Rage (maladie)

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Rage (maladie)
Description de cette image, également commentée ci-après
Chien atteint de la rage
Causes Virus de la rageVoir et modifier les données sur Wikidata
Transmission Transmission par contact (d) et morsureVoir et modifier les données sur Wikidata
Incubation min 7 jVoir et modifier les données sur Wikidata
Incubation max 1 annéesVoir et modifier les données sur Wikidata
Symptômes Paralysie, hydrophobie rabique (d), hallucination, insomnie, douleur, frissonnement (en), vomissement, irritabilité, hyperactivité (en), céphalée, paresthésie, peur, arrêt cardiorespiratoire, arrêt respiratoire (en), irritabilité, hypersialorrhée, photophobie, phonophobie, augmentation (d), augmentation (d), mydriase et fièvreVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Traitement Traitement post-exposition de l'infection (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité Infectiologie et médecine vétérinaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 A82
DiseasesDB 11148
MedlinePlus 001334
eMedicine 220967
eerg/493ped/1974
MeSH D011818
Patient UK Rabies-pro

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La rage est une maladie virale grave touchant les mammifères dont les humains.

Elle est causée par un virus qui provoque une encéphalite. La rage est une zoonose assez commune qui touche surtout les carnivores. Les symptômes sont nerveux ; parfois une agressivité bien qu'il existe aussi des formes plus frustes où le malade est particulièrement calme. En Europe, la rage a efficacement été éliminée de certains pays par distribution d'appâts vaccinants dispersés dans la nature. On a montré en laboratoire que le virus peut être transmis par voie orale à des rongeurs[1].

Entre 40 000 et 70 000 personnes décèdent de la rage chaque année dans les pays d'Afrique et d'Asie, où la maladie est endémique.

Description

Micrographie au microscope électronique à transmission montrant de nombreux virions de la rage (petits bâtonnets gris sombre) et des corps de Negri (inclusions cellulaires plus larges pathognomoniques de la rage.

La rage est causée par un virus de la famille des Rhabdoviridae et du genre Lyssavirus qui fut identifié en 1903 par Paul Remlinger (en)[2],[3]. Ce sont des virus enveloppés, leur génome est une molécule d'ARN de polarité négative de forme hélicoïdale. À ce titre, ils présentent une grande sensibilité aux agents physico-chimiques de désinfection et donc une faible résistance dans le milieu extérieur[4].

Le virus de la rage infecte tous les mammifères. Il a un tropisme nerveux, et en particulier le système nerveux central, ce qui explique les troubles observés. Un de ces troubles est l'hydrophobie, ce qui explique qu'au XIXe siècle, la rage ait souvent été appelée « hydrophobie[5] ».

Transmission

En Europe, les vecteurs de la rage peuvent être le renard[6], le loup, le blaireau, le chevreuil mais également le chien, le chat[6], la vache, et la chauve-souris[6]. En Amérique, la rage est transmise par le raton laveur[6] ou le coyote[6].

La rage se transmet le plus souvent par morsure, mais peut aussi être transmise par simple léchage.

Après une infection humaine, le virus pénètre (directement ou indirectement) le système nerveux périphérique. Il voyage alors le long des nerfs vers le système nerveux central. Pendant cette phase il ne peut pas être facilement détecté par le système immunitaire de l'hôte, et la vaccination peut toujours conférer une immunité. Une fois que le virus atteint le cerveau il provoque rapidement une encéphalite et les symptômes apparaissent. Il peut aussi infecter la moelle épinière, provoquant une myélite.

Suite au contact éventuellement contaminant, le virus ne met que quelques heures à atteindre le système nerveux central. Il est reconnu que plus le point d'entrée du virus est proche du cerveau, plus l'évolution sera rapide.

Rage animale

Graphe (d'après chiffres du CNEVA devenu 'AFSSA de Nancy) montrant l'inefficacité des campagnes d'empoisonnement et de piégeage du renard faites en France dans le cadre de la lutte contre la rage (réapparue dans le pays en 1968 ), et la très grande et rapide efficacité des campagnes de vaccination des renards débutées en 1988 (largage d'appâts vaccinant à partir d'hélicoptères). Sur la base des tendances antérieures et de ce qui a été constaté dans les pays comparables n'ayant pas vacciné les points bleus montrent ce qui se serait probablement produit (nombre de cas annuels de rage).

La transmission de la rage animale semble être connue ou suspectée depuis longtemps ; ainsi en Alsace, les archives ont conservé des documents par lesquels l'abbé de Wissembourg en 1260, le magistrat de Riquewihr en 1553 et en 1614 ont interdit à plusieurs reprises de vendre au marché la chair d’animaux mordus par les loups. Cette viande dite « Wolfbissig Fleisch » devait être enterrée pour éviter tout risque de contagion[7].

Chez l'animal, les symptômes dépendent de l'espèce concernée. Typiquement, une ataxie généralisée, de l'hyperesthésie, des douleurs cervicales, une hypersalivation marquée et parfois des convulsions des muscles faciaux (en particulier des masséters) sont observés. Dans le cas des carnivores, un comportement anormalement agressif est fréquent, mais pas systématique. Dans le premier cas, l'animal cherche à mordre tout objet se situant à proximité de sa tête, et ne lâche pas prise après morsure.

L'aboiement d'un chien enragé est spécifique (« bitonal »). Le vétérinaire recherche ainsi systématiquement à écarter en première intention la rage lorsqu'un chien vient en consultation avec des troubles nerveux.

Les carnivores constituent en général une impasse épidémiologique et ne transmettent pas la maladie à l'homme.[réf. souhaitée]

La maladie chez les chauves-souris vampires n'est pas connue avec précision. En Guyane, des anticorps antirabiques ont été détectés sur des animaux ne présentant pas de symptômes et chez qui le virus ne pouvait pas être mis en évidence.

Durant la période d'incubation de la maladie, le sujet ne transmet pas le virus, qui est indétectable selon les techniques de diagnostics actuelles. Vu sa fragilité dans le milieu extérieur, l'entrée du virus dans l'organisme ne se fait que par le biais d'une effraction de la peau ou par les muqueuses buccale ou oculaire. La transmission peut aussi se faire par voie aérosol, via les muqueuses ; c'est, par exemple ce qui se passe dans les cavernes habitées par des chauve-souris enragées : deux cas de spéléologues ont été relatés ayant contracté la rage après avoir été en contact avec des aérosols provenant de chauve-souris enragées… De façon plus rare, la transmission peut aussi intervenir dans une chirurgie par transmission cornéenne.

Dans la moitié des cas, cette phase dure moins de deux mois, dans 80 % des cas, elle dure moins de trois mois. Un cas observé a atteint 163 jours. La période d'incubation est le plus souvent de trois à douze semaines mais peut atteindre deux ans, durée d'incubation observée pour la dernière fois dans les années trente.

La phase d'excrétion débute avant l'apparition des premiers signes cliniques. Elle débute dans 80 % des cas seulement trois jours avant la déclaration de la maladie, dans 15 % des cas six jours avant, et enfin dans seulement 5 % des cas dans les huit jours. Il faut enfin noter que la phase d'excrétion ne précède pas toujours la déclaration de la maladie[8].

Rage humaine

Patient atteint de la rage.

Chez les humains, des troubles des fonctions cérébrales supérieures ont été observés et décrits depuis des siècles ; ils incluent anxiété, confusion, agitation avec troubles du comportement avec insomnies, hallucinations et d'éventuels délires.

Selon des chroniqueurs du XVIIe siècle, « A Sewen, dans la vallée de Thann, à l’automne en 1672 un loup mord beaucoup de personnes, chacune est prise d’un fou rire et en mourrait après la morsure[9]. »

La production de grande quantité de salive et de larmes avec difficulté de déglutition sont typiques des phases avancées. Parfois, se développe également en fin d'évolution une hydrophobie : la vue de liquide provoque une peur non raisonnable, alors que le contact entraîne des sensations de brûlures insoutenables. Seuls les cas de rage « furieuse » (90 % des cas) montreront les symptômes d'hydrophobie. Les cas restants de rage amorphe ne présenteront pas ce symptôme[2].

La mort, quasiment inévitable, survient de deux à dix jours après les premiers symptômes même si l'incubation peut prendre plusieurs mois.

Dans un tiers des cas[8], la maladie prend la forme d'une paralysie ascendante ressemblant au syndrome de Guillain-Barré.

Prévention

Louis Pasteur.

En France, la rage du renard a été éradiquée (arrêté du 30 avril 2001 du ministre de l'agriculture[10]). L'éradication a été menée, entre autres, grâce à la vaccination préventive des animaux de compagnie et des personnes potentiellement exposées au virus de la rage (chiroptérologues, vétérinaires, etc.) et par un plan de surveillance de cette maladie au niveau national.

Un vaccin préventif contre la rage existe et reste recommandé en France pour les voyageurs, professionnels et chiroptérologues risquant d'être exposés au virus[11]. Il est inoculé aux personnes dont l'activité est un facteur de risque d'infection. Les vétérinaires ou les personnes se rendant dans certains pays comme l'Inde en sont des exemples. Ce vaccin préventif ne dispense pas d'une vaccination curative.

La maladie peut être prévenue à condition de s'y prendre avant que n'apparaissent les premiers signes, c’est-à-dire pendant la période d'incubation, en appliquant une vaccination curative. Cette idée due à Pierre Victor Galtier fut appliquée pour la première fois par Louis Pasteur en 1885. Entre le moment où le virus pénètre dans l'organisme (le plus fréquemment par morsure, mais parfois aussi par léchage d'une blessure ou par griffure) et celui où la maladie se déclare, il s'écoule généralement entre deux et huit semaines, ce qui laisse un temps de réaction. En fait la durée de l'incubation dépend de la dose de virus inoculée, de la localisation de la morsure (plus elle est proche d'une zone riche en terminaisons nerveuses, plus vite la maladie se déclare) et de la gravité de la plaie.

Des rappels doivent être faits régulièrement pour que la vaccination reste efficace. Il est utile de retirer autant que possible le matériel infecté après la morsure s'il y a lieu.

Une équipe a proposé d'utiliser des virus mutants thermosensibles et/ou « avirulents » de la souche CVS, avec des conclusions suggérant que « les mutants avirulents semblent plus prometteurs que ceux obtenus avec les mutants thermosensibles »[12].

On a longtemps préparé les vaccins contre la rage à partir de tissus nerveux, mais, en 1991, le traité de G. M. Baer[13] réservait la place de choix, d'une part aux vaccins obtenus par cultures sur embryons de canards (PDEV : « purified duck embryo vaccine ») et, d'autre part à trois types de vaccins préparés sur culture de cellules :

  • les vaccins sur cellules diploïdes humaines (HDCV, « Human diploid cell culture rabies vaccine ») (RabivacMR)
  • les vaccins purifiés sur cellules VERO (PVRV, « purified Vero cell rabies vaccine ») VerorabMR, ImovaxMR, Rabies veroMR, TRC VerorabMR
  • les vaccins purifiés sur cellules embryonnaires de poulet (PCECV, purified chick embryo cell vaccine).

Ces vaccins sont très supérieurs aux vaccins préparés sur tissus nerveux, aussi bien du point de vue de l'efficacité que de l'innocuité.

L'OMS[14],[15] recommande l'abandon complet des vaccins antirabiques sur tissus nerveux.

Traitement

La rage déclarée, c'est-à-dire la rage qui a déjà produit ses premiers symptômes, est une maladie presque toujours mortelle chez l'homme. Les cas de survie sont tout à fait exceptionnels[16]. En revanche, la vaccination antirabique pratiquée entre la contamination et l'apparition des premiers signes est très efficace. Le vaccin a été expérimenté pour la première fois sur l'homme en 1885, par Louis Pasteur (vaccination de Joseph Meister).

Fin 2004, à Wauwatosa dans le Wisconsin, un traitement expérimental a permis de sauver sans vaccination une jeune adolescente américaine, nommée Jeanna Giese (en), contaminée par une chauve-souris. Le traitement, depuis connu sous le nom de protocole de Milwaukee, consiste à plonger le patient dans un coma artificiel pour ralentir la progression de la maladie et à lui administrer un traitement médical intensif[16]. Deux autres patients ont pu ainsi être soignés[17],[18]. Un article paru en 2009 a recensé 25 tentatives d’application de ce traitement dans sa première version avec un taux de survie de 8 % (soit 2 sur les 25), et 10 dans sa seconde version avec deux survivants, soit 20 %[19]. Toutefois, il n'existe pas de modèle expérimental animal démontrant l'efficacité de cette méthode[20].

Dans des zones où des chauves-souris vampires sont porteuses de rage de manière endémique (Amérique du Sud), il est recommandé de se protéger des morsures de chauves-souris pendant la nuit. Ainsi, les voyageurs en forêt dormiront sous moustiquaire même en l'absence de moustiques. La moustiquaire devra être disposée de façon suffisamment ample pour qu'il soit impossible à une chauve-souris de mordre la personne au travers de la moustiquaire.

Il est recommandé de ne pas manipuler des chauves-souris retrouvées blessées ou s'approchant anormalement des habitations. Toute personne mordue ou griffée doit immédiatement le signaler à son médecin. La plaie doit être lavée à l'eau savonneuse.

Conduites à tenir

Pour les animaux

Il faut signaler immédiatement tout cas de rage au chef technique ou à l'autorité administrative locale. Tout chien mordeur doit être considéré comme suspect de rage.

Il est très important de savoir qu'un chien « mordeur » infecté par la rage peut transmettre le virus avant l'apparition des premiers symptômes. Aussi est-il nécessaire de le garder en observation pendant au moins quinze jours. En fourrière, le chien doit être nourri et abreuvé. Si le chien est enragé, il mourra dans les dix jours après les premiers symptômes. Tout chien ayant mordu une personne, même s'il ne présente aucun signe de rage, doit être placé en observation (trois examens de vétérinaire dans les quinze jours qui suivent la morsure). Au cours de cette période d'observation, si les signes de la maladie apparaissent, la rapide évolution du caractère fatal du mal permettent d'établir le diagnostic.

Il ne faut pas sacrifier un chien « mordeur » comme il a souvent été tenté de faire. Cela pourrait empêcher de savoir s'il était enragé. Si le chien « mordeur » est mort, en France, il faut contacter la direction départementale de la protection des populations (ex-direction départementale des services vétérinaires) qui décidera s'il y a lieu d'effectuer une analyse de laboratoire sur le cerveau du chien. En effet, les tests de détection du virus ne peuvent faire la différence entre les anticorps dus au virus, et les anticorps dus au vaccin. En France, deux tests sont utilisés dans la recherche du virus de la rage : l’immunofluorescence et l’inoculation aux cultures cellulaires. Ces deux techniques permettent de savoir si le virus a atteint le cerveau, mais le plus souvent ne permettent pas d'infirmer ou de confirmer la contamination du sujet, l'animal étant généralement sacrifié trop tôt.

Depuis 1998, neuf cas se sont révélés positifs, mais jamais la présence du virus n'a été confirmée chez des animaux contacts euthanasiés par mesure de précaution, ni parmi ceux euthanasiés suites aux mesures de police sanitaires appliquées dans le cas d'une suspicion de cas de rage.

Pour les humains

Lorsque les symptômes de rage apparaissent chez l'humain, il est trop tard pour intervenir : la mort est, avec une quasi-certitude[21], la seule issue. C'est pourquoi il convient de respecter scrupuleusement les recommandations suivantes :

Lorsqu'une personne est mordue, soit très profondément, soit en de nombreux endroits du corps, soit de face, soit à la tête, soit au cou, soit aux doigts, celle-ci doit subir le traitement antirabique le plus tôt possible même si le chien « mordeur » ne présente pas de signes de rage et même s'il n'a pas été au contact d'un chien enragé. Cette personne mordue doit laver abondamment la plaie avec de l'eau et du savon puis désinfecter la plaie avec un antiseptique[22] et consulter immédiatement dans un centre de santé afin de se faire administrer le sérum anti-tétanique et le vaccin antirabique.

Accidents vaccinaux

Des accidents neurologiques provoqués par le vaccin antirabique ont été signalés du temps même de Pasteur par M. Lutaud notamment et plus tard par Paul Remlinger[23] qui parla de « rage de laboratoire ». Restés longtemps inexpliqués, ces accidents ont pu être imputés à la présence de virus actif dans le vaccin antirabique imparfaitement inactivé (ainsi à Fortaleza au Brésil[24]). Jusqu'aux années 1960, la myéline encore présente dans le vaccin a également pu causer des encéphalites allergiques[25].

Épidémiologie

Épidémiologie de la rage ; Cartographie de distribution des cas, par États (en 1949) ; Archives médicales militaires américaines
Zones libres de rage : Vert foncé : libres depuis toujours ; Vert : libres dès avant 1990 ; Vert clair : libres après 1990 ; Turquoise : libres en 2010, histoire inconnue ; Rouge clair : zones atteintes de la rage

La maladie a causé 55 000 décès dans le monde en 2004 selon une étude commanditée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pour la plupart dans les zones rurales de l'Afrique et de l'Asie[15]. Selon des recherches en cours en 2009, il y aurait un espoir d'éradiquer la rage en Afrique centrale et occidentale[26].

France

Dans le domaine vétérinaire, écosystémique, écoépidémiologique et cynégétique, cette zoonose est suivie par l'ONCFS avec le réseau SAGIR et l'appui de laboratoires spécialisés, dont le LERPAS (Laboratoire d'études sur la rage et la pathologie des animaux sauvages).

Dans le domaine médical :

  • Cas de rage sur l'homme : en France métropolitaine, les derniers cas de rage sur des êtres humains, remontent à 1924 (cas mortel en Guyane française en 2008), cependant des voyageurs peuvent être contaminés à l'étranger, dans les pays à risques, et revenir malades[27]. La maladie était considérée comme disparue depuis le début de l'année 2001, bien qu'elle puisse encore subsister dans un réservoir animal représenté en particulier par quelques renards du nord et de l'est de la France, et par les chauve-souris. Il y a en revanche un risque permanent provenant des animaux importés illégalement, en particulier les chiens des pays de l'Europe de l'Est et du Maroc (malgré la sanction prévue d'être condamné à cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende).
  • Cas de rage de chiens : Des cas récents en provenance du Maroc ont été constatés en 2004[28] et 2008[29]. Lors de ce dernier cas, suite à la mort en novembre 2007 et en février 2008 de deux des trois chiens désignés par des enquêtes épidémiologiques, dont un était un cas avéré de rage, et suite au contact de six autres chiens avec ce premier groupe, ces derniers ont été euthanasiés le 29 février 2008 sans que la rage n'ait été diagnostiquée. Sur demande du cabinet du ministère de la Santé, sur les motifs évoqués et notifiés par voie judiciaire la veille, et malgré l'illégalité manifeste de cette décision, c'est à grand renfort de gendarmerie que les six chiens seront abattus[30]. Le tribunal administratif de Pau annulera le 8 avril 2010 la décision préfectorale d'abattage[31].
  • Cas de rage de chat : fin octobre 2013, un cas de rage est officiellement déclaré et reconnu dans le Val-d'Oise. Un chaton tricolore a été importé de l'étranger et il est décédé le 28 octobre 2013. L'apparition de ce cas de rage est prise très au sérieux par l'OMS car ce chaton aurait facilement pu contaminer d'autres animaux ou même des humains entre le 8 et le 28 octobre 2013[32].
  • Cas de rage de chauve-souris : bien qu'il soit fort peu probable que des chauve-souris transmettent le virus à l'homme, quelques cas positifs de rage de ces animaux sont sous surveillance étroite. Cette rage est différente de la rage vulpine, c'est un virus cousin avec de notables différences tant dans son expression (il peut rester à l'état latent pendant très longtemps) que dans ses espèces cibles. La seule recommandation est de ne toucher les chauves-souris qu'en cas de nécessité absolue et de le faire avec des gants[33].

Suisse

La Suisse est reconnue indemne de rage depuis le . L'apparition de la maladie par voie terrestre de cas provenant d'animaux sauvages est improbable. Cependant, le cas de chauves-souris ou d'animaux importés porteurs n'est pas exclu. D'ailleurs, depuis cette date, deux cas ont été constatés : un cas de chauve-souris infectée a été reporté en 2002 dans le canton de Genève et le cas d'un chien importé d'Afrique du Nord en 2003, dans le canton de Vaud.

Allemagne

L'Allemagne n'a pu se débarrasser de certains foyers persistants qu'en 2008, notamment dans le Land de Hesse. Ce foyer était la source de différentes infections épisodiques constatées dans d'autres Land. Ainsi, le Bade-Wurtemberg (décembre 2004), le Rhénanie-Palatinat (janvier 2005) et le Kreiz de Kussel (mai 2005) ont révélé une progression de la rage vers l'Ouest. Ce « front » progressait selon diverses estimations à une vitesse de 20 à 60 km par an. D'autres estimations plus récentes faisaient état d'une progression encore plus rapide, et dans toutes les directions à partir de ce Land de Hesse. Dans chacun des Lands touchés, l'Allemagne a entrepris des campagnes de vaccinations orales des renards. Vu l'absence de cas enregistrés en 2008 et 2009, l'Allemagne a déposé la demande de déclaration d'État « libre » de rage, tout comme son voisin l'Autriche. Depuis 1998, l'Allemagne a détecté 642 animaux atteints par la rage, dont quarante-quatre animaux domestiques, 422 renards et 115 chauves-souris. Cependant, depuis 2001, seuls huit cas d'animaux domestiques ont été confirmés. Cinq humains sont morts de la rage. Le 28 septembre 2008, l'Allemagne a déclaré à l'Organisation mondiale de la santé animale avoir vaincu la rage sur son territoire[34].

Macédoine

Fin 2011, des cas de rage vulpine avaient été identifiés en république de Macédoine à 3 km de la frontière grecque. Une surveillance de la rage vulpine a été mise en œuvre en Macédoine[35].

Grèce

En octobre 2012, les premiers cas grecs de rage vulpine ont été identifiés à proximité de la frontière macédonienne. Depuis, 16 cas de rage chez des animaux ont été notifiés à l’Organisation mondiale de la santé animale en Grèce dans les régions de Macédoine de l’Ouest et Macédoine Centrale. Le , les autorités grecques ont rapporté la survenue d’un cas de rage chez un chat domestique d’une ferme de la région de Thessalie[35]. « Selon l’OMS, les pays voisins de la Grèce sont considérés comme à haut risque de rage. La Grèce est indemne de rage depuis 1987. Les événements survenus depuis octobre 2012 et l’extension du foyer devraient rapidement entraîner la perte du statut indemne[35]. »

Luxembourg

En mai 2013, un homme a été mordu dans sa chambre par une chauve-souris tombée sur son lit durant la nuit. L'animal s'est révélé être porteur du virus[36].

Déclaration obligatoire

En Belgique, en France et en Suisse, cette maladie est sur la liste des maladies infectieuses à déclaration obligatoire.

Dans la culture populaire

Dans le film The Crazies (film, 2010), une petite ville des États-Unis est touchée par un virus proche de la rage, issu d'un programme de recherches sur les Armes biologiques.

Dans le film The Rage (film, 2007), un scientifique met au point un virus de la rage mutant.

Dans un épisode de Esprits criminels (saison 9 épisode 18), un psychopathe inocule le virus de la rage à ses victimes.

Notes et références

  1. OMS (1973), Comité OMS d'experts de la Rage. Huitième rapport technique, 824 (PDF, 60 p.)
  2. a et b Service des Archives de l'Institut Pasteur, « Paul Remlinger (1871-1964) », sur http://www.pasteur.fr (consulté le ) Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « InstitutPasteur-Remlinger » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  3. Patrick Berche, Une histoire des microbes, Montrouge, John Libbey Eurotext, , 307 p. (ISBN 2742006745, lire en ligne), p. 117
  4. Le virus ne supporte pas les températures de 38 à 40 °C, il devient inactif en peu de temps cependant une fois dans un organisme il est protégé
  5. Voir par exemple Ant. Jean Louis Magistel, « Les symptômes de la rage ou hydrophobie, après l’attaque d'un loup à Beurlay », Journal de l’hôpital de Beurlay, 1822, Bibliothèque Municipale de Saintes – MS 68, consultable sur le site Histoire Passion.
  6. a b c d et e Jean-Marie Huraux, Traité de virologie médicale, ESTEM / De Boeck, (ISBN 9782843712036, lire en ligne), p. 559
  7. Pfeiffer T (2006) Le loup en Alsace : de mémoire d’homme ; Revue d’Alsace, (132), 175-203. voir § 16
  8. a et b Dominique Bicoud et Marc Artois, « Rage canine erratique en Europe : risque d'épidémie/épizootie ? », Épidémiologie et santé animale, no 47,‎ , p. 93-101 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « BMJ2005-India » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  9. Pfeiffer T (2006) Le loup en Alsace : de mémoire d’homme ; Revue d’Alsace, (132), 175-203
  10. La rage en France en 2011 sur le site de l'Institut Pasteur Lire en ligne
  11. Haut Conseil de la santé publique (2013), Avis relatif à la vaccination antirabique préventive, traitement post-exposition et suivi sérologique des personnes régulièrement exposées au virus de la rage (voyageurs, professionnels, chiroptérologues), Avis publié le 22/02/2013 et rapport Vaccination antirabique préventive, traitement post-exposition et suivi sérologique des personnes régulièrement exposées au virus de la rage (voyageurs, professionnels, chiroptérologues) publié le 22/02/2013
  12. Bussereau F, Coulon P& Flamand A (1982) L'utilisation de mutants thermosensibles et avirulents du virus rabique comme vaccin vivant ; Rev. sci. tech. Off. int Epiz., 1(4), 1121-1131
  13. (en) I. Vodopija et H.F Clark, Human vaccination against rabies., CRC Press, , 2e éd., p. 577-578 et 580-585
  14. Organisation panaméricaine de la santé (OMS), « Guide actuel de l'OMS pour le traitement antirabique humain avant et après exposition », sur new.paho.org (consulté le )
  15. a et b OMS, « Rage », sur www.who.int/fr, (consulté le )
  16. a et b (en) Rodney E. Jr Willoughby, KS Tieves et GM Hoffman, « Survival after treatment of rabies with induction of coma », New England Journal of Medicine, vol. 352, no 24,‎ , p. 2508-2514 (ISSN 0028-4793, lire en ligne)
  17. (pt) « PE conseguem curar raiva em paciente pela primeira vez no Brasil », Ambiente Brasil,‎ (lire en ligne)
  18. (es) « Nuevos síntomas dan aliento sobre recuperación de niño caucano contagiado por rabia », El Tiempo Nación Cali,‎ (lire en ligne)
  19. (en) Rodney E. Jr Willoughby, « Are we getting closer to the treatment of rabies?: medical benchmarks », Future Virology, vol. 4, no 6,‎ , p. 563–570 (ISSN 1746-0794, lire en ligne)
  20. Rodney Willoughby, « Vaincre la rage ? », Pour la Science, no 367,‎ , p. 44-55 (lire en ligne)
  21. En 1973, André Gamet ne voit que deux exceptions individuelles, et encore très douteuses, au pronostic fatal de la rage déclarée. (André Gamet, La rage, Paris, 1973, p. 94.) M. Fekadu, au contraire, considère comme probants plusieurs cas de guérison de rage clinique chez l'animal et chez l'homme qui ont été signalés, entre autres par Pasteur lui-même, au XIXe et au XXe siècle. Voir (en) Makonnen Fekadu, dans G. M. Baer (dir.), The natural history of rabies, 2e éd., CRC Press, 1991, p. 192 et 370.
  22. Centre Canadien d'hygiène et de sécurité au travail, « Rage », sur www.cchst.ca/, (consulté le )
  23. Paul Remlinger, « Deux cent deux accidents paralytiques dus traitement antirabique. », Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine, vol. 118,‎ , p. 419-432 (lire en ligne)
  24. (en) Para Madureira, « An Outbreak of Post-Vacinal Rabies (Rage de Laboratoire) in Fortaleza, Brazil, in 1960 », Bulletin de l'OMS, vol. 33,‎ , p. 177-182 (lire en ligne)
  25. F. Horaud (Institut Pasteur), « La sécurité virale des produits biologiques : aspects historiques et conceptuels (Virologie volume 1, Numéro 5) », sur http://www.john-libbey-eurotext.fr/fr/index.phtml, John Libbey, (consulté le )
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  36. Frédéric Soumois, « Un Luxembourgeois contaminé par la rage après une morsure de chauve-souris », (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

Liens externes