Pour lire pas lu

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Pour lire pas lu
Image illustrative de l’article Pour lire pas lu

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Bimestriel
Genre Pamphlet
Diffusion 10 000 ex.
Date de fondation 2000
Ville d’édition Marseille

Directeur de publication Pierre Carles
ISSN 1630-442X
Site web http://www.homme-moderne.org/plpl

Pour lire pas lu, PLPL, « le journal qui mord et fuit », était un journal satirique français bimestriel qui analysait le contenu de la presse et des médias français. Il fut publié entre juin 2000 et octobre 2005.

Origine[modifier | modifier le code]

PLPL s'inscrivait dans la lignée des ouvrages de critique des médias des années 1990 comme Les Nouveaux Chiens de garde de Serge Halimi, Journalistes au quotidien d'Alain Accardo et Sur la télévision de Pierre Bourdieu[1],[2].

Son titre, Pour lire pas lu, vient d'un film de Pierre Carles, Pas vu pas pris, consacré au fonctionnement des grands médias nationaux français, refusé par la télévision et finalement diffusé en salles grâce à une souscription (Pour Voir Pas Vu) lancée notamment par Charlie Hebdo.

Le journal fut notamment créé par Pierre Carles. Ses principaux collaborateurs étaient Serge Halimi, également journaliste au Monde diplomatique (cette publication n'étant pas pour autant épargnée par les critiques de PLPL[3]), Gilles Balbastre et Pierre Rimbert. Ils animaient régulièrement des réunions-débats sur les médias.

L'objectif déclaré de PLPL était de détruire « le parti de la presse et de l'argent » (PPA).

La « Laisse d'or »[modifier | modifier le code]

PLPL décernait tous les trois mois la « Laisse d'or » (sur le modèle des rubriques « le mur du çon » et « la noix d'honneur » du journal Le Canard enchaîné), un prix symbolique récompensant le journaliste ou la personnalité des médias du moment que PLPL jugeait le plus servile.

Parmi les récipiendaires, on peut citer : Bernard-Henri Lévy (numéro 0, ), Les «valets de Messier et de Minc», (numéro 1, ), Hervé Bourges (numéro 2/3, -), Laure Adler (numéro 4, ), Claude Sérillon (numéro 5, juin-), Josyane Savigneau (numéro 6, ), Jean-Louis Gombaud (numéro 8, ), Jean-Paul Enthoven (numéro 9, ), Nicolas Weill (numéro 10, juin-), Gilles Bresson (numéro 11, ), Daniel Leconte (numéro 12, ), Olivier Mongin (numéro 13, ), Romain Goupil (numéro 14, ), Robert Redeker (numéro 15, juin-), Jean-Luc Hees (numéro 16, septembre-), Daniel Cohn-Bendit (numéro 17, ), Jacques Attali (numéro 18, ), Pascal Perrineau (numéro 19, ), Pascal Lamy (numéro 20, juin-), Sylvain Bourmeau (numéro 21, ), Jean-Luc Mano (numéro 22, ), Dominique Reynié (numéro 23, ), André Glucksmann (numéro 24, ), Toni Negri (numéro 25, juin-) et Philippe Corcuff (numéro 26, ).

Polémiques[modifier | modifier le code]

PLPL s'est trouvé au cœur de polémiques avec le journal Le Monde, au moment de la parution de La Face cachée du Monde. Dans un encadré destiné à répondre aux critiques de PLPL, le quotidien note : « Pour lire, pas lu (PLPL) attaque régulièrement tous les organes de presse et se livre à des charges personnelles à l’encontre des journalistes, et particulièrement les dirigeants du Monde[4]

Le journal PLPL a été critiqué par ses adversaires pour son style pamphlétaire jugé agressif, au motif que ses articles n'étaient pas signés (en réalité, ils l'étaient par l'ensemble de la rédaction qui marquait ainsi son opposition au « culte de la personne » prévalant dans les médias classiques), pour ses attaques ad hominem, et pour les sobriquets donnés de manière récurrente aux principaux patrons de presse, comme Serge July, dit « Crassus », Jean-Marie Colombani, dit « Ramina », Laurent Joffrin, dont le vrai nom, Mouchard, était souvent cité, Alain Minc, dit « le plagiaire servile » (en référence à sa condamnation par le Tribunal de grande Instance de Paris pour « plagiat » et propos « servilement reproduits ») ou encore Edwy Plenel, dit « le roi du téléachat[5] ».

PLPL sera également critiqué par Philippe Val, qui était alors l'objet de critiques au sein de la profession journalistique, et dont PLPL a condamné le soutien à la guerre au Kosovo, ses anathèmes répétés concernant « l'Islamo-gauchisme », son réformisme ainsi que sa rhétorique jugée particulièrement pédante. Philippe Val consacrera alors un éditorial à PLPL qu'il comparera aux « feuilles d’extrême droite des années trente [6]

Philippe Corcuff a proposé des critiques du contenu des analyses et des méthodes de PLPL[7],[8],[9]. En signe de gratitude, PLPL lui a décerné sa dernière « laisse d'or »[10].

Disparition[modifier | modifier le code]

Le dernier numéro de PLPL date d'. Ses rédacteurs ont arrêté sa parution pour fonder un nouveau journal, bimestriel, dont le premier numéro est sorti au mois de  : Le Plan B, en collaboration avec des contributeurs du journal Fakir, auquel participait notamment François Ruffin. Le plan B se désignait alors ironiquement comme le « bras armé » de l'association Acrimed, désignée à son tour comme sa « vitrine universitaire » (le site internet Acrimed publiant des analyses non satiriques).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Edouard Launet, « Voix expresse », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Nicolas Truong et Nicolas Weill (Débats), « Esprit de Bourdieu, es-tu là ? », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  3. « A propos de « PLPL » », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Les attaques de "Pour lire, pas lu" », Le Monde,‎
  5. « Edwy roi du téléachat - PLPL 0, juin 2000, page 8. », sur www.homme-moderne.org (consulté le )
  6. Philippe Val, « Editorial », Charlie Hebdo,‎
  7. Philippe CORCUFF, « De la critique des médias au procès : à propos de l’Acrimed et PLPL », sur BELLACIAO - FR (consulté le )
  8. Philippe Corcuff, « De quelques problèmes des nouvelles radicalités en général et de PLPL en particulier », Le Passant Ordinaire,‎
  9. Philippe Corcuff, « Au bon sens stalinien », Charlie Hebdo,‎
  10. « La laisse d'or à Corcuff - La une - Les brèves - PLPL26 », sur www.homme-moderne.org (consulté le )