Robin G. Collingwood

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Robin George Collingwood
Robin George Collingwood.
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Robin George Collingwood (Conison, Cambria, - ) est un philosophe et historien britannique, fils de W.G. Collingwood.

Biographie[modifier | modifier le code]

Robin G. Collingwood est éduqué à domicile jusqu'à l'âge de treize ans par des précepteurs. Sa mère, Edith Mary Collingwood (1857-1928), est une peintre connue et une musicienne accomplie. Elle transmet à son fils l'amour de l'art et de la musique de Chopin et de Beethoven. Son père, William Gershom Collingwood (1854-1932), lui enseigne le latin et le grec[1].

À l'âge de huit ans, Collingwood lit dans la traduction de Thomas Kingsmill Abbott la théorie de l'éthique de Kant, et c'est ainsi qu'il découvre la philosophie. Il accompagne son père, qui est un écrivain important, archéologue et spécialiste de l'antiquité important, dans des recherches archéologiques et développe ainsi rapidement un sens pour le côté pratique et technique de la science historique. Très tôt, deux intérêts principaux se forment dans la vie du jeune homme : l'histoire ancienne et la philosophie[réf. nécessaire].

Dans son adolescence, les connaissances transmises à l'école de Rugby lui semblent insuffisantes. Il se retire souvent et consacre son temps libre à lire de vieux classiques à la bibliothèque. Il apprend également à jouer du violon et découvre Jean-Sébastien Bach[1]. Beaucoup de ses professeurs le considèrent bientôt comme un rebelle contre l'ensemble du système d'enseignement. En fait, il rappelle en quelque sorte Max Demian dans Demian d'Hermann Hesse.

À 24 ans, Collingwood prend la direction de fouilles archéologiques, après avoir été l'assistant de son père. Dans son autobiographie, il décrit cette activité comme l'une des principales joies de sa vie[2]. La même année 1913, il traduit l'ouvrage de Benedetto Croce, La Philosophie de Giambattista Vico. Giambattista Vico et Croce ont été des influences clés sur la pensée de Collingwood. Collingwood est un dernier membre de l'école idéaliste (même s'il refuse cette qualification[réf. nécessaire]), professeur de philosophie métaphysique à l'université d'Oxford. Il fut le seul des élèves de Francis J. Haverfield à survivre à la Première Guerre mondiale. Parmi les philosophes qui exercèrent une influence notable sur lui, on peut citer les idéalistes italiens, Croce, Giovanni Gentile et Guido de Ruggiero – ce dernier était l'un de ses proches amis – mais aussi Emmanuel Kant, Vico, F.H. Bradley, John Alexander Smith et John Ruskin – un des mentors de son père W.G. Collingwood, professeur de beaux-arts à l'université de Reading.

Collingwood est surtout connu pour son ouvrage Le Concept d'histoire, recueil issu de diverses sources compilé par un de ses élèves, Thomas Malcolm Knox. Dans le monde anglophone, après la Seconde Guerre mondiale, cet ouvrage a influencé considérablement la philosophie analytique de l'histoire. Il est cité à de très nombreuses reprises dans les travaux d'historiographie. Pour Louis Mink, Collingwood fait partie de ces penseurs du XXe siècle que tout le monde connaît mais que personne n'étudie en profondeur.

Dans le domaine de l'esthétique, Collingwood défend l'idée selon laquelle le langage et l'art sont identiques. Sa principale contribution dans ce domaine est son livre Les Principes de l'art. Sa pensée y est assez proche de celle de Croce. Il présente l'art comme une fonction nécessaire de l'esprit humain, et le considère comme « collaboratif », c'est-à-dire comme une activité collective et sociale. En politique, Collingwood était plutôt libéral (au sens que ce mot a en Grande-Bretagne, c'est-à-dire centriste), prêt à défendre une image un peu idéalisée de la pratique du libéralisme au XIXe siècle.

Collingwood était un historien compétent, et l'une des sommités de son temps en archéologie de l'Angleterre à l'époque romaine. À l'université d'Oxford, il avait refusé de choisir entre l'histoire et la philosophie, et avait obtenu des titres universitaires dans ces deux disciplines. Sa philosophie de l'histoire était indissociable de ses recherches historiques, et son ouvrage Roman Britain renseigne aussi sur sa philosophie de l'histoire.

Il a également publié The First Mate's Log, le récit d'un voyage en Méditerranée effectué avec quelques-uns de ses élèves.

En 1934, il est élu comme fellow de la British Academy[3]. En tant que prédécesseur de Gilbert Ryle, Collingwood est professeur de métaphysique à Oxford de 1935 à 1941. En 1942, en raison d'une mauvaise santé, il s'installe dans le Lake District dans la maison que lui a léguée sa famille. Gravement malade durant les derniers mois de sa vie, il meurt à Coniston le 9 janvier 1943.

Il a été toute sa vie anglican pratiquant.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Collingwood (1936).

Œuvres principales publiées de son vivant[modifier | modifier le code]

Articles publiés de son vivant[modifier | modifier le code]

  • 'A Philosophy of Progress', The Realist, 1:1, avril 1929, 64-77

Publications posthumes[modifier | modifier le code]

Traductions en français[modifier | modifier le code]

  • Le nouveau Léviathan ou l'homme, la société, la civilisation et la barbarie, trad. Lucien Carrive, introd. Paulette Carrive, éd. Kimé, 435 pages, 2001
  • Robin George Collingwood (trad. Guy Le Gaufey), Toute histoire est histoire d'une pensée - Autobiographie d'un philosophe archéologue, Epel, coll. « sources », , 186 p..

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Martin Klüners: R. G. Collingwood und die Seelenwissenschaften, in: Psychosozial 40 (4), 2017, pp. 105-114.
  • (it) Corrado Ocone (éd.) Robin George Collingwood, Autobiografia, Castelvecchi, Rome[23], 2014;
  • (en) Browning G. Rethinking R. G. Collingwood. Basingstoke, 2004.
  • (en) Connelly J. Metaphysics, method and politics: the political philosophy of R. G. Collingwood. Exeter, 2003;
  • (ru) Mikhaïl Kissel, La Métaphysique au siècle des sciences. L'expérience de R.G. Collingwood [Метафизика в век науки: опыт Р. Дж. Коллингвуда], Saint-Pétersbourg, 2002, (ISBN 5-210-01576-9)
  • (en) Giuseppina DʼOro. Collingwood and the metaphysics of experience. London, 2002;
  • (en) Ridley A. R. G. Collingwood: a philosophy of art. London, 1998;
  • (en) William H. Dray. History as re-enactment: R. G. Collingwoodʼs idea of history. Oxford, 1995;
  • (en) David Boucher. The social and political thought of R. G. Collingwood. Cambridge, 1989;
  • (en) Mink L. O. Mind, history and dialectic. Middletown, 1987;
  • (en) Dussen W. J. van der. History as a science: the philosophy of R. G. Collingwood. The Hague, 1981;

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Collingwood 2010.
  2. (en) Collingwood, Robin George (1939). An autobiography. Oxford University Press. (ISBN 978-0-19-281247-6).
  3. (en) Deceased Fellows
  4. (en) R. G. (Robin George) Collingwood (Robarts - University of Toronto), Religion and Philosophy, London, Macmillan, (ISBN 1-85506-317-4, lire en ligne)
  5. (en) Robin George Collingwood, Roman Britain, Clarendon Press, (lire en ligne)
  6. (en) Robin George Collingwood, Roman Britain, Clarendon Press, (lire en ligne)
  7. (en) Robin George Collingwood, Speculum Mentis: Or, The Map of Knowledge, Clarendon Press, (lire en ligne)
  8. (en) Robin George Collingwood, Outlines of a philosophy of art, Thoemmes, (ISBN 9781855063167, lire en ligne)
  9. (en) Robin George Collingwood, The archaeology of Roman Britain, Methuen & Co. Ltd., (ISBN 9780416275803, lire en ligne)
  10. (en) Robin George Collingwood, An essay on philosophical method, The Clarendon Press, (lire en ligne)
  11. (en) Robin George Collingwood, The Principles of Art, Clarendon Press, (ISBN 978-0-19-500209-6, lire en ligne)
  12. (en) Robin George Collingwood, An autobiography, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-281247-6, lire en ligne)
  13. (en) R. G. Collingwood, The First Mates Log, A&C Black, (ISBN 9781855063280, lire en ligne)
  14. (en) R. G. Collingwood et Robin George Collingwood, An Essay on Metaphysics, Clarendon Press, (ISBN 9780199241415, lire en ligne)
  15. (en) Robin George Collingwood, The New Leviathan: Or Man, Society, Civilization, and Barbarism, Clarendon Press, (ISBN 9780198238805, lire en ligne)
  16. (en) Robin George Collingwood, The Idea of Nature, Oxford University Press, (ISBN 9780198020011, lire en ligne)
  17. (en) Robin George Collingwood, The idea of history, Oxford University Press, (lire en ligne Inscription nécessaire)
  18. (en) Robin George Collingwood, Essays in the philosophy of art, Indiana University Press, (lire en ligne Inscription nécessaire)
  19. (en) Robin George Collingwood, Essays in the Philosophy of History, University of Texas Press, (ISBN 9780292732292, lire en ligne)
  20. (en) Robin George Collingwood et David Boucher, Essays in Political Philosophy, Clarendon Press, (ISBN 9780198248231, lire en ligne)
  21. (en) Robin George Collingwood et R. G. Collingwood, The Principles of History: And Other Writings in Philosophy of History, Oxford University Press, (ISBN 9780198237037, lire en ligne)
  22. (en) R. G. Collingwood, The Philosophy of Enchantment: Studies in Folktale, Cultural Criticism, and Anthropology, Oxford University Press, (lire en ligne)
  23. (it) Autobiografia / R. G. Collingwood ; préface de Corrado Ocone

Liens externes[modifier | modifier le code]

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