Projet Fleur

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Le projet Fleur est une collaboration militaire conjointe entre Israël et l'Iran de et visant à reproduire un missile de conception américaine avec des pièces de fabrication israélienne, pouvant être équipées d'ogives nucléaires et incorporant des équipements de navigation et de guidage américains[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le , le vice-ministre iranien de la Guerre, le général Hassan Toufanian (en) se rend en Israël pour rencontrer le ministre israélien des Affaires étrangères Moshe Dayan et le ministre de la Défense Ezer Weizman. Ils discutent d'un certain nombre de projets militaires conjoints israélo-iraniens, parmi lesquels le projet Fleur.

Ce projet se concentre sur le développement d'une gamme de missiles antinavires à la portée plus longue que les missiles Gabriel et à une future variante pour les sous-marins. Les préoccupations iraniennes concernant les développements de missiles et d'armes nucléaires en Inde et Pakistan sont également discutées[2].

L'année suivante, l'Iran fournit à Israël 280 millions $ de pétrole à titre d'acompte. Une équipe d'experts iraniens commence la construction d'une installation d'assemblage de missiles près de Sirdjan, dans le centre-sud de l'Iran, et d'un champ de tir de missiles près de Rafsanjan[2].

En , le régime du Shah Mohammad Reza Pahlavi est renversé par la révolution iranienne, et le projet Fleur est avorté. Les ingénieurs et responsables de la défense israéliens reviennent en Israël et tous les plans et schémas des systèmes d'armes sont renvoyés par courrier diplomatique[2].

Tromperie[modifier | modifier le code]

Selon une source haut placée au sein de l'armée israélienne, l'accord de collaboration avec l'Iran était trompeur. Dans chacun des six projets conjoints, les Israéliens prévoyaient de tromper les Iraniens en ne leur fournissant qu'une version obsolète de l'arme en question, tout en utilisant l'argent iranien pour construire une nouvelle génération à l'usage exclusif d'Israël.

Yaakov Shapiro, responsable du ministère de la Défense chargé de coordonner les négociations avec l'Iran de 1975 à 1978, se souvient : « En Iran, ils nous ont traités comme des rois. Nous avons fait des affaires avec eux à une échelle stupéfiante. Sans les liens avec l'Iran, nous n'aurions pas eu l'argent pour développer des armes qui sont aujourd'hui en première ligne de la défense de l'Etat d'Israël[3] ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Treacherous Alliance: The Secret Dealings of Israel, Iran, and the U.S.
  2. a b et c Iran Missile research profile
  3. Ronen Bergman, The Secret War with Iran : The 30-Year Clandestine Struggle Against the World's Most Dangerous Terrorist Power, Simon and Schuster, , 320 p. (ISBN 978-1-4165-6490-4, lire en ligne), p. 6

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Joseph S. Bermudez, Jr., "Iran's Missile Development," The International Missile Bazaar: the New Supplier's Network (San Francisco: Westview Press, 1994), William C. Potter and Harlan W. Jencks, eds., p. 48.
  • "Minutes from Meeting Held in Tel Aviv between H. E. General M. Dayan, Foreign Minister of Israel, and H.E. General H. Toufanian, Vice Minister of War, Imperial Government of Iran," Top Secret Minutes from Israel's Ministry of Foreign Affairs, 18 July 1977, in Digital National Security Archive
  • Ronen Bergman, "5 billion Reasons to Talk to Iran," Haaretz, 19 March 1999