Kamisese Mara

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Ratu Sir Kamisese Mara
Illustration.
Fonctions
Président de la république des îles Fidji[N 1]

(6 ans, 5 mois et 14 jours)
Premier ministre Sitiveni Rabuka
Mahendra Chaudhry
Tevita Momoedonu
Prédécesseur Sitiveni Rabuka
Successeur Ratu Josaia Voreqe Bainimarama
Premier ministre des Fidji

(4 ans, 5 mois et 28 jours)
Président Ratu Sir Penaia Ganilau
Gouvernement Mara VI
Prédécesseur Timoci Bavadra
Successeur Sitiveni Rabuka

(19 ans, 6 mois et 22 jours)
Gouverneur En qualité de gouverneurs :
Francis Jakeway
Robert Foster
En qualité de gouverneurs généraux:
Robert Foster
George Cakobau
Penaia Ganilau
Gouvernement Mara I, II, III
IV et V
Prédécesseur Création du poste
Successeur Timoci Bavadra
Biographie
Nom de naissance Kamisese Kapaiwai Tuimacilai Mara Uluilakeba
Date de naissance
Lieu de naissance Lomaloma (Fidji)
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès Suva, division centrale, Fidji
Nationalité Fidjien
Parti politique Parti de l'Alliance (AP)
Conjoint Lala Tuisawau
Enfants Ateca Mara
Koila Mara
Asenaca Mara
Finau Mara (en)
Litia Mara
Jioji Mara
Elenoa Mara
Tevita Mara
Diplômé de Wadham College

Kamisese Mara
Premiers ministres des Fidji
Présidents de la république des îles Fidji

Ratu Sir Kamisese Mara (né le et mort le ) est un homme politique fidjien, Premier ministre à deux reprises (1967-1987, puis 1987-1992) et président de la république des îles Fidji entre 1993 et 2000.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né d'une famille noble (Tui Nayau) et royale, il étudie au Sacred Heart College d'Auckland, puis l'histoire à Oxford au Royaume-Uni, puissance coloniale des Fidji. Il effectue ensuite un doctorat à la London School of Economics.

Il fonde le Parti de l'Alliance (Alliance Party, ethnie fidjienne) et négocie à Londres avec Sidiq Koya, chef du Parti de la fédération nationale (National Federation Party, NFP, indo-fidjien). Il parvient à un compromis avec la communauté d'origine indienne : Fidjiens et Indo-Fidjiens ont eu autant de députés à la Chambre des représentants (22 chacun) et huit pour les Européens et autres minorités. La moitié des députés est élue par leur communauté, l'autre moitié au suffrage universel. Ce compromis a permis l'accession des Fidji à l'indépendance en 1970, la reine Élisabeth II étant toujours chef de l'État.

Mara est le premier chef du gouvernement des Fidji de 1970 à 1987 grâce aux succès du Parti de l'Alliance, mais aussi aux divisions au sein du NFP. L'Alliance et Mara sont battus aux élections de 1987 par une liste pluriethnique menée par le docteur Timoci Bavadra.

La retraite politique de Mara sera écourtée. Il est appelé à relever l'économie et le prestige des Fidji après les deux coups d'État du lieutenant-colonel Sitiveni Rabuka, et accepte de mener un gouvernement par intérim non-constitutionnel. Cinq ans plus tard, Mara remet le pouvoir à un gouvernement élu, mais les Indo-Fidjiens lui reprochèrent la nouvelle Constitution de 1990 favorisant les Fidjiens dits indigènes.

La république des Fidji ayant été proclamée en 1987 par le colonel Rabuka, abolissant la Couronne fidjienne, en 1993 Mara est nommé président de la République par le Grand Conseil des Chefs, et est proclamé peu après avec l'incapacité du président sortant.

Le , l'extrémiste fidjien George Speight et des hommes armés prennent en otage le Parlement et le gouvernement, dont la ministre du Tourisme Koila Nailatikau, fille de Kamisese Mara. Mara refuse de démissionner de la présidence et prend les pleins pouvoirs. Il est enlevé à bord d'un navire de guerre le 28 mai, escorté vers son île natale de Lakeba et sa démission lui est extorquée. Ratu Josefa Iloilovatu est nommé président de la République pour le remplacer.

Après la défaite des putchistes, à 80 ans, celui qui a incarné le pouvoir aux Fidji décida de ne pas redevenir président malgré un jugement de la Cour suprême fidjienne constatant l'inconstitutionnalité de sa démission. Le 21 décembre 2000, il signa une démission à effet rétro-actif datée du 29 mai[1].

Mara est décédé le à Suva. À sa mort, l'enquête sur les participants du coup d'État se poursuit. Il était marié et avait eu cinq filles et deux fils.

Bilan[modifier | modifier le code]

Au bilan de la carrière de Mara, il y a l'image d'un des fondateurs des îles Fidji en tant que pays indépendant, mais aussi comme un pays multi-ethnique essayant de vivre en paix, malgré les coups d'État des nationalistes fidjiens.

Sur le plan économique, la canne à sucre est devenue l'une des principales sources de revenus du pays. La production a ainsi doublé entre 1970 et 1987, passant de 250 000 à 500 000 tonnes. 90 % du sucre produit est exporté. Le gouvernement de Mara a négocié les débouchés de ce sucre grâce aux Accords de Lomé. Mara a aussi contribué à la création d'une production de bois avec la plantation de 500 km2 de pinède.

Sur le plan international, il contribue dans les années 1960 à la réforme du Forum du Pacifique sud en se mettant à la tête des États insulaires. Il contribue au texte de l'ONU de la Convention sur les droits de la mer de 1982 et positionne son pays comme allié des États-Unis, accueillant des sous-marins et navires de guerre américains.

Néanmoins, les politiciens indo-fidjiens reprochent à Mara sa passivité lors des coups de 1987 menés par des Fidjiens opposés à la victoire d'un Premier ministre indien. Tandis que le putchiste George Speight et ses alliés l'accusent de vendre le pays aux commerçants de la communauté indienne pour conserver le pouvoir.

Honneurs[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le nom officiel de l'État était « république démocratique souveraine des îles Fidji » jusqu'en 1997.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Ratu Mara Resigns », sur www.scoop.co.nz (consulté le ).
  2. London Gazette : no 44740, p. 19, 01-01-1969
  3. London Gazette : no 49216, p. 55, 31-12-1982
  4. London Gazette : no 49232, p. 424, 11-01-1983