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Le monde de la guerre froide en 1959.

La guerre froide (anglais :Cold War ; russe : Холодная Война, Halodnaïa Vaïna) est la période de tensions qui s'est ouverte à la fin de la Seconde Guerre mondiale entre les États-Unis et l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et, de manière plus large, entre les démocraties libérales occidentales et les régimes communistes, et qui s'est achevée par la dislocation de l'URSS en 1991.

Cette rivalité entre les deux superpuissances était latente depuis le milieu du XIXe siècle, Tocqueville l'avait annoncée dès 1835 dans son ouvrage « De la démocratie en Amérique ». Elle s'est cristallisée avec l'arrivée des communistes au pouvoir en Russie en 1917 en lutte ouverte contre le capitalisme, ajoutant un fort contenu idéologique aux enjeux de domination politique et économique du monde.

La Seconde Guerre mondiale avait contraint Soviétiques, Américains et Britanniques à une alliance de circonstance sans autre but que de vaincre l'armée du IIIe Reich allemand et d'abattre le régime nazi. Si les désaccords entre les Alliés commencèrent à se faire jour dès avant la fin du conflit mondial, les espoirs de paix étaient grands en 1945, suscitant la renaissance d'une gouvernance mondiale par la création de l'ONU, dans un monde en ruine et dont la configuration avait été bouleversée :

  • Les États-Unis, seule grande puissance au sortir de la guerre et de plus seul pays possédant l'arme atomique, se retrouvent directement face à l'URSS, dès lors que le Royaume-Uni et la France très affaiblis par la guerre ont perdu leur statut de puissance dirigeante du monde.
  • L'Union soviétique sort exsangue de la guerre mais son armée conventionnelle sans rivale occupe une large portion de l'Allemagne, de l'Autriche et de l'Europe de l'Est dont elle entend coûte que coûte faire un glacis - le bloc de l'Est - la mettant à l'abri de toute tentative de renversement.

L'échec des négociations de paix sur l'Allemagne, la mise en œuvre du Plan Marshall au bénéfice des seules nations occidentales et le blocus de Berlin montrèrent de la manière la plus claire dès 1947-1948 l'entrée en guerre froide pour plus de 40 ans.

Si l'Europe a été le terrain initial et emblématique de la guerre froide, toutes les parties du monde ont été d'une manière ou d'une autre impliquées dans l'affrontement entre les deux Grands : l'Asie qui sera le théatre des guerres les plus « chaudes » de cette période : en Chine (1949), en Corée (1950-1953) et au Vietnam de 1945 à 1954 puis de 1962 à 1975, mais aussi le Proche-Orient où cet affrontement se nourrira du conflit israélo-arabe, l'Afrique et l'Amérique latine où chacun soutiendra ses partisans dans la conquête ou la conservation du pouvoir par tous les moyens : subversion, coup d'État, guérilla, aides économique ou militaire…

Chacun des deux Grands a constamment exercé sur son camp un certain degré de contrainte visant à en assurer l'intégrité afin d'éviter un effet domino et de préserver ses intérêts vitaux. C'est ainsi que l'URSS brisera l'insurrection de juin 1953 en Allemagne de l'Est ou bien celle de Budapest en 1956, et que les États-Unis renverseront le gouvernement du Guatemala en 1954 ou tenteront de renverser Fidel Castro à Cuba (débarquement de la baie des Cochons) en 1961.

Cependant la bipolarisation sera remise en cause par des pays désireux d'occuper une place à part entière dans le jeu diplomatique mondial, comme la Chine populaire qui rompra avec Moscou en 1961 ou la France du Général de Gaulle qui quittera l'organisation militaire intégrée de l'OTAN en 1966. En marge des deux blocs, les pays du tiers monde tels que l’Inde de Nehru, l’Égypte de Nasser et la Yougoslavie de Tito formèrent pour un temps le mouvement des non-alignés, proclamant leur neutralité et jouant sur la rivalité entre les blocs pour obtenir des concessions.

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