Porc-épic

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Porc-épic
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Porc-épic » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après

Taxons concernés

Deux genres du sous-ordre des Hystricognatha

Les porcs-épics sont des rongeurs caractérisés par une robe pleine de piquants et des mœurs nocturnes. Ils sont classés au sein de deux familles : les Hystricidae, c'est-à-dire les porcs-épics de l'Ancien Monde, et les Erethizontidae, c'est-à-dire ceux du Nouveau Monde. Longtemps réunies dans un seul groupe, les deux familles sont aujourd'hui séparées, car de nombreuses et profondes différences séparent un groupe de l'autre.

Caractéristiques communes[modifier | modifier le code]

5 grandes épines de taille et rayures différentes
Comme le hérisson, le porc-épic peut infliger des blessures douloureuses grâce à ses épines dures et orientables.
Répartition des hystricidae

Les porcs-épics sont des rongeurs qui se répartissent en deux familles : Hystricidae, cette première étant originaire des continents africain et asiatique et Erethizontidae, cette dernière étant originaire du continent américain. Leur pelage composé de poils et de piquants les protègeant des prédateurs. Ils atteignent des longueurs de 60 à 70 cm, du museau à la queue, et se dressent comme un ours, la plante des pieds posée fermement sur le sol. Contrairement aux rumeurs populaires, les porcs-épics n'ont pas la capacité de projeter leurs piquants. Par contre, ceux-ci se détachent facilement[1]. En restant plantés dans le corps d'un adversaire, les piquants peuvent y provoquer une septicémie.

Les petits naissent sans piquants. Ceux-ci n’apparaissent qu’au troisième jour après leur naissance et sont durs après une semaine.

De caractère solitaire, myopes, ils limitent leur vie sociale aux nécessités de la reproduction et, parfois, au partage de la végétation, leur nourriture. Ils font partie des plus gros rongeurs du monde après le capybara (aussi appelé cabiai), le castor du Canada et le paca (Agouti paca).

Certains représentants d'une espèce d'Amérique du Sud pèsent moins d'un kilogramme alors que beaucoup atteignent les 5 kg. Ceux d'Amérique sont souvent d'excellents grimpeurs aux arbres et leurs piquants sont individualisés (et non en touffes).

Liste d'espèces appelée « porc-épic »[modifier | modifier le code]

Note : certaines espèces ont plusieurs noms.

un gros rongeur avec de très longs piquants en bouquet, pointés vers l'arrière
Porc-épic de la famille
des Hystricidae
Un animal hérissé de piquants, comme une grosse bogue de châtaigne
Porc-épic de la famille des Erethizontidae
Hystrix cristata Musée de Toulouse
Chasse au porc-épic près de Talikhan, illustration du manuscrit dit Livre des merveilles (BNF Fr2810), XVe siècle.

À noter l'emploi occasionnel de l'expression petit porc-épic pour désigner un tenrec zébré de l'espèce Hemicentetes semispinosus[6].

Les porcs-épics dans la culture[modifier | modifier le code]

La légende selon laquelle le porc-épic est capable de lancer ses piquants est attestée chez les auteurs grecs anciens comme Oppien de Syrie, Élien le Sophiste et Timothée de Gaza[7].

Le porc-épic est parfois considéré comme un symbole solaire, image de l'intouchable et de l'inaccessible[8].

En héraldique il est d'abord utilisé comme emblème par les ducs d'Orléans[9], qui créent également l'Ordre du Porc-Épic. L'emblème est ensuite porté à titre personnel par le roi Louis XII qui en décorera ses armoiries et sa monnaie[10],[11]. Il est souvent associé à la devise du roi : « de près et de loin » (Cominus eminus).

En philosophie, son comportement en groupe est choisi pour illustrer un bref apologue de Schopenhauer dans son ouvrage Parerga et Paralipomena (1851) : comme le porc-épic en « troupeau », les êtres humains doivent garder une distance sociale médiane pour vivre en société.

C'est aussi l'un des symboles officieux du Parti libertarien et des libertariens, similaire à l'âne démocrate et à l'éléphant républicain.


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Collectif (trad. André Delcourt et Hervé Douxchamps), Tous les animaux de l'univers, Unide (no 14), , 1732 p., Porcs-épics pages 1322 à 1324
  2. a b c d e f g h i j k l m n et o Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t et u (en) Murray Wrobel, 2007. Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian. Elsevier, 2007. (ISBN 0444518770), 9780444518774. 857 pages. Rechercher dans le document numérisé
  4. Nom vernaculaire français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen.at
  5. (en) Derwent, Thesaurus of agricultural organisms: pests, weeds and diseases, Volume 1. Derwent Publications, Ltd. Éditions CRC Press, 1990. 1529 pages. (ISBN 0412372908), 9780412372902. Rechercher dans le document numérisé
  6. sora sur l'Encyclopédie de Madagascar et Dictionnaire Malgache
  7. Oppien de Syrie, Cynégétiques, III, 397 et suivants ; Élien le Sophiste, Sur les animaux, I, 31 ; Timothée de Gaza, Sur les animaux, 8, 2.
  8. Au pays de l'Ornain
  9. Badge du Duc d'Orléans
  10. Gildas Salaün, « Des porcs-épics sur les monnaies de Louis XII !? », Monnaie magazine,‎ , p. 38-41 (ISSN 1626-6145)
  11. « Définition de Porc-épic », sur yfolire.net

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]