sport, il maîtrisait d’ailleurs parfaitement cette langue. Entre-temps, notre avocat continue ses activités journalistiques et commence une nouvelle collaboration avec « L’Écho des Sports ». Mais il mettra fin à cet aspect de son action en 1935 tout en continuant à publier des articles et à faire part de ses opinions dans les colonnes des bulletins du COI.

La Seconde Guerre mondiale ralentit quelque peu son activité sans toutefois l’arrêter : on le voit prendre la défense en tant que membre du Comité belge olympique pendant l’occupation de l’indépendance du sport belge. Dès la fin de la guerre il est incorporé au nombre des membres du Comité international olympique, pour la première session d’après-guerre de 1946.

Au début de l’année 1955, le Français Jules Rimet, unanimement apprécié, donne sa démission à la FIFA et passe ses pouvoirs à son vice-président, R. W. Seeldrayers. Cette passation de pouvoir ainsi que les matches de la Coupe du monde de 1954 sont pour la première fois retransmis à la télévision. Un grand respect mutuel animait les deux hommes, celui-ci s’est traduit chez le belge par une motion déposée le 25 juillet 1946 lors d’un congrès de la FIFA et dont le but était de changer le nom de la Coupe du Monde en « Coupe Jules Rimet ». Sous sa présidence la fédération compte 85 membres et fête son cinquantième anniversaire.

Depuis de nombreuses années, la question de l’amateurisme pose problème. Avec le développement du sport, le phénomène du professionnalisme vient remettre en question les fondements de la conception des Jeux olympiques tels que les voulait P. de Coubertin. Les débats font rage dans le milieu et une Commission sur l’amateurisme est créée au sein du C.I.O. Seeldrayers en fait partie. Finalement cette commission remet son rapport final en 1947 à la session de Stockholm. Il comporte entre autres une définition de l’amateurisme et oblige les futurs participants aux Jeux à signer une déclaration affirmant qu’ils sont bien amateurs et propose la création d’une commission permanente composée de trois membres du C.I.O. et d’un délégué de chaque fédération internationale. Mais le problème n’est pas oublié pour autant.

Sous sa présidence à la FIFA, Seeldrayers doit encore faire face au problème : on reproche en effet à la FIFA d’avoir permis à des « faux » amateurs de participer au tournoi d’Helsinki. Pourtant, déjà en tant que vice-président il avait introduit dans les statuts de la fédération une définition de l’amateurisme. Mais le problème est ardu car l’enjeu est bien de savoir quel type de sport les grands événements sportifs vont présenter et donc prôner. Nous sommes aussi à l’époque de l’utilisation du sport par les régimes.

Pour Seeldrayers le problème est d’importance et il s’attachera toujours à défendre sa conception du sport. Pour lui « du point de vue strictement olympique le sport n’est concevable, en théorie, que s’il est pratiqué par des amateurs ». Ce qui ne l’empêche pas de considérer qu’un bon sportif professionnel, respectant certaines valeurs sportives (esprit de loyauté, sincérité et de fair-play), est tout aussi respectable qu’un amateur. Lucide, il a bien compris le rôle du sport dans la propagande des pays communistes mais il comprend ce phénomène et même l’approuve dans une certaine mesure. Pour lui, le sport est devenu un des éléments de l’organisation sociale et devrait être intégré au programme scolaire au même titre que les autres matières, il est capital dans l’éducation de la jeunesse.

Quant aux spectateurs, déjà ils présentent des tares à ses yeux que le temps ne fera qu’aggraver. Seeldrayers les constatait déjà et estimait que c’était le devoir de la presse sportive d’éduquer le spectateur.

Au terme d’une vie bien remplie, R. W. Seeldrayers meurt un an après son élection à la présidence de la FIFA, le 7 octobre 1955, des suites d’une maladie. Son enterrement prit une allure semi-officielle par décision ministérielle et il fut élu à titre posthume membre d’honneur du COI, étant précisé que dans le futur ce titre ne serait plus donné à titre posthume.

Bibliographie

  • Bulletins du Comité International Olympique, Lausanne.
  • Olympic Official Report Amsterdam 1928, Amsterdam, 1928, p. 340.
  • Olympic Official Report Berlin 1936, vol. II, Berlin, 1936, p. 409-410.
  • Publications from 1894 to the present, members of the IOC have been publisching books, collections, essays, studies and articles on different subjects, including sport and Olympism dans “Olympic Review”, s.l., octobre-novembre 1996, pp. 35-37.
  • Belgium and Olympism dans “Olympic Review”, s.l., janvier-février 1980, p. 38-60.

Site externe


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