Polynôme associé de Legendre

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En mathématiques, un polynôme associé de Legendre, noté , est une solution particulière de l'équation générale de Legendre[ref 1] :

laquelle n'a de solution régulière que sur l'intervalle [–1, 1] et si –ℓ ≤ m ≤ ℓ avec ℓ et m entiers. Elle se réduit à l'équation différentielle de Legendre si m = 0.

Cette fonction est un polynôme si m est un entier pair. Toutefois, l’appellation de « polynôme », bien qu'incorrecte, est quand même conservée dans le cas où m est un entier impair.

L'équation générale de Legendre est rencontrée notamment en physique, par exemple dans la résolution de l'équation de Helmholtz en coordonnées sphériques. En particulier, les polynômes associés de Legendre jouent un rôle important dans la définition des harmoniques sphériques.

Courbes représentatives des polynômes associés de Legendre pour ℓ = 5.

Définitions et expressions générales[modifier | modifier le code]

L'équation générale de Legendre en physique[modifier | modifier le code]

L'équation générale de Legendre apparaît naturellement dans la résolution de l'équation de Helmholtz tridimensionnelle en coordonnées sphériques (notées , avec , avec constant, en utilisant la méthode de séparation des variables. Plus précisément, elle correspond à la partie angulaire selon la colatitude de cette équation, et correspondants aux constantes de séparation.

En effet dans ce cas l'équation angulaire correspondante se met sous la forme :

Le changement de variable permet alors de mettre cette équation sous la forme de l'équation générale de Legendre.

Expression en fonction des polynômes de Legendre[modifier | modifier le code]

Les polynômes associés de Legendre se déduisent des polynômes de Legendre par la formule :

[2].

Orthogonalité[modifier | modifier le code]

En supposant 0 ≤  m ≤ ℓ avec m, ℓ entiers, les polynômes satisfont la condition suivante d'orthogonalité pour m fixé :

est le symbole de Kronecker.

Ils suivent également la condition d'orthogonalité suivante à ℓ fixé :

Lien avec les harmoniques sphériques[modifier | modifier le code]

Les harmoniques sphériques interviennent notamment en physique quantique, où elles correspondent aux fonctions propres du moment cinétique orbital, c'est-à-dire celles communes aux opérateurs (carré du moment cinétique) et de sa composante , avec les équations aux valeurs propres :

et

.

En coordonnées sphériques ces opérateurs se mettent sous la forme :

Par suite, correspond à la partie angulaire du Laplacien[3], et de fait les équations aux valeurs propres sont identiques à celles que l'on obtient lors de la résolution de l'équation de Helmholtz. Dès lors les harmoniques sphériques sont proportionnelles à et , et après normalisation elles se mettent sous la forme :

Relation avec la fonction hypergéométrique[modifier | modifier le code]

Tables des premiers polynômes associés de Legendre[modifier | modifier le code]

Les premiers polynômes associés de Legendre sont :

0 1 2 3 4
0 1 n.d. n.d. n.d. n.d.
1 n.d. n.d. n.d.
2 n.d. n.d.
3 n.d.
4

Pour les valeurs négatives de m, il suffit d'utiliser la relation :

qui se déduit directement de la formule donnée plus haut.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette équation implique que l'on a de la forme , or comme nécessairement doit être univaluée sur l'intervalle il faut que m soit un entier relatif.
  2. Le facteur est en fait un facteur de phase, dit de Condon-Shortley, omis par certains auteurs.
  3. En coordonnées sphériques, il est dès lors facile de vérifier que le Laplacien se met sous la forme . Cette propriété est utilisée notamment dans l'étude quantique de l'atome d'hydrogène : le Laplacien intervenant dans le terme d'énergie cinétique et le potentiel étant invariant par symétrie sphérique, le hamiltonien du système commute alors avec et . L'équation de Schrödinger pour l'électron peut ainsi être résolue par séparation des variables et la solution est donnée comme le produit d'une fonction radiale et d'une harmonique sphérique .

Références[modifier | modifier le code]

  1. Cf. notamment (en) George B. Arfken, Hans J. Weber et Frank E. Harris, Mathematical Methods for Physicists, 7e éd. (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]