Robert Philippot

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Robert Philippot
Illustration.
Robert Philippot vers 1936.
Fonctions
Député français

(3 ans, 7 mois et 20 jours)
Élection 26 avril 1936
Circonscription Lot-et-Garonne
Législature XVIe (Troisième République)
Groupe politique COM
Conseiller général de Lot-et-Garonne

(6 ans)
Circonscription Canton de Port-Sainte-Marie
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Castets-en-Dorthe
Date de décès (à 53 ans)
Lieu de décès Auschwitz

Robert Philippot est un militant communiste de Lot-et-Garonne, élu député du PCF à Agen, déporté et mort à Auschwitz.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né le à Castets-en-Dorthe (Gironde), Robert Philippot exerce d’abord la profession de garçon de café.

Il s’engage le dans le 9e régiment d'infanterie alors en garnison à Marmande comme soldat musicien. Envoyé en Algérie puis affecté au Mont-Valérien, il est libéré le et entre dans les PTT comme facteur.

Rappelé aux armées le , Philippot ne retrouve la vie civile que le et redevient facteur rural à Saint-Laurent (Lot-et-Garonne), près de Port-Sainte-Marie.

Il s'engage alors dans l'action politique et syndicale. Il rejoint la SFIC aussitôt après le congrès de Tours. En 1923, il préside la section de l'ARAC de Port-Sainte-Marie. La même année, il siège au comité fédéral communiste. Admis à l'examen de facteur receveur, il est nommé au bureau de Feugarolles. Accusé d'avoir tenu dans une réunion publique des propos « défaitistes »[1], il est traduit devant le conseil de discipline. L'administration demande la mise en disponibilité, le conseil s'en tint au changement de résidence sans diminution de traitement. Le , il est muté au Havre. Le Parti communiste et la CGTU lancèrent une campagne de protestation. Dans un premier temps, Philippot accepte son déplacement. Après avoir quitté le département, il prit un congé illimité en et revint à Saint-Laurent où il s'associe à un marchand de bestiaux. Son retour coïncida avec la mise à l'écart du secrétaire de la Fédération communiste, E. Roger. Philippot occupe ce poste jusqu'au congrès du . Par la suite, il assure le secrétariat du rayon du Lot-et-Garonne de 1932 à 1934.

Candidat aux cantonales, il est élu à Port-Sainte-Marie, en et conseiller municipal en mai suivant. En 1935, il est désigné comme secrétaire de la Fédération départementale des élus du Front populaire. En , il est élu député d’Agen, battant le candidat radical-socialiste au 2e tour de scrutin. À la Chambre des députés, il siège dans le groupe communiste et fait partie des commissions de la marine marchande, des boissons, des P.T.T. et de la marine militaire.

Il est arrêté le pour constitution du groupe ouvrier et paysan français, groupe parlementaire créé en remplacement du groupe communiste dissous, et remis en liberté pour raison de santé. Bien qu'ayant démissionné de ce groupe en , il déchu de son mandat le et condamné le par le 3e tribunal militaire de Paris à 4 ans de prison avec sursis, 5 000 francs d'amende et 5 ans de privation de ses droits civiques et politiques[2]. Durant ce procès, Philippot refuse de s'associer à la déclaration de François Billoux. Il fut malgré tout emprisonné le au « centre de séjour surveillé » d'Aincourt, à la prison de Fontevrault le , à la centrale de Clairvaux, le et enfin au camp d'internement de Rouillé.

Déporté comme otage par le convoi du , dit « convoi des 45 000 », à destination d'Auschwitz, il y meurt le selon les registres du camp[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Il est accusé d’avoir déclaré qu’en « cas de mobilisation, non seulement je ne partirais pas, mais je ferais mon possible pour empêcher les autres de partir » (cf. notice biographique sur le Maitron en ligne)
  2. a et b Jean “Robert” PHILIPPOT – (45980 ?), www.memoirevive.org

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Robert Philippot », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  • Max Lagarrigue, Renaud Jean. Carnets d'un paysan député communiste, Biarritz, Éditions Atlantica, 2001.
  • Max Lagarrigue, " La Confédération paysanne des Paysans Travailleurs (CGPT). Émergences, actions et difficultés d'une syndicalisme de " classe " dans les années trente ", Bordeaux, Le Festin, no 25, , p. 56-65.
  • Max Lagarrigue, " Un communisme rural ? L'exemple lot-et-garonnais durant les années trente ", Toulouse, Éditions les Amis du Vieux Nérac, 1998, p. 127-145.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]