Robert Montagne

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Robert Montagne
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Robert Montagne est un orientaliste, ethnologue et anthropologue français, né le au Mans (Sarthe), mort le à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Spécialiste du monde berbérophone, il est l'auteur de nombreux travaux sur l'Afrique du Nord et le Maroc en particulier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ancien officier de marine, versé dans l'Aéronavale après la guerre de 1914-1918, Robert Montagne fut amené à faire des levers topographiques au Maroc. Remarqué par Lyautey, dont il devint le conseiller, notamment pour les questions tribales, il joua un rôle dans la reddition d'Abdelkrim et réalisa des études ethnologiques sur les populations marocaines.

Maître de conférences à l'Institut des hautes études marocaines à Rabat (Maroc) de 1924 à 1930, il achève en 1930 une thèse d’anthropologie politique : Les Berbères et le Makhzen dans le Sud du Maroc est publié dans la série des travaux de L'Année sociologique et se trouve à la source d'une production scientifique très riche et soutenue jusqu'à la mort de son auteur en 1954.

Robert Montagne a exercé de multiples fonctions à la tête d’institutions administratives mais également scientifiques : bureaux des Affaires indigènes[1], Institut français des études arabes de Damas (IFEAD), Centre des hautes études d’administration musulmane (CHEAM, devenu Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes), qu'il a fondé en 1936 et dirigé jusqu’à sa mort. Il a été nommé en 1948 à la chaire « Histoire de l'expansion de l'Occident » du Collège de France. Administrateur, meneur d'enquêtes collectives, chercheur de terrain, savant de cabinet, Montagne a été à la confluence de la politique et de la science : il a suscité des études, formé des administrateurs, informé des décideurs politiques[2].

Il fut un chercheur de terrain éprouvé, « à l'écoute de ce qui reste méprisé par les orientalistes de son temps : Berbères du Haut-Atlas, dont la siba prend, sous sa plume, les proportions d'un système politique ; Bédouins dont il reconstitue la représentation du monde ; prolétariat néo-urbain à Casablanca, qu'il arrache à la sociologie passéiste de son époque »[3].

Publications[modifier | modifier le code]

  • 1930 : Les Berbères et le Makhzen dans le sud du Maroc[4], Paris, Félix Alcan, 2 l., xvi, 422, xv p.
  • 1930 : Villages et kasbas berbères, Tableau de la vie sociale des Berbères sédentaires dans le sud du Maroc, Paris, Librairie Félix Alcan, ix, 22 p.
  • 1930 : Un magasin collectif de l'Anti-Atlas,l'agadir des Ikounka, Paris, Librairie Larose, 126 p.
  • 1947 : La Civilisation du désert: nomades d'Orient et d'Afrique, Paris, Hachette, 267 p.
  • 1952 : Naissance du prolétariat marocain,enquête collective exécutée de 1948 à 1950, Paris, Peyronnet, 291 p.

Hommage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Affaires Indigènes sur Ouarzazate 1928-1956.com
  2. « Lien vers une page du site France Diplomatie »
  3. François Pouillon et Daniel Rivet, La Sociologie musulmane de Robert Montagne, Paris, Éditions Maisonneuve & Larose, 2000, p. 288
  4. « Les Berbères et le Makhzen porte à son sommet la science coloniale et apparaît comme le point de départ de la théorie segmentaire de la sociologie contemporaine. Le modèle segmentaire permettra de poser l’existence d'un autre paradigme que celui de l’homo aequalis de la civilisation industrielle occidentale et de l'homo hierarchicus identifié à l'espace indien. Il constitue un apport essentiel de l'orientalisme arabisant à la sociologie », Henry Laurens, « L'orientalisme français : un parcours historique », in Youssef Courbage et Manfred Kropp (dir.), Penser l'Orient, Beyrouth, Liban, Institut français du Proche-Orient / Orient Institut (Beirut) (« Contemporain publications », no 16), 2004, p. 103-128.

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