Régiment Royal-Deux-Ponts

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Régiment Royal-Deux-Ponts
Image illustrative de l’article Régiment Royal-Deux-Ponts
Drapeau d’Ordonnance du régiment Royal-Deux-Ponts

Création 1757
Dissolution 1791
Pays Allemagne
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Branche Infanterie
Type régiment
Rôle infanterie de ligne
Fait partie de 99e régiment d'infanterie
Guerres Guerre de Sept Ans
Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerres de la Révolution française
Batailles Bataille de Rossbach
Bataille de Sandershausen
Bataille de Lutzelberg
Bataille de Bergen
Bataille de Corbach
Bataille de Villinghausen
Bataille de Yorktown
Bataille de Valmy
Bataille de Jemappes
Bataille de Neerwinden

Le régiment Royal-Deux-Ponts est un régiment d’infanterie allemand du royaume de France créé en 1757, devenu sous la Révolution le 99e régiment d'infanterie de ligne.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

Colonels et mestres de camp[modifier | modifier le code]

Historique des garnisons, combats et batailles du régiment[modifier | modifier le code]

Régiment Royal-Deux-Ponts[modifier | modifier le code]

Guerre de Sept Ans[modifier | modifier le code]

Ce régiment, allemand, est levé, dans le cadre de la guerre de Sept Ans, par le duc de Deux-Ponts dans ses États, en vertu d'une commission du 1er avril 1757.

Il passe au mois d'août à l'armée de Saxe, commandée par le prince de Soubise, et débute à la bataille de Rossbach, le 5 novembre 1757.

Après avoir passé l'hiver à Hanau et prend sa revanche à la bataille de Sandershausen le 23 juillet 1758. Deux bataillons avaient été laissés à Cassel tandis que le 3e est placé dans le défilé de Sandershausen pour le défendre en cas d'événement. Il prend part à la dernière charge de la bataille et s'y couvre de gloire.
Au mois de septembre, le « régiment Royal-Deux-Ponts » fait partie d'une expédition dans l'électorat de Hanovre. Il contribue à la prise des mines de Clausthal et se distingue, le 10 octobre, à la bataille de Lutzelberg et passe l'hiver aux environs de Francfort.

En 1759, embrigadé avec le régiment Royal-Suédois, il combat à Bergen et achève cette campagne à Francfort, où il prend ses quartiers.

En 1760, le régiment est porté à quatre bataillons. Le régiment est chargé, le 8 juillet, d'aller reconnaître la position de l'ennemi près de Corbach. Il passe la nuit du 9 au 10 en présence des Alliés et les combat vigoureusement le lendemain. Pendant le reste de la campagne, il prend part à un grand nombre de coups de main.

En 1761, l'armée étant rassemblée sous Francfort, il se porte à Bürgstadt avec d'autres troupes et contraint le prince héréditaire de Brünswick à quitter Büdingen et à rétrograder sur Lich. Le 21 mars, il est à l'attaque de Stangerode, où le colonel-commandant Charles Chrétien Guillaume, baron de Clozen est blessé d'un coup de feu au bras[Note 2]. Le régiment passe alors sous les ordres du marquis de Poyanne et se rend, le 6 juillet, avec les Carabiniers, à Erwete, pour masquer Lippstadt. Le 15 juillet, revenu sous les ordres du colonel-commandant Charles Chrétien Guillaume, baron de Clozen, qui avait été nommé maréchal de camp, il est à l'avant-garde de la colonne de droite à l'attaque de Villinghausen. Il s'empare de ce village avec la plus grande vigueur, malgré une résistance opiniâtre, emporte le château et pousse les ennemis jusqu'au delà des abattis qu'ils avaient faits au-devant de leur camp. Il s'établit dans ces abattis ainsi que dans une redoute qui les flanquait. Vainement le corps de lord Gramby revient plusieurs fois à la charge pour l'en déposter ; il demeure inébranlable, et sa brigade, enfin secourue par celle du Roi et du Dauphin, reste maîtresse de la position. Le feu dure jusqu'à dix heures du soir et le « régiment Royal-Deux-Ponts », épuisé est alors relevé par les régiments d'Aquitaine et de Rouergue. Le 19 août, pendant que le régiment se rend au camp de Fürstemberg , il est attaqué près d'Oldendorf par un corps de grenadiers anglais et écossais qu'il culbute. Le 2 septembre, il nettoie la forêt de Sabbaborg puis s'empare le lendemain du château de ce nom, en faisait la garnison prisonnière. Le 10 octobre , il impose le même sort à la garnison de Wolfenbüttel.

En 1762 le « régiment Royal-Deux-Ponts » sert encore en Allemagne et est réduit à deux bataillons le 21 décembre.

Période de paix[modifier | modifier le code]

En rentrant en France, le régiment s'établit à Thionville, puis à Deux-Ponts en mai 1763, à Longwy en août 1765, à Sedan en novembre 1766, à Sedan et Mézières en juin 1767, et à Strasbourg en août 1767. Il fait partie en 1769 du camp de Compiègne, revint ensuite à Strasbourg, qu'il ne quitte qu'en octobre 1771 pour aller à Schlestadt. Il se rend ensuite à Dunkerque en octobre 1774, à Lille en octobre 1775, à Saarlouis en octobre 1776, à Metz en novembre 1778, à Montivilliers et Harfleur en mai 1779, à Landerneau et Saint-Pol-de-Léon en décembre 1779, et s'embarque à Brest, le 4 avril 1780, pour l'Amérique.

Guerre d'indépendance des États-Unis[modifier | modifier le code]

Il est l'un des quatre régiments que de Rochambeau conduit au secours des États-Unis. Le « régiment Royal-Deux-Ponts » se distingue particulièrement, au mois d'octobre 1781, au siège de Yorktown, et surtout, le 14, à l'attaque des redoutes, où il rivalise de courage avec le régiment de Gâtinais.
Au nom du Congrès, George Washington offre à chacun de ces régiments, trois des pièces de canon qu'ils avaient prises. C'est le colonel-commandant Philippe Guillaume de Deux-Ponts comte de Forbach, qui, dans cet assaut, a la gloire de pénétrer le premier dans les retranchements des Anglais, en étant légèrement blessé d'un éclat de pierre.
Le comte de Forbach retourne bientôt à Brest, sur la frégate l'Andromaque (en), chargé par le Congrès américain de faire hommage au roi de France, Louis XVI, de quelques-uns des drapeaux enlevés à l'armée de lord Cornwallis.

Période de paix[modifier | modifier le code]

Le « régiment Royal-Deux-Ponts » revint en Europe en juillet 1783. Pendant la traversée, un détachement d'une dizaine de soldats commandé par un sergent, embarqué sur un bâtiment de commerce, est pris par le vaisseau anglais le Jupiter et conduit à Antigua. Les Anglais offrent 50 guinées pour que le sergent passe avec son détachement au service britannique. Il refusa préférant demeurer prisonnier.
Au mois de septembre 1783, le régiment se trouve réuni à Landau, puis il passe à Phalsbourg en octobre 1785, à Metz en octobre 1787, à Phalsbourg en mars 1788 à Belfort et Huningue en juillet 1788, à Neuf-Brisach en novembre 1788, à Metz en avril 1790, et à Verdun en mars 1792.

99e régiment d'infanterie de ligne ci-devant Royal-Deux-Ponts[modifier | modifier le code]

L'ordonnance du 1er janvier 1791 fait disparaître les diverses dénominations, et les corps d'infanterie ne sont désormais plus désignés que par le numéro du rang qu'ils occupaient entre eux. Ainsi, 101 régiments sont renommés. Les régiments sont toutefois largement désignés avec le terme ci-devant, comme 99e régiment d'infanterie ci-devant Royal-Deux-Ponts.

Guerres de la Révolution[modifier | modifier le code]

Au début de la guerre, le 1er bataillon est envoyé à l'armée du Nord, les grenadiers du 2e bataillon à celle des Ardennes, et le reste de ce 2e bataillon est mis en garnison à Philippeville.

1er bataillon

Le 1er bataillon reçut l'ordre, le 27 octobre 1792, d'aller avec le 1er bataillon volontaires de l'Aisne, et sous les ordres du colonel Wisch, occuper un poste à deux lieues de Condé. Il le trouve occupé par 4 000 Autrichiens et deux pièces de canon. Les deux bataillons français comptaient à peine 900 hommes. Cependant le colonel commande la charge. Les deux bataillons se disputent l'honneur d'en venir le premier aux mains et culbutent l'ennemi. Cet exploit est mis à l'ordre du jour de l'armée de Beurnonville.
Le bataillon marche ensuite à la conquête de la Belgique et se distingue à Jemmapes.

En 1793, durant la bataille de Neerwinden, Dumouriez fait exécuter une troisième charge par son aile droite sur le village de Neerwinden. Le « régiment Royal-Deux-Ponts » y pénètre après une lutte acharnée qui lui coûte plus de 300 hommes. Attaqué à son tour dans ce poste et écrasé par la mitraille, il est obligé de l'évacuer, mais il va fièrement se reformer à cent pas en arrière. Chargé en ce moment par les cuirassiers de Zeschwitz et de Nassau, il obéit avec précision aux ordres du général Thouvenot, ouvre ses rangs, laisse passer cette cavalerie emportée par ses chevaux et commence alors à bout portant un feu terrible qui anéantit presque complètement les escadrons autrichiens. Ce bataillon, qui, pendant le cours de cette campagne , avait obtenu d'éclatants témoignages d'estime de ses chefs, et en particulier du duc de Chartres, était réduit à 150 hommes, quand il arrive à Tournai.

Il sert cependant encore l'année suivante sur la Sambre.

Le 1er mai 1795 lors de la réorganisation des corps d'infanterie français le 1er bataillon du 99e régiment d'infanterie (ci-devant Royal-Deux-Ponts est amalgamé avec le 1er bataillon de volontaires du Haut-Rhin et le 3e bataillon de volontaires du Bas-Rhin pour former la 177e demi-brigade de première formation.

2e bataillon

Le 2e bataillon du régiment Royal-Deux-Ponts sort de Philippeville quand les Prussiens envahissent la Champagne, et il contribue à leur défaite à Valmy. Il les poursuit jusqu'au Rhin et demeure attaché à l'armée de la Moselle. Le 20 décembre 1794 lors de la réorganisation des corps d'infanterie français le 2e bataillon du 99e régiment d'infanterie (ci-devant Royal-Deux-Ponts est amalgamé avec le 6e bataillon de volontaires du Nord et le 7e bataillon de volontaires de la Seine-Inférieure pour former la 178e demi-brigade de première formation.

Ainsi disparaît pour toujours le 99e régiment d'infanterie ci-devant Royal-Deux-Ponts, partageant le sort de tous ces vieux régiments qui depuis deux siècles avaient défendu si intrépidement la patrie contre toutes les coalitions.

Personnalités[modifier | modifier le code]


Devise[modifier | modifier le code]

"Premier avançant"

Cette devise trouve probablement son origine lors de la bataille de Yorktown. Lors de l'attaque des redoutes, ce fut Christian de Deux-Ponts, colonel-commandant le régiment Royal-Deux-Ponts infanterie qui pénétra le premier dans les retranchements anglais[1]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Louis Amable de Prez est nommé major au corps le 4 avril 1780 et lieutenant-colonel le 15 avril 1784.
  2. Le duc de Deux-Ponts ne parut jamais à la tête du corps et se fait remplacer par un colonel-commandant.
    Le premier est Charles-Chrétien Guillaume, baron de Clozen, qui est nommé brigadier 15 août 1758 et maréchal de camp 20 février 1761,
    auquel succède M. de Scheidt, lieutenant-colonel qui était au corps depuis le 1er avril 1757.
    Il est remplacé le 25 février 1765 par Jean-Daniel de Saint-Ingbrecht, lieutenant-colonel depuis le 1er mars 1760,
    qui est remplacé lui-même en 1766 par Louis-Charles-Eugène, baron de Bergh, qui était brigadier depuis le 20 février 1761 et devint maréchal de camp 3 janvier 1770.
    Le 20 septembre 1775 c'est Philippe Guillaume de Deux-Ponts comte de Forbach, neveu de Christian, duc de Deux-Ponts devient colonel-commandant du régiment

Références[modifier | modifier le code]

  1. Alban Pérès, Devises de l'Armée française, Arcadès Ambo éditions, (ISBN 979-10-94910-24-5)