René Pleven

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René Pleven
Illustration.
René Pleven derrière le général de Gaulle alors que Léon Geismar l'accueille à Dakar en 1943.
Fonctions
119e et 121e président du Conseil des ministres français
(135e et 137e chef du gouvernement)

(7 mois et 16 jours)
Gouvernement Pleven 1
Législature Ire législature
Prédécesseur Henri Queuille
Successeur Henri Queuille

(4 mois et 27 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Pleven 2
Législature IIe législature
Prédécesseur Henri Queuille
Successeur Edgar Faure
Vice-président du conseil

(5 mois et 1 jour)
Président Vincent Auriol
Gouvernement gouvernement Henri Queuille (3)
Ministre français des Affaires étrangères

(18 jours)
Président René Coty
Président du Conseil Pierre Pflimlin
Gouvernement Pflimlin
Prédécesseur Christian Pineau
Successeur Maurice Couve de Murville
Ministre français de la Justice
7e ministre de la justice de la Ve République

(3 ans, 8 mois et 21 jours)
Président Georges Pompidou
Gouvernement Chaban-Delmas et Messmer 1
Prédécesseur Jean-Marcel Jeanneney
Successeur Jean Taittinger
Député du Côtes-du-Nord

(24 ans)
Groupe politique UDSR (1945-1958)
ED (1958-1962)
CD (1962-1967)
PDM (1967-1969)
Biographie
Nom de naissance René Pleven
Date de naissance
Lieu de naissance Rennes (France)
Date de décès (à 91 ans)
Lieu de décès Paris (France)
Nationalité français
Parti politique UDSR (1945-1958)
ED (1958-1962)
CD (1962-1967)
PDM (1967-1969)
Chefs du gouvernement français

René Pleven, né le à Rennes et mort le à Paris (inhumé à Dinan) est un homme d'État français. Personnalité de la France libre pendant la guerre, il sera ensuite élu des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) jusqu'en 1973. Il fut président du Conseil et plusieurs fois ministre sous la IVe république et de nouveau sous la Ve République, sous la présidence de Georges Pompidou.

Biographie

Il est le condisciple de Raphaël Moreau au lycée de Laval. Directeur pour l’Europe de l'Automatic Telephone Company, il rejoint le général de Gaulle à Londres en juin 1940. Il participe activement au ralliement du Cameroun et de l'Afrique-Équatoriale française (AEF) à la France libre et devient chef de la mission française de l’Air aux États-Unis. Il est ensuite successivement commissaire aux Colonies, puis aux Affaires étrangères et enfin après le décès prématuré d'Aimé Lepercq, aux Finances dans le Comité français de la Libération nationale d'Alger et dans le Gouvernement provisoire de la République française, à Paris. Il préside également la Conférence de Brazzaville en 1944.

Devenu président du Conseil en juillet 1950, il forme un gouvernement composé des alliés de la Troisième Force. Bien que de sensibilité démocrate-chrétienne, il ne rejoint pas le MRP. En août 1950, il soumet le plan Pleven visant à instituer une armée européenne supranationale, mais ce plan est rejeté. Élu député des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) dès 1945 et jusqu'en 1969, il est d'abord UDSR, le parti qu'il a fondé et dont il est président de 1946 à 1953, puis siège sous diverses étiquettes centristes. En tant que président du Conseil, il présente alors, en octobre 1950, le projet de la Communauté européenne de défense à l'Assemblée.

En 1951, il cofonde le Comité d'étude et de liaisons des intérêts bretons (CELIB), dont il reste président jusqu'en 1972.

En 1958, il vote la réforme constitutionnelle aboutissant au retour au pouvoir du général de Gaulle[1].

En 1969, il soutient la candidature présidentielle de Georges Pompidou et devient garde des Sceaux (1969-1973) des gouvernements Chaban-Delmas et Messmer ; il laisse son nom à la loi Pleven de 1972. Sa défaite en met un terme à sa carrière politique.

Il fut élu :

  • président du Conseil général des Côtes-du-Nord de 1948 à 1976 ;
  • président de l'Établissement public régional (EPR) de Bretagne, élu en janvier 1974, réélu en février 1975 puis en février 1976 ;
  • président de la commission de développement économique régional (CODER).

René Pleven signa en 1961 l’Avenir de la Bretagne (en réalité écrit par Joseph Martray (1914-2009), l'homme à tout faire du CELIB) et s’exprima régulièrement dans le Petit Bleu des Côtes-du-Nord, journal qu'il a créé et qu'il dirigea pendant trente ans.

Il n'est pas réélu député, pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre, en 1973, battu par 51 voix par le socialiste Charles Josselin.

Il était l’un des hommes les plus écoutés de la IVe République et jouissait d’un grand prestige chez les centristes qui appréciaient son engagement européen.

Fonctions gouvernementales

Décorations

Citation

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« Nous lisons de temps à autre que cette guerre doit se terminer par ce qu’on appelle un affranchissement des peuples coloniaux. Dans la grande France coloniale, il n’y a ni peuple à affranchir ni discriminations raciales à abolir. Il y a des populations qui se sentent françaises et qui veulent prendre et à qui la France veut donner une part de plus en plus large dans la vie et les institutions démocratiques de la communauté française. Il y a des populations que nous entendons conduire, étape par étape, à la personnalité, pour les plus mûres aux franchises politiques mais qui n’entendent connaître d’autre indépendance que l’indépendance de la France. »

— René Pleven, alors commissaire aux Colonies, discours du 30 janvier 1944 à la Conférence africaine de Brazzaville.

Sources

Bibliographie

  • René Pleven, L'avenir de la Bretagne, Calmann-Levy, 1961, 257 p.
  • René Pleven, « Les Bretons », in Annuaire des dix mille Bretons, Presses universitaires de Bretagne, 1971, p. III-VIII
  • Christian Bougeard, René Pleven : un Français libre en politique, Presses universitaires de Rennes, 1994, 473 p.
  • Jean Marin, « René Pleven », Revue de la France Libre, no 281,‎ 1er trimestre 1993 (lire en ligne).

Notes et références

  1. Compte rendu intégral des débats de l'Assemblée nationale, Lundi 2 juin 1958, 2e séance, p. 2633 (p. 23 du PDF)
  2. Archives nationales