Quart d'heure académique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le quart d'heure académique est un délai de 15 minutes entre l'heure prévue pour un cours ou d'un exposé, et l'heure réelle à laquelle il débute, dans certaines universités en Autriche, Suisse, Finlande, Scandinavie, Allemagne[1], Italie[2] et Belgique[3]. Il est parfois aussi appelé quart d'heure de grâce[4].

Historique[modifier | modifier le code]

Historiquement, le quart d'heure académique provient de la durée de retard admissible aux réunions des commissions municipales au Moyen Âge, mesurée par un sablier réglé sur quinze minutes[5]. D'autres sources mentionnent qu'il est lié au temps laissé pour rejoindre la salle de cours, ou à un moment consacré à une prière[6]. Au XIXe siècle, il est en vigueur par exemple dans les universités de Heidelberg ou de Göttingen, où le professeur arrive dans la salle précisément quinze minutes après la sonnerie et en sort à la sonnerie suivante[7]. Au début du vingtième siècle, le quart d'heure académique est d'une durée de 10 minutes en Belgique et de 20 minutes en Hongrie[8].

Il désigne aujourd'hui, par extension, le retard toléré au début d'une réunion[9]. Il est aussi employé au Rwanda, tout comme l'expression « quinze académique », pour désigner le délai minimum d'attente d'un professeur en retard au début d'un cours[10].

Le quart d'heure académique est parfois confondu avec le quart d'heure de Rabelais[11], qui correspond au moment de gêne pour payer la note d'un restaurant.

Abréviation[modifier | modifier le code]

Le quart d'heure académique est habituellement signalé en ajoutant l'abréviation « c.t. » (cum tempore, « avec du temps » en latin) juste après l'heure : « 14:00 c.t.[12] ». Parfois, « s.t. » (sine tempore, « sans temps » en latin), ou « sharp » (« précis » en anglais), indique que l'événement commencera à l'heure précise : « 2:00 pm sharp[6] ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Tristam Carrington-Windo et Katrin Kohl, Dictionary of Contemporary Germany, Routledge, (ISBN 978-1-136-59537-0, lire en ligne)
  2. « Ora - Dizionario dei modi di dire », sur Corriere.it, (consulté le )
  3. W. Bal, A. Doppagne, A. Goosse, J. Hanse, M. Lenoble-Pinson, J. Pohl et L. Warnant, Belgicismes, inventaire des particularités lexicales du français en Belgique, Duculot/CILF (1994), page 14.
  4. Jean Seisser, Petit manuel à l'usage des Français qui ne comprennent vraiment rien aux étrangers, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-17588-3, lire en ligne)
  5. Régulation temporelle et territoires urbains - habiter l'espace et le temps d'une ville, Sous la direction de René Kahn, L'Harmattan (2007), page 57. G. Dohrn-van Rossum, P. Braunstein, O. Mannoni, L'Histoire de l'heure, Maison des Sciences de l'Homme (1997), page 254.
  6. a et b (en) Albrecht Behmel et Kelly Neudorfer, The Foreigner's Guide to German Universities: Origin, Meaning, and Use of Terms and Expressions in Everyday University Life, Columbia University Press, (ISBN 978-3-8382-6832-3, lire en ligne)
  7. Société pour l'étude des questions d'enseignement supérieur, Bulletin, Paris, Librairie Hachette et Cie, (lire en ligne), p. 48, 184, 234
  8. Revue internationale de l'enseignement, (lire en ligne), p. 302
  9. (en) Michèle Lenoble-Pinson, Dire et écrire le droit en français correct : Au plaisir des gens de robe, Bruxelles, Bruylant, (ISBN 978-2-8027-6361-1, lire en ligne)
  10. « Base de données lexicographiques panfrancophone », sur www.bdlp.org (consulté le )
  11. Jean Claude Bologne, Dictionnaire commenté des expressions d'origine littéraire: Les allusions littéraires, Larousse, (ISBN 978-2-03-592093-5, lire en ligne), p. 233
  12. Martina Huber-Kriegler, Ildikó Lázár et John Strange, Miroirs et fenêtres: manuel de communication interculturelle, Council of Europe, (ISBN 978-92-871-5914-4, lire en ligne)