Porhoët

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Porhoët
Blason de Porhoët
Héraldique
Porhoët
Carte de localisation.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Démographie
Langue(s) français - gallo

Le Porhoët [pɔʁwɛt] est un pays historique au centre de la Bretagne, correspondant initialement au pagus trans sylvam (« d'Outre-Forêt » ou Porhoët), autour de Mûr-de-Bretagne, qui était un pagus, c'est-à-dire une subdivision administrative de la Domnonée[1], situé de part et d'autre de l'Oust, affluent de rive droite de la Vilaine.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le Porhoët est attesté sous les formes Poutrecoet en 833, pagus Trocoet vers 854, Poutrocoet en 859, pagus trans sylvam en 868[2].

Les mentions anciennes en latin sous la forme pagus correspondent à celles en Pou- et les comparaisons entre les différents toponymes en Pou- > Pou-, Po- comme le Clos Poulet (Ille-et-Vilaine, Poëlet au XIe siècle) et le Poher (Finistère, Poucaer en 840, pagum Civitalis au VIIe – IXe siècle incitent à voir dans le breton pou un produit du latin pagus[2],[3].
La seconde partie Trocoet de la forme de 854 se décompose en deux éléments, à savoir les termes d'ancien breton tro « autour, alentours » et coat, coet « bois, forêt » (néo breton koad), d'où le sens global de « pays entouré par la forêt ». Il existe une hypothèse pou-tre-coet « pays au travers de la forêt ou « pays d'outre forêt », dans laquelle tre est censé traduire le latin trans de la forme latinisée pagus trans sylvam de 868[4]. il s'agissait alors d'un immense massif forestier faisant office d'obstacle naturel[5], cependant les formes les plus anciennes donnent tro et non pas tre. Poutrocoet a été réduit à Porhoet par coalescence.

En raison de cette origine, ce mot a servi à désigner :

Géographie[modifier | modifier le code]

Le Poutrocoët était une vaste région de la Bretagne centrale, occupant toute la zone allant d'est en ouest de Montfort-sur-Meu à Rostrenen, sur une longueur de 100 à 120 kilomètres, et, du nord au sud, de Corlay à Camors sur une largeur d'une cinquantaine de kilomètres[7].

Paul Vidal de la Blache le décrit ainsi en 1903 :

« Sur les grès stériles du Massif de Paimpont, et au-delà jusqu'à Loudéac, Quintin, Lanouée, s'étend une région d'aspect forestier, encore à demi boisée (...). C'était la forêt centrale, la Brocéliande légendaire des romans de la Table Ronde . Tout le pays, comme l'indique son nom de Poutrecoët ou Porhoët, était réputé forêt : marches solitaires, livrées avec guerres et aventures ; région politiquement neutre, et dont la population, assurément rare, vivait chichement de culture pastorale et du produit des bois »[8]. »

Histoire[modifier | modifier le code]

La vicomté puis comté de Porhoët apparaît au XIe siècle regroupant plus de 140 paroisses et couvrant près de 4.000 km²[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Philippe Jouët et Kilian Delorme, "Atlas historique des pays et terroirs de Bretagne", Skol Vreizh, 2007, (ISBN 978-2-915623-28-4)
  2. a et b Auguste Longnon, Atlas historique de la France depuis César jusqu'à nos jours, (lire en ligne), p. 106, 103
  3. Loïc Langouet et Guy Souillet, « Reginca et la baie de Saint-Malo dans l'Antiquité », ABPO, vol. 81, no 4,‎ , p. 653-679 (lire en ligne) : p. 668
  4. Claude Capelle (préf. Léon Fleuriot), Le Gallo et les langues celtiques, Concoret, Bretagne Gallèse, coll. « Études et Recherches Gallèses », (lire en ligne).
  5. Capelle 1988.
  6. « Mais aucun de ces territoires ne correspond aux limites féodales de la vicomté de Porhoët. » E. Vallerie, p. 119.
  7. Charles Floquet, Au cœur de l'Argoat : La Bretagne intérieure, Paris, éditions France-Empire, (ISBN 2704800340).
  8. Paul Vidal de la Blache, Tableau de la géographie de la France, Hachette, .
  9. Louis Elégoët, Bretagne, une histoire, CRDP de Bretagne, , p. 66.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]