Pouligny-saint-pierre

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Nièvre et berrypouligny-saint-pierre
Pays d’origine
Région
Lait
Pâte
Appellation
Nommé en référence à
Volume commercialisé
293,17 t ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Aire de production
70 000 ha ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Le pouligny-saint-pierre est un fromage de chèvre berrichon[1], plus précisément du département de l'Indre, en région Centre-Val de Loire, en France.

Il porte le nom de la commune homonyme. Il est protégé par une appellation d'origine contrôlée, depuis [2],[3] et par une appellation d'origine protégée, depuis le [4].

Sa meilleure période de consommation s'étend de juin à octobre[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

Au XVIIIe siècle, des faisselles en bois et en paille de seigle étaient utilisées pour lui donner sa forme caractéristique, qui le distingue des autres fromages de chèvre produits en France. C'est, dit-on, le clocher de leur église qui aurait inspiré aux habitants de Pouligny-Saint-Pierre cette forme pyramidale.

Une autre version de l'origine du pouligny-saint-pierre, légendaire, est parfois avancée : Bonaparte aimait se souvenir de son expédition d'Égypte, c'est pour cela que le fromage est en forme de pyramide. Un jour, Bonaparte en ayant assez de cette forme, prit son épée et coupa le haut de la pyramide. Depuis ce jour, le fromage n'a plus de sommet.[réf. nécessaire]

Le fromage de chèvre est fabriqué par les paysans de la région, depuis le XVIIIe siècle. Dans les années 1960, dans un but commercial, deux laiteries se sont lancées dans la fabrication du pouligny-saint-pierre.

Le pouligny (250 g) à étiquette rouge en 2009.
Le pouligny (250 g) à étiquette rouge en 2009.

En est fondé le syndicat de défense et de promotion du pouligny-saint-pierre, dont la première action est de solliciter auprès de l'État français une reconnaissance de l'appellation, grâce à une appellation d'origine contrôlée. Reconnue par le décret du [2], l’appellation pouligny-saint-pierre est aujourd'hui régie par le décret du [2], qui détermine les caractéristiques indispensables à l’obtention et au maintien de l'appellation d'origine contrôlée.

La production fermière en représente 41 %. Les producteurs sont attachés à la tradition et entendent conserver l’identité de ce fromage tout en développant un savoir-faire évolutif et en maintenant l’équilibre entre les productions agricoles (dites aussi fermières), laitières (dites aussi artisanales), et industrielles.

L'appellation pouligny-saint-pierre est la plus ancienne des appellations AOC[2] concernant le fromage de chèvre français, ainsi que la plus petite aire de production.

En 2005, la production commerciale était de 300 t[2].

Le [4], le fromage obtient une appellation d'origine protégée.

L'usine Eurial Poitouraine de Pouligny-Saint-Pierre[6],[7] fabriquait, jusqu'en , le fromage de Pouligny. À partir du mois d', la production de fromage a été transférée dans l’usine de Tournon-Saint-Martin[6],[3].

Terroir d'élaboration[modifier | modifier le code]

Communes[modifier | modifier le code]

22[2],[8],[3] communes font partie de l'aire géographique et de la zone de production du lait, de fabrication et d'affinage des fromages.


Liste des communes
Nom Code
Insee
Intercommunalité Superficie
(km2)
Population
(dernière pop. légale)
Densité
(hab./km2)
Azay-le-Ferron 36010 CC Cœur de Brenne 60,95 852 (2021) 14
Le Blanc 36018 CC Brenne - Val de Creuse 57,61 6 204 (2021) 108
Ciron 36053 CC Brenne - Val de Creuse 57,94 524 (2021) 9
Concremiers 36058 CC Brenne - Val de Creuse 28,11 612 (2021) 22
Douadic 36066 CC Brenne - Val de Creuse 43,14 462 (2021) 11
Fontgombault 36076 CC Brenne - Val de Creuse 10,58 256 (2021) 24
Ingrandes 36087 CC Brenne - Val de Creuse 11,12 303 (2021) 27
Lingé 36096 CC Cœur de Brenne 32,66 203 (2021) 6,2
Lurais 36104 CC Brenne - Val de Creuse 13,61 226 (2021) 17
Lureuil 36105 CC Brenne - Val de Creuse 22,04 268 (2021) 12
Martizay 36113 CC Cœur de Brenne 39 929 (2021) 24
Mauvières 36114 CC Marche Occitane - Val d'Anglin 23,94 303 (2021) 13
Mérigny 36119 CC Brenne - Val de Creuse 31,77 544 (2021) 17
Néons-sur-Creuse 36137 CC Brenne - Val de Creuse 19,85 359 (2021) 18
Pouligny-Saint-Pierre 36165 CC Brenne - Val de Creuse 47,45 1 022 (2021) 22
Preuilly-la-Ville 36167 CC Brenne - Val de Creuse 4,23 151 (2021) 36
Rosnay 36173 CC Brenne - Val de Creuse 59,03 520 (2021) 8,8
Ruffec 36176 CC Brenne - Val de Creuse 40,93 575 (2021) 14
Saint-Aigny 36178 CC Brenne - Val de Creuse 14,86 270 (2021) 18
Saint-Hilaire-sur-Benaize 36197 CC Marche Occitane - Val d'Anglin 32,61 307 (2021) 9,4
Sauzelles 36213 CC Brenne - Val de Creuse 12,86 254 (2021) 20
Tournon-Saint-Martin 36224 CC Brenne - Val de Creuse 25,82 1 119 (2021) 43

Appellation d'origine protégée[modifier | modifier le code]

Pour avoir ou garder l’appellation, des critères de qualités précis devant être respectés, les fromages passent tous les deux mois, à la maison de l'agriculture du Blanc, devant une commission qui vérifie notamment le goût, la texture, la croûte, la forme et la tenue. Lors de sa commercialisation, le fromage doit comporter une étiquette verte (fermiers), ou rouge (industriels, laitiers et artisanaux).

Deux fromages de chaque producteur y sont examinés ; l’un d'eux est dégusté, l’autre est analysé. Une note est attribuée à chaque producteur selon trois critères : l’aspect du fromage, sa coupe et son goût (éliminatoire). Si la note globale d’un producteur est inférieure à 10/20, il reçoit un avertissement. Au bout de trois avertissements, le producteur ne peut plus utiliser l'appellation pouligny-saint-pierre pour une durée de trente jours.

La commission, mise en place par l'institut national de l'origine et de la qualité, réunit les fromages : fermiers, industriels, laitiers et artisanaux, la direction des services vétérinaires et la délégation départementale de la consommation, du commerce et de la répression des fraudes.

Le fromage[modifier | modifier le code]

L'intérieur du pouligny (150 g) en 2015.
L'intérieur du pouligny (150 g) en 2015.

Le pouligny-saint-pierre est un fromage au lait cru de chèvre[2], à la fois à pâte molle à croûte naturelle et à pâte molle à croûte fleurie. Il est obtenu par coagulation lactique[2] avec une faible addition de présure[2]. Sa pâte est molle, salée, à moisissures superficielles. Sa teneur en matière grasse est supérieure à 45 % de la matière sèche, l'extrait sec est supérieur à 90 g par fromage.

La forme du fromage est caractéristique : c’est un tronc de pyramide à base carrée, devant faire 9 cm de côté à la base, 2,5 cm[2] au sommet et 12,5 cm[2] de hauteur. Sa masse est de 250 g[2]. Pour des raisons commerciales, une production existe maintenant de petits pouligny-saint-pierre de 150 g.

La durée d'affinage est de 10[2] jours minimum à compter du jour d'emprésurage.

Deux types d'affinages caractérisent ce fromage :

  • affinage en blanc[2] (couverture Geotricum) : saveur acidulée, légèrement salée, arômes de fruits secs, odeur florale et fruitée, texture fondante ;
  • affinage bleu[2] (couverture Penicillium album) : saveur caprine plus corsée, noisette, goût franc et affirmé, texture plus ferme.

Consommation[modifier | modifier le code]

Chiffres de production[modifier | modifier le code]

En 2005, l'aire de production s’étendait sur 70 000 hectares. Le nombre d'opérateurs était de 58 dont 53[2] producteurs de lait, 19[2] transformateurs (16 producteurs fermiers, 2 coopératives et 1 industriel) et 21[2] affineurs.

En 2013, la production commerciale était de 310 t.

En 2014, la production du lait est assuré par 36[8] producteurs et la production commerciale était de 319 t[8] (5,3[8] millions de litres de lait), dont 90 t[8] de fromage fermier et 192 t[8] de fromage laitier. Les fromages de 250 g représentent 65 % du tonnage commercialisé, alors que les fromages de 150 g, ne représentent que 35 % du tonnage commercialisé.

En 2015, la production commerciale était de 291,44 t[9] (5 251 314 litres de lait[3], soit une baisse de 7,76 t[9] et de 2,7 %[9].

En 2016, la production commerciale était de 293,17 t[3] soit (5 146 055 litres de lait[3]).

En 2017, le nombre d'opérateurs était de 38 dont 29[3] producteurs de lait, 7[2] producteurs fermiers en vente direct et 2[3] transformateurs (usine Eurial Poitouraine de Tournon-Saint-Martin[6] et la fromagerie d'Anjouin).

Lieu de vente et fête[modifier | modifier le code]

Un espace de vente direct de différents produits locaux (« La Maison du fromage et des produits locaux[10] ») a ouvert en à Pouligny-Saint-Pierre.

Chaque année au mois de septembre, a lieu la « fête de la chèvre et du fromage » dans la commune de Pouligny-Saint-Pierre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Journal officiel de l’Union européenne : Règlement (CE) no 1019/2009 de la commission du 28 octobre 2009 approuvant des modifications mineures du cahier de charges d’une dénomination enregistrée dans le registre des appellations d’origine protégées et des indications géographiques protégées Pouligny-Saint-Pierre (AOP) », sur le site de l'Eur-Lex (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s « Pouligny-Saint-Pierre », sur le site de l'Institut national de l'origine et de la qualité (consulté le ).
  3. a b c d e f g et h Jean-Michel Bonnin, « La pyramide de Brenne tire vers le haut », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b « AOP Pouligny-Saint-Pierre », sur le site de la Commission européenne (consulté le ).
  5. « Manger du reblochon l’été, du mont-d’or l’hiver : quelle saisonnalité pour les fromages ? », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c Jean-Michel Bonnin, « La coopérative Poitouraine regroupe ses forces », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Jean-Michel Bonnin, « Les deux pépites de l’entreprise Eurial », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. a b c d e et f « Un gage de qualité pour l'AOP », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. a b et c Jean-Michel Bonnin, « Le fromage de Pouligny prend du volume », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Jean-Michel Bonnin, « De quoi en faire tout un fromage », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Chatel de Brancion (Laurence) [dir.], Val de Creuse et Val d'Anglin. Nature et patrimoine. Guide, Bélâbre, Histaval, 2023, p. 28-29 et 202.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]