Propriété Caillebotte

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Propriété Caillebotte
Image illustrative de l’article Propriété Caillebotte
La façade côté parc.
Période ou style Néoclassique et néo-palladien
Type Maison bourgeoise avec un parc
Début construction XIXe siècle
Destination initiale Maison du peintre Gustave Caillebotte
Propriétaire actuel commune d'Yerres
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1993)
Coordonnées 48° 43′ 02″ nord, 2° 29′ 17″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Essonne
Commune Yerres
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Propriété Caillebotte
Site web www.maisoncaillebotte.frVoir et modifier les données sur Wikidata

La propriété Caillebotte est une propriété qui a appartenu à la famille du peintre Gustave Caillebotte et à son frère Martial. Elle se situe à Yerres (Essonne). Les Caillebotte séjournèrent dans cette propriété de 1860 à 1879.

Typique du XIXe siècle, elle a été aménagée dans les années 1830, dans le style « à l’anglaise », au tracé irrégulier. Elle est aujourd’hui ouverte au public et constitue autant un lieu de repos qu’une invitation à découvrir un riche patrimoine historique : les fameuses fabriques d’ornementation qui parsèment son beau parc d’agrément et qui ont presque toutes été restaurées. Le visiteur peut satisfaire sa curiosité en empruntant les pas de Gustave Caillebotte lui-même, puisque c’est ici, dans la villégiature familiale, que le peintre planta son chevalet en plein air, peignant près de quatre-vingt-dix toiles au cours des étés des années 1870.

Histoire[modifier | modifier le code]

La propriété comprend un parc de onze hectares (ouvert au public), une habitation principale (la maison Caillebotte) dite Le Casin, ouverte au public à l'année, deux salles d'expositions (la Ferme ornée et l'Orangerie), de nombreuses fabriques (seule la glacière sous le kiosque se visite), un potager (ouvert au public le week-end de mai à octobre) et une activité de canotage.

Elle a été construite en 1830. C'est le père de Gustave, Martial Caillebotte (1799-1874), riche marchand de draps, qui l'acheta le à la veuve de Martin-Guillaume Biennais[1], cousin germain de sa première épouse[2] et orfèvre de l'Empereur[3], après avoir acquis une importante ferme située à Puisieux, près de Meaux, en 1852. Elle fait partie des nombreux domaines qui sont aménagés au cours du XIXe siècle, avec un parc à l'anglaise et de nombreuses fabriques (dont certaines seront ajoutées par Martial Caillebotte).

Militaires dans un bois, Yerres
Gustave Caillebotte, 1873,
collection privée.

Durant la guerre de 1870, tandis que le peintre fait partie des gardes mobiles défendant Paris, la demeure est occupée militairement, comme d'autres à Yerres.

Le Parc de la propriété d'Yerres
Gustave Caillebotte, 1875,
collection privée, vente 2005.

Le gardien et intendant de la famille est Jean Baptiste Mathieu Daurelle (1839-1893). Gustave Caillebotte lui a offert plusieurs de ses tableaux dont celui qui le représente avec sa cousine Zoé dans le parc[4].

La rivière Yerres longe la propriété : à l’époque du Second Empire qui transforme Paris, mais aussi les manières de vivre, c’est le lieu privilégié des loisirs d’une jeunesse découvrant le sport. Caillebotte s’en fait le témoin tout au long de sa production picturale, avec près de 580 tableaux et dessins. Comme à l’époque du peintre, les promenades en barque ou canoë sont possibles de mai à septembre.

L’espace du potager intéresse également le peintre, grand amateur de jardinage.

En 1879, à la mort de leur mère, Céleste, Gustave et Martial Caillebotte (le fils) héritent des biens de leurs parents (Martial Caillebotte père était mort quelques années plus tôt, en 1874). Les deux frères décident alors de se séparer de la villa. Gustave Caillebotte réalisera en tout plus de quatre-vingts tableaux dans le domaine, dont principalement des peintures ayant pour thème l'Yerres, la rivière qui borde le parc et du parc lui-même.

Ouverture au public[modifier | modifier le code]

La propriété a été rachetée par la ville de Yerres en 1973 qui l'a ouverte au public et qui y mène des restaurations depuis plusieurs années, notamment depuis 1995. En 2012, la propriété Caillebotte est labellisée « Maison des Illustres » par le ministère de la Culture. Elle a été remeublée notamment avec l'aide du Mobilier national.

L'habitation principale est devenue la « maison Caillebotte » (ouverte au public en , après un an de travaux dans le cadre de la réhabilitation complète du bâtiment) ; elle offre au public toute l'année douze salles sur trois niveaux, du très beau vestibule à l’atelier du peintre dont l’ambiance est restituée et qui accueille régulièrement des œuvres originales de Gustave Caillebotte. La Ferme ornée (centre d'art et d'exposition), l'Orangerie (salle d'exposition), le chalet suisse (restaurant), le kiosque chinois avec son enrochement et la chapelle peuvent aussi être visités et ont fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques le [5].

Un parc, labellisé « ensemble arboré remarquable », possède de nombreux arbres méritant l’attention, notamment deux d’entre eux : le cèdre du Liban, situé à proximité de la maison Caillebotte ; le platane, situé plus au fond du parc. Vers 2020, on estime qu’ils ont environ 200 ans.

Aujourd’hui, le potager, agrandi et aménagé par la commune en 2011, est ouvert au public, de mai à octobre. Il est entretenu tout au long de l’année par l'association « Potager Caillebotte ».

Le parc, les fabriques et la maison Caillebotte[modifier | modifier le code]

  • La maison Caillebotte (dit Casin italien ou Casin d'après l'italien casino[6]), qui se situe au cœur de la ville de Yerres, est entourée d’un parc de onze hectares. Elle est de style néoclassique (colonnade de style palladien). On peut voir sur la façade nord les statues de Vénus et d'Apollon. L’intérieur rénové est ouvert au public depuis .

La dernière pièce à l’étage est la chambre à coucher parentale que Gustave occupera après le décès de ses parents. Le somptueux mobilier Empire créé par Martin-Guillaume Biennais, qui y était installé, fut vendu en 1962. Il a pu être racheté en 2016 pour retrouver son lieu d’origine, la Maison.


  • Le chalet de montagne prolonge les bâtiments de la Ferme ornée et habille ce qui était la laiterie. La décoration du bois finement découpé est due à Martial Caillebotte. Le chalet accueille le restaurant gastronomique La Table du parc.
  • De style néo-classique (lignes élégantes, fronton triangulaire, figurines), l’Orangerie, sorte de serre chaude naturelle, servait à l’hivernage des orangers d’ornements, très décoratifs, qui figurent parfois sur les tableaux de Gustave Caillebotte. Le bâtiment est aujourd’hui une salle d’expositions temporaires où l’on accueille des artistes de la région, mais aussi des artistes confirmés tels que Florence de Ponthaud-Neyrat ou Pascal Monteil comme ce fut le cas en 2012 et 2013.
  • La passerelle est un pont métallique qui enjambait un ancien bras de rivière et qui a été reconstitué en 2006 par le paysagiste Louis Benech. Il peut rappeler les ambiances que Claude Monnet avait créées et peintes à Giverny autour de son fameux étang et de son pont japonais.
  • La chapelle Notre-Dame-du-Lierre fut construite pour le fils de Martial Caillebotte, Alfred (1834-1896), qui était prêtre. Elle est de style néo-gothique et néo-roman. Longtemps en ruines, elle a été restaurée en 2016.
  • Le kiosque domine le parc ; il est décoré d'ornements en bois imitant le bambou et de vitraux.
  • La glacière se situe sous le kiosque ; elle est profonde de sept mètres et permettait de disposer de glace et de conserver les aliments pendant la saison chaude. La porte d’accès est encadrée par un enrochement de meulières en forme de grotte. Elle a été rendue visitable au moyen d’une passerelle qui fait pénétrer le visiteur en son cœur.


  • Le banc couvert est de style asiatique : il permet de contempler le parc.
  • Le potager est aujourd'hui cultivé par l'association « Potager Caillebotte ».
  • La Ferme ornée (nom ancien que les théoriciens de jardins donnaient aux bâtiments agricoles), ancienne laiterie, abrite depuis 2009 le Centre d’art et d’expositions, qui porte son nom. Des artistes de renom s’y succèdent, lors d’expositions individuelles temporaires (peinture, gravure, sculpture), tels que Roger Vieillard et Anita Di Caro, Martine Martine, Roger-Edgar Gillet, Jacques Doucet, Denis Monfleur, Yasse Tabuchi, Jean Anguera, etc. Des expositions collectives y sont également organisées telles que  « La gravure en mouvement, du XVe au XXIe siècle » qui s’est tenue à la Ferme ornée du au , a présenté une centaine de gravures de plus d’une quarantaine d’artistes. La Biennale de sculpture, le Salon international du pastel et le Salon des artisans et métiers d'art y sont programmés. À côté, une volière en forme de rotonde, installée en 1860 par le père de Gustave Caillebotte, accueille des oiseaux recherchés pour leurs beaux chants.


Accessibilité[modifier | modifier le code]

Le parc est ouvert toute l'année du lundi au dimanche et les jours fériés :

  • du au de h à 18 h 30 ;
  • du au de h à 20 h 30 ;
  • du au de h à 21 h ;
  • au de h à 20 h.

La maison Caillebotte est ouverte :

  • uniquement les samedis, dimanches et jours fériés (de 14 h à 18 h 30) de novembre à mars ;
  • d’avril à octobre, du mardi au dimanche et les jours fériés, de 14 h à 18 h 30.

Les horaires d'ouverture des expositions temporaires organisées à la Ferme ornée et à l'Orangerie sont variables.

Peintures de la propriété par Gustave Caillebotte[modifier | modifier le code]



Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Marina Ferretti Bocquillon, Catalogue de l'exposition Caillebotte peintre et jardinier, musée des Impressionnismes Giverny, mars-juillet 2016, éd. Hazan, 2016, p. 22.
  2. La dynastie Caillebotte.
  3. Il est l'auteur de la couronne d'or de laurier du couronnement de Napoléon.
  4. (en) « Le Parc de la Propriété », sur Catalogue Christie's (consulté le ).
  5. « Propriété Caillebotte », notice no PA00125463, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. « Le Parc et les Fabriques », sur Propriété Caillebotte, (consulté le ).
  7. Georges Feterman, Guide des plus beaux arbres de Paris et d’Ile-de-France, Paris, Ulmer, , 192 p. (ISBN 978-2-84138-618-5), p.182.
  8. « Propriété Caillebotte », sur www.yerres.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Sources[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]