René-Louis Piachaud

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René-Louis Piachaud
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René-Louis Piachaud, né à Genève le et mort à Genève le , est un écrivain suisse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Buste de Piachaud rue Rodolphe Töpffer à Genève.

René-Louis Piachaud est issu d'une famille attestée à Cheseaux dans la première moitié du XVIe siècle, bourgeoise d'Yverdon-les-Bains en 1574 puis genevoise en 1837. Il est fils d'un agent de change et petit-fils de Louis Piachaud (1824-1890), chirurgien accoucheur, chef de l'Hôpital cantonal de Genève et chevalier de la Légion d'honneur.

Il fait ses classes au Collège de Genève puis à Londres en 1913-1915.

Acteur à la Comédie de Genève en 1916-1918, puis chroniqueur dramatique au Journal de Genève de 1919 à sa mort[1], il est conjointement traducteur et correcteur au Service des Index de la Société des Nations, de 1922 à 1934[2], puis correcteur au Journal de Genève de 1934 à sa mort[3],[4]. Il joue un rôle de mentor auprès de l'écrivain Jacques Aeschlimann en matière de journalisme[5].

Il épouse en 1919 Lucia Niculescu, dont il a un fils, Claude Louis, puis se remarie en 1923 avec Julienne Mayras[3],[4].

Associations[modifier | modifier le code]

Il est membre de l'Association de la presse genevoise, de Belles-Lettres, du Cercle des arts, du Cercle national démocratique, de l'Institut national genevois, de la Ligue des citoyens genevois, de la loge maçonnique Les Amis fidèles, appartenant à la Grande Loge suisse Alpina, de la Société des auteurs dramatiques romands, de l'Union générale des Rhodaniens.

Politique[modifier | modifier le code]

René-Louis Piachaud a soutenu le mouvement nationaliste de l'Union Nationale à son apogée[6],[7]. Il collabore[8] d'ailleurs au journal satirique nationaliste Le Pilori, aux côtés de Georges Oltramare et du dessinateur Noël Fontanet[9]. Lors d'une manifestation de l'U.N. intitulée "Ce que les juifs sont pour nous", il présente un exposé se nommant "Les juifs et l'éternelle anarchie"[10].

Le Dictionnaire historique de la Suisse le qualifie de « peu méfiant devant le fascisme et le franquisme »[4].

Écrits[modifier | modifier le code]

Recueils poétiques

  • Sous un masque d'ironie (1914)
  • La vie en peine (1914)
  • Les jours se suivent (1920)
  • L'Indifférent (1923)
  • Chansons au bord du temps qui coule (1925)
  • Le cinquantenaire de la ligne du Saint-Gothard (1932)[11]
  • Le Poème paternel (1932)
  • Le Chant de la mort et du jour (1937)

Adaptations poétiques

Adaptations théâtrales

Autres œuvres pour la scène

Œuvres en prose

Adaptations en prose

Critique littéraire et critique d'art

Œuvres mises en musique

  • Jean Apothéloz, Psaume XVI : chœur à 4 voix mixtes a cappella (1950)
  • Théodore Appia, Nocturne (1922)
  • Samuel Baud-Bovy, Le chant vers la colline (1929)
  • Jean Binet, Psaume 107 pour chœur mixte et orgue (1942)
  • Carlo Boller, Hadès et Coré : poème chorégraphique pour chœur, soli, récitant et orchestre (1938)
  • Pierre Carraz
    • Psaume V : Verba mea auribus percipe. - Psaume XCVII : Dominus regnavit. - Psaume CXXI : Levavi oculos meos (1946?)
    • Psaume 77 (1962)
  • Gustave Doret
    • Quatre vieux Noëls pour chant solo et chœur mixte (1929)
    • Vreneli du Guggisberg : chœur à 4 voix d'hommes a capella (1933)
    • Chansons et paysages (1934)
  • René Fuchs, Le bouquet de Marinette. - Comme je suis à mon nouvel ami. - Si vous n'êtes pas endormie : trois mélodies
  • Paul-André Gaillard, Psaume 8 pour 4 voix mixtes a cappella
  • Hermann Lang, Psaume XLVII : chœur à 4 voix mixtes a cappella (v. 1949)
  • Yahne Lambray
    • Quand les Rois Mages sont venus (1942)
    • Ange moqueur : valse chantée (1943)
    • Pour toi, ce soir... (1943)
    • Amoureuse chanson : valse modérée
    • Le Souvenir et L'Infidèle
  • Hans Lavater, Psaume 130 : chœur à 4 voix d'hommes a cappella
  • Maroussia Le Marc'Hadour, Le Monument (1937)
  • Frank Martin, Évocation du Fleuve Rhône (1929)
  • Albert Paychère (d'après Fallamero), La ville heureuse (1922)
  • Jean-Frédéric Perrenoud, Quatre psaumes, op. 2 (1948)
  • Louis Piantoni
    • Offrande au Rhône (1929)
    • Le pont du diable : chœur à 4 voix d'hommes a cappella (1932)
  • Émile Ristori, Rêve perdu : chant et piano (1950)
  • Jean Rochat, Va, prie et te recueille : petite cantate dans le style classique (v. 1950)
  • André Sala, Psaume XXII : Mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné ? chœur d'hommes a cappella (v. 1950)
  • Richard Trunk, Chant du matin : chœur à quatre voix d'hommes a cappella, op. 36, n° 5 (1929)
  • Roger Vuataz[31]
    • Le Rhône : mouvement symphonique avec chœurs et danses, op. 30 n° 1 (1928)
    • Genève ouverte au ciel, op. 62 (1940)

Pamphlets

Décorations[modifier | modifier le code]

Chevalier de la Légion d'Honneur (1935)[34],[35].

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • Son œuvre est récompensée du prix Edgar Poe en 1933[36].
  • L'ancienne rue du Manège, à Genève, porte depuis le le nom de rue René-Louis Piachaud[37]. En 2021 elle est réattribuée à sa femme : "rue Julienne-Piachaud"[38].

Portraits[modifier | modifier le code]

  • Félix Appenzeller, 1912, huile sur toile (42×28 cm)[39]
  • Stéphanie Guerzoni, vers 1918, huile sur toile (33×41 cm)[40]
  • James Vibert, 1919 ? Chapiteau de trois têtes : H. Spiess, R.-L. Piachaud, V. Grandjean[41]
  • Hippolyte Coutau, 1930, huile sur toile (60×46 cm)[42]
  • Maurice Sarkissoff, 1930, plâtre patiné (h. 54 cm)[43]
  • Pedro Meylan, 1932, bronze (h. 49 cm)
  • Paul Baud, 1936, bronze (h. 29 cm)[44]
  • Paul Magnenat, 1936-1937, huile sur bois (65×54 cm)

Sources[modifier | modifier le code]

  • Hommage à René-Louis Piachaud, Genève, 1943, collectif.
  • Georges Haldenwang, Avec René-Louis Piachaud : souvenirs, Vésenaz, 1958.
  • Claude Schmidt, Trois poètes genevois : Jules Cougnard, Henry Spiess, René-Louis Piachaud, Genève, Perret-Gentil, 1979.
  • R.-L. Piachaud, Œuvres complètes, Genève, Slatkine, 1982, 5 vol.
  • René-Louis Piachaud, 1896-1941 : Cinquantième anniversaire de sa mort, 1991, Carouge, 1991, collectif.
  • Cahiers René-Louis Piachaud, 1-11, Genève, 1993-2003.

Archives[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. «... Pendant plus de vingt ans "R.-L. P." a joué le rôle du passeur, celui qui favorise le théâtre de demain et celui qui prépare le public à l'avenir.» Claude Stratz, "R.-L. P." critique théâtral (1919-1941) dans René-Louis Piachaud, 1896-1941 : cinquantième anniversaire de sa mort, 1991, p. 17-18.
  2. René Louis Piachaud dans les archives de la SDN.
  3. a et b Fonds d'archives de la Bibliothèque de Genève [1]
  4. a b et c « Piachaud, René-Louis » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  5. Marcel Suès (alias Squibbs), La Patrie Suisse, 22 octobre 1975.
  6. Roger Joseph, L'Union nationale, 1932-1939 : un fascisme en Suisse romande, Neuchâtel, Ed. de la Baconnière, , 438 p., p. 108
  7. « René-Louis Piachaud | Bibliothèque de Genève Iconographie », sur www.bge-geneve.ch (consulté le )
  8. Quatre articles, dix poèmes et deux mots-croisés.
  9. Gérard Valbert, Albert Cohen, le seigneur, Paris, Grasset 1990.
  10. L'Action Nationale, 26 novembre et 3 décembre 1938
  11. Avec Heinrich Anacker et Giuseppe Zoppi. Commande des Chemins de Fer Fédéraux.
  12. Commande de la Commission intercantonale du Psautier romand.
  13. Adaptation libre de Cé qu'è lainô.
  14. Créé le 14 mars 1923 à la Comédie de Genève; mise en scène d'Ernest Fournier, décors de Louis Molina, costumes de Benjamin Vautier, musique de Mendelssohn.
  15. Créée le 26 mars 1925 à la Comédie de Genève; mise en scène d'Ernest Fournier, décors de Louis Molina.
  16. Créée le 1er mars 1928 au Grand Théâtre de Genève; mise en scène de Georges Baroz, décors de Louis Molina, musique de Gustave Kœckert.
  17. Créée le 9 décembre 1933 à la Comédie-Française; mise en scène d'Émile Fabre, décors d'André Boll, costumes de Charles Bétout, musique de Raymond Charpentier. «...À qui n'a lu, comme moi, que la traduction compassée de Guizot, celle de Piachaud ragaillardit le cœur. L'emploi du vers blanc que le traducteur réserve à la tirade, aux scènes où le ton s'élève, selon que la situation approche du tragique ou du tendre, fait office de clavier colorant, si j'ose écrire. Le poète vigoureux veille constamment sur le texte qu'il adapte, tantôt enfle, tantôt étouffe sa propre musique, use avec goût de certaines formes empruntées au dix-septième siècle : un démon plein d'ennui, enfin laisse voir tout l'amour lucide qu'il porte à Shakespeare et à la langue française...» Colette, Journal du 24 décembre 1933.
  18. J.-C. Curtet, « Il y a soixante ans : la "Tempête de Coriolan" », Cahier R.-L. Piachaud,‎ .
  19. Créé le 24 mai 1934 au Grand Théâtre de Genève; mise en scène de Georges Baroz, décors de Louis Molina, musique d'Albert Paychère; avec Lugné-Poe (Shylock).
  20. Créé le 21 mars 1941 à la Comédie de Genève ; mise en scène de Maurice Jacquelin, décors de Louis Molina.
  21. Créée le 16 mars 1931 à la Comédie de Genève; mise en scène d'Ernest Fournier, décors de Louis Molina; musique d'Albert Paychère.
  22. Créé le 15 décembre 1938 à la Comédie de Genève; mise en scène d'Henry Gicquel, décors d'Alexandre Cingria.
  23. Créé le 11 février 1939 au Grand Théâtre de Genève; mise en scène de Jo Bæriswyl, décors d'Alexandre Cingria.
  24. Créé le 7 juillet 1929 à Genève, à la IVe Fête du Rhône; mise en scène de Louis Molina, musiques de Frank Martin, Samuel Baud-Bovy et Louis Piantoni.
  25. Créé le 21 juin 1937 à Genève, au Festival Jaques-Dalcroze; musiques de Jaques-Dalcroze dir. par Samuel Baud-Bovy.
  26. Créé le 1er juillet 1938 à Montreux, à la XXe Fête des Narcisses; musique de Carlo Boller, chorégraphie d'Alexandre Sakharoff.
  27. «Lorsqu'il avait une vingtaine d'années, René-Louis Piachaud composa un roman d'espionnage intitulé Do Dièze, que signa Willy. Cela m'amusait de l'écrire, me dit-il un jour, parce j'avais été témoin en Angleterre de l'histoire que je raconte. Le roman d'ailleurs ne vaut pas grand'chose. Sans le nom de Willy il n'aurait pas paru» P. Chaponnière, Comme un nègre dans le Journal de Genève du 17 août 1956.
  28. paru en feuilleton dans Curieux du 21 mars au 25 juillet 1936. «J'ai fait autrefois une traduction littérale d'Othello, que Jacques Copeau a eu longtemps entre les mains. Naturellement, il aurait fallu la retravailler et la réécrire entièrement pour qu'elle puisse être représentée. Mais je me suis tellement intéressé à ce texte que j'ai travaillé dessus pendant huit longues années et que j'en ai tiré, non un ouvrage pour la scène, mais une sorte de roman ou de récit, une explication d'Othello en langue d'aujourd'hui» Quand R.-L. Piachaud, traducteur de Shakespeare et auteur d'Hadès et Coré, parle de mythes et mystères du théâtre dans Vendredi du 15 juillet 1938.
  29. Pour la célébration du 750e anniversaire de Chota Roustavéli à Genève, Aula de l'Université, 3 novembre 1937.
  30. L'original espagnol ne paraîtra qu'en 1943, en préambule à La civilización en la historia (Madrid : Ediciones Españolas).
  31. Par ailleurs auteur d'une Élégie pour évoquer le souvenir de R.-L. Piachaud, pour carillon (1941).
  32. L’Entente internationale anticommuniste, 1924-1939. Lorsque Genève était la capitale mondiale de l’anticommunisme. Michel Caillat, Solidarités numéro 110, Genève 20 juin 2007.
  33. . Œuvres complètes (Genève 1982), vol. 5, p. 461.
  34. Journal de Genève n° 327 (28 novembre 1935), p. 4.
  35. «...C'est de grand cœur que j'avais appuyé du mieux que j'ai pu votre candidature. Et je me réjouis qu'on vous ait accordé cette distinction...» Lettre d'Émile Fabre, administrateur général de la Comédie française, 8 décembre 1935 (coll. part.).
  36. Archives Maison de Poésie-Fondation Émile Blémont, en ligne.
  37. Par décision du Conseil d'État le 6 août 1947.
  38. Rue Julienne-Piachaud.
  39. Tableaux modernes et contemporains : de petites œuvres de grands maîtres : Paris, vente Millon, 1er juin 2016, lot 40.
  40. Bibliothèque de Genève, n° d'inv. 532.
  41. Deuxième Salon genevois (Galerie Moos, déc. 1919), cat. p. 19, n° 235.
  42. Bibliothèque de Genève, n° d'inv. 447.
  43. Bibliothèque de Genève, n° d'inv. 627.
  44. Musée d'art et d'histoire de Genève, n° d'inv. 1942-32.

Liens externes[modifier | modifier le code]