Büyükada

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Prinkipo
Büyükada (tr)
Πρίγκηπος (el)
Vue depuis le port.
Vue depuis le port.
Géographie
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Localisation mer de Marmara
Coordonnées 40° 51′ 28″ N, 29° 07′ 12″ E
Superficie 5,4 km2
Point culminant 203
Administration
Région Marmara
Province Istanbul
Démographie
Population 7 499 hab. (2018)
Densité 1 388,7 hab./km2
Autres informations
Géolocalisation sur la carte : Turquie
(Voir situation sur carte : Turquie)
Prinkipo
Prinkipo
Îles en Turquie

Büyükada (« grande île » en turc ; Πρίγκηπος Prinkipos ou Prinkipo en grec, signifiant « Prince » ou « Principal ») est la plus grande (5,4 km2) des neuf îles des Princes dans la mer de Marmara, à proximité d'Istanbul.

Géographie[modifier | modifier le code]

Büyükada est composée de deux collines séparée par le col d'une petite vallée reliant deux petites plaines littorales à l'ouest et à l'est. La principale plaine littorale, au nord, est un site portuaire autour duquel s'est développée la petite ville d'Adalar. La côte sud de l'île est nettement plus escarpée, et ses quelques criques sont occupées par des plages privées surtout desservies par un bateau assurant la navette depuis le port d'Adalar.

Au nord, la colline la plus proche de l'embarcadère de ferries, İsa Tepesi (« colline de Jésus » en turc, ancien Hristos en grec), culmine à 152 mètres. Elle est dominée par l'ancien Orphelinat grec orthodoxe Prinkipo, un imposant bâtiment en bois aujourd'hui très dégradé.

Dans la vallée et les plaines entre les deux collines se trouvent l'église et le monastère de Ayios Nikolaos, un ancien champ de foire Luna Park, et le musée des Îles des Princes sis dans un ancien hangar pour hélicoptères sur le rivage oriental.

Au sud, la colline de Aya Yorgi (« Saint-Georges » en turc) culmine à 188 mètres. Elle est dominée par le monastère éponyme, dont l'église est encore aujourd'hui une destination de pèlerinage importante le 23 avril, jour de la Saint-Georges[1]. Les pèlerins accrochent des rubans aux arbres du chemin qui mènent à l'église pour se faire exaucer un vœu[1], pratique déconsidérée comme relevant de la superstition plutôt que de la piété selon un panneau à l'entrée de l'église.

Une vaste pinède associée à du maquis recouvre l'essentiel de l'île.

Histoire[modifier | modifier le code]

Ruines de la maison habitée par Léon Trotski entre 1929 et 1933.

Un couvent de Büyükada accueillit les impératrices byzantines Irène, la mère de Constantin VI, Euphrosyne, sa fille, Théophano, Zoé, Anne Dalassène et Marie d'Alanie pendant leur exil[2].

Parmi les constructions historiques à Büyükada, on peut citer l'église et le monastère Aya Yorgi (Büyükada) (el) (Saint Georges) ainsi que la mosquée Hamidiye construite par Abdul Hamid II au XIXe siècle.

Pendant la période byzantine, le pouvoir en place exilait de force des princes déchus à Büyükada et dans le reste des îles des Princes[3].

Au XIXe siècle, à la fin de la période ottomane, de riches familles juives, turques, grecques et arméniennes y firent construire des yalı, des résidences au bord de l'eau, notamment dans le sud de l'île[3]. En 1846, une liaison en ferry à vapeur avec Istanbul se mit en place, et les îles des Princes devinrent populaires auprès des habitants d'Istanbul, qui utilisèrent alors les yalı comme résidences d'été[3].

La princesse Fahrelnissa Zeid naquit sur cette île en 1901.

Léon Trotski resta quatre ans à Büyükada, première étape de son exil de l'Union soviétique en février 1929[4],[3]. Il fut assigné à résidence dans l'ancienne demeure du banquier grec Konstantinos Iliasko, aujourd'hui abandonnée et en ruines ; c'est là qu'il écrivit Histoire de la révolution russe[3].

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

La population de l'île s'élève aujourd'hui à quelque 7 000 personnes[5]. Comme sur les huit autres îles des Princes, les véhicules motorisés — à l'exception des véhicules de service — y sont interdits. Les visiteurs peuvent explorer l'île à pied ou à vélo (il y a de nombreux magasins de location de vélos), mais également en carrioles à cheval phaéton, qui fonctionnent comme des taxis, offrant également des visites guidées autour de l'île[6] ; on en compte environ 250 sur l'île[3].

Les ferries qui rejoignent Büyükada partent de Bostancı, Kartal et Maltepe sur la rive asiatique, et de Kabataş du côté européen.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Istanbul : Bosphore et Dardanelles : Sainte-Sophie, Topkapi, Mosquée bleue, Grand Bazar, Îles des Princes., Paris (France), Gallimard, coll. « Encyclopédies du Voyage », , 2e éd. (1re éd. 2002) (ISBN 978-2-7424-5849-3 et 2-7424-5849-2, OCLC 1134649226, lire en ligne), p. 273
  2. "Büyükada: An Hour Away But Worlds Apart", theguideistanbul.com, accédé le 2014-03-10
  3. a b c d e et f Etienne Brouillard, Îles de rêve sans voitures : 34 îles en Europe et 10 îles en France, Paris, Hachette Tourisme, , 192 p. (ISBN 978-2-01-244069-2)
  4. Trotski (Robert Service)
  5. Liesl Schillinger, « A Turkish Idyll Lost in Time », New York Times,‎ (lire en ligne)
  6. Marcel Robert, Îles sans voitures, 2013