Prosympal

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Prosympal
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Prosympal
Identification
Nom UICPA N-(2,3-dihydro-1,4-benzodioxine-2-ylméthyle)-N-éthyléthanamine
Synonymes

883 F, F 883, Fourneau 883, Diéthylaminométhyl-benzodioxane

No CAS 952-37-4
No RTECS DF3703900
PubChem 13718
ChEBI 177304
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C13H19NO2  [Isomères]
Masse molaire[1] 221,295 5 ± 0,012 5 g/mol
C 70,56 %, H 8,65 %, N 6,33 %, O 14,46 %, 221.29546 [g/mol]
Écotoxicologie
DL50 Lapin,i.v. 25 mg·kg-1[2]
Souris, i.p. 200 mg·kg-1[3]
Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique Alpha-bloquant

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le Prosympal est une substance antagoniste des récepteurs de l’adrénaline. C'est le premier médicament adrénolytique alpha de synthèse.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les adrénolytiques alpha (ou alpha-adrénolytiques ou alpha-bloquants) de synthèse, quoique abandonnés en thérapeutique, conservent une grande importance historique[4] et leurs effets ont continué, au moins jusqu’à la fin des années 1980, à servir aux études comparatives qui alimentent la recherche en pharmacodynamie[5].

En 1933, Ernest Fourneau et Daniel Bovet publient une étude menée dans le laboratoire de chimie thérapeutique de l’Institut Pasteur sur les composés chimiques actifs sur le système sympathique. Cette étude porte plus particulièrement sur l’action sympathicolytique de nouveaux dérivés du dioxane, dont le type est le 883 F (diéthylaminométhyl-benzodioxane), synthétisé par Fourneau et commercialisé sous le nom de Prosympal par les laboratoires Spécia, département pharmaceutique des usines Rhône-Poulenc. Les auteurs y signalent en même temps les propriétés analogues de plusieurs amino-benzofuranes dont l'action est comparable à celle de l’ergotamine et de l’yohimbine. Inhibiteurs des terminaisons de certaines cellules nerveuses, et antagonistes de l'adrénaline, ces composés ont également des effets vasodilatateurs, hypotenseurs et hypothermisants[6],[7].

Poursuivant par ailleurs leurs recherches systématiques sur les éthers phénoliques, les collaborateurs de Fourneau obtiennent en 1939 un important résultat en montrant que, outre sa grande activité et ses effets analogues à ceux du 883 F, le diéthylamino-éthoxy-2 diphényle ou 1262 F, à son tour commercialisé par Spécia sous le nom de Dacorène, exerce une action cardiaque tout à fait nouvelle en thérapeutique[8].

S’appuyant alors sur les études de Fritz Kögl (de), Fourneau, Bovet et Georges Montézin cherchent quelles substances peuvent présenter des propriétés analogues à celles de la muscarine[9] et, en 1945, Jean-Pierre Fourneau et Mlle Chatalou préparent des dizaines de composés apparentés[10] dont le couple Bovet et Montézin démontrent l’activité acétylcholinique, découverte de première importance dans l’histoire de la synthèse des sympathicomimétiques.

Le Prosympal, quant à lui, encore dans le commerce au début des années 1950[11], a été abandonné en thérapeutique au profit de nombreuses autres substances mises au point à partir de la deuxième moitié de la décennie 1930.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marcel Delépine, Ernest Fourneau (1872-1949) : Sa vie et son œuvre (extrait du Bulletin de la Société chimique de France), Masson et Cie, s. d. (ca 1950), « Chimiothérapie du système sympathique », p. 67-71.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Archives internationales de pharmacodynamie et de thérapie, vol. 105, 1956, p. 317.
  3. (en) Journal of Medicinal and Pharmaceutical Chemistry, vol. 5, 1962, p. 1285.
  4. Yves Cohen et Christian Jacquot, « Adrénolytiques alpha de synthèse », dans Pharmacologie, Elsevier Masson, , 6e éd. (ISBN 978-2-294-08900-8), p. 49.
  5. (en) Michael R. Stillings, C. David England, Anthony P. Welbourn et Colin F. C. Smith, « Effect of Methoxy Substitution on the Adrenergic Activity of Three Structurally Related α2-Adrenoreceptor Antagonists », Journal of Medicinal Chemistry, vol. 29, no 9,‎ (ISSN 0022-2623, résumé).
  6. Ernest Fourneau et Daniel Bovet, « Recherches sur l’action sympathicolytique de nouveaux dérivés du dioxane », C. r. Soc. biolog., vol. 113,‎ , p. 388-390 (lire en ligne).
  7. Ernest Fourneau et Daniel Bovet, « D’un nouveau dérivé du dioxane », Archives internationales de pharmacie et de thérapie, vol. 46,‎ , p. 178.
  8. Daniel Bovet, Ernest Fourneau, Jacques Tréfouël et Herbert Strickler, « Le Diéthylaminoéthoxy-2 diphényle (1262 F) : Propriétés pharmacologiques et activité sur la fibrillation du cœur », Arch. int. pharm. et thérap., vol. 62,‎ , p. 234 (résumé).
  9. Ernest Fourneau, Daniel Bovet, Filomena Bovet-Nitti et Georges Montézin, Bull. Soc. chim. biol., vol. 26, 1944, p. 516.
  10. Bull. Soc. chim., vol. 12, no 5, 1945, p. 845.
  11. « Arrêté ministériel du 29 février portant modification de la liste des médicaments qui ne peuvent être librement vendus dans les pharmacies », dans Mémorial du Grand Duché du Luxembourg, Service central de législation, 8 mars 1956.