Rioulf

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Riulf
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Titres de noblesse
Comte du Cotentin
Biographie
Nom dans la langue maternelle

vieux norrois

HariwulfR / HæriulfR / Herjulfr
Période d'activité
Autres informations
Religion
Conflit
Révolte contre Guillaume Longue-Épée

Rioulf ou Riulf ou Riol ou Raoul[N 1], quidam Riulfus en latin[1], est un jarl viking — ou chef normand[N 2] — installé en Neustrie, dans la région du Cotentin. Il est connu pour avoir défié l'autorité de Guillaume Longue-Épée, jarl des Normands de la Seine et comte de Rouen, en lui livrant bataille près de la capitale de celui-ci.

L'établissement d'un jarl viking en dehors de la sphère d'influence du pouvoir ducal normand[modifier | modifier le code]

Le lieu exact où Rioulf s'est installé a fait débat entre les historiens et les annalistes. Plusieurs axes d'analyses aboutissent à des résultats différents.

Une installation de Rioulf dans la région d'Evreux[modifier | modifier le code]

Orderic Vital penche pour une origine de l'évrecin en apposant au nom de Rioulf "l'épithète d'Ebroicensis"[2]. Ce à quoi se range également A.Le Prevost faisant valoir que la rapidité avec laquelle les révoltés se portèrent sur Rouen ne pouvait correspondre qu'à un départ d'expédition provenant de la région d'Evreux et non du Cotentin[2]. Jules Lair avancent deux autres objections possibles auxquelles ils n'adhèrent pas[2]. La première est que Guillaume Longue épée ne possédait pas encore le Cotentin[2] et la seconde et non des moindres, est qu'en se soulevant du Cotentin, Rioulf aurait dû affronter toutes ces contrées loyales au pouvoir ducal avant d'espérer pouvoir assiéger Rouen[2].

Une installation de Rioulf dans la région du Cotentin et de Guernesey[modifier | modifier le code]

Rioulf s'installe dans le Cotentin, où il fait reconstruire un ancien château mérovingien à Valognes. Son château lui aurait été confisqué après sa défaite à Rouen et confié à Anslech par Guillaume Longue-Épée[3].

D'autres lieux d'installation envisagés[modifier | modifier le code]

La Révolte contre Guillaume Longue-Épée[modifier | modifier le code]

La datation de la révolte 933 ou 935[modifier | modifier le code]

Le prétexte de la révolte[modifier | modifier le code]

L'expansion territoriale de Guillaume Longue-Épée[modifier | modifier le code]

À la suite de conquêtes réalisée en Neustrie par Rollon, jarl des Normands de la Seine et comte de Rouen, le territoire sous souveraineté normande s’agrandit et inclut, à partir de 924, le Bessin, le Pays d'Auge et l'Hiémois. Après la mort du Jarl, l'expédition guerrière de son héritier Guillaume Longue-Épée vers l'Ouest place le Cotentin et l'Avranchin sous sa souveraineté, donnant ainsi à son territoire les limites du futur duché de Normandie[4]. Toutefois, l'autorité du fils de Rollon dans ces régions fraîchement conquises est précaire voire théorique.

Le rapprochement de Guillaume Longue-Épée avec le roi de France[modifier | modifier le code]

Rioulf, comte de Cotentin et d'Évrecin[5], et quelques autres barons normands voient d'un mauvais œil l'influence grandissante des Normands de la Seine menés par Guillaume Longue-Épée. Pour eux, celui-ci contracte des mésalliances telles que des Francs risquent de s'introduire à la Cour et au Conseil.

Une révolte sur fonds de paganisme[modifier | modifier le code]

L'organisation de la révolte[modifier | modifier le code]

Les revendications des révoltés[modifier | modifier le code]

La bataille du Mont-aux Malades[modifier | modifier le code]

Rioulf conduit les révoltés jusqu'au pied du Mont-aux-Malades, sous les murs de Rouen, la capitale de Guillaume, vers 934[N 3]. Bien qu'il y reproche publiquement à Guillaume Longue-Épée son origine franque de par sa mère, Poppa de Bayeux[1], ainsi que sa politique trop favorable aux Francs[9], Rioulf veut s'emparer à titre personnel de l'autorité sur toutes les contrées qui s'étendent de la Risle au Couesnon[10]. Bien supérieurs en nombre, Rioulf et ses hommes sont cependant défaits par les troupes fidèles à Guillaume Longue-Épée[N 4]. Rioulf battu, c'est Anslech de Bricquebec qui reçut le titre du comte du Cotentin et les fiefs du vaincu[12].

La fin incertaine de Rioulf[modifier | modifier le code]

L'assassinat de Guillaume Longue-Épée ou la vengeance d'Ansketill fils de Rioulf[modifier | modifier le code]

Rioulf un personnage qui pose question[modifier | modifier le code]

Le silence des Annales sur la révolte[modifier | modifier le code]

Des sources normandes tardives[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'anthroponyme Ri[o]ulf représente vraisemblablement une variante du nom de personne vieux norrois HariwulfR / HæriulfR / Herjulfr (in Nordic Names [1]), moins probablement sous sa forme Herjólfr, sans doute altéré par aphérèse du premier élément, favorisée par le métathèse de [r].
  2. Les vikings sont nommés indifféremment Dani (Danois) et Nortmanni (Normands) dans les chroniques et désignent les mêmes guerriers scandinaves, par opposition aux Francs avec qui ils constituent plus tard, sur les terres conquises par Guillaume Longue-Épée puis Guillaume le Conquérant, les Normands de Normandie.
  3. La rue du Pré-de-la-Bataille rappelle cette confrontation[6] entre les Normands de Guillaume Longue Épée et ceux du Bessin et du Cotentin menés par Rioulf[7],[8].
  4. Certaines sources font état d'une armée de 40 000 opposants contre environ 300 fidèles[11], soit un rapport aberrant d'1 pour 13 environ.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Jules Lair, Étude sur la vie et la mort de Guillaume Longue-épée du de Normandie, Paris, Éditions Picard, , 84 p., in-folio (BNF 30721265), chap. 6 (« Révolte des barons normands »), p. 22.
  2. a b c d et e "De Moribus et actis primorium Normanniae Duccum auctore Dudone Sancti Quintini Decano", Jules Lair Extrait de Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie volume XXIIIe, Caen, p.80 |lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/De_moribus_et_actis_primorum_Normanniae/FfoI_dZG8d0C?hl=fr&gbpv=1&pg=PA80&printsec=PA80
  3. Pierre Leberruyer, « Valognes, résumé », Études normandes, L'association Études normandes, vol. 59, no 189,‎ , p. 113–114 (ISSN 0759-7533, e-ISSN 2645-1026, BNF 34348599, DOI 10.3406/etnor.1966.1327, lire en ligne, consulté le ).
  4. Seule la région du Passais fut conquise sur le Maine en 1050 par Guillaume le Bâtard
  5. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 77.
  6. François Neveux, La Normandie des ducs aux rois : Xe au XIIe siècle, Rennes, Ouest-France, , 611 p., 21 cm (présentation en ligne), 1 - Essor du duché et expansion normande (911-1066), chap. 1 (« La fondation »), p. 35.
  7. Ernest d'Hauterive, « Intermédiaire des chercheurs et curieux de Normandie », Revue catholique d'histoire, d'archéologie et littérature de Normandie, Caen/Évreux, s.l., vol. 35,‎ , p. 166 (ISSN 1245-6241).
  8. Jean Dubuc, Histoire chronologique de la Normandie et des Normands : des origines à 1204, Marigny, Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables » (no 15), , 576 p., 22 cm (ISBN 978-2-9145-4130-5), p. 156.
  9. Augustin Labutte (préf. Henri Martin), Histoire des ducs de Normandie : jusqu'à la mort de Guillaume le Conquérant, Paris, Furne, Jouvet et Cie, , XII-368 p., In-8°° (BNF 30706315, lire en ligne), chap. II, p. 66-72.
  10. Aristide Mathieu Guilbert, Histoire des villes de France avec une introduction générale pour chaque province, Pari s, Furne, Perrotin, Fournier, , 828 p. (BNF 43506630, lire en ligne), p. 369.
  11. L’Écho du monde savant, journal analytique des nouvelles et des cours scientifiques, t. 5, Paris, 829 p., In-fol (ISSN 2017-2923, e-ISSN 2453-3890, BNF 32762282, lire en ligne), p. 63.
  12. Davy 2014, p. 78.