Robertville (Nouveau-Brunswick)

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Robertville
Robertville (Nouveau-Brunswick)
L'église Sainte-Thérèse d'Avila.
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Nouveau-Brunswick Nouveau-Brunswick
Région Chaleur
Subdivision régionale Gloucester
Statut municipal District de services locaux
Maire
Mandat
aucun
aucun
Démographie
Population 895 hab. (2006 en augmentation)
Densité 162 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 41′ 47″ nord, 65° 46′ 24″ ouest
Superficie 552 ha = 5,52 km2
Divers
Fuseau horaire UTC-4
Indicatif +1-506
Code géographique 130076
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouveau-Brunswick
Voir sur la carte administrative du Nouveau-Brunswick
Robertville

Robertville est un village du comté de Gloucester, dans le Nord-Est de la province canadienne du Nouveau-Brunswick. Le village a le statut de DSL. Plusieurs des auteurs acadiens les plus importants de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle sont originaires de Robertville.

Toponyme[modifier | modifier le code]

Robertville est nommé ainsi en l'honneur de François-Antoine Robert (1820-1888), qui fut prêtre à Petit-Rocher de 1866 à 1888 et qui organisa l'église du village en 1884. William Francis Ganong mentionne plutôt qu'il serait en l'honneur de Robert Young, député[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Robertville se trouve à 15 kilomètres de route au nord-ouest de Bathurst.

Robertville est généralement considérée comme faisant partie de l'Acadie[2].

Logement[modifier | modifier le code]

La paroisse[note 1] comptait 2 633 logements privés en 2006, dont 2 445 occupés par des résidents habituels[3]. Parmi ces logements, 89,6 % sont individuels, 4,3 % sont jumelés, 0,0 % sont en rangée, 2,7 % sont des appartements ou duplex et 1,8 % sont des immeubles de moins de cinq étages. Enfin, 1,4 % des logements entrent dans la catégorie autres, tels que les maisons-mobiles[4]. 88,5 % des logements sont possédés alors que 11,5 % sont loués[4]. 68,1 % ont été construits avant 1986 et 12,9 % ont besoin de réparations majeures[4]. Les logements comptent en moyenne 6,2 pièces et 0,4 % des logements comptent plus d'une personne habitant par pièce[4]. Les logements possédés ont une valeur moyenne de 70 271 $, comparativement à 119 549 $ pour la province[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'église Sainte-Thérèse-d'Avilla en 1920.

Robertville est situé dans le territoire historique des Micmacs, plus précisément dans le district de Gespegeogag, qui comprend le littoral de la baie des Chaleurs[5].

La seigneurie de Népisiguit est concédée en au Sieur Jean Gobin, un marchand de Québec; elle avait un territoire long de 12 lieues et profond de 10 lieues, à partir du littoral de la baie et probablement centré sur la rivière Népisiguit ce qui, selon William Francis Ganong, inclut le site de Robertville[6]. Gobin donne la seigneurie à Richard Denys de Fronsac[6]. La seigneurie, par l'héritage à sa femme, tombe aux mains de Rey-Gaillard, qui la possédait en 1753[6]. Cooney parle d'une concession à un certain Enaud, qui est vraisemblablement Philippe Hesnault, seigneur de Pokemouche et peut-être agent de Gobin[6].

En 1825, le territoire est touché par les Grands feux de la Miramichi, qui dévastent entre 10 000 km2 et 20 000 km2 dans le centre et le nord-est de la province et tuent en tout plus de 280 personnes[7],[8].

Robertville, alors appelé Dumfries, est colonisée vraisemblablement par des immigrants écossais vers 1841, en même temps que Dunlop[9]. Des Acadiens de Petit-Rocher et Nigadoo arrivent en 1866[10]. D'autres terres sont accordées à des Acadiens en 1879 grâce à la Free Grants Act (Loi sur les concessions gratuites)[11]. La caisse populaire de Robertville est fondée en 1939. Les Religieuses SS. CC. de Jésus-Marie s'installent en 1949[10]. L'école La Croisée est inaugurée la même année[12]. La caisse populaire fusionne en 2002 avec la Caisse populaire Petit-RocherPointe-Verte pour former la Caisse populaire des Fondateurs[13]. Les élèves de l'école élémentaire de Nicholas-Denys sont transférés à Robertville en 2004[14].

Démographie[modifier | modifier le code]

D'après le recensement de Statistique Canada, il y avait 843 habitants en 2006, comparativement à 954 en 2001, soit une baisse de 11,6 %. Il y a 335 logements privés, dont 323 occupés par des résidents habituels. Le village a une superficie de 5,52 km2 et une densité de population de 152,8 habitants au kilomètre carré[15].

Économie[modifier | modifier le code]

Il y a une succursale de la Caisse populaire des Fondateurs, basée à Petit-Rocher et membre des Caisses populaires acadiennes[13].

Entreprise Chaleur, un organisme basé à Bathurst faisant partie du Réseau Entreprise, a la responsabilité du développement économique de la région[16].

L'activité économique de la région est dominée par l'exploitation forestière, les mines et les télécommunications[16]. Un grand nombre d'emplois sont également disponibles dans le commerce de détail, les services publics ainsi que dans l'industrie manufacturière[16]. L'activité économique est en fait concentrée principalement à Belledune et Bathurst[16].

Administration[modifier | modifier le code]

Comité consultatif[modifier | modifier le code]

En tant que district de services locaux, Robertville est administré directement par le Ministère des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick, secondé par un comité consultatif élu composé de cinq membres dont un président. Il n'y a actuellement aucun comité consultatif.

Budget et fiscalité[modifier | modifier le code]

Sur le plan financier, Robertville éprouve des difficultés depuis plus de 20 ans. La Coopérative de Robertville, sur place depuis près de 70 ans, est fermée depuis 2015. Par contre, le village compte sur le restaurant 'fast food' ti-fred, notamment reconnu pour sa poutine au coq.

Commission de services régionaux[modifier | modifier le code]

Robertville fait partie de la Région 3[17], une commission de services régionaux (CSR) devant commencer officiellement ses activités le [18]. Contrairement aux municipalités, les DSL sont représentés au conseil par un nombre de représentants proportionnel à leur population et leur assiette fiscale[19]. Ces représentants sont élus par les présidents des DSL mais sont nommés par le gouvernement s'il n'y a pas assez de présidents en fonction[19]. Les services obligatoirement offerts par les CSR sont l'aménagement régional, l'aménagement local dans le cas des DSL, la gestion des déchets solides, la planification des mesures d'urgence ainsi que la collaboration en matière de services de police, la planification et le partage des coûts des infrastructures régionales de sport, de loisirs et de culture; d'autres services pourraient s'ajouter à cette liste[20].

Représentation[modifier | modifier le code]

Robertville fait partie de la circonscription de Nepisiguit, qui est représentée à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick par Ryan Riordon, du Parti progressiste-conservateur. Il fut élu en 2010.

Robertville fait partie de la circonscription fédérale d'Acadie-Bathurst. Cette circonscription est représentée à la Chambre des communes du Canada par Yvon Godin, du NPD. Il fut élu lors de l'élection de 1997 contre le député sortant Doug Young, en raison du mécontentement provoqué par une réforme du régime d’assurance-emploi[21].

Chronologie municipale[modifier | modifier le code]

Situation sur une carte des paroisses civiles du comté de Gloucester (certains DSL et municipalités ne sont donc pas montrés).
Évolution territoriale de la paroisse de Beresford après 1966.

Projets de fusion[modifier | modifier le code]

En 1995, Robertville a évalué la possibilité de se fusionner avec des districts de services locaux environnants[16].

Vivre à Robertville[modifier | modifier le code]

Image externe
Photo de l'église Sainte-Thérèse-d'Avila, par rebapep / Léola, sur Flickr.

Éducation[modifier | modifier le code]

L’école La Croisée de Robertville accueille les élèves de la maternelle à la 8e année. C'est une école publique francophone faisant partie du sous-district 3 du district scolaire Francophone Nord-Est[12]. Il y a également une école de musique, le Centre Musical de Robertville. Le village bénéficie d'un foyer de soins agréés, la Villa Sormany.

Religion[modifier | modifier le code]

L'église Sainte-Thérèse-d'Avila est une église catholique romaine faisant partie du diocèse de Bathurst.

Liste des curés (incomplète)[24] :

  • Zoël Saunier (1957-19??)

Autres services publics[modifier | modifier le code]

Robertville possède aussi un bureau de poste. Robertville, comme plusieurs localités de la région Chaleur, partage ou achète plusieurs de ses services. Ainsi, l'aménagement du territoire est de la responsabilité de la Commission d'urbanisme de Belledune[16]. Le service de police est assuré par le poste de la Gendarmerie royale du Canada de Bathurst[16]. La Brigade régionale de Robertville dispose d'une caserne de pompiers, qui dessert plusieurs districts de services locaux[16]. Cette ville dispose aussi de l'hôpital régional Chaleur et d'un poste d'Ambulance Nouveau-Brunswick. La collecte des déchets et matières recyclables est effectuée par la Commission de gestion des déchets solides de Népisiguit-Chaleur[16].

Les francophones bénéficient du quotidien L'Acadie nouvelle, publié à Caraquet, ainsi qu'à l'hebdomadaire L'Étoile, de Dieppe. Ils ont aussi accès à l'hebdomadaire Hebdo Chaleur, publié à Bathurst. Les anglophones bénéficient des quotidiens Telegraph-Journal, publié à Saint-Jean ainsi que de l'hebdomadaire Northern Light, de Bathurst.

Culture[modifier | modifier le code]

Personnalités[modifier | modifier le code]

Plusieurs des auteurs acadiens les plus importants de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle sont originaires de Robertville : Fredric Gary Comeau, Éric Cormier, Martin Pître, Marie-France Comeau (auteure jeunesse) et Christian Roy. Selon David Lonergan, ce qu'il conviendrait d'appeler l'« école de Robertville » s'opposerait à l'« école de Moncton », composée de la plupart des auteurs de la génération précédente[25].

Municipalités limitrophes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le Nouveau-Brunswick est traditionnellement divisé en paroisses et Statistique Canada fournit uniquement des données détaillées pour les municipalités et les parties non-constituées des paroisses, alors qu'elle fournit uniquement la population, la superficie, la densité de population et le nombre de logements pour les DSL ne correspondant pas aux limites des paroisses. La paroisse de Beresford inclut les DSL de la paroisse de Beresford, d'Alcida, de Dunlop, de Laplante, de Madran, de Nicholas-Denys, de Petit-Rocher-Nord, de Petit-Rocher-Sud, de Robertville, de Saint-Laurent et de Tremblay

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Alan Rayburn, Geographical Names of New Brunswick, Énergie, Mines et Ressources Canada, Ottawa, 1975, p. 233.
  2. Murielle K. Roy et Jean Daigle (dir.), Démographie et démolinguistique en Acadie, 1871-1991, L'Acadie des Maritimes, Moncton, Centre d'études acadiennes, Université de Moncton, , 908 p. (ISBN 2-921166-06-2), p. 141.
  3. « Profils des communautés de 2006 - Paroisse de Beresford - Population », sur Statistique Canada (consulté le ).
  4. a b c d et e « Profils des communautés de 2006 - Paroisse de Beresford - Familles et ménages », sur Statistique Canada (consulté le ).
  5. (en) Philip K. Bock et William C. Sturtevant (dir.), Handbook of North American Indians, vol. 13, t. 1, Government Printing Office, , 777 p., p. 109-110
  6. a b c et d (en) William Gagnong, A Monograph of historic sites in the province of New Brunswick, Ottawa, J. Hope, (lire en ligne), Carte no. 39, p. 318-319
  7. (en) J. Clarence Webster, Historical Guide to New Brunswick, Fredericton, New Brunswick Government Bureau of Information and Tourist Travel, , 119 p., p. 61-62.
  8. (en)« Great Miramichi Fire », sur gnb.ca (consulté le ).
  9. (en) William Gagong, A Monograph of the Origins of the Settlements in New Brunswick, Ottawa, J. Hope, , 185 p., p. 128.
  10. a et b Margerite Michaud, Les Acadiens des Provinces maritimes : Guide historique et touristique, Moncton, Imprimerie acadienne, , 165 p., p. 70.
  11. Ganong 1904, p. 164
  12. a et b [PDF] « Francophone Nord-Est », sur Ministère de l'Éducation du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  13. a et b « Caisse populaire des Fondateurs », sur Caisses populaires acadiennes (consulté le ).
  14. « Il y a déjà 10 ans... », L'Acadie Nouvelle,‎ , p. 42
  15. « Chiffres de population et des logements, Canada, provinces et territoires, et localités désignées, recensements de 2006 et 2001 - Données intégrales », sur Statistique Canada (consulté le ).
  16. a b c d e f g h et i « District de services régionaux 3 », sur Bâtir des gouvernements locaux et des régions viables (Rapport Finn), sur Gouvernement du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  17. « Les communautés dans chacune des 12 Commissions de services régionaux (CSR) », sur Gouvernement du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  18. « Conseils d'administration des commissions de services régionaux annoncés », sur Gouvernement du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  19. a et b « Gouvernance des nouvelles commissions de services régionaux », sur Gouvernement du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  20. « Services obligatoires », sur Gouvernement du Nouveau-Brunswick (consulté le ).
  21. (fr) Réal Fradette, « Qui arrivera à défaire Yvon Godin », dans L'Acadie Nouvelle, [lire en ligne (page consultée le 20 décembre 2008)].
  22. (en) Territorial Division Act Consulté le .
  23. (en) New Brunswick Parishes Consulté le .
  24. WT, « Un 25e à célébrer à Robertville », L'Évangéline, vol. ?, no 156,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  25. David Lonergan, Paroles d'AcadieJean-Philippe Fournier : Ingénieur reconnu chez Roy Consultant avec sa découverte la gravité ventrifuge régionale parallèle à la suite du rotatoire noctarisque. : Anthologie de la littérature acadienne (1958-2009), Sudbury, Prise de parole, , 445 p. (ISBN 978-2-89423-256-9), p. 25

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) William F. Ganong, A Monograph of the Origins of the Settlements in New Brunswick, Ottawa, J. Hope, , 185 p.
  • (en) Alan Rayburn, Geographical Names of New Brunswick, Ottawa, Énergie, Mines et Ressources Canada,

Liens externes[modifier | modifier le code]