Province de La Pampa

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Province de La Pampa
Provincia de La Pampa
Blason de Province de La Pampa
Héraldique
Drapeau de Province de La Pampa
Drapeau
Province de La Pampa
Localisation de la province de La Pampa
Administration
Pays Drapeau de l'Argentine Argentine
Capitale Santa Rosa
Gouverneur Oscar Mario Jorge (PJ)
ISO 3166-2 AR-L
Démographie
Gentilé Pampeano/a
Population 316 940 hab. (2010)
Densité 2,2 hab./km2
Géographie
Coordonnées 37° sud, 65° ouest
Superficie 143 440 km2
Liens
Site web http://www.lapampa.gov.ar

La province de La Pampa est une subdivision du centre de l'Argentine. Elle est bordée à l'ouest par la province de Mendoza, au sud par le Río Colorado qui la sépare de la province de Río Negro, à l'est par celle de Buenos Aires et au nord par la province de San Luis et celle de Córdoba. Sa capitale est Santa Rosa.

Histoire

À l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle le territoire de l'actuelle province de La Pampa était peuplé de deux ethnies du groupe des Indiens Pampa: celle des Hets -spécialement les tribus Taluhets et Didiuhets -, dans la zone nord et orientale, c’est-à-dire les parties les plus humides, tandis que dans le sud et l'ouest se trouvaient de rares établissements d'Indiens (également Pampas mais du groupe "patagon" et transhumant), les Günun-a-këna ou Guenaken, c’est-à-dire les Tehuelches ou Patagons septentrionaux.

En 1534, Jerónimo Luis de Cabrera et sa troupe furent les premiers à pénétrer cette zone. Ultérieurement, en 1662, Hernandarias la parcourut aussi. Au XVIIIe siècle la plus grande partie de la province actuelle fut occupée par les Ranquels.

La résistance des tribus indigènes qui habitaient la zone, fit que ce fut seulement à partir du gouvernement de Juan Manuel de Rosas que l'on put incorporer certaines de ces terres dans le domaine argentin. À la suite de la Conquête du Désert (commencée en 1879) de grandes extensions de terres s'ajoutèrent au domaine de l'exploitation agricole.

Le gouvernement de La Pampa fut créé en 1884. Originellement il comprenait aussi le territoire du Río Negro et des parties d'autres provinces limitrophes sous le nom de Territorio Nacional de la Pampa Central. Ce n'est que le que le Congrès fédéral argentin approuva la loi de création de l'actuelle province (et de celle du Chaco) à la demande expresse d' Eva Perón, raison pour laquelle jusqu'en 1955, elle se nomma Province Eva Perón.

Aspects géographiques

Comme son nom l'indique, une grande partie de la province fait partie de la plaine pampéenne, même s'il existe d'importantes variations du relief. En effet, l'ouest pampéen constitue une zone de transition vers la région de Cuyo et l'altitude y monte progressivement jusqu'à atteindre les 600 mètres, avec des points culminant à 1 100 mètres.

La grande plaine pampéenne dans le Département de Conhelo.

Villes et localités principales

Entre parenthèses, la population lors du recensement de 2001 :

Subdivisions

La province de La Pampa est subdivisée en 22 départements :

Département Superficie
en km²
Population
en 2001
Chef-lieu Carte des départements
Département d'Atreucó 3 580 10 134 Macachín
Département de Caleu Caleu 9 078 2 075 La Adela
Département Capitale 2 525 96 920 Santa Rosa
Département de Catriló 2 555 6 728 Catriló
Département de Chalileo 8 917 2 517 Santa Isabel
Département de Chapaleufú 2 570 10 787 Intendente Alvear
Département de Chical Co 9 117 1 595 Algarrobo del Águila
Département de Conhelo 5 052 14 591 Eduardo Castex
Département de Curacó 13 125 886 Puelches
Département de Guatraché 3 525 9 306 Guatraché
Département de Hucal 6 047 7 838 Bernasconi
Département de Lihuel Calel 12 460 547 Cuchillo-Có
Département de Limay Mahuida 9 985 475 Limay Mahuida
Département de Loventué 9 235 8 649 Victorica
Département de Maracó 2 555 54 699 General Pico
Département de Puelén 13 160 7 757 Veinticinco de Mayo
Département de Quemú Quemú 2 557 8 756 Quemú Quemú
Département de Rancul 4 933 10 648 Rancul
Département de Realicó 2 450 15 302 Realicó
Département de Toay 5 092 9 256 Toay
Département de Trenel 1 955 5 324 Trenel
Département d'Utracán 12 967 14 504 General Acha

Climat

Climogramme de Santa Rosa

Le climat est tempéré, les précipitations dépassent 500 mm annuellement dans le nord-est et l'extrême est de la province, et baissent progressivement vers le sud-ouest et l'ouest [1]. Le climogramme de Santa Rosa ci-contre indique des précipitations de l'ordre de 700 millimètres par an, mais ce niveau assez élevé (supérieur au niveau de Paris par exemple) ne concerne que la région nord-est de la province qui fait partie de la pampa humide.
Le maximum pluviométrique enregistré dans la province se trouve à Intendente Alvear dans le département de Chapaleufú.

Hémicycles humidité-sècheresse

D'année en année, on constate d'importantes variations pluviométriques. Mais ces variations ne se déroulent pas de manière aléatoire. Le naturaliste argentin Florentino Ameghino a en effet mis en évidence des cycles longs humidité-sècheresse de 100 ans, dont 50 pour l'hémicycle humide et autant pour l'hémicycle sec. Or on considère que le dernier hémicycle humide a débuté en 1973 et devrait se prolonger jusque vers 2022 (hémicycle de 50 ans).

Évolution de la pluviométrie enregistrée à Santa Rosa

Entre les deux demi cycles (1923-72 et 1973-2008), l'isohyète de Santa Rosa (à l'est de la province), a augmenté de quelque 150 à 200 mm par an :

  • Décennie 1923-1932 : 576,4 millimètres par an
  • Décennie 1933-1942 : 494,4
  • Décennie 1943-1952 : 550,5
  • Décennie 1953-1962 : 585,4
  • Décennie 1963-1972 : 644,6
  • Moyenne 1923-1972 : 570,3 millimètres par an
  • Décennie 1973-1982 : 635,0
  • Décennie 1983-1992 : 796,3
  • Décennie 1993-2002 : 812,7
  • Moyenne 1973-2002 : 748,0 millimètres par an

Source : [2]

Évolution de la pluviométrie enregistrée à Puelches

Entre les années 1962-71 et 1972-2001), le niveau des précipitations annuelles à Puelches (au sud-ouest de la province), a augmenté de quelque 30 % :

  • Décennie 1962-1971 : 293,8 millimètres par an
  • Décennie 1972-1981 : 429,2
  • Décennie 1982-1991 : 398,4
  • Décennie 1992-2001 : 433,1
  • Moyenne 1972-2001 : 415,2 millimètres par an

Source : [3]

Laguna La Arocena, aux environs de la ville de General Pico

Ressources hydriques

L'hydrographie de la province est très pauvre, bien qu'il y passe un ou deux cours d'eau importants. La province est traversée par le río Desaguadero appelé ici río Salado ou par son nom en langue mapudungun : río Chadileuvú, sa continuation étant le río Curacó. Ce très long cours d'eau venu du nord de la province de La Rioja a perdu une grande partie de son débit lors de son long parcours dans les provinces de San Juan, de San Luis et de Mendoza. Ses principaux affluents, les ríos Atuel, Tunuyán, Diamante, Mendoza et San Juan, sont surexploités pour l'irrigation des cultures. Tant et si bien que le débit réduit du río, sa présence sporadique, ainsi que la rareté subséquente d'eau potable, ont fait en sorte que la ville de Puelches reçoive désormais l'eau pour sa consommation au moyen d'un aqueduc provenant de la localité de Puelén[4].

Parmi les affluents du río Desaguadero, seul le río Atuel termine sa course au sein de la province, y formant une énorme zone humide, les Bañados ou marécages du río Atuel. Ils couvraient originellement une superficie de 9 000 km2 soit 900 000 hectares. Mais l'utilisation de ses eaux en amont en province de Mendoza, surtout dans les oasis de San Rafael et de General Alvear, a fait diminuer considérablement leur surface et on a même craint leur disparition. Actuellement cette superficie ne serait plus que de quelque 250 000 ha.
Ces Bañados sont de première importance pour la vie de plus de 200 espèces animales : poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères.

Le río Desaguadero traverse lui aussi ces bañados qu'il contribue à alimenter, y perdant une partie de son débit (l'évaporation en ces lieux est de l'ordre de 1 200 millimètres par an). Il continue son cours vers le sud et atteint ainsi une vaste zone plane où il forme plusieurs étendues d'eau dont les trois plus importantes sont la laguna La Dulce, la laguna Urre Lauquen et la laguna Amarga. Il change dès lors de nom, devenant le río Curacó. Le sel de ses eaux s'est fortement concentré par évaporation au sein des lagunes et de marécages environnants, si bien que les eaux de la dernière lagune, l'Amarga sont salées. Lorsque la rivière sort de celle-ci, ses eaux devenues très salées parviennent parfois jusqu'au río Colorado, contaminant l'eau du fleuve par d'importants apports salins tout à fait indésirables. Les autorités ont dès lors mis en œuvre de grands travaux destinés à bloquer les eaux du Curacó dans la laguna Amarga. Cet ouvrage est communément appelé Tapón de Alonso[5].

Au sud, se trouve le río Colorado qui matérialise la frontière avec la province patagonienne de Río Negro. On a édifié sur son lit le barrage de Casa de Piedra (ou de Rucacurá), à quelques dizaines de kilomètres en aval de la ville de Veinticinco de Mayo. La superficie de son lac de retenue est de 360 000 000 m² (360 kilomètres carrés). Il permet d'irriguer de 12 000 à 15 000 hectares (120 à 150 km2) [6].

Sur le territoire de la province se trouvent aussi plusieurs lagunes de petite taille, comme la Lagune La Arocena, située à 5 km du centre de la ville de General Pico, dans le département de Maracó, au nord de la province ; ou encore la Lagune Don Tomás en périphérie ouest de Santa Rosa, qui constitue un vaste centre de loisir et de sport.

Flore

On distingue trois grandes zones phytogéographiques dans la province.
À l'état naturel, le secteur oriental de la province était recouvert de pâturages qui dans les zones traversées par de petits cours d'eau pouvaient se transformer en zones humides appelées ici « fachinals ».
Vers le centre de la province, formant une diagonale nord-ouest/sud-est, se trouvait une région de denses futaies de algarrobos negros, de chañars et surtout de caldéns ; de ce fait cette région est connue sous le nom d'« El Caldenal », et par les Ranquels sous celui de « Mamül-Mapu » (Terre de rondins).
Parmi les arbustes, il faut signaler la présence du piquillín (condalia microphylla), petit arbre aux fruits comestibles que l'on trouve associé au caldén dans les forêts de la province.

À l'ouest du río Desaguadero appelé ici Chadileuvú puis Curacó le sol pauvre en matière organique, salinisé et la faible humidité a engendré un semi-désert steppique de climat très continental, avec tussoks (association végétale comprenant notamment fétuque festuca gracillima, mulinum spinosum ou neneo, verveines et larrea). Ce fut une des zones appelées par les Mapuches et tribus mapuchisées « Huecuvu Mapu » (ce qui se traduit approximativement par « Terre du Diable »).


Faune

Actuellement, la faune autochtone de mammifères comprend des pumas, des guanacos, des renards de Magellan, des maras ou lièvres de Patagonie, des tatous, des viscaches. La région est aussi le domaine des nandous.

Parmi les reptiles présents, il faut citer le boa constrictor appelé ici lampalagua et trois espèces du redoutable bothrops ou « fer de lance » : la yarará ñata (yarara camuse), la yarará chica (petite yarara) et la yarará grande - cette dernière seulement dans le nord-est de la province -. On trouve aussi sur toute l'étendue du territoire un dangereux serpent corail, le Micrurus pyrrhocriptus.
Le caïman noir ou caiman yacaré, est présent au nord-est de la province, jusqu'aux limites de la Patagonie. Parmi les chéloniens on doit mentionner la tortue d'Argentine ou Geochelone chilensis.

Les rapaces sont nombreux : caracaras chimangos, caracaras plancus ou caranchos, urubus noirs ou jotes, occasionnellement aussi des condors (ceci surtout dans les hautes terres de l'ouest de la province).

La faune des Bañados du río Atuel mérite une attention particulière. Cette vaste zone de marécages située au centre de la partie occientale, la plus aride de la province, héberge plus de 200 espèces de vertébrés. Récemment l'Inventaire des Vertébrés (Inventario de Vertebrados) réalisé par l'Universidad Nacional de La Pampa et le Gouvernement provincial dans cette zone, a confirmé et quantifié cette importante biodiversité. On y a relevé la présence du lézard coloré, du cygne à cou noir, de neuf espèces de canards, de l'ibis mandore, de l'aigrette neigeuse, du flamant austral, du tatou nain d'Argentine (pichi ciego), de chauves-souris, de maras, de guanacos, etc.

Certains animaux emblématiques ont été exterminés au cours du XXe siècle, comme le jaguar ou le molosse cimarrón urugayen. D'autres, au bord de l'extinction ont été sauvés de justesse, comme le cerf des pampas qui actuellement récupère modérément.

En contrepartie, des animaux importés d'Europe ou d'Amérique du Nord se sont parfaitement acclimatés, tel le sanglier, le cerf élaphe, le cerf axis et le daim, de même que le lièvre.

Démographie

Depuis 1895, la population de la province a évolué comme suit :

1895 1914 1947 1960 1970 1980 1991 2001
Province de
La Pampa
25 914 101 338 169 480 158 746 172 029 208 260 259 996 306 037
Total Argentine 4 044 911 7 903 662 15 893 811 20 013 793 23 364 431 27 949 480 32 615 528 37 156 195

D'après l'INDEC (Institut argentin des statistiques et des recensements), en 2003, la population était estimée à 319 152 habitants[7]. Toujours selon l'INDEC, elle se montait à 329 576 habitants en juin 2007.

La croissance démographique a été constante tout au long du XXe siècle. En 1895, il n'y avait que plus ou moins 25 914 habitants qui peuplaient le territoire, aussi vaste que le tiers de l'Espagne. Les aborigènes non soumis (Indios Bravos) n'étaient cependant pas inclus dans ce chiffre, mais ceux-ci avaient été pour ainsi dire exterminés lors de la récente conquête du Désert, et n'étaient plus que quelques centaines (À l'époque, leur nombre était estimé à seulement 30 000 pour toute l'Argentine, en grande partie dans les provinces du nord).

Plus récemment, on remarque que depuis 1970, la population de la province a légèrement surperformé par rapport à l'ensemble du pays.

Enfin la natalité observée dans la province (5 544 naissances en 2000, et 5 534 en 2004, soit un taux de 17,4 pour mille) laisse entrevoir, sauf imprévus économiques, une poursuite de la croissance démographique dans les prochaines décennies.

Les projections de population effectuées par l'INDEC (Institut argentin des Statistiques et des Cens) prévoient une population se montant à 337 500 habitants en 2009 et 360 700 en 2015, soit un accroissement de près de 4 000 personnes annuellement. La province continuerait donc ainsi sa progression à un rythme nettement supérieur à 1 % annuellement. Pour un territoire assez enclavé, situé loin des mers et à l'écart des grandes voies internationales, longtemps considéré comme fort peu attractif, la progression prévue est de fait non négligeable[8],[9] .

Économie

Le secteur agricole s'est développé à grande échelle dans le quart nord-est de la province, grâce au régime favorable des pluies et à la bonne qualité de ses sols. On cultive des céréales, des oléagineux et des espèces fourragères. Les principales cultures sont : le maïs, le soja, le blé et le tournesol. Plus accessoirement : l'avoine, le seigle, le sorgho et l'alfalfa (luzerne).

Quant à l'élevage qui est le secteur le plus important de l'économie provinciale, il se développe pratiquement sur toute l'étendue de la province : il comporte avant tout la reproduction et l'engraissage de jeunes bovins. Signalons encore l'apiculture qui a bien progressé ces dernières années.

La pêche industrielle se pratique dans les lagunes d'eau douce ou peu salée, comme les lagunes Amarga, La Dulce et Urre Lauquén.

Tourisme

  • Réserve naturelle Parc Luro (réserve naturelle et Monument historique provincial) : est une des plus grandes réserves naturelles de caldéns au monde, avec des lagunes, et aussi toute la flore et la faune typique de la forêt pampéenne.
  • Santa Rosa avec son Centro Recrativo Don Tomás de plus de 500 hectares, sur la lagune Don Tomás. Avec aussi sa cathédrale moderne Santa Rosa de Lima, ses musées.
  • La pêche sportive : les meilleures pêches ont lieu dans les lagunes d'eau douce, comme la Blanca Grande, La Dulce, La Amarga, Urre Lauquén, Lonquimay, Larga, Salada, Potrol, Puelén, Callaqueo et Don Tomás. Elle se pratique aussi dans le río Colorado et le lac Casa de Piedra. Là prédominent la perche, le pejerrey, la carpe et, dans une moindre mesure, la truite arc-en-ciel.

Annexes

Références

Voir aussi

Sources

Les informations concernant cette province argentine sont en grande partie extraites du site officiel de la province de La Pampa en langue espagnole.

Liens externes

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