Porte-conteneurs

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Porte-conteneurs
Image illustrative de l’article Porte-conteneurs
Deux post-Panamax de l'APL à San Francisco
Généralités
Type navire de charge
Époque 1956 - présent
Lieux Monde entier / pays développés
En activité 3 500 navires
Sous-types Feeders, PC à cellules
Caractéristiques courantes
Taille 100 - 11 000 EVP
Propulsion Moteur Diesel 2 temps, 1 hélice
Matériaux Acier
Autres Superstructures réduites, conteneurs empilés en pontée, proue évasée

Un porte-conteneurs est un navire destiné au transport de conteneurs à l'exclusion de tout autre type de marchandises. Apparu dans les années 1970, le porte-conteneurs est maintenant le principal mode de transport maritime de fret dans les ports de commerce. Il fait partie intégrante du commerce mondial. Leur taille sans cesse croissante crée de nombreux problèmes architecturaux et portuaires.

Terminologie

Le mot « porte-conteneurs » est une traduction directe de l'anglais container carrier, qui est devenu plus tard container ship. Il existait l'appellation « navires porte-cadres » dans les années 1960, maintenant désuète. Ils sont souvent abrégés en PC, et surnommés « porte-boîtes ».

Dans le transport maritime, on trouve les abréviations UCC pour Universal Container Carrier (porte-conteneurs universel, les plus courants) et FCC pour Fully Cellular Containership (porte-conteneurs à cellules, utilisées pour guider les conteneurs lors du chargement ; cas des plus grands).

Histoire

Le développement des porte-conteneurs est récent : pendant longtemps le transport de produits divers s'est fait à l'aide de cargos. Les années 1970 ont vu le développement des échanges commerciaux entre les différents continents. Les porte-conteneurs ont répondu à ce besoin de transport en offrant une modularité et une flexibilité importantes, notamment avec l'automatisation des moyens de levage dans les ports.

MSC Daniela (ancien type de 1972)
L’Umm Salal de l'United Arab Shipping Company, un porte-conteneurs récent (2011) d'une capacité de chargement de 13.470 EVP

Le conteneur naît en 1937 aux États-Unis avec le cargo reconstruit Ideal X de la Pan-Atlantic Steamship, quand le transporteur McLean Trucking Co. commence à expédier des remorques de camions sans leur châssis entre New-York et Houston. En tant que chauffeur, il lui arrive de s'impatienter dans les ports quand il livre ou vient chercher des marchandises. Il lui vient alors l'idée de réunir les colis, jusqu'ici manutentionnés un par un, dans une boîte qui passerait directement du navire au camion. Pour éviter les réglementations différentes selon les États lors du transport Nord-Sud des États-Unis, le transporteur décide de passer par la mer, invente le conteneur et acquiert une compagnie maritime. En 1960, Mac Lean crée la société d'armement Sealand Corporation (sea-land) pour bien exprimer le caractère intermodal de son concept. Ce moyen de transport conquiert rapidement le monde entier et les raisons de ce succès sont évidentes : la simplicité du système, son caractère multimodal, une bonne garantie contre les risques de vols ou d'avaries et la standardisation mondiale dont il fait l'objet. En 1961, l'ISO fixe les dimensions d'une série de conteneurs (la série 1, ISO 668) à 8 pieds de large sur 8 pieds de haut, et des multiples de 10 pieds de longueur. Les dimensions les plus fréquentes, 20 et 40 pieds s'imposent, le TEU (twenty foot equivalent unit) ou EVP (équivalent vingt pieds) est né.

En 1967, la Compagnie générale transatlantique met en service le Suffren et le Rochambeau. Les cales de ces cargos sont aménagées pour transporter des conteneurs. À partir de 1968 commence la mise en place des lignes de transport par conteneurs les plus importantes : c'est d'abord la ligne nord-atlantique entre la côte est des États-Unis et l'Europe, puis à partir d'octobre 1968 la ligne transpacifique entre le Japon et la côte ouest des États-Unis. C'est à ce moment que la compagnie NYK Line met en service le premier porte-conteneurs jamais construit, le Hakone Maru. En 1969 se met en place la ligne Europe - Australie/Nouvelle-Zélande suivie fin 1971 de la ligne Europe - Extrême-Orient, puis en mai 1977 Europe - Afrique du Sud ainsi qu'Europe -Caraïbes/golfe du Mexique. En 1981, c'est au tour de l'itinéraire Afrique du Sud - Extrême-Orient (Safari service). Désormais les principales lignes de transport sont converties au conteneur.

Les premiers porte-conteneurs intégraux français sont armés en 1973 par la Compagnie des messageries maritimes : ce sont le Kangourou et le Korrigan. Ce dernier a une capacité de chargement de 3 000 EVP. Il est à l’époque le plus grand au monde. À partir de 1984, la compagnie Evergreen Marine de Taïwan crée le premier service « tour du monde » via le canal de Panama et celui de Suez avec respectivement douze navires dans chaque sens, mais cette desserte est abandonnée en 1999 car les lignes de type point A - point B sont plus efficaces. La même année, une tentative similaire de la compagnie United States Lines avec douze navires de la classe American New York échoue également après six mois, l'armateur ayant fait faillite. La ligne de porte-conteneurs la plus longue aujourd'hui est celle de la compagnie Maersk Sealand qui dessert sur quinze semaines la côte est des États-Unis, la Méditerranée, le canal de Suez, Singapour, Hong Kong, Taïwan, la côte ouest des États-Unis, puis retour par le Japon et les étapes précédentes.

Les conteneurs de 20 et 40 pieds de longueur, 8 pieds de largeur et 8 pieds se sont imposés au niveau international. L'ancien format de 35 pieds introduit par Sealand a disparu, on trouve aujourd'hui de plus en plus de conteneurs de 40 et 45 pieds high cube (8 pieds 6 pouces de hauteur) ; à l'intérieur des États-Unis on trouve même des conteneurs de 53 pieds qu'autorise la longueur des châssis de remorque aux États-Unis (contrairement à l'Europe). Le conteneur est devenu aujourd'hui le mode de transport idéal pour le porte-à-porte.

Depuis 1991, les bateaux sont construits avec un pont ouvert. Les cales sont dépourvues de panneaux (hormis les deux premières cales derrière le brise-lames), ce qui permet de réduire le temps de chargement et de déchargement et de faire l'économie du poids des panneaux de cale. Cette architecture nécessite une étrave conçue pour faire face aux vagues élevées et un système d'épuisement adapté. Les six navires de type Nedlloyd Europa (Panamax) de l'armateur Nedlloyd (plus tard Royal P&O Nedlloyd) sont les premiers à adopter cette architecture en 1991-1992, ainsi que les deux premiers post-Panamax Nedlloyd Hong Kong et Nedlloyd Honshu construits en 1994.

Utilisation actuelle

Le développement du transport par conteneurs a suivi le développement du commerce intercontinental des produits manufacturés des trois dernières décennies, et plus récemment la très forte croissance chinoise. Ainsi le transport par conteneur connaît une croissance de 6 % par an depuis 2002.

En 2005, on estime qu'il y eut 116 millions de voyages de conteneurs dans le monde dont :

Les porte-conteneurs utilisent des conteneurs de 20 pieds. Ce sont des conteneurs de taille standardisée, d'environ 6 mètres de long. Beaucoup transportent de plus en plus des conteneurs de 40 pieds, et peuvent souvent prendre des conteneurs high cube, d'une hauteur de 2,90 m au lieu de 2,57 m.

Les porte-conteneurs peuvent être de différentes tailles. Les plus petits, d'une longueur de l'ordre de la centaine de mètres, sont des navires de ravitaillement (feeder ships) : ils transportent une centaine d'équivalent vingt pieds le long des côtes et des estuaires.

La majorité des porte-conteneurs actuels transportent entre 500 et 3 000 conteneurs, pour une longueur comprise entre 100 et 200 m, et une vitesse de 15 à 23 nœuds : ce sont des navires avec une vitesse maximale relativement haute. Au milieu de l'année 2008, une crise a commencé : il y a un excédent de navires et de capacités de transport. Les frais de carburant sont élevés ; beaucoup d'armateurs décident de réduire la vitesse de leurs navires (slow steaming).

Les plus gros porte-conteneurs ont une capacité d'environ 8 500 EVP au début des années 2000 ; depuis 2006, des bateaux de 10 000 EVP sont apparus. Dénommés post-Panamax (en référence au canal de Panama), ils atteignent une longueur de 350 m, une vitesse maximale de 25 nœuds pour une puissance de 70 MW. En décembre 2014, le CSCL Globe, plus grand porte-conteneurs du monde à ce jour, est entré en activité : d'une longueur de 400 m, il a une capacité de 19 100 EVP[1]. Ces navires réalisent des liaisons commerciales entre différents continents voire des liaisons autour du monde.

Le Colombo Express, un des plus grands porte-conteneurs naviguant à ce jour
Le P&O Nedlloyd Barentsz près de Hambourg

Variantes

Derrière une apparence relativement simple (des boîtes empilées dans la coque), ces navires présentent une certaine diversité architecturale, et des problèmes spécifiques, en particulier pour les grands navires.

On distingue différents types de porte-conteneurs.

Les petits porte-conteneurs côtiers
un concept unique s'est imposé depuis les années 1990, avec une superstructure courte à l'arrière au-dessus de la salle des machines, une longue cale unique avec de multiples écoutilles pour plus de flexibilité, et des conteneurs sur ces écoutilles sur quatre à huit niveaux.
Les grands porte-conteneurs
avec l'augmentation de la taille, une solution couramment choisie est de ne pas avoir de pont, les conteneurs étant entreposés du fond de la cale à ciel ouvert. La superstructure est souvent décalée aux ¾ arrière, où elle peut occuper une longueur minimum. Les conteneurs sont entreposés sur 15 à 20 niveaux. Ces navires possèdent une double coque, de deux mètres d'épaisseur.
Les navires post-Panamax
la taille ne cesse d'augmenter mais reste limitée : la largeur est souvent imposée par les grues des ports, et le tirant d'eau par la profondeur des ports accessibles. Les plus grands résultent d'un compromis entre la vitesse (lignes fines et hydrodynamiques) et le nombre de conteneurs embarqués (demandant un plus grand volume).
Les navires multifonctions
il est souvent souhaitable que des navires d'autres types (vraquiers, Ro-ros…) puissent emporter des conteneurs. Dans ce cas, les écoutilles sont renforcées ou agrandies, et des cellules-guides sont ajoutées ; l'avantage reste faible si le port est mal équipé pour décharger les deux types de cargo en même temps.


Opération

Flotte mondiale

La flotte mondiale comprenait 3 500 porte-conteneurs au début de l'année 2006[2], pour une capacité totale de 8,1 millions d'EVP ; ce chiffre n'inclut toutefois que les porte-conteneurs cellulaires et exclut les cargos polyvalents ou les navires frigorifiques capables de transporter des conteneurs. La flotte s'était ainsi accrue de 8,9 % (pour ce qui est du nombre de navires) — 13,3 % (pour ce qui est de la capacité) — en un an. La taille moyenne, elle aussi en augmentation, se situait à 2 324 EVP.

Nombre de porte-conteneurs selon leur pavillon[3]
Pour les pays armant plus de dix navires ; le port en lourd est indiqué en milliers de tonnes
Pays Navires Port en lourd Pays Navires Port en lourd
Panama 663 23 282 Malaisie 48 840
Liberia 477 16 521 Grèce 47 2 194
Antigua-et-Barbuda 321 5 196 Espagne 27 252
Allemagne 273 11 646 Gibraltar 26 266
Singapour 214 5 274 Italie 25 897
Chine 152 3 718 Taïwan 25 ?
Îles Marshall 147 ? Bermudes 24 747
Royaume-Uni 146 5 774 Turquie 24 304
Chypre 145 3 330 Thaïlande 21 299
Hong Kong 133 4 408 Saint-Vincent 20 136
Danemark 86 5 561 Antilles néerlandaises 19 ?
Corée du Sud 81 1 367 TAAF 18 ?
Bahamas 79 2 356 Île de Man 16 ?
États-Unis 76 7 145 Israël 16 840
Malte 59 1 553 Russie 13 143
Pays-Bas 59 1 855 Iran 12 390
Indonésie 50 311 Japon 11 439
Total mondial 3 500 111 095

Armateurs : les alliances

En 1969, l'itinéraire Europe - Australie/Nouvelle-Zélande est ouvert au transport par conteneurs avec des navires de la deuxième génération (service ANZEC). Cette ligne est alors assurée conjointement par les armements Hapag-Lloyd (Allemagne), OCL du Royaume-Uni (union de cinq gros armements britanniques), Associated Conteneur Transportation (ACT) du Royaume-Uni, Royal Nedlloyd des Pays-Bas, Australian National Line et Shipping Company de Nouvelle-Zélande.

La ligne la plus importante et générant le plus de trafic est la ligne Europe-Extrême-Orient. Elle a été « conteneurisée » en 1968 par les grands armements.

  • En 1971 la première grande alliance, le service Trio, est créée par des armements de trois pays. C'est sur cette ligne que les porte-conteneurs les plus grands et les plus rapides, de la troisième génération, sont déployés entre novembre 1971 et juillet 1973. Ce service est créé par les armements NYK/Japon (3 puis, à partir de 1976, 4 navires), Mitsui-OSK au Japon (2, puis à partir de 1977, 3 navires), Hapag-Lloyd/Allemagne (4, puis à partir de 1981, 5 navires), OCL/Royaume-Uni (5, puis à partir 1989, 7 navires) qui a été reprise par la suite par P&O et Ben Line-Ellerman du Royaume-Uni (3 navires). Le service Trio est dissous début 1991, bien que Hapag-Lloyd et NYK continuent aujourd'hui encore à travailler ensemble ainsi qu'avec d'autres d'armements.
  • Le deuxième groupement est le Scandutch créé par les armements W. Wilhelmsen de Norvège, East Asiatic Company (EAC) du Danemark, Brostroem de Suède et Royal Nedlloyd des Pays-Bas. L'armement français CGM est entré dans le groupement en 1973 ainsi que la Malasyan Intern. Shipping Company. Cette alliance est également dissoute en 1991.
  • La troisième alliance, le service ACE (Asian Container Europe), est créée en 1975. Elle regroupe les armements K-Line du Japon, Orient Overseas Container Line (OOCL) de Hong Kong, Neptune Orient Line (NOL) de Singapour et la Compagnie maritime belge (CMB) de Belgique.
  • Entre 1991 et 1996 une alliance est créée entre Maersk-Line et P&O.
  • Le service BEN EAC n'a existé qu'entre 1991 et 1993. Il réunissait trois armements scandinaves ainsi que la Ben Line et Ellermann. Le service BEN EAC a été repris complètement en 1993 par l'armement Maersk-Line.
  • À partir de 1996, le numéro un de l'armement mondial Maersk passa un accord avec l'Américain Sealand. La synergie est si forte que Maersk a aujourd'hui pratiquement complètement repris l'armement américain.
  • De 1996 à 2001 fut créé la Global Alliance qui unissait les armements Hapag-Lloyd, NYK, NOL et P&O. Royal Nedlloyd y a adhéré en 1997 après sa fusion avec P&O.

À partir de 1977, l'itinéraire Afrique du Sud s'est ouvert au transport par conteneurs ; le service SAECS est alors fondé par les armements allemands Africa Linien, Hbg., Compagnie maritime belge, Royal Nedlloyd, Overseas Container Line (plus tard P&O) et Safmarine (Afrique du Sud). La ligne est desservie par neuf porte-conteneurs modernes de 2 400 EVP dotés de moteurs Diesel à deux temps. Ce service est aujourd'hui toujours en place avec les armements Maersk-Sealand, Safmarine, P&O Nedlloyd (encore en janvier 2006), CMA-CGM et Deutsche Afrika Linie. Mitsui-OSK Lines doit s'intégrer à partir de février 2006 à ce service.

Les alliances actuelles sont :

  • Grand Alliance qui regroupe Hapag-Lloyd, NYK, OOCL, P&O Nedlloyd (jusqu'en janvier 2006) et Malaysian intern. Shipping Corp (MISC).
  • New World Alliance comprenant les armements APL/nol, Hyundai Merchant Marine, Mitsui-OSK Line ; en septembre 2005, l'accord a été reconduit pour sept ans. À partir de janvier 2006 une coopération existe avec la Grand Alliance.
  • CKYH qui regroupe COSCO/Chine, K-Line/Japon, Yangming/Taïwan, et Hanjin/Corée du Sud.

Les grands armements, travaillent de manière autonome sur le plan mondial.

Les principaux armements de porte-conteneurs

Les principaux armements sont en 2012[4],[5] :

  1. Maersk (avec Safmarine) (Danemark) : 605 navires d'une capacité de 2 584 000 EVP (16 % de parts de marché) ;
  2. MSC (Suisse) : 455 navires d'une capacité de 2 229 000 EVP (12 % de parts de marché) ;
  3. CMA-CGM (France) : 408 navires avec une capacité de 1 384 000 EVP (8 % de parts de marché) ;
  4. Evergreen Marine (Taïwan) : 182 navires avec une capacité de 723 000 EVP ;
  5. Cosco (Chine) : 162 navires avec une capacité de 717 000 EVP ;
  6. Hapag-Lloyd (Allemagne) : 139 navires avec une capacité de 632 000 EVP ;
  7. APL (avec NOL) : 126 navires avec une capacité de 576 000 EVP ;
  8. Hanjin (Corée) : 110 navires avec une capacité de 574 000 EVP ;
  9. China Shipping Container Line (CSCL) (Chine) : 111 navires avec une capacité de 290 089 EVP ;
  10. Mitsui OSK Line (Japon) : 110 navires avec une capacité de 506 000 EVP.

Constructeurs

Parmi les constructeurs actuels de grands porte-conteneurs (plus de 7 000 EVP), on trouve les chantiers :

Architecture

Problèmes architecturaux

Vue d'une étrave typique, en l'occurrence celle du Cosco Brisbane, en chantier à Hambourg
Le stockage des cargaisons très en hauteur rend cette cargaison vulnérable en cas de tempête, d'incendie ou d'accident. Les conteneurs tombés à l'eau peuvent être source de problèmes de pollution marine ou de sécurité maritime. Ici l'arrimage des caisses les unes aux autres a provisoirement limité les dégâts, mais certaines se sont écrasées

Un des principaux problèmes des porte-conteneurs est leur stabilité, puisque la cargaison est stockée parfois très haut. Pour contrebalancer le poids en hauteur, le double fond est souvent rempli d'eau de ballast.

Sur les grands navires, des problèmes structurels surviennent, dus à la grande longueur. La plupart des porte-conteneurs possédant une hélice unique, la torsion génère de grandes contraintes sur le quart avant. À l'arrière, les fonds plats dans le voisinage de l'hélice doivent être renforcés pour éviter d'entrer en résonance avec les premiers harmoniques de l'hélice.

Un problème typique de ces navires est le roulis rythmique, se manifestant par un roulis de courte période et de grande amplitude, par mer venant de l'avant. Il survient quand la période de roulis du navire est de l'ordre de la période des vagues, les formes évasées de la proue générant de grands moments de redressement. Les mouvements de roulis et de tangage deviennent couplés, générant de grandes accélérations verticales et transversales. À l'heure actuelle, les seuls véritables remèdes sont des renforts structurels sur la proue et au niveau des écoutilles.

Équipement

Pour le stockage des conteneurs, de nombreux navires utilisent les cellules-guides qui permettent au conteneur de venir aisément à la bonne place lors du chargement, et de le maintenir en place une fois en route. Il existe souvent des endroits spécifiques pour les conteneurs réfrigérés et les conteneurs dangereux.

Pour le chargement et le déchargement, les petits navires disposent souvent soit de multiples grues classiques, soit d'un ou deux portiques. Les plus grands navires sont en général dépourvus de grues afin de maximiser l'espace de pont disponible, et ont alors besoin des grues du port.

Machinerie

L'immense majorité des porte-conteneurs est équipée d'un moteur Diesel à deux temps entraînant une hélice à pale fixe unique. La salle des machines est située aux trois quarts arrières sur la majorité d'entre eux, sur les navires de plus grande taille afin de respecter une visibilité réglementaire, les emménagements sont situés aux trois quarts avant. Sur les navires plus petits, des moteurs à quatre temps et, parfois, une double hélice, peuvent être employés. La salle des machines est alors à l'arrière.

La production d'électricité est assurée par des générateurs Diesel.

Derniers développements techniques

Proue d'un porte-conteneurs de la MSC

(Actualisé en 2011.)

  • Les plus grands porte-conteneurs aujourd'hui peuvent transporter 16 000 EVP (CMA CGM Jules Verne). Mærsk a toutefois annoncé récemment la construction de porte-conteneurs pouvant transporter 18 000 EVP.
  • Le , le Colombo Express de l'armement Hapag-Lloyd a entamé son premier voyage au départ de Hambourg. Il a été lancé le 31 mars 2005 au chantier Hyundai Heavy Industries (Ulsan, Corée du Sud), premier d'une série de huit 8 750 EVP construits pour Hapag-Lloyd. Ces navires sont propulsés par un moteur Diesel de type Man-B&W 12K98ME de 93 500 ch. Ce type de moteur désigné par les lettres « ME » applique de manière incomplète la technique du common rail, dans la mesure où les différents cylindres ne sont pas alimentés par une canalisation à haute pression de combustible commune (common rail), mais de manière conventionnelle, chaque cylindre disposant de sa propre pompe à combustible. Le système hydraulique toutefois est commun et est commandé de manière centralisée. Ces navires ont des raccordements pour 730 conteneurs frigorifiques.
  • L'armateur Claus-Peter Offen a commandé en 2003 à Samsung Heavy Industries neuf porte-conteneurs de 9 200 EVP chacun. Ils ont une longueur hors-tout de 336,7 mètres, une largeur de 45,60 mètres, une hauteur de côté 27,20 mètres et leur tirant d'eau est de 15 mètres maximum. La propulsion est assurée par un Diesel 12K98MC de Man-B&W avec une puissance de 68 640 kW, soit 93 500 ch à 25 nœuds. Pour la première fois, un porte-conteneurs atteint la largeur de 45,60 mètres, permettant ainsi de mettre sous le pont dans 10 cales, 16 conteneurs côte à côte et sur le pont 18 conteneurs au lieu de 17.
  • COSCO a commandé en janvier 2005 quatre porte-conteneurs au chantier Hyundai Heavy Industries de 10 000 EVP. La longueur est de 349 mètres pour une largeur de 45,60 mètres. En mai 2005, COSCO a commandé quatre autres porte-conteneurs de 10 000 EVP au chantier naval de Cosco-khi Nantong. La livraison de tous ces navires doit débuter en 2008.
  • Maersk-Sealand a commandé mi-2004 au chantier naval Odense Steel Shipyard quatorze grands porte-conteneurs auxquels ont été ajoutés six navires, les deux derniers devant être livrés en 2011. Ils ont pour la première fois un moteur Diesel common rail de 12 cylindres de type Sulzer 12RT-flex96C développant 93 400 ch. En juin 2005, on a appris que les caractéristiques des navires à livrer à partir de 2006 avaient été modifiées et que les navires devraient être considérablement plus grands. Pour ces navires, Maersk-Sealand aurait commandé des moteurs de 14 cylindres de type Man-B&W 14K98MC développant 108 900 ch en Corée.
  • À l'exception de l'armement Maersk-Sealand, on n'attend pas avant 2010 de navires de la classe de 12 000 EVP, car, d'une part les chantiers navals tournent aujourd'hui à plein régime, et que d'autre part il existe des goulots d'étranglement pour la livraison des moteurs de grande taille. Une commande effectuée en 2005 ne sera pas livrée avant 2010. Tous les grands terminaux de conteneurs ont déjà commandé des grues à conteneurs avec une portée pouvant aller jusqu'à 64 mètres permettant de décharger des porte-conteneurs de 55 mètres de large (22 conteneurs côte à côte). Quelques nouveaux terminaux en eau profonde sont en construction comme le nouveau terminal A. P. Møller à Los Angeles (États-Unis) et à Salalah (Oman). En Allemagne, il y a un plan bien avancé (début des travaux en 2006) de construction d'un terminal de conteneurs pouvant accueillir des navires avec plus de 12 000 EVP et offrant 16,50 mètres de profondeur.

En septembre 2005, 43 porte-conteneurs de plus de 9 000 EVP sont commandés dans le monde entier.

Pour décharger toujours plus vite ces porte-conteneurs, l'industrie modifie actuellement ses techniques de quai avec l'apparition de nouveaux véhicules comme l'ATT de la firme Gaussin qui permet un meilleur rayon de braquage et un taux d'utilisation (moteur interchangeable) beaucoup plus important.

Propulsion

Les porte-conteneurs de première et deuxième générations avaient des propulsions comportant un seul arbre d'hélice. Les navires de la troisième génération (construits entre 1971 et 1981) étaient conçus initialement pour naviguer à des vitesses de 27 à 28 nœuds. Pour y parvenir, des propulsions à deux voire trois arbres d'hélices (Diesel ou turbines) étaient nécessaires. Le premier super-Panamax à arbre d'hélice unique fut commandé en 1980, lorsque les premiers moteurs Diesel de 50 000 ch furent disponibles, permettant ainsi d'éviter la présence de plusieurs moteurs, solution plus coûteuse. À partir de la fin des années 1970, presque tous les porte-conteneurs propulsés par des turbines ont été rééquipés en Diesel, conséquence d'un prix de pétrole élevé et de la renonciation aux vitesses très élevées de 28 nœuds. Les commandes de navires à deux arbres hélices ont à cette époque été converties en navires à un seul arbre, comme les quatre navires d'Hapag-Lloyd de la série Hamburg Express. La vitesse moyenne de presque tous les grands conteneurs s'est alors fixée à 24 nœuds, contre environ 25 nœuds aujourd'hui.

Les moteurs Diesel les plus utilisés sont des 12 cylindres à deux temps de type Man-B&W 12K98ME/MC développant 94 000 ch à 94-104 tr/min et de type Waertsilae-Sulzer 12RT-flex96C common rail développant 93 400 ch à 100 tr/min.

Les deux fabricants offrent aussi ces moteurs dans une version 14 cylindres, Man-B&W disposant du moteur Diesel K108ME de 12 ou 14 cylindres de 108 cm de diamètre.

Le plus grand problème actuel concerne la propulsion du futur 12 000 - 15 000 EVP. Les armateurs ne sont intéressés par cette taille de porte-conteneurs que si elle est source d'économie. Dans ce contexte il est très important d'atteindre la vitesse de 25 nœuds, plus des réserves. Avec un tel tonnage, il est nécessaire de remplacer le moteur Diesel à 12 cylindres en ligne fournissant donc 90 000 à 93 000 ch par un moteur allongé à 14 cylindres. De tels moteurs, fournissant environ 117 000 ch, ont déjà été mis au point par Man-B&W et Sulzer et leur construction est possible. Le problème est l'hélice qui doit mesurer entre 11 et 11,5 mètres de diamètre et peser environ 120 tonnes, pour pouvoir transmettre la puissance accrue du moteur tout en maintenant le même régime du moteur (de 94 à 104 tr/min). Avec une taille d'hélice de 10 mètres, on est aujourd'hui à la limite de ce qui est envisageable. L'alternative serait un navire à deux arbres avec deux moteurs Diesel. Tous les armements ont jusqu'à présent repoussé cette solution parce qu'elle générerait des coûts accrus, les moteurs et les hélices étant aujourd'hui la partie la plus coûteuse du navire.

Une autre tendance se dégage pour le futur des porte-conteneurs, le carburant entrant pour un tiers à la moitié dans les coûts d'exploitation et son prix sujet à variation, la vitesse n'est plus la priorité ; le slow steaming, en faisant passer la vitesse de 24 nœuds à 18 (voire moins), permet de réduire la consommation du bâtiment par deux, l'avantage est également de conserver les motorisations de l'ancienne génération pour des navires allant jusqu'à 18 000 EVP[6].

Exemples de navires

Le CMA CGM Balzac à Zeebrugge en Belgique

Horaires

Notes et références

  • (en) Peter F. Zink et Eugene Van Rynbach, chap. XXX « Container Ships », dans Thomas Lamb (dir.), Ship Design and Construction [détail des éditions]
  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Containerschiff » (voir la liste des auteurs).
  1. « Le plus gros porte-conteneurs entre en action », sur lefigaro.fr, ,(en) « Monster of the sea: world’s largest container ship sets off on her maiden voyage from China », sur dailymail.co.uk,
  2. « United Nations Conference on Trade and Development », Review of Maritime Transport 2006, United Nations, 2006 [présentation en ligne]
  3. (en) Nombre de navires d'après le CIA World Factbook, édition 2007 site Web ; Port en lourd d'après l'UNCTAD.
  4. Chiffres au 6 janvier 2012 d'après DynaLiner
  5. Claire Garnier, « Le Marco-Polo, plus grand porte-conteneurs du monde et français », sur Slate,
  6. « Cerf-volant, baisse de vitesse: le transport maritime à l'heure des économies. » (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

  • Jérome Billard, Porte-conteneurs. La révolution des transports maritimes, E.T.A.I., octobre 2003 (ISBN 2-7268-9340-6)
  • Emmelene Landon, Le Tour du monde en porte-conteneurs, Gallimard, décembre 2003, 95 pages (ISBN 2742412468)
  • (en) Brian J. Cudahy, Box Boats: How Container Ships Changed the World, Fordham University Press, avril 2006, 352 pages (ISBN 0823225682)

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