Rancogne

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Rancogne
Rancogne
Le château de Rancogne.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente
Arrondissement Angoulême
Intercommunalité Communauté de communes La Rochefoucauld - Porte du Périgord
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Yves Gonzalez-Remartinez
2019-2020
Code postal 16110
Code commune 16274
Démographie
Gentilé Rancognois
Population 374 hab. (2016 en diminution de 2,6 % par rapport à 2010)
Densité 30 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 41′ 51″ nord, 0° 24′ 15″ est
Altitude Min. 81 m
Max. 136 m
Superficie 12,52 km2
Élections
Départementales Val de Tardoire
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Moulins-sur-Tardoire
Localisation
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Rancogne
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Rancogne
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Rancogne

Rancogne (Ranconha en occitan) est une ancienne commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine). Depuis le , elle est une commune déléguée de Moulins-sur-Tardoire.

Ses habitants sont, depuis 2015, les Rancognois et les Rancognoises[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation et accès[modifier | modifier le code]

Rancogne est une commune située à 5 km au sud de La Rochefoucauld et 20 km à l'est d'Angoulême, dans la vallée de la Tardoire.

Le bourg, construit en haut de la rive sud, est aussi à 5 km au nord-est de Pranzac et 8 km au nord-ouest de Montbron[2].

À l'écart des grandes routes, la commune est traversée par la D 110, des Favrauds (N 141) en direction d'Angoulême à l'ouest, à Saint-Sornin et l'Arbre à l'est. La D 6, route de Montbron à La Rochefoucauld, traverse l'angle nord-est de la commune. La D 73, route de La Rochefoucauld à Chazelles, traverse l'ouest de la commune du nord au sud et passe à 1,5 km du bourg. La D 699, route d'Angoulême à Montbron, passe au sud de la commune à 3 km du bourg[3].

Hameaux et lieux-dits[modifier | modifier le code]

L'église se trouve au sommet du Pic de Rancogne et domine la pente abrupte jusqu'à la Tardoire où s'ouvrent les entrées des grottes. Le bourg ne se réduit qu'à la mairie située au carrefour de la rue de l'église.

La commune compte d'autres petits hameaux, comme la Rivière et Corgnac au nord, les Pascauds et les Doussinaux à l'ouest, la Boissière, la Forge et les Nilloux au sud-est au bord de la Tardoire[3].

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

Le terrain est calcaire et date du Jurassique (Bajocien au sud-est à Oxfordien au nord-ouest). Cet ensemble perméable et fissuré forme ce qui s'appelle le karst de La Rochefoucauld. Il est souvent recouvert, principalement dans la partie orientale de la commune, par des marnes argileuses et altérites déposés pendant l'ère tertiaire depuis la bordure occidentale du Massif central, et au sud-ouest de la commune (route de Bunzac) par des colluvions, sable plus ou moins argileux.

Les bords de la vallée de la Tardoire sont occupés par des alluvions et terrasses de sable et graviers datant du quaternaire[4],[5],[6].

Le relief de la commune est celui d'un bas plateau d'une altitude moyenne de 110 m dominant la vallée de la Tardoire sur sa rive gauche. Sur la rive droite, le sol s'élève en pente plus douce vers l'est rendant la vallée assez large. Le point culminant est à une altitude de 136 m, situé en limite sud de la commune. Le point le plus bas est à 81 m, situé sur la Tardoire en limite nord. Le bourg est à environ 120 m d'altitude, et l'église au Pic surplombe la vallée d'une quarantaine de mètres[3].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Les eaux souterraines sont la conséquence des formations karstiques.

La Tardoire traverse la commune et, à cet endroit, elle a déjà perdu une partie de ses eaux qui se sont engouffrées dans le karst. Localement, les cavités créées par le passage de l'eau forment les grottes de Rancogne.

Elles sont situées sur la rive gauche de la Tardoire. Elles ont été signalées par le père Chabenat en 1784 puis explorées en 1822 par Pierre Despignat. C'est un ensemble d'excavations creusées dans le karst.

Un étroit passage mène à une première salle de 14 mètres sur 30 mètres puis des échelles sont nécessaires pour atteindre les galeries supérieures et une salle nommée le tombeau d'Abel. Toutes les salles présentent des stalactites, des stalagmites, des colonnes et des lames sonores dénommées piano de Rancogne[7].

Climat[modifier | modifier le code]

Comme dans les trois quarts sud et ouest du département, le climat est océanique aquitain.

Végétation[modifier | modifier le code]

La commune est formée de terres boisées avec 50 % de terres agricoles et 45 % de forêts et autres milieux semi-naturels[8].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Les formes anciennes sont Ranconia en 1293, Ranconio[9].

L'origine du nom de Rancogne signifie « eaux bruyantes », du verbe gréco-latin ronchare « ronfler » associé au terme gaulois onno « source », « rivière » et suffixe -ia. En effet dans les grottes de Rancogne, durant la saison des pluies les ruisseaux coulent à grand bruit[10].

Elle a été créée Rencogne dans le canton de La Rochefoucauld en 1793, nom confirmé en 1801. Son nom a été orthographié Rancogne plus tard[11], mais la carte de Cassini, au XVIIIe siècle, écrivait déjà la forme actuelle[12].

Dialecte[modifier | modifier le code]

La commune est dans la partie occitane de la Charente qui en occupe le tiers oriental, et le dialecte est limousin[13]. Elle se nomme Ranconha en occitan[14].

Histoire[modifier | modifier le code]

Rancogne était habité dès l'Antiquité. À la Rivière, un fossé protohistorique a été repéré par archéologie aérienne. La grotte de Rancogne a livré quelques vestiges de La Tène finale (tessons de vases, sépulture avec bracelet en bronze, fragments d'amphore, etc.)[15].

En 866, du temps des invasions vikings, le comte franc de Saintes Landri et le comte d'Angoulême Émenon, frère du comte franc Turpion et cousin du précédent, s'entretuèrent pour des raisons obscures. Émenon revint au château de Rancogne où il mourut au bout de huit jours[16].

Cet ancien château de Cressiec avait dû être construit au IXe siècle pour défendre l'entrée des souterrains, qui servaient alors de refuge à la population contre les incursions des Vikings[17].

Jean Maindron, seigneur de Cressiec, et Marie Raymond, son épouse, firent construire le logis d'habitation du château actuel vers 1519[18]. La tour carrée de l'est et le reste du château ont été bâtis à la fin du XVIe siècle.

C'était le siège d'une importante seigneurie qui, à partir du XVIe siècle, appartint à la famille Devezeau, encore existante[17].

Au lieu-dit la Forge, Raymond de Magnac fit construire un haut fourneau et une forge à canons avant 1640. Puis le propriétaire fut Charles Dumont, fournisseur de canons pour la Marine, et ensuite René Andouillette, et en 1754, Charles-Pierre de Ruffray. Vers 1760, 300 personnes travaillaient aux quatre hauts fourneaux qui se sont arrêtés vers la Révolution.

Au XIXe siècle il y eut un moulin à blé et un moulin à huile de noix. Ils ont été restaurés par une association[19].

Le , elle fusionne avec Vilhonneur pour former la commune nouvelle de Moulins-sur-Tardoire dont la création est actée par un arrêté préfectoral du [20].

Administration[modifier | modifier le code]

Mairie de Rancogne
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1995 2014 Joseph Vinet SE Retraité DCNS
2014 En cours Yves Gonzalez-Remartinez    

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[22].

En 2016, la commune comptait 374 habitants[Note 1], en diminution de 2,6 % par rapport à 2010 (Charente : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1841 1846 1851 1856
401355439458468487514482437
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
410415391421449431448412380
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
355367330322293297270280259
1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 -
252239264315330357388374-
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

Pyramide des âges à Rancogne en 2007 en pourcentage[24].
HommesClasse d’âgeFemmes
0,0 
90  ans ou +
0,0 
7,3 
75 à 89 ans
4,5 
15,6 
60 à 74 ans
17,4 
21,8 
45 à 59 ans
21,9 
22,3 
30 à 44 ans
17,4 
17,9 
15 à 29 ans
21,9 
15,1 
0 à 14 ans
16,9 
Pyramide des âges du département de la Charente en 2007 en pourcentage[25].
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90  ans ou +
1,6 
8,2 
75 à 89 ans
11,8 
15,2 
60 à 74 ans
15,8 
22,3 
45 à 59 ans
21,5 
20,0 
30 à 44 ans
19,2 
16,7 
15 à 29 ans
14,7 
17,1 
0 à 14 ans
15,4 

Remarques[modifier | modifier le code]

Monument aux morts et croix

La croissance de sa population de 1975 à 2006 a permis à Rancogne de retrouver sa population de 1800.

Économie[modifier | modifier le code]

Agriculture[modifier | modifier le code]

Sont présents des agriculteurs, un horticulteur.

La viticulture occupe une petite partie de l'activité agricole. La commune est située dans les Bons Bois, dans la zone d'appellation d'origine contrôlée du cognac[26].

Industrie[modifier | modifier le code]

Une carrière de calcaire est présente.

Commerces[modifier | modifier le code]

Les artisans sont un peintre en bâtiment, un maçon et un chauffagiste.

Le moulin de la Forge, restauré, presse de l'huile de noix et reçoit des visiteurs[27],[19].

Équipements, services et vie locale[modifier | modifier le code]

La Rochefoucauld, le chef-lieu de canton, où sont présents tous les services, est à 4 km.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Patrimoine religieux[modifier | modifier le code]

Église paroissiale[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Pierre

L'église paroissiale Saint-Pierre est située au Pic de Rancogne, qui surplombe la Tardoire. Elle date de la seconde moitié du XIIe siècle, dessine une croix latine, à la suite de l'addition de deux chapelles latérales. Elle possède une nef, à deux travées sous berceau en briques, terminée par un chevet plat. Sa porte, au cintre légèrement brisé, est accostée de colonnettes avec chapiteaux ornés de coquilles. Son clocher refait a une flèche en charpente élancée[28].

Patrimoine civil[modifier | modifier le code]

Tour de Cressiecq[modifier | modifier le code]

La tour de Cressiecq, cachée dans la végétation à flanc de coteau entre l'église et le château, est une tour en demi-lune, défendant l'entrée de vastes souterrains rejoignant l'église[29].

Château de Rancogne[modifier | modifier le code]

Niché près de la Tardoire dans un cadre de verdure et la surplombant, on pénètre dans ce château par un portail. Une fuie imposante est à l'écart. Le château actuel, surplombant la Tardoire, a été bâti au XVIe siècle près de l'emplacement de l'ancien château de Cressiec.

Patrimoine environnemental[modifier | modifier le code]

Grotte de Rancogne[modifier | modifier le code]

L'entrée des grottes

Le site Natura 2000 de la grotte de Rancogne est pour la France un des sites les plus importants de chauves-souris ou chiroptères[30],[31].

Sentiers de randonnée[modifier | modifier le code]

Le GR 4 qui va de Royan à Grasse traverse la commune.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Phil Messelet, « Ils ont choisi d'être des Rancognois », Charente libre,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Distances orthodromiques prises sous ACME Mapper
  3. a b c et d Carte IGN sous Géoportail
  4. Visualisateur Infoterre, site du BRGM
  5. Carte du BRGM sous Géoportail
  6. [PDF] BRGM, « Notice de la feuille de Montbron », sur Infoterre, (consulté le )
  7. H. Coquand, Description Physique, Géologique, Paléontologique et Minéralogique du département de la Charente, 1858, p.266, imp. Bodivers & Cie
  8. observatoire de l'environnement
  9. Jean Nanglard, Livre des fiefs de Guillaume de Blaye, évêque d'Angoulême [« Liber feodorum »], t. 5, Société archéologique et historique de la Charente, (1re éd. 1273), 404 p. (lire en ligne), p. 50,147,158,200
  10. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (1re éd. 1963), 738 p. (ISBN 2-85023-076-6), p. 556.
  11. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  12. Carte de Cassini sous Géoportail
  13. Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 55
  14. (oc) Jean Urroz, « Les noms des communes en Charente occitane », (consulté le )
  15. Christian Vernou, La Charente, Maison des Sciences de l'Homme, Paris, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 253 p. (ISBN 2-87754-025-1), p. 158
  16. André Debord in Jean Combes (dir.) et Michel Luc (dir.), La Charente de la Préhistoire à nos jours (ouvrage collectif), St-Jean-d'Y, Imprimerie Bordessoules, coll. « L'histoire par les documents », , 429 p. (ISBN 2-903504-21-0, BNF 34901024, présentation en ligne), p. 87
  17. a et b Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 278
  18. Association Promotion Patrimoine, Philippe Floris (dir.) et Pascal Talon (dir.), Châteaux, manoirs et logis : La Charente, Éditions Patrimoines & Médias, , 499 p. (ISBN 978-2-910137-05-2 et 2-910137-05-8, présentation en ligne), p. 242
  19. a et b « Moulin de la Forge », notice no IA00066351, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  20. Marie Lajus, « Arrêté portant création de la commune nouvelle de Moulins-sur-Tardoire par fusion des communes de Rancogne et Vilhonneur », Recueil des actes administratifs spécial n°16-2018-055,‎ , p. 3-5 (lire en ligne)
  21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
  24. « Evolution et structure de la population à Rancogne en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
  25. « Résultats du recensement de la population de la Charente en 2007 » [archive du ], sur le site de l'Insee (consulté le )
  26. « Décret n° 2009-1146 relatif à l'AOC Cognac », sur legifrance, (consulté le )
  27. Les moulins de Bandiat-Tardoire
  28. Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente, 1862, p.231
  29. Jean-Hippolyte Michon, Vigier de La Pile et François de Corlieu, Histoire de l'Angoumois. Suivie du recueil en forme d'histoire de ce qui se trouve par écrit de la ville et des comtes d'Angoulême., Paris, Derache (1846, Laffite reprint 2002), 1576, 1760, 1846, 160 p. (ISBN 2-86276-384-5, lire en ligne)
  30. Ministère de l'écologie et du développement durable, « Grotte de Rancogne (site FR5400407) », (consulté le )
  31. Inventaire national du patrimoine naturel, « Grotte de Rancogne (site FR5400407) », (consulté le )
  32. Société archéologique et historique de la Charente, « Le seigneur de Rancogne » [PDF], (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]