Prieuré de Lihons-en-Santerre

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Prieuré de
Lihons-en-Santerre
Image de l'Prieuré deLihons-en-Santerre

Ordre Bénédictin
Abbaye mère Abbaye de Cluny
Fondation VIe siècle ?
Fermeture 1790
Diocèse Amiens
Dédicataire Saint-Pierre et Saint-Paul
Personnes liées Abbé Maury
Localisation
Emplacement Lihons (Somme)
Pays Drapeau de la France France
Coordonnées 49° 49′ 30″ nord, 2° 46′ 01″ est
Géolocalisation sur la carte : Picardie
(Voir situation sur carte : Picardie)
Prieuré de Lihons-en-Santerre
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Prieuré de Lihons-en-Santerre

Le prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul de Lihons (Somme) dont la date de fondation est inconnue était un monastère bénédictin qui disparut à la Révolution. Ce fut l'un des plus importants prieurés clunisiens du Moyen Âge.

Histoire

Naissance et développement du prieuré

Les origines du monastère de Lihons sont incertaines. On a évoqué une fondation mérovingienne au Ve siècle mais aucun document ne vient étayer cette hypothèse.

On sait que le monastère de Lihons dépendait au IXe siècle de l’Abbaye Saint-Bertin à Saint-Omer[1].

En 1095, il a été mentionné comme étant dans la dépendance de l’Abbaye de Cluny. Il en a été fait mention dans une bulle du pape Pascal II en 1100. Sa fondation a peut-être été due à l’initiative des seigneurs de Nesle mais aucun document ne le prouve.

En 1202, Enguerran II de Boves fait une donation au prieuré. En 1232, Jean de Nesle, et Mathieu abbé de Breteuil, sont choisis comme arbitres d'un litige entre le prieuré de Lihons et Robert II, seigneur de Boves.

Le monastère possède une forteresse dans son enclos comme le montre un plan de 1745 [2].

Le prieuré est dévasté par les Anglais en 1439 et relevé au XVIe siècle. Le logis prieural est reconstruit au XVIIIe siècle avec terrasse, parterres et jardins.

Puissance et richesse du prieuré

Au XIIIe siècle, le prieuré de Lihons accueille 35 moines, il est à la tête d’un réseau monastique picard, dont la formation remonte au XIIe siècle, regroupant huit prieurés : les prieurés de Boves, Brétigny (près de Noyon), Davenescourt, Febves, Méricourt-sur-Somme, Quierzy, Roquemaure, et Saint-Aurin.

Il possède en outre la cure de vingt-quatre paroisses du Santerre. C'est l'un des plus importants des treize doyennés-prieurés de l'ordre de Cluny, placé troisième dans une charte de Louis VI le Gros de 1109[2].

Ce réseau monastique entre dans le jeu politique des rois de France et de l’abbaye de Cluny qui cherchent à limiter l’influence de l’abbaye de Corbie[1].

Au XVIIIe siècle, les revenus du prieuré s’élèvent à 25 000 livres dont 20 000 pour le prieur commendataire, 1 000 pour le prieur claustral et le reste aux moines. Ses biens fonciers (terres labourables, prés et forêts) équivalaient à plus de 2 000 ha essentiellement situés dans le Santerre[2]. En outre, le prieur commendataire est seigneur de Lihons, il exerce les pouvoirs de haute et basse justices.

Déclin et disparition du prieuré

À la veille de la Révolution, il ne reste plus au monastère que huit religieux dont un infirme et deux absents.

Le dernier prieur commendataire, l'abbé Maury, est élu député du clergé du bailliage de Péronne aux états généraux en 1789. Il est un adversaire acharné de la Révolution, émigre, est fait cardinal par le pape Pie VI, rentre en France sous l'Empire, se rallie à Napoléon Ier et devient cardinal-archevêque de Paris. Il est disgracié sous la Restauration par Louis XVIII et par le pape Pie VII.

Déclaré bien national en 1790, le prieuré est supprimé et mis en vente. Au XIXe siècle, on peut encore voir une grange, les écuries, le logement des domestiques et des remises[2].

La Grande Guerre a détruit ces derniers vestiges.

Liste des prieurs depuis 1095

Les listes suivantes sont dressées d'après l'ouvrage de l'Abbé Paul Decagny[2] :

  • Pierre,
  • Drogo, 1108- ?
  • Hugues, 1110
  • Gerbert, 1113
  • Pierre II, 1126
  • Hubert, 1127
  • Hugues II, 1128
  • Pierre III, 1130
  • Milon, 1131
  • Enguerrand, 1135
  • Asso, 1140
  • Drogo II, 1142
  • Gautier, 1160
  • Asso II, 1164
  • Hubert II, 1185
  • Pierre IV, 1192-1199
  • Asso III, 1200
  • Raso, 1203
  • Asso IV, 1205
  • Hervé, 1220
  • Primold, 1244-1249
  • Hugues III, 1255-1290
  • Laurent, 1303
  • Gui de La Bruière, 1317
  • Raymond, 1329-1358
  • Guillaume, 1364
  • Raymond II, 1388
  • Jacques de Ranson, 1430, chapelain de Philippe de Bourgogne
  • Jean de Fontaine dit Agnieulx de La Neuville, 1432, ambassadeur du duc de Bourgogne au Concile de Bâle en 1438.

Prieurs commendataires

Pour approfondir

Bibliographie

  • Abbé Paul Decagny, Histoire de l'arrondissement de Péronne et de plusieurs localités circonvoisines, 1865 – réédition, Chaulnes et ses environs, Paris Res Universis 1992, Rassort Lorisse, 2006 (ISBN 2 – 87 760 – 916 –2[à vérifier : ISBN invalide])

Notes et références

  1. a et b Elisabeth Magnou-Nortier (sous la direction de), Aux sources de la gestion publique, tome III, Lille, Université Charles de Gaulle – Lille III, Septentrion, 1996
  2. a b c d et e Abbé Paul Decagny, Histoire de l'arrondissement de Péronne et de plusieurs localités circonvoisines, 1865 – réédition, Chaulnes et ses environs, Paris Res Universis 1992, Rassort Lorisse, 2006 (ISBN 2 – 87 760 – 916 –2[à vérifier : ISBN invalide]) Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Decagny » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.