Port-Vila

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Port-Vila
Vue aérienne de Port-Vila.
Géographie
Pays
Province
Île
Baigné par
Superficie
23,6 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Altitude
59 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
49 034 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
2 077,7 hab./km2 ()
Gentilé
Vilois, Viloise, Port-vilaise, Port-vilaisVoir et modifier les données sur Wikidata
Fonctionnement
Statut
Chef de l'exécutif
Erick Puyo Festa (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Jumelage
Shanghai (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Carte

Port-Vila (en anglais : Port Vila, /ˌpɔːt.ˈviː.lə/) est la capitale du Vanuatu et le chef-lieu de la province de Shéfa. Elle est située sur la côte sud de l'île d'Éfaté et possède le plus grand port et le plus grand aéroport du pays, l'aéroport international Bauerfield, ce qui en fait le centre économique et commercial. Sa population était de 44 039 habitants au recensement de 2009[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

La région est occupée par des populations mélanésiennes. En 1606, les premiers Européens arrivent sur l'archipel qui va devenir les Nouvelles-Hébrides (« Big Bay », île d'Espiritu Santo), menés par Pedro Fernandes de Queirós et Luis Váez de Torres.

Cathédrale du Sacré-Cœur de Port-Vila.

Au XIXe siècle, des colons français fondent Franceville, éphémère municipalité indépendante en 1889 (le territoire est officieusement sous administration franco-britannique depuis 1887). De 1889 à 1890, la colonie, forte de 500 autochtones et d'environ 50 colons occidentaux, a vécu une forme d'autonomie, avec suffrage universel direct (réservé aux blancs). Le premier président fut R.D. Polk, un proche du président américain James K. Polk.

Au début du XXe siècle, Français et Anglais nomment des commissaires-résidents au Nouvelles-Hébrides ; leur résidence est édifiée à Vila. Le , ils signent un protocole de convention permettant l'administration conjointe de l'archipel, ratifié en et proclamé à Vila en décembre de la même année.

La concentration des services administratifs, commerciaux et navals à Port-Vila en fait la capitale de facto du condominium des Nouvelles-Hébrides.

En 1894, Efaté compte 119 Européens. En 1909, Port-Vila, ville blanche, abrite 400 personnes, uniquement européennes. En 1930, elle héberge 800 Européens et 200 Asiatiques (artisans chinois et japonais, et quelques travailleurs tonkinois, logés plutôt sur les plantations). La circulation diurne des Mélanésiens est très contrôlée.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'aviso Chevreuil des Forces navales françaises libres, est envoyé aux Nouvelles-Hébrides et aux Îles Banks, par le commandant de la Marine dans le Pacifique, le capitaine de frégate Cabanier, pour des missions de visite et de maintien de l'ordre. Commandé par l'enseigne de vaisseau Fourlinnie, il fait un passage à Port-Vila entre le 10 et le [2]. Port-Vila devient une base militaire américaine importante du Pacifique.

La mélanisation de la ville s'accélère après guerre : 200 en 1955, 3 000 en 1965, soit déjà 70 % de la population urbaine.

À la fin de l'année 1959, la ville, qui compte alors 2500 habitants, est détruite à 60 % par un ouragan. En 1987, la ville est sérieusement endommagée par un cyclone tropical et connaît également un tremblement de terre destructeur en .

Climat[modifier | modifier le code]

La ville connaît un climat tropical, avec une saison sèche et une saison chaude et humide. Les précipitations sont d'environ 2 800 mm (2008) par an et la ville est aussi soumise aux alizés de sud-est.

Éducation[modifier | modifier le code]

La ville abrite un des sites de l'université du Pacifique Sud (site ni-vanuatu, au campus Emalus). Depuis , l'Université Toulouse 1-Capitole y a délocalisé la licence Administration Economique et sociale (AES) avec l'appui de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF).

Pour l'enseignement secondaire francophone la ville compte le Lycée français J.M.G Le Clézio, le lycée Louis-Antoine de Bougainville et le lycée catholique Montmartre. On trouve aussi des lycées anglophones : l'école PVIS, le lycée de Malapoa, le lycée Central School.

Langues[modifier | modifier le code]

La langue parlée au quotidien est le bichelamar, un pidgin du Pacifique, mais l'anglais (85 % de la population le parle et le comprend), et le français (4 %) sont largement répandus. Les autres langues sont le vietnamien, parlé par environ 600 personnes, et le bahasa indonesia (indonésien) parlé par environ 200 personnes.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Les premières élections municipales, au suffrage universel, se tiennent le , dans le cadre de l'autonomie politique de la colonie et de sa transition vers l'indépendance. La liste de l'Union des communautés des Nouvelles-Hébrides (future composante de l'Union des partis modérés), francophone, remporte dix-huit des vingt-trois sièges au conseil municipal face au Parti national des Nouvelles-Hébrides (anglophone). Rémy Delaveuve devient ainsi le premier maire de la ville[3],[4].

Le maire de Port-Vila est Ulrich Sumptoh, de l'Union des partis modérés (centre-droit, francophone), élu en , avec pour vice-maire Leimara Malachi du Vanua'aku Pati (centre-gauche, anglophone)[5].

Centres d'intérêt[modifier | modifier le code]

  • Le Centre culturel de Vanuatu, l'institution culturelle nationale du pays qui œuvre « à l'enregistrement et à la promotion des diverses cultures du Vanuatu [...] [et qui] joue le rôle d'organisme national de préservation, de protection et de promotion des différents aspects de la culture de l'archipel ». Il héberge le Musée national de Vanuatu qui propose des expositions relatives à la culture et à l’histoire de ce groupe d’îles du Pacifique Sud et la Bibliothèque nationale du Vanuatu qui est, à la fois une bibliothèque patrimoniale possédant des documents rares et précieux, et une bibliothèque de prêt.
  • capitale cosmopolite,
  • à taille humaine (moins de 70 000 habitants, faubourgs compris),
  • mixte de cultures mélanésienne, européenne, asiatique,
  • centre financier (offshore),
  • aéroport international principal, bonnes dessertes inter-îles,
  • large offre en hôtellerie, restauration, distraction,
  • centre commercial, shopping, boutiques des deux côtés de Lini Highway,
  • marché,
  • centre culturel (face au Parlement),
  • fondation Michoutouchkine et Pilioko,
  • îlot Irikiri,
  • tour de l'île, en presque 150 km,
  • plage, palmes-masque-tuba,
  • centre sportif,
  • centre d'affaires,
  • Lycées, Université du Pacifique, AULF

Citation[modifier | modifier le code]

« Le charme de la capitale, Port-Vila […], sans doute la ville la plus originale de toute l'Océanie, résume en tout cas assez bien la diversité culturelle de l'archipel et l'apport des multiples contacts qui se sont réalisés sur ses rivages (article « Vanuatu : La politique et le feu des volcans » in Atlas des îles et États du Pacifique Sud, de Benoît Antheaume et Joël Bonnemaison, GIP Reclus/Publisud, Montpellier 1988). »

Annexes[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Dieu est américain, titre d'un film documentaire (2007, 52 min), de Richard Martin-Jordan, sur le culte de John Frum à Tanna.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joël Bonnemaison, Système de migration et croissance urbaine à Port-Vila et Luganville (Nouvelles-Hébrides), Éditions de l'Office de la recherche scientifique et technique outre-mer, Paris, 1977, 97 p. (ISBN 2-7099-0439-X)
  • Pierre Benoît, Erromango, roman,
  • Didier Daeninckx et Joe Giusto Pinelli, Le tableau papou de Port-Vila. Roman noir mis en couleurs par Heinz von Furlau, Le Cherche Midi, 178 p. (ISBN 9782749134451) (fiction)
  • (en) Gabriela Gonzales, Port Vila (Vanuatu). The Ultimate Handbook Guide, MicJames, 2014
  • (en) Gerald Haberkorn, Port Vila: transit station or final stop? : recent developments in ni-Vanuatu population mobility, National Centre for Development Studies, Research School of Pacific Studies, Australian National University, Canberra, 1989, 162 p. (ISBN 9780731506699)
  • (en) Brij V. Lal and Kate Fortune, « Port Vila », in The Pacific Islands : an encyclopedia, University of Hawai'i Press, Honolulu, 2000, p. 103-104 (ISBN 0-8248-2265-X)
  • Dimitri Ignatieff, « Présence dans le Pacifique des navires de la France Libre : Le Chevreuil », Revue Maritime, no 484,‎ , p. 96-99 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Wan Smolbag, compagnie théâtrale fondée à Port-Vila

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « 2009 National Population and Housing Census » [archive du ], Vanuatu National Statistics Office, (consulté le ), p. 12
  2. Ignatieff 2009, p. 97.
  3. (en) "Municipal Elections: 43 Years On", The Vanuatu Daily Post, 13 mars 2018
  4. (en) Brian Macdonald-Milne et Pamela Thomas, Yumi Stanap: Some people of Vanuatu, université du Pacifique Sud, 1994, pp.68 & suivantes
  5. (en) "New mayor for Vanuatu's Port Vila", Radio New Zealand International, 27 janvier 2014