Première guerre d'indépendance italienne

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Première guerre d'indépendance italienne
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La bataille de Novare
Informations générales
Date -
Lieu Lombardie et Piémont
Issue Victoire autrichienne
Belligérants
Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Commandants

Première guerre d'indépendance italienne

Batailles

La première guerre d’indépendance italienne est le premier des nombreux conflits qui opposent le royaume de Sardaigne, qui par la suite deviendra le royaume d’Italie, à l'empire d'Autriche. Elle se décompose en trois phases : deux campagnes militaires (23 mars-, 20-), séparées par une période de trêve qui dure quelques mois et se termine par la répression envers les républiques de Rome et de Florence, et la reconquête de Venise où s'était établie la République de Saint-Marc.

Première campagne militaire[modifier | modifier le code]

Prologue[modifier | modifier le code]

En 1848 une série de mouvements insurrectionnels a lieu à Palerme et Messine, contre le pouvoir des Bourbons, puis à Paris, Vienne, et enfin à Venise et Milan. Alors qu’à Venise le gouverneur local autrichien accepte de laisser la ville sans coup férir, les combats à Milan sont particulièrement violents, le commandant de l’armée du royaume lombard-vénitien, le feld-maréchal Joseph Radetzky, n’arrivant pas à dominer la révolte, quitte la ville après cinq jours de furieux combats. Il y a en même temps de nombreuses manifestations dans beaucoup de villes du royaume et à Côme la garnison entière se rend aux insurgés (les « cinq journées de Côme »).

Comte Joseph Radetzky

Le lendemain de la conclusion des « cinq jours de Milan » du 18 au , le roi de Sardaigne Charles-Albert déclare la guerre à l'Autriche et la première guerre d’indépendance commence.

L'avancée du Tessin au Mincio[modifier | modifier le code]

Charles-Albert de Sardaigne

Le les premiers contingents de l'armée sarde franchissent le Tessin, suivis du gros des troupes le 26 qui se compose de cinq divisions qui reçoivent un nouveau drapeau : le drapeau tricolore.

Avec une certaine lenteur, Charles-Albert poursuit le feld-maréchal Radetzky et avance le long de la direction Pavie-Lodi-Crema-Brescia et le rejoint au-delà du Mincio vers les forteresses du quadrilatère.

Au cours de cette opération, le roi Charles-Albert de Sardaigne bénéficie de la participation des États pontificaux (7 500 hommes), du grand-duché de Toscane (7 000 hommes) et du royaume des Deux-Siciles (16 000 hommes) qui s’ajoutent à ses 30 000 soldats.

Charles-Albert bat Radetzky une première fois à Pastrengo le , la victoire commence avec la charge historique des carabiniers à cheval, puis à la bataille de Santa Lucia, sous les murs de Vérone, le 6 mai mais l’armée sarde ne profite pas du succès obtenu. Elle repousse, aidée par les volontaires toscans, une contre-offensive autrichienne qui est partie de Mantoue le 29 à Curtatone et Montanara et le à Goito. Le , la forteresse autrichienne de Peschiera se rend, et Charles-Albert est acclamé roi d'Italie par ses troupes.

Bataille de Pastrengo gravure de Stanislas Grimaldi de Puget

La sortie du conflit de l’armée pontificale et de l’armée des Bourbons[modifier | modifier le code]

Embarrassé par le fait de combattre une grande puissance catholique et craignant un possible schisme des catholiques autrichiens, Pie IX prononce la fameuse « allocution » au consistoire du , dans laquelle il désavoue l’action de son armée qui a pénétré en Vénétie, à Padoue et à Vicence. Plus grave, il désavoue la guerre contre l'Autriche. Le discours du met en évidence la contradiction et l’incompatibilité de la position du pape comme chef de l’Église universelle et en même temps chef d’un État italien ; en d’autres termes : le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel.

Les troupes pontificales de Giovanni Durando (qui se sont illustrées à la bataille de Cornuda les 8 et ) n'obéissent pas au pape mais l'allocution donne le prétexte à Ferdinand II des Deux-Siciles pour se retirer du conflit alors que ses troupes ont rejoint le et sont prêtes à entrer en Vénétie pour soutenir l’armée romaine envoyé par Pie IX.

L'alliance entre Ferdinand II et Charles-Albert est ambiguë en raison de la situation politique

  • du duché de Parme, où une certaine majorité de la population veut voir le duché annexé au royaume de Sardaigne alors qu'il appartient à une dynastie bourbonne proche de celle de Ferdinand II ;
  • de la Sicile, qui est engagée depuis janvier dans une révolution. Les révolutionnaires ont repoussé les troupes des Bourbons lors de la bataille de la place forte de Messine et envoyé une délégation à Turin pour offrir la couronne à un prince de la Maison de Savoie, sans même quelques encouragements de la part de Charles-Albert.

La guerre des volontaires[modifier | modifier le code]

De tout le corps expéditionnaire napolitain, seul le général Guglielmo Pepe, un vieux patriote, refuse l’ordre et avec l’artillerie et le génie, il rejoint Venise où il participe au siège de Venise.

La proclamation de la république de Saint-Marc

Beaucoup d’autres volontaires participent au conflit et en particulier l’armée toscane et les nombreux volontaires encadrés par le gouvernement provisoire de Lombardie, les volontaires romains du général Andrea Ferrari. Giuseppe Garibaldi et Giuseppe Mazzini rentrent en Italie pour participer à la guerre mais l’accueil par la Maison de Savoie n'est pas chaleureux au point que Garibaldi ne peut participer qu’aux derniers combats, conduisant une petite guérilla dans la province de Côme à la frontière avec le canton du Tessin.

La contre-offensive autrichienne[modifier | modifier le code]

La ligne de front se situe entre le Mincio et Vérone. Aucun des succès obtenus par Charles-Albert n’a été décisif et la position de Radetzky s’est considérablement renforcée avec l’arrivée d’un corps d’armée constitué par le comte Nugent sur l'Isonzo et d’autres renforts du Tirolo. Ces renforts permettent aux Autrichiens la reconquête de Vicence (1848), le et de reprendre l’offensive, battant l'armée sarde le 23-1848- dans une série de combats passés à l’histoire comme la première bataille de Custoza.

Le 1848-, Charles-Albert reçoit une délégation conduite par le maire de Milan, Gabrio Casati, qui apporte le résultat du Plébiscite pour l'union lombardo-piémontaise (1848) qui demande l'entrée de la Lombardie dans le royaume de Sardaigne.

De là commence une retraite rapide mais ordonnée vers l'Adda et Milan, où se déroule, le 1848- la bataille de Milan, au terme duquel Charles-Albert se résout à demander un armistice.

L'armistice[modifier | modifier le code]

Le , la capitulation est signée. Le , les Autrichiens rentrent dans Milan par la Porta Romana. Le , la trêve est ratifiée avec la signature, à Vigevano, de l'armistice Salasco (du nom du général Carlo Canera di Salasco). L'empire d'Autriche retrouve ses frontières fixées en 1815 par le congrès de Vienne, toutes les villes libérées retournent aux mains des Autrichiens à l’exception de Venise qui se prépare à subir un long siège.

L'article 6 de l'armistice prévoit une durée minimum de six semaines et les principaux protagonistes Charles-Albert de Sardaigne et Radetzky savent que la trêve est temporaire en raison de l’absence d’une défaite décisive et que les hostilités, tôt ou tard, vont reprendre.

Le prestige militaire de Charles-Albert de Sardaigne est fortement affaibli. Au parlement subalpin, les tendances radicales reprennent de la vigueur et l’année d’après les premières initiatives démocratiques débutent.

La seconde campagne militaire[modifier | modifier le code]

La révolution démocratique à Rome et à Florence[modifier | modifier le code]

Une période complexe débute où la politique italienne est dominée par la prochaine reprise des hostilités avec l’empire d'Autriche : le gouvernement sarde et les patriotes démocrates cherchent à profiter de la trêve pour s’allier à des forces extérieures. Toutes les illusions sont perdues quant à la participation de Ferdinand II des Deux-Siciles, la question concerne seulement les positions de Florence et Rome.

  • Dans le Grand-duché de Toscane la position est en faveur de la cause nationale depuis que Léopold II a, le , conféré la charge du gouvernement au démocrate Giuseppe Montanelli, qui inaugure une politique ultra démocratique (dans la terminologie politique de l’époque), tournée vers l’union avec les autres états italiens et la reprise conjointe de la guerre contre l'Autriche.

À Rome, un gouvernement provisoire est constitué qui organise de nouvelles élections les 21- : la nouvelle assemblée est officialisée le et le elle vote le « décret fondamental » de proclamation de la république romaine. C’est dans ce climat, que, le 12 décembre, Giuseppe Garibaldi est entré dans Rome avec sa légion de volontaires.

Arrivés à Gaète, Pie IX et Léopold II acceptent les offres de protection des grandes puissances étrangères.

La reprise de la guerre[modifier | modifier le code]

Charles-Albert rompt la trêve avec l’Autriche le . Son armée (80 000 hommes) est mal préparée et elle est lourdement battue à Novare, les 22-. Il doit abdiquer en faveur de Victor-Emmanuel II et prend le chemin de l'exil au Portugal, où il meurt le . La fin de la guerre est entérinée par l’armistice de Vignale, négociée le et signée le 26 et suivi de la paix de Milan du . La bataille de Novare concrétise définitivement la suprématie de l’Autriche sur la Lombardie.

Victor-Emmanuel II se concentre sur la situation intérieure qui est devenue chaotique.

Dans les jours qui suivent, Radetzky met fin aux agissements des patriotes lombards du Comité provisoire de Côme (1849) et remet de l'ordre à Brescia dans le sang, ce sont les Dix journées de Brescia, alors que se poursuit le siège de Venise.

Les nouvelles invasions étrangères[modifier | modifier le code]

La route est libre pour le jeu des puissances dans un pays affaibli. Le premier à agir est Louis-Napoléon Bonaparte, qui le fait débarquer à Civitavecchia un corps expéditionnaire français, emmené par le général Oudinot. Il tente l’assaut de Rome le mais est repoussé, il se replie sur Civitavecchia où il demande des renforts.

Cette tentative est suivie par celle d’un corps expéditionnaire napolitain, vaincu par Giuseppe Garibaldi à Palestrina, le , puis par une première armée autrichienne commandée par Constantin d'Aspre qui saccage Livourne le et occupe Florence le , suivie par une seconde, qui assiège et prend Bologne, le , et Ancône, le .

Vient enfin un corps expéditionnaire espagnol qui rejoint Gaète vers fin mai et est envoyé pour occuper l'Ombrie sans combats mémorables.

La reddition de Rome[modifier | modifier le code]

Le prétexte de venger la défaite du , mais surtout la situation politique intérieure de la France - il s'agissait pour Louis-Napoléon de remporter les suffrages futurs de l'opinion catholique française souvent légitimiste, scandalisée de l'exil du pape et méfiante à l'égard d'un Bonaparte - et plus important au fond pour lui : la volonté de réduire la mainmise de l'Autriche sur la péninsule vaincue en limitant les succès de Radetzky en Toscane, Émilie, Marches - tout cela conduit Louis-Napoléon, futur empereur Napoléon III, à envoyer des troupes afin de chasser les républicains de Rome. Il envoie donc 30 000 soldats et un équipement suffisamment puissant pour tenir un siège. Le , le général français Oudinot rompt un traité d’alliance négocié par Ferdinand de Lesseps et annonce la reprise des hostilités : Rome est assaillie à l’aube du . L'historiographie italienne parle de résistance tenace, en fait des combats sporadiques ont lieu. Le siège de Rome s'étend en longueur dans une attente angoissante. C’est seulement le que la république se rend, après quelques bombardements… Le petit peuple romain et l'aristocratie noire pour l'instant acclament les Français et Pie IX revient à Rome le .

Le , Garibaldi regroupe place Saint-Pierre 4 700 volontaires et sort de Rome par le côté est avec l'intention de soulever la province pour rejoindre Venise assiégée. Il est poursuivi par d'Aspre jusqu’à Comacchio ; il perd sa femme, Anita Garibaldi, s’échappe de justesse en Ligurie, et de là, en 1850, se rend à New York auprès d’Antonio Meucci.

La reddition de Venise[modifier | modifier le code]

La ville de Venise, après une longue résistance, épuisée par le siège autrichien, par la faim et une épidémie de choléra, doit se rendre, signant la trêve le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Emilio Fadella, Storia degli eserciti italiani, Bramante editrice, 1976

Liens externes[modifier | modifier le code]