Raphaël Bombelli

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Raphaël Bombelli
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Algebra, 1572

Naissance
Bologne (Italie)
Décès 1572 ou 1573
Rome (Italie)
Nationalité Drapeau de l'Italie Italien
Domaines Mathématiques, Algèbre, Ingénieur
Renommé pour Algèbre, Nombre complexe

Raphaël Bombelli (Bologne, Italie, 1526-1572) est un mathématicien italien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Raphaël Bombelli est un fils de marchand de Bologne et devient ingénieur (il assèche notamment des marécages). Il est employé par un Romain, Alessandro Ruffini, pour effectuer un long travail qui connaîtra une interruption de quelques années, ce qui lui laisse le temps de rédiger une algèbre dès les années 1560.

Cependant, Raphaël Bombelli ne publie son traité, intitulé L'Algebra, qu'en 1572 (l'année de sa mort, Venise, 1572, puis Bologne, 1579). C'est la première publication d'algèbre clairement détachée du monde marchand. Cette œuvre se veut être un manuel d'algèbre destiné à ceux qui ont une formation classique d'école d'abaque, commençant par les carrés et les racines carrées et finissant par la résolution des équations algébriques des quatre premiers degrés. Il contribua ainsi à la compréhension des nombres imaginaires.

Par ailleurs, il a eu accès, avec l'aide d'Antonio Maria Pazzi, à un manuscrit romain de Diophante, qu'il traduit dans le troisième livre de son Algebra en réorganisant les problèmes et en ajoutant d'autres. Cette autorité antique lui permet de faire passer quelques nouveautés, notamment de traiter l'algèbre comme une science théorique, et pas comme un savoir pratique. C'est ainsi qu'il appelle l'algèbre la plus grande partie de l'arithmétique suivant en cela Girolamo Cardano (Ars magna).

Il semblerait que Bombelli ait été peu lu par ses contemporains, excepté François Viète et Simon Stevin.[réf. souhaitée]

Travail sur les nombres imaginaires[modifier | modifier le code]

Les nombres complexes apparaissent pour la première fois dans Algebra en 1572.

Méthode de calcul des racines carrées[modifier | modifier le code]

Rafael Bombelli fait usage d'un ancêtre des fractions continues pour le calcul d'approximations de la racine carrée de 13[1].

Sa méthode pour calculer n part de 0 < r < 1 d'où . Par remplacements successifs de r dans le membre de droite, on obtient la fraction continue généralisée

La valeur a doit être choisie parmi les deux nombres entiers qui encadrent la racine carrée de n (par exemple, a vaudra 3 ou 4 pour le calcul de 13 car 32 < 13 < 42). La suite

converge vers . Le dernier élément affiché ci-dessus, , vaut .

Pietro Antonio Cataldi (15481626) comprend que la méthode de Bombelli s'applique pour toutes les racines carrées ; il l'utilise pour la valeur 18 et écrit un petit opuscule à ce sujet[2]. Il remarque que les approximations obtenues sont alternativement supérieures et inférieures à la racine carrée cherchée.

On peut ainsi écrire :

Expression d'entiers au moyen de racines carrées[modifier | modifier le code]

Tartaglia, sollicité par Cardan, n'avait pas réussi[3] à élucider le fait suivant :

les formules de Cardan, appliquées à la racine évidente 4 de l'équation cubique , donnent

,

ce qui n'avait pas de sens car (à l'époque) n'était pas censé avoir de racine carrée.

Travaillant sur cette racine carrée importune comme si c'était un nombre ordinaire, Bombelli remarqua[3] que

et en déduisit la curieuse formule

.

Il obtint de même

.

Il put alors réécrire la somme des deux racines cubiques sous la forme

.

Le paradoxe soulevé par ces manipulations fut qu'on pouvait aboutir à une bonne réponse en utilisant des quantités « impossibles ».

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

On a donné son nom à un cratère lunaire : le cratère Bombelli.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (it) M. T. Rivolo et A. Simi, « Il calcolo delle radici quadrate e cubiche in Italia da Fibonacci a Bombelli », Arch. Hist. Exact Sci., vol. 52, no 2, 1998, p. 161-193.
  2. (it) S. Maracchia, « Estrazione di radice quadrata secondo Cataldi », Archimede, vol. 28, no 2, 1976, p. 124-127.
  3. a et b Ian Stewart, Arpenter l'Infini, une Histoire des mathématiques, Dunod, 2010, p. 140 (version en anglais en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]