Écossisme

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Le terme écossisme désigne la pratique des divers hauts grades maçonniques apparus dans la franc-maçonnerie française au milieu du XVIIIe siècle[1]. Ces grades, que l'on qualifiait alors d'« écossais », seront réunis à la fin du siècle en rites maçonniques.

Mention de hauts grades maçonniques dans un rituel français de 1769

L'adjectif « écossais » dans le vocabulaire maçonnique français[modifier | modifier le code]

C'est dans un document parisien daté du que l'on trouve la première trace de l'adjectif « écossais » pour désigner une pratique maçonnique particulière. Il s'agit d'un texte par lequel la première Grande Loge de France condamne ce qui lui semble être une nouveauté[1]:

« Ayant appris depuis peu que quelques frères se présentent sous le titre de Maître Écossais et revendiquent, dans certaines loges, des droits et privilèges... »

En 1744, dans la divulgation intitulée « L'ordre des francs-maçons trahi », l'abbé Pérau indique:

« [...]il court un bruit vague parmi les francs-maçons, touchant un certain ordre qu'ils appellent les Écossais, supérieur à ce que l'on prétend aux francs-maçons ordinaires, et qui ont leurs cérémonies et leurs secrets à part. »

Les chercheurs ne s'accordent pas sur ce que pouvait recouvrir ce tout premier grade dit « écossais » connu en France. Il s'agissait peut-être du grade de « Scots master » attesté peu de temps auparavant dans certaines loges anglaises, ou du grade connu aujourd'hui sous le nom d' « Écossais des 3 J », ou encore du grade dit « de la voûte », similaire au grade anglais de « Royal Arch » dont la légende évoque une parole mystérieuse, cachée dans les fondations du Temple de Salomon[1].

Certains historiens[2] voient dans l'apparition de ces grades l'œuvre des réfugiés écossais de la Cour jacobite de Saint-Germain en Laye.

Dans le deuxième tiers du XVIIIe siècle, le mouvement de création de nouveaux « hauts grades » se poursuivit, surtout en France, avec des thèmes souvent ésotériques, parfois alchimiques, qui n'étaient pas présents auparavant. Cette multitude de nouveaux grades s'inspiraient cependant d'un nombre relativement restreint de thèmes, ce qui entraîna la création des principaux rites maçonniques à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, par regroupement de différentes séries de grades dans des progressions se voulant logiques et cohérentes.

En France, pendant tout le XIXe siècle, l'expression « Rite écossais » vint ensuite désigner dans le langage courant – et avec quelque impropriété – l'ensemble des ateliers du Suprême Conseil de France, qui pratiquaient le Rite écossais ancien et accepté, par opposition à ceux du Grand Orient de France qui pratiquaient presque exclusivement le Rite français.

Les rites maçonniques dits « écossais »[modifier | modifier le code]

De nos jours, parmi les nombreux rites maçonniques, plusieurs portent toujours le nom d'« écossais ».

Les mots « rite écossais » peuvent ainsi désigner notamment:

En revanche, le Rite standard d'Écosse, dénommé « Rite Écossais » au sein du Grand Prieuré des Gaules, est le rite maçonnique actuellement pratiqué en Écosse par la Grande Loge d’Écosse. Il ne contient pas les hauts grades créés en France au XVIIIe siècle qui caractérisent l'écossisme.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (Mollier 2008)
  2. Notamment (Kervella 2009).
  3. Pierre Noël, Guide des maçons écossais, A L'orient, , 359 p. (ISBN 2-912591-46-5).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]