Projet MK-Ultra

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Sceau de la CIA.
Page d'un document déclassifié de MK-Ultra (à la suite d'une demande de Freedom of Information Act de 1995).

MK-ULTRA (ou MKULTRA) est le nom de code d'un projet de la CIA visant à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit. Les deux premiers caractères MK sont appelés un digraphe et signifient qu'il s'agit d'un programme de la direction technique de la CIA. Le projet fut approuvé le 13 avril 1953 et se termina au début des années 1970[1],[2]

La parution d’une série d'articles du quotidien The New York Times en décembre 1974 a permis de dévoiler l’existence de programmes secrets ciblant des citoyens américains au cours des années 1950 et 1960[3],[4]. Ces révélations ont provoqué un retentissement national qui conduisit à la mise en place de plusieurs commissions d'enquête. Un premier rapport fut demandé par le président des États-Unis, Gerald Ford, qui a été rendu public en juin 1975[5]. Liées au projet MK-ULTRA, certaines de ces activités clandestines ont été menées dans le but d'exercer un contrôle sur l'esprit humain.

Origines

Les États-Unis travaillent sur les techniques de manipulation mentale depuis au moins les années 1920, avec l'essor de la psychologie et de la publicité[6],[7]. C'est un des sujets abordés durant le colloque Lippmann.

Les origines des recherches américaines sur le contrôle de l’esprit se trouvent dans les expérimentations menées dans certains camps de concentration nazis, en particulier celui de Dachau[8]. Des études sur l’hypothermie aux essais pharmaceutiques, les limites physiques et psychiques de l’humain y ont été étudiées et poussées à des extrêmes aux conséquences jusque-là inconnues. Les effets de la mescaline sur l'esprit ont notamment été étudiés par Kurt Plötner, provoquant chez certaines victimes des symptômes de schizophrénie[9],[10].

Truth Drug de l'OSS : 1942-1945

La recherche d'un psychotrope capable d'influencer le comportement humain, en particulier la mise au point d'un sérum de vérité, avait déjà été initiée par l'OSS durant la Seconde Guerre mondiale[10],[11]. Un comité est réuni en 1942 à la demande du général William J. Donovan, avec l'objectif de développer un agent chimique pouvant contraindre des espions et des prisonniers de guerre à divulguer des informations sensibles. En plus de la mescaline et de la scopolamine, déjà expérimentées auparavant, de la marijuana est utilisée pour mettre au point un extrait de cannabis très puissant, sous forme liquide, qui n'avait ni gout, ni odeur. L'efficacité de cette substance, baptisée TD pour "Truth Drug", a été testée lors d'entretiens avec le personnel de l'OSS et de l'armée américaine. Après quoi le médicament a été utilisé de manière opérationnelle, bien que de façon limitée[12].

Projet CHATTER : 1947-1953

À l'automne 1947, la marine des États-Unis met en place un projet de recherche sur le contrôle de l'esprit par des moyens chimiques. Centrées sur les techniques d'interrogatoire, les expérimentations sont menées au Naval Medical Research Institute de Bethesda, Maryland, par le Dr Charles Savage[10],[13]. Il peut s'appuyer sur les données obtenues par l'US Naval Technical Mission déployée en Europe en 1945, en particulier un rapport sur les effets de la mescaline étudiés par Kurt Plötner. Cependant l'utilisation de la mescaline, à l'instar de l'alcool et du cannabis, est écartée en raison de résultats jugés trop aléatoires. Dans ses conclusions, le Dr Savage indique que si l’administration de doses régulières de LSD ne permet pas l’amélioration de l’état dépressif du patient, cela entraîne des modifications profondes du comportement[14]. Les sujets sont des personnes atteintes de troubles mentaux légers, comme la dépression et l'anxiété, et liées au domaine militaire. Les expérimentations se poursuivent jusqu’en 1953, date à laquelle le projet prend fin.

Projet BLUEBIRD : 1949-1951

Après la Seconde Guerre mondiale, les officiers militaires craignent que les Soviétiques ne soient parvenus à contrôler la volonté des individus par des techniques de « lavage de cerveau ». Le procès du cardinal Jószef Mindszenty à Budapest, en 1949, et la retransmission publique de ses aveux équivalant à une condamnation à perpétuité pour trahison, achèvent de les convaincre[15],[16]. Cet événement a été mis en scène par le régime communiste pour annihiler l'influence de l’Église catholique en Hongrie, et le cardinal drogué à l'aide plusieurs substances pendant des jours[17],[18].

En conséquence, parallèlement au projet CHATTER, la CIA lance son propre programme de recherches en 1949. Le projet BLUEBIRD est focalisé sur l'utilisation du LSD comme arme chimique. Son étude dans les expérimentations de l'armée est reprise dans le but de créer « une altération exploitable de la personnalité » à des fins de renseignement[10],[19]. Lorsque le brevet du LSD est déposé aux États-Unis en 1948 par Arthur Stoll et Albert Hoffman, la mise en place d'un dispositif à grande échelle est devenue possible. Des universitaires et des experts spécialisés en psychiatrie, criminologie, médecine et hypnose sont recrutés comme consultants. Plusieurs universités, hôpitaux, pénitenciers et bases militaires sont transformés en laboratoires où la plupart des victimes ignorent leur rôle de cobaye[10],[20]. Un partenariat secret avec le laboratoire Sandoz Pharmaceuticals est conclu pour l’acheminement de millions de doses de LSD vers les sites du projet[21],[22]. Un comité de direction présidé par le colonel Sheffield Edwards et composé des membres de l'Office of Scientific Intelligence (OSI), de l'Office of Special Operations (OSO) et du Technical Services Staff (TSS), était chargé d'encadrer les expérimentations et la mise en place d'équipes opérationnelles[12],[23].

Guerre de Corée : 1950-1953

Durant la guerre de Corée, l'administration américaine était convaincue que les Nord-Coréens, soutenus par la Chine et l'URSS, étaient en mesure de reprogrammer la pensée des soldats américains prisonniers. Ce sentiment fut renforcé lorsque des pilotes de l'US Air Force se sont exprimés sur Radio Pékin pour critiquer la politique extérieure des États-Unis, en des mots similaires au discours communiste de l'époque. Certains d'entre eux ont notamment déclaré que l'armée américaine avait utilisé des armes chimiques en Corée[24]. En 1953, ils ont été rapatriés aux États-Unis et ont évoqué des tortures physiques et mentales. Cela alimenta les suspicions en lien avec le contrôle de l'esprit. Dès 1950, le maccarthysme diffusa ces craintes de manière exacerbée, avec la traque de potentiels agents communistes sur le territoire américain et en Europe de l'Ouest. C'est dans ce contexte que la CIA a pu obtenir les fonds nécessaires à des études plus approfondies.

Projet ARTICHOKE : 1951-1953

Le projet BLUEBIRD devient le projet ARTICHOKE le 20 août 1951[2],[10]. Les avancées réalisées au cours des programmes précédents permet la recherche et l'application de capacités autrement plus offensives que la collecte d'informations. Outre les produits déjà cités, les barbituriques, les amphétamines, la cocaïne, l'alcool et l'héroïne sont aussi expérimentés à travers des combinaisons pouvant induire des états transitoires exploitables sur le long terme[12],[13],[19].

« Nous sommes maintenant convaincus que nous pouvons maintenir un sujet dans un état contrôlé pendant une période beaucoup plus longue que celle que nous avions auparavant cru possible. De plus, nous pensons qu'en utilisant certains produits chimiques ou combinaisons, nous pouvons, dans un très grand nombre de cas, produire des informations pertinentes. »
— Extrait traduit d'une note déclassifiée du 26 novembre 1952

L'analyse des données récoltées permet l'élaboration de nouvelles procédures, dans lesquelles le recours à l’hypnose et la suggestion remplacent les protocoles de questions propres à un véritable interrogatoire. Des méthodes telles que l'induction d'une dépendance puis son sevrage forcé, les électrochocs ou la privation de sommeil sont étudiés et appliquées. La lobotomie chirurgicale est aussi envisagée mais jugée trop barbare, l'objectif premier étant toujours de contraindre par des moyens non-violents[12],[25].

La recherche d’une substance toujours plus puissante incita la CIA à envoyer des agents dans différentes régions du monde, pour analyser et recueillir toute plante présentant un profil intéressant. Certains champignons ayant des propriétés hallucinogènes, l'amanita muscaria et le psilocybe mexicana, intéressent les scientifiques de l'agence en plus de nombreux naturalistes amateurs. Le travail de R. Gordon Wasson, entre autres, est remarqué et le recrutement de ce banquier, passionné de mycologie, est proposé[26]. C'est à partir du psilocybe mexicana qu'Albert Hoffman, revenant d'un voyage au Mexique avec Wasson, a pu isoler la psilocybine. Ce puissant psychotrope fut donc ajouté à la longue liste des substances utilisées dans le cadre du projet[10],[27].

Le 13 avril 1953, ARTICHOKE est intégré au projet MK-ULTRA en tant que sous-projet, gardant son appellation d'origine[1],[2].

Activités

Lettre d'approbation du Dr Sidney Gottlieb d'un sous-projet de MK-Ultra sur le LSD daté du .

Le projet a connu de nombreux développements, sous-projets ou expérimentations connexes, tous réalisés sous le sceau "secret défense". La plupart des expérimentations ont été entreprises sur des personnes non-consentantes, souvent maintenues dans l'ignorance quant à la nature des protocoles administrés. Beaucoup d'entre elles étaient des employés de la CIA, du personnel militaire et gouvernemental, des prostituées ou des personnes atteintes de troubles mentaux[28],[29].

Lors de son approbation en 1953, la direction de MK-ULTRA est confiée au Dr Sidney Gottlieb. Officiellement directeur des services techniques de la CIA, ce titulaire d'un doctorat en chimie a été recruté par Allen Dulles en 1951 pour intégrer le projet ARTICHOKE[16],[30],[31]. Il est l'instigateur d'une grande partie des recherches effectuées sous l'égide de MK-ULTRA, en plus d'être impliqué dans plusieurs autres opérations controversées de l'agence. Un montage a permis de consacrer au projet une part secrète du budget annuel de la CIA, correspondant à 300 000 dollars, en dehors de tout contrôle budgétaire[21]. De 1953 à 1963, le projet et ses programmes satellites ont dépensé 25 millions de dollars[19].

Objectifs

L'enjeu global est l'élaboration de méthodes techniques et scientifiques rigoureuses permettant d'influencer et de provoquer des comportements, ou de manipuler la conscience pour faire agir un ou plusieurs individus de la manière souhaitée.

Par des moyens chimiques

Un document de 1955 donne une indication de l'ampleur de l'effort consenti, déclinant les substances et matériels pouvant induire des effets et des états de conscience précis[28] :

  • Substances provoquant confusion et impulsivité au point de provoquer le discrédit en public ;
  • Substances améliorant les capacités mentales et de perception ;
  • Substances augmentant ou contrariant les effets toxiques de l'alcool ;
  • Substantes et méthodes physiques provoquant l'amnésie ;
  • Substances provoquant des incapacités physiques comme la paralysie ou l'anémie ;
  • Substances provoquant des hallucinations, visuelles et/ou auditives.

Liées aux recherches des premiers projets, ces finalités correspondent à la poursuite des efforts entrepris dans les années 1940 pour obtenir un contrôle sur l'esprit par des moyens non-physiques. Au fil des expérimentations, et ce dans la continuité du projet ARTICHOKE, des objectifs plus offensifs ont été envisagés. Pour cela, dans la continuité du projet BLUEBIRD, l’étude des syndromes amnésiques et des troubles dissociatifs de la personnalité a occupé une place importante dans les expérimentations du projet[10],[17].

Redéfinition de ARTICHOKE

Suite au lancement du projet MK-ULTRA quelques mois plus tôt, les contours du désormais sous-projet ARTICHOKE ont été redéfinis à l'occasion d'une réunion qui s'est tenue le 9 juillet 1953. Une note précise que les données obtenues en utilisant des agents chimiques, et l'évolution des techniques d'hypnose, ont rendu possible l'élaboration d'opérations plus ambitieuses[32],[33]. Le comité de direction, toujours présidé par le colonel Sheffield Edwards, a pu définir de nouvelles finalités comme la confusion, l'anxiété, la paralysie ou les hallucinations. Un autre document déclassifié, daté du 22 janvier 1954, fait mention de la proposition suivante[34] :

« Il a été proposé qu'un individu de d'origine (censurée), âgé d'environ 35 ans, bien éduqué, maîtrisant l'anglais et bien établi socialement et politiquement dans le gouvernement (censuré) soit amené sous ARTICHOKE à accomplir un acte, involontairement, de tentative d'assassinat contre un éminent politicien (nationalité censurée) ou, si nécessaire, contre un fonctionnaire américain. »
— Extrait traduit d'une note du projet ARTICHOKE

Expérimentations liées au projet

Sur le territoire des États-Unis

Hôpital Psychiatrique de Boston

Les premières expérimentations humaines du LSD aux États-Unis ont lieu à Boston, dans un établissement de santé mentale. En 1949, le Dr Max Rinkel est le premier médecin à contacter le laboratoire suisse Sandoz Pharmaceuticals pour obtenir des doses de psychotrope. Ce psychiatre né en Allemagne est à l'origine des nombreuses recherches sur le LSD effectuées dans les établissements américains[10],[21]. Cependant, c'est un autre scientifique du Boston Psychopathic Hospital, le Dr Robert Hyde, qui expérimente en premier les effets du produit. Par la suite, une centaine de volontaires ont testé les effets du LSD durant une journée pour les besoins d'une étude, présentée lors de la conférence annuel de l'Association Américaine de Psychiatrie en 1950. Quelques années plus tard, en 1953, la CIA finance un programme confié au Dr Hyde. Pour la plupart des étudiants de l'université de Harvard, les sujets sont payés environ 25 dollars pour expérimenter les effets du LSD durant une journée.

Ces premières recherches n'étaient pas uniquement dédiées à des applications militaires ou secrètes, une grande partie des professionnels de la santé mentale ont travaillé dans le but de modifier le comportement à des fins thérapeutiques. Dans le cas du Boston Psychopathic Hospital, seuls le Dr Hyde et son supérieur connaissaient l'origine du financement approuvé par le Dr Gottlieb.

Institut Psychiatrique de l’État de New York

Une étude sur les médicaments, menée dans un centre psychiatrique situé à Manhattan, a causé la mort d'un homme de 42 ans. En 1952, Harold Blauer, joueur de tennis professionnel à la retraite, sollicite une aide psychiatrique après son divorce. Entre le 5 décembre et le 8 janvier 1953, des injections d'un dérivé de la mescaline lui sont administrées à cinq reprises. Des rapports successifs montrent que quelques heures après avoir reçu sa cinquième injection, Harold Blauer est décédé d'une overdose. Il ignorait tout du caractère expérimental de son traitement, et avait même demandé l'arrêt des injections peu de temps avec son décès. Le scientifique en charge de ce projet du Army Chemical Corps était le Dr Paul Hoch, qui a agi dans le cadre d'un contrat classifié[35],[36]. Le dossier médical a été falsifié et l'armée a dissimulé son implication durant près de 22 ans, concluant un accord extrajudiciaire de non-divulgation avec l'ex-femme du patient en échange de 18 000 $. Lorsque le rapport de la commission Rockefeller est publié en 1975, la fille ainée de Blauer, Elizabeth Barrett, engage plusieurs procédures contre l’État de New York et l'armée. En 1987, après douze années de procédure, une magistrate du district de New York attribue plus de 700 000$ de dommages et intérêts à la famille de la victime[37].

Hôpital Fédéral de Lexington

Dans les années 1950, d'autres expérimentations sont entreprises à Lexington, Kentucky[28]. Officiellement, la prison était un hôpital, mais son fonctionnement ressemblait davantage à celui d'un centre de détention pour des personnes souffrant de toxicomanie. Dans ce cadre, des dizaines de volontaires ont été recrutés pour participer à un programme sur la dépendance et la tolérance aux drogues. Des hommes ont été maintenus sous les effets du LSD pendant 77 jours, à raison de doses allant jusqu'à 140 microgrammes par jour[10],[21]. Une équipe de chercheurs, encadrée par le Dr Harris Isbell, a constaté que utilisation à long terme du LSD n'est pas efficace et qu'un surdosage progressif ne produit pas les effets escomptés[38]. Plusieurs autres études ont eu lieu à Lexington, portant sur les effets des barbituriques, de la psilocybine et du tétrahydrocannabinol. L'utilité de chaque substance, en rapport avec ses effets, est analysée, comparée et répertoriée[39],[40].

Le Dr Isbell était directeur de recherche pour le Centre de Recherches en Toxicomanie (ARC) et son accès aux produits à facilité la mise en place des expérimentations, ainsi que la rémunération des sujets sous la forme de doses d'héroïne. En 1976, devant une sous-commission du Sénat des États-Unis, il a reconnu avoir été en contact avec la CIA et transmis les résultats de ses recherches à l'agence. Son travail fut financé par le biais de la Human Ecology Society, à l'instar de nombreuses autres recherches menées dans le cadre du projet MKULTRA[21],[28].

Extrait d'une note du sous-projet 119 datée du 17 août 1960.
Techniques bio-électroniques à distance

Le sous-projet 119 avait pour objectif de réaliser une revue critique de la littérature et des développements scientifiques relatifs à l'interprétation des signaux bioélectriques de l'organisme humain, ainsi que la stimulation du comportement à distance[41].

Un répertoire a été constitué après des recherches bibliographiques en neurophysiologie et neuropsychiatrie, biophysique, anatomie, électronique, télémétrie et ingénierie des communications. Les chercheurs ont manifesté un fort intérêt pour les excellentes techniques quantitatives développées par les électroniciens pour analyser et interpréter les signaux électriques des fusées, satellites et missiles balistiques. L'agence devait aussi correspondre avec tout laboratoire ou société ayant des activités liées aux domaines de l'étude[41]. Plusieurs finalités de ce sous-projet, comme la lecture des ondes cérébrales et la modification du comportement à distance, ont été reprises par le journaliste d'investigation Gordon Thomas[42].

Un autre sous-projet a examiné la possibilité d'agir sur le comportement d'un chien, dans un espace ouvert, au moyen d'une stimulation électrique du cerveau à distance. Dans ce but, six chiens ont été employés pour une expérimentation. Certains portaient des électrodes maintenus en place avec du ciment dentaire, tandis que d’autres portaient un casque fixé à leur harnais. Grâce à ces dispositifs, les chercheurs sont parvenus à faire courir, changer de direction et s'arrêter les chiens par le biais d'un courant électrique spécifique faisant office de commande[43],[44].

À l'étranger

Au Canada

Une partie des expérimentations du projet MKULTRA ont été menées au Canada, à l'Institut Allan Mémorial de Montréal. Propriété de l'Hôpital Royal Victoria à partir de 1940, la direction décide d'y établir un département consacré à la psychiatrie, dépendant de l'université McGill. Financé par la fondation Rockefeller, l'Institut ouvre ses portes le 12 juillet 1944[45],[46]. La direction de l'Institut est confiée au Dr D. Ewen Cameron, un psychiatre d'origine écossaise qui fut l'un des médecins, avec le Dr Nolan D. C. Lewis, chargés d'évaluer la santé mentale de Rudolf Hess avant sa comparution au procès de Nuremberg en 1945[45],[47].

Bâtiment annexe de l'Institut Allan Mémorial, Québec, Canada.

Lors des années suivantes, le Dr Cameron supervise plusieurs expérimentations à l'Institut et développe une méthode pour traiter les troubles mentaux, appelée psychic driving, en 1953[48]. Après une période allant de quinze à trente jours durant laquelle les patients sont drogués à l'aide d'un cocktail de barbituriques, et réveillés deux à trois fois par jour pour un traitement par électrochocs utilisant des courants 20 à 40 fois plus puissants que la norme, un magnétophone est utilisé pour répéter le même message en boucle pendant plusieurs jours ou semaines. Ensuite, des doses importantes de LSD sont administrées, afin de reconstruire la mémoire selon la suggestion voulue[45],[49]. Le Dr Cameron présente sa méthode dans un article publié dans l'American Journal of Psychiatry en 1956[50]. Intéressée, la CIA entreprend de financer de nouvelles expérimentations, sous la couverture de la Human Ecology Society. De cette façon, 19 000 dollars par an sont accordés à l'Institut dans le cadre du sous-projet 68[51].

En plus des barbituriques et du LSD, l'équipe du Dr Cameron étudie les effets de la privation sensorielle à l'aide de diverses substances paralysantes, parmi lesquelles le curare, et de caissons d'isolation sensorielle[45],[52]. Les effets destructeurs des traitements sur la santé des patients se manifestant rapidement, les services secrets ont arrêté de financer les recherches menées à l'Institut Allan Mémorial au début des années 1960. Plusieurs centaines de personnes ont été victimes des expérimentations menées à Montréal. Beaucoup ont conservé des séquelles de leur passage dans le service du Dr Cameron, et de nombreuses poursuites ont été engagées. L'une des victimes, Velma Orlikow, qui souffrait de dépression post-natale lorsqu'elle est entrée à l'Institut, n'a plus réussi à se concentrer pour lire ou écrire après ses séances avec le psychiatre. Une autre femme, Mary Morrow, a dû être hospitalisée à cause d'une anoxie cérébrale survenue après une séance d'électrochocs et a souffert de prosopagnosie depuis lors. D'autres victimes ont souffert d'incontinence, d'amnésie ou de troubles du sommeil[47],[53]. Après les révélations liées aux expérimentations de la CIA dans les années 1970, neuf anciens patients de l'Institut ont engagé une procédure contre l'agence, obtenant gain de cause en 1988. En 1992, le gouvernement canadien a accordé une indemnisation de 100 000 dollars canadiens à soixante-dix-sept anciens patients de l'Institut[53],[54]. Depuis, les dossiers sont traités au cas par cas à travers des accords contenant une clause de non-divulgation. De nombreuses autres victimes et familles n'ont pas été indemnisées, et sont dans l'attente d'une reconnaissance publique des expérimentations de Montréal[55].

En Allemagne

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une grande partie des installations militaires nazies ont été réinvesties par l'armée américaine. Une base servant de centre d'interrogatoire pour l'armée de l'air allemande, près de Oberursel, a abrité des expérimentations menées par les équipes des projets BLUEBIRD et ARTICHOKE. Camp King présentait l'avantage, par sa situation géographique, de pouvoir tester les techniques d'interrogatoire sur des prisonniers soviétiques et ce en dehors du territoire national[2],[56]. Les recherches ont été placées sous la direction de Kurt Blome, ancien directeur du programme de guerre biologique du Troisième Reich, acquitté lors du procès des médecins de Nuremberg par l'intervention des États-Unis. D'autres interrogatoires ont eu lieu dans une maison située sur un vaste domaine, à Kronberg[57]. Des scientifiques liés au projet CHATTER de la marine comme le Dr Samuel V. Thompson et le Dr Richard Wendt, mais aussi le Dr Franck Olson et l'officier Morse Allen, ont tous visité ce centre de détention secret, considéré comme un des premiers du genre de la CIA[8],[13].

En France

En , un épisode de folie collective au bilan très lourd nommé affaire du pain maudit affecte le village de Pont-Saint-Esprit en France. Dans un livre paru en 2009, le journaliste indépendant Hank P. Albarelli développe la thèse d'une expérimentation de l'armée des États-Unis et de la CIA[58]. L'auteur a enquêté sur la mort du Dr Franck Olson et étudié des documents déclassifiés qui selon lui accrédite la thèse d'un empoisonnement au LSD de la population locale, dans le cadre d'un test. Le produit aurait été vaporisé par voie aérienne avant d'être diffusé en empoisonnant le pain du boulanger. Des entretiens avec d'anciens collègues du Dr Olson ont également convaincu Albarelli[59]. L'hypothèse d'une crise d'ergotisme est la plus répandue parmi les commentateurs de cette affaire, et fut entérinée par la justice française en 1965[60].

Expérimentations connexes

À la même période que le projet MKUltra, les États-Unis investissent dans de nombreuses expérimentations. Ainsi l'armée semble avoir développé ses propres projets dont les objectifs sont proches ou similaires à ceux de la CIA et visent à explorer de nouvelles armes potentielles comme les effets encore peu connus d'éléments nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques.

À partir de 1945, un programme de « ré-éducation » psychologique et mentale est mis en place à l'échelle d'un pays entier, l'Allemagne de l'Ouest, dans le cadre de la dénazification d'après le réalisateur Lutz Dammbeck[61].

À partir de 1946, des enfants malades mentaux sont nourris avec des céréales radioactives dans une école du Massachusetts[62].

En 1966, des bactéries cachées dans des ampoules électriques sont propulsées dans le métro de New York afin de calculer la vitesse de propagation en cas de guerre bactériologique[62].

L'agence veut aussi être capable de manipuler des dirigeants étrangers et tente d'ailleurs d'utiliser certaines de ces techniques sur Fidel Castro[réf. nécessaire].

Dans les années 1960 à l'université d'Harvard, le professeur Henry Murray supervise des expériences de psychologie sociale incluant les recherches de Timothy Leary sur le LSD. Ces recherches seraient liées au projet MK-Ultra selon plusieurs sources[63]. Le terroriste Theodore Kaczynski est l'un des étudiants qui a subi certaines des expériences de Murray à Harvard[64].

À partir de là, il s'agit de savoir si ces techniques une fois enseignées à un soldat pourraient en faire un interrogateur efficace. C'est là qu'interviennent les expériences de Stanley Milgram à l'université de Yale et de Philip Zimbardo à Stanford sous la façade d'une recherche de l'US Navy.

Opérations liées au projet

Midnight Climax

En 1952, en quête constante de nouvelles applications pour les substances chimiques, le Dr Gottlieb contacte un agent du Bureau Fédéral des Narcotiques, le colonel George H. White, pour lui confier la mise en place d'expérimentations du LSD dans un contexte bien particulier. Cet ancien officier de l'OSS, à qui les chimistes du TSS ont donné carte blanche, utilisa les fonds de l'agence pour louer un appartement à Greenwich Village, dans la ville de New York[65]. Dans ce site sécurisé situé au 81 Bedford Street, il aménagea des espaces cachés et des miroirs sans tain, installa du matériel de surveillance. Il prit ensuite le pseudonyme de Morgan Hall et, se faisant passer pour un artiste, se débrouillait pour attirer de potentiels sujets jusqu'à la planque aménagée. Une fois sur place, différents moyens d'administrer le LSD discrètement étaient testés : nourriture, boissons, cigarettes, etc., pour droguer à leur insu des personnes abordées dans la rue, aux profils très différents[66],[67].

En 1955, White fut transféré à San Francisco pour y établir deux nouvelles planques, similaires à celle de New-York. C'est dans ce contexte que fut lancée l'opération Midnight Climax, qui consistait à utiliser ces sites comme des maisons-closes, avec la complicité de prostituées recrutées pour y conduire des clients. De l'alcool contenant une dose de LSD leur était ensuite proposé, et les scènes qui s'en suivait étaient filmées et enregistrées. En guise de paiement pour leurs services, les prostituées recevaient 100 dollars pour une nuit de travail, et White veillait à ce qu'elles ne soient pas inquiétées par la police locale. Ce dernier a tenu un journal de son travail pour la CIA[68], dans lequel sont mentionnées plusieurs visites sur les lieux du Dr Gottlieb, du Dr Lashbrook, et d'un psychologue du TSS, le Dr John Gittinger. En plus des maisons-closes, des agents étaient également dépêchés dans des endroits publics pour y droguer des personnes ciblées opportunément. Des bars, des restaurants et des plages ont été le théâtre de tests à ciel ouvert, et le suivi des personnes droguées n'a pas pu être assuré dans plusieurs cas. Un certain nombre d'entre elles ont été hospitalisées, et chaque fois que cela se produisait, le risque qu'un médecin extérieur au projet découvre l'origine de leur mal était grand. C'est ce qui fut mis en évidence par l'inspecteur général de l'agence dans un rapport de 1963, qui ajouta que les conséquences pour les victimes peuvent s'avérer dramatiques. Les expérimentations ont été suspendues et les installations de San Francisco fermées en 1965, ce qui marqua la fin des activités de White pour le compte de la CIA[65],[67].

Fin du projet

En 1972, Richard Helms, directeur de la CIA, ordonna la destruction des archives du projet. Il est donc difficile d'avoir une compréhension complète de MK-Ultra étant donné que plus de 150 sous-projets différents ont été financés dans le cadre de ce programme. Le projet fut définitivement arrêté en 1988.

Conséquences

En , le journaliste d'investigation Seymour Hersh signe une série d'article dans The New York Times qui permit de dévoiler publiquement les activités clandestines de la CIA sur le territoire américain[3],[4]. En réponse, le gouvernement ordonna la création de trois commissions d'enquête distinctes ayant pour but d'enquêter sur ces activités. Outre la CIA, ces commissions ont aussi enquêté sur les activités du FBI, de la NSA et d'autres agences gouvernementales.

Commissions d'enquête

Commission Rockefeller

Une première commission présidentielle est créée à la demande de Gerald Ford le 4 janvier 1975[69], qui en confia la supervision au vice-président Nelson Rockefeller. L'enquête de la commission Rockefeller, menée sur une courte période, fut centrée sur les activités de sécurité intérieure de la CIA. Elle se pencha notamment sur l'ouverture du courrier de citoyens américains et la surveillance de plusieurs groupes jugés dissidents car liés à la contre-culture de l'époque[70]. La commission est à l'origine d'un rapport remis au président Ford et publié le 10 juin 1975. Durant l'été qui suivit, des audiences du Congrès des États-Unis et de la commission Rockefeller ont révélé officiellement au public que la CIA et le département de la Défense avaient conduit des expérimentations sur des sujets humains, avec ou sans leur consentement[5],[71].

Commission Church

Une seconde commission d'enquête est créée en janvier 1975 par le Sénat des États-Unis. Elle est formée le 27 janvier 1975 et baptisée commission Church, du nom du sénateur démocrate qui la dirige, Franck Church. Les membres de la commission ont auditionné plus de huit cents témoins et analysé près de 110 000 documents en lien avec le fonctionnement et les abus des agences de renseignement américaines. Plusieurs rapports sont publiés en 1975 et 1976, détaillant de nombreux programmes secrets destinés au stockage d'agents chimiques, à l'espionnage des citoyens américains et à l'assassinat de chefs d’État étrangers. L'enquête du Congrès se pencha aussi sur l'assassinat du président John F. Kennedy, le 22 novembre 1963, et sur les programmes d'écoutes menés par la NSA depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un rapport final constitué de quatorze volumes est publié le 29 avril 1976[1],[72].

95e Congrès des États-Unis

En 1977, plusieurs milliers de pages de documents liés au projet MK-UTLRA ont été retrouvées, échappant à l'analyse de l'inspecteur général en 1963 et des commissions précédentes[73]. Une enquête supervisée par les sénateurs Edward Kennedy et Daniel Inouye conduisit à des audiences conjointes du 95e Congrès de États-Unis. L'amiral Stansfield Turner, directeur de l'agence depuis le début de l'année 1977, a notamment été auditionné. Ces dossiers traitaient des différents financements du projet et contenaient peu de détails sur les programmes, mais les informations obtenues ont permis d'évaluer l'ampleur des efforts consenties par l'armée et la CIA. Le rôle de plusieurs organismes ayant servis de couverture pour les financements et l'implication de nombreux médecins sont également mis en évidence par les investigations du comité sénatorial[28],[29].

Le cas Frank Olson

La commission révéla aussi qu'au moins un sujet, Frank Olson, était mort à la suite de ces expériences. Dick Cheney et Donald Rumsfeld ont organisé une rencontre entre la famille d'Olson et le président Gerald Ford, qui a présenté des excuses officielles à la famille ainsi qu'une compensation financière.

« Le directeur adjoint de la CIA a révélé que plus de trente universités et institutions avaient participé à un large projet de tests et d'expérimentations qui comportait des tests de médicaments cachés sur des sujets non-volontaires de toutes les catégories sociales, hautes et basses, américains et étrangers. Plusieurs de ces tests consistaient à administrer du LSD sur des sujets ignorants dans diverses situations sociales. Au moins un décès fut enregistré : celui du Dr Olson est dû à ces activités. L'agence a elle-même reconnu que ces expériences n'avaient pas de valeur scientifique. Les agents qui faisaient le suivi n'étaient pas des observateurs scientifiques compétents. »

Edward Kennedy, sénateur des États-Unis. Discours prononcé le , devant le comité sur le renseignement, sous-comité sur la santé, service de recherche du comité des ressources humaines du Sénat.

Frank Olson, biochimiste de l'armée et chercheur dans le domaine des armes biologiques, avait reçu du LSD et se serait suicidé par défenestration une semaine plus tard, au cours d'une crise de paranoïa aiguë. Le médecin de la CIA qui était censé surveiller Olson s'était apparemment endormi lorsque Olson est passé à travers la fenêtre fermée aux rideaux tirés. Les circonstances exactes de sa mort demeurent pour le moins controversées. À l'issue de la commission d'enquête de 1975, il a été établi que Frank Olson aurait ingéré du LSD contre sa volonté dans le cadre d'une expérimentation. Dick Cheney et Donald Rumsfeld ont organisé une rencontre entre la famille d'Olson et le président Gerald Ford, qui a présenté des excuses officielles à la famille ainsi qu'une compensation financière.

Le fils de Frank Olson conteste cette version et prétend que son père a été supprimé en raison de ses connaissances sur les techniques d'interrogatoire (parfois mortelles) utilisées par la CIA sur des prisonniers du bloc de l'Est en Europe. En 1994, le corps d'Olson a été exhumé et les traces sur sa boîte crânienne suggèrent qu'il a reçu un coup avant la chute qui l'aurait tué.

L'enquête interne de la CIA a conclu que le Dr Gottlieb avait conduit ses expériences avec l'assentiment de Frank Olson, bien que ni Olson ni les autres personnes qui ont pris part à ces expériences n'eussent été informées de la nature exacte des substances avant leur ingestion. Cette enquête suggère que le Dr Gottlieb aurait dû être réprimandé car il n'avait pas pris en compte les tendances suicidaires de Frank Olson, bien que ces tendances aient été déjà diagnostiquées.

Autres enquêtes

Par ailleurs d'autres commission d'enquête ont lieu jusqu'en 1995 :

- Le , une victime de haut niveau de MK-Ultra, libérée de l'emprise mentale de la CIA, poursuivit le gouvernement durant sept ans. Les poursuites judiciaires et les preuves (accablantes pour le gouvernement américain) firent arrêter le procès pour raisons de « sécurité nationale »[réf. nécessaire].

- Le , la Commission consultative présidentielle au cours de laquelle sont notamment enregistrés les témoignages de personnes se présentant comme témoins et victimes du projet[74] :

  • Christine DeNicola prétend avoir été victime du docteur L. Wilson Green de 1966 à 1976 à Tucson (Arizona), ainsi qu’à l’université de Kansas City à l’âge de 4 ans. Les rapports du docteur Green auraient été destinés à la CIA et à l’armée. Elle dit avoir subi des injections de drogues, des électrochocs, des radiations dans le but de fragmenter sa personnalité et ainsi obtenir un contrôle mental sur elle ;
  • Claudia Mullen prétend avoir été victime du docteur L. Wilson Green de 1957 à 1984 à partir de l’âge de 7 ans. Elle met en cause le docteur Sidney Gottlieb et le docteur James Hamilton. Elle dit avoir été testée, en 1958, par des médecins de la Human Ecology Society : les docteurs John Gittinger, Cameron (électrochocs) et Green (rayons X). Elle prétend avoir été, à l'âge de 9 ans, en 1959, envoyée dans le camp de Deep Creek Cabin dans le Maryland, où on lui aurait appris à assouvir les désirs sexuels des hommes et les forcer à parler d’eux-mêmes : auraient été présents Richard Helms, directeur adjoint de la CIA, le docteur Gotlieb, le capitaine Georges White et Morris Allan. Elle met en cause l’Office of Research Development dirigé par les docteur Green, Steven Aldrich, Martin Orne et Morris Allan.
  • Valérie Wolf parle d'expérimentations impliquant l'exposition à des radiations et à des produits chimiques en lien avec une programmation mentale réalisée sur de jeunes enfants et pendant plusieurs années.

En l'absence d'autres sources, ces allégations demeurent sujettes à caution. Néanmoins, le , face à l'accumulation de révélations, le président américain Bill Clinton est contraint de formuler des excuses publiques concernant les expériences ayant eu lieu sur le sol américain. À cette occasion, de nombreuses archives secrètes sont dévoilées au public.

Bien que l'opinion générale mise en avant par les médias est qu'il n'y a pas de preuves que la CIA (ou qui que ce soit) ait réussi à contrôler les actes d'une personne à travers les techniques de contrôle mental testées dans le projet MK-Ultra, plusieurs livres de victimes prétendant avoir survécu à ces expériences et ayant retrouvé la mémoire ont été écrits et publiés dans les années 1990 sans qu'il soit possible de vérifier leurs allégations. Parmi ceux-ci Thanks for the Memories de Brice Taylor et Trance Formation of America de Cathy O'Brien et Mark Philipps.

L'ensemble des expérimentations menées dans et autour de MK-Ultra aurait mené à la rédaction d'un manuel de torture employé par la CIA : le "Kubark"[réf. nécessaire].

Postérité

Théories du complot

Le projet MK-Ultra se prête particulièrement bien aux théories du complot du fait de son statut paralégal très ambigu, de ses sujets d'expériences qui impliquent des enfants[réf. nécessaire], des prostituées et des drogués, du fait que la plupart des documents officiels sur ces expériences ont été détruits par le directeur de la CIA Richard Helms en 1973, du profil controversé de plusieurs personnalités liées au projet et surtout de son but avoué de manipulation mentale[réf. nécessaire].

Il existe des théories du complot prétendant que le projet MK-Ultra et l'assassinat de Robert F. Kennedy seraient liés. Certains mettent en avant le fait que l'assassin Sirhan Bishara Sihran était contrôlé mentalement, mais en général ces théories n'ont pas été retenues en raison d'un manque de preuves concrètes. Cependant, ces idées sont de plus en plus répandues[réf. nécessaire], surtout depuis le témoignage de Sirhan Bishara Sirhan, via son avocat Lawrence Teeter, divulgué le dans un entretien[75].

Donald D. DeFreeze de l'Armée de libération symbionaise aurait pu être une victime de ce programme, expliquant ses crimes[réf. à confirmer][76] ; ainsi que les membres de la « famille » de Charles Manson d'après Adam Gorightly dans son livre The Shadow Over Santa Susana.

Une autre théorie impliquerait que Bill Clinton ait été sous manipulation mentale et ainsi contrôlé à de multiples reprises, de même que Barbara Bush[réf. nécessaire].

Ce projet est également évoqué par des partisans de la théorie du complot au sujet de la fusillade d'Aurora[77][source insuffisante].

Fritz Springmeier élabore une sorte de macro-théorie du complot dans laquelle le projet MK-Ultra (ou plus précisément un de ses sous-projets, le projet Monarch) jouerait un rôle central dans l'agenda du nouvel ordre mondial. Selon cette théorie, les connaissances acquises grâce à MK-Ultra seraient désormais mises en œuvre dans l'industrie médiatique et culturelle afin d'influencer les masses, la manipulation mentale étant suggérée ou communiquée symboliquement dans de nombreuses œuvres en particulier au cinéma et dans les clips musicaux qui agiraient comme préparation ou acclimatation des masses à la manipulation mentale au profit d'une petite élite sans scrupule[réf. nécessaire].

Dans la culture populaire

Films inspirés de MK-ULTRA

Dans les années 1970 se développe le « Nouvel Hollywood » dont plusieurs films sont inspirés par la symbolique et les thèmes « MK-ULTRA », ce que certains critiques appellent le « cinéma du complot » ou le « cinéma paranoïaque »[78],[79].

  • Un crime dans la tête (The Mandchurian Candidate, 1962) de John Frankheimer (et son remake en 2004).
  • La Grande Bouffe, réalisé par Marco Ferreri et sorti en 1973, film dans lequel les protagonistes adoptent un comportement différent en réaction à des gestes ou des sons précis.
  • L'Échelle de Jacob, réalisé par Adrian Lyne et sorti en 1990, s'inspire d'un programme de recherche des forces armées des États-Unis portant sur une drogue augmentant l’agressivité : l’Échelle.
  • Complots (Conspiracy Theory, 1997) de Richard Donner.
  • Control Factor, réalisé par Nelson McCormick et sorti en 2003.
  • Trouble jeu (Hide and Seek), réalisé par John Polson et sorti en 2005.
  • The Killing Room, réalisé par Jonathan Liebesman et sorti en 2009.
  • Les Chèvres du Pentagone, réalisé par Grant Heslov et sorti en 2009.
  • RED, réalisé par Robert Schwentke et sorti en 2010, fait référence à des expériences menées avec du LSD.
  • Hanna, réalisé par Joe Wright et sorti en 2011.
  • American Ultra, réalisé par Nima Nourizadeh et sorti en 2015.
  • Room 237, réalisé par Rodney Asher et sorti en 2012, comporte plusieurs séquences qui présentent différentes interprétations du film Shining, sorti en 1980, et attire l'attention sur une mention du projet MONARCH.

Séries télévisées

  • Dans la série d'animation Lupin III: A Woman called Mine Fujiko (1967), de nombreuses expérimentations mentales telles que le projet MK-ULTRA sont au cœur de l'intrigue : le scénario se concentre en particulier sur les expérimentations que subissent des enfants ainsi que les abus sexuels liées aux expériences.
  • La mini-série The Sleep Room (1998) réalisée par Anne Wheeler est basée sur les expérimentations des sous-projets canadiens de MK-ULTRA.
  • L'épisode 5 de la saison 2 de la série Fringe de J. J. Abrams en 2009 y fait directement référence (00:19:36). Walter Bishop aurait eu un rôle dans ce projet, affirmant qu'à l'époque tout le monde pensait que le LSD et l'hypnose les mèneraient au but.
  • Le projet est mis en avant dans l'épisode 11 de la série Alphas du . Une taupe dans le groupe des Alphas aurait donné des copies du dossier MK-ULTRA.
  • La série Stranger Things (2016) des frères Duffer est liée au projet MK-ULTRA dans ses saisons 1 et 2, diffusées sur Netflix. En effet, lune jeune fille, Eleven, a été élevée dans un laboratoire du gouvernement et a été victime des expérimentations, sa mère participant à ce projet.
  • L'épisode 8 de la saison 7 de la série d'animation Archer diffusé le sur FX évoque le projet MK-ULTRA.
  • La série Wormwood (2017) réalisée par Errol Morris et diffusée sur Netflix est basée sur le projet MK-ULTRA et débute par la mort du Dr Franck Olson.
  • La série Manhunt: Unabomber (2017) diffusée sur Netflix est centrée sur le parcours criminel de Theodore Kaczynski, victime des expérimentations de MK-ULTRA.

Littérature de fiction

  • Marc Dugain, Ils vont tuer Robert Kennedy, Éditions Gallimard, , 400 p. (ISBN 2072697107). Pour l'auteur de ce roman, l'assassin de Robert Kennedy aurait été l'objet de manipulations mentales dans le cadre du projet MK-ULTRA.

Musique

  • MK Ultra est un groupe punk de fastcore situé à Chicago (1993-2000).
  • Le clip de Sunset (Bird of Prey) (2000) de Fatboy Slim représente un pilote d'avion de chasse sous l'emprise d'une drogue. Des images subliminales de son dossier militaire sont montrées à la fin du clip avec la référence "MKULTRA".
  • MK Ultra (2007) est une chanson du groupe Black Rebel Motorcycle Club.
  • MK Ultra est la cinquième piste de l'album Quarantine (en) de la musicienne américaine Laurel Halo, sorti en 2012.
  • MK Ultra est un groupe de rock anti-communiste allemand.
  • MK Ultra est la septième piste de l’album The Resistance du trio britannique Muse, sorti en 2009.
  • MK Ultra est la deuxième piste de l'album Juggernaut: Alpha du groupe Periphery, sorti en 2015.
  • MK Ultra est un single d'Unwound paru en 1994 chez Kill Rock Stars.
  • Le projet MK Ultra est referencé par VALD dans Ce monde est cruel, un des titres de son album éponyme
  • MK Ultra est une chanson sur l'album Nibiru d'Osirus Jack sorti en 2019.
  • MK Ultrap est un EP/jeu-vidéo pour smartphones de Graams sorti en 2020.

Jeux vidéo

  • Dans le jeu de rôles Conspiracy X (2006), le projet MKULTRA est une des organisations que les joueurs peuvent choisir.
  • Call of Duty: Black Ops (2010) s'inspire directement de la théorie du complot selon laquelle l'assassin du président Kennedy était une victime du projet MK-ULTRA.
  • The Secret World, développé par Funcom en 2012, fait référence au projet via le Dr Charles Zurn.
  • Outlast, créé par Red Barrels en 2013, s'inspire du projet MK-Ultra.
  • Dans Dead by Daylight, développé par Behaviour Interactive en 2016, le chapitre nommé "Spark of Madness" révèle le personnage d'Herman "Le Docteur" Carter qui aurait travaillé sur le projet MK-ULTRA.
  • Dans Mafia 3 (2016), le personnage de Donovan a fabriqué une seringue de LSD à partir d'une formule secrète qui provient du programme MK-ULTRA.
  • Unheard (2019) est un jeu d'enquête et d'énigme dont le retournement de situation final repose sur un programme de lavage de cerveau semblable au projet MK-ULTRA, bien que celui-ci ne soit pas mentionné. Un des personnages explique que le terroriste Theodore Kaczynsky aurait été un des cobayes de ce programme fictif, ce qui permet un parallèle avec le projet MK-Ultra dont Kaczynsky aurait effectivement été la victime[64],[80],[81].
  • Dans Call of Duty: Black Ops Cold War (2020), les techniques du projet sont utilisées sur le personnage de Bell, afin de le mettre du côté de la CIA.

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Annexes

Bibliographie

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  • Alexandre Grigoriantz, La manipulation mentale au service du renseignement, Éditions Trajectoire, , 252 p. (ISBN 2841976076)
  • Yvonnick Denoël, Le livre noir de la CIA, Nouveau Monde Éditions, , 432 p. (ISBN 2369424761)
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Documentaires

  • Les Cobayes de la CIA de Olivier Pighetti, 2016
  • Des Bourreaux aux mains propres de Auberi Edler, 2019

Articles connexes