Polygraphe (auteur)

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Diderot par Louis-Michel van Loo (1767).

Un polygraphe (du grec ancien polugraphos : poly : plusieurs et graphos : écriture) est un auteur qui écrit sur des domaines variés.

Les polygraphes sont souvent polymathes, un bon exemple étant Goethe.

Présentation[modifier | modifier le code]

Dans le domaine de la littérature, le nom de polygraphe s'applique surtout à certains écrivains de l'Antiquité : parmi eux, Xénophon, Platon, Aristote[1] et Plutarque chez les Grecs, Varron, Cicéron et Pline l'Ancien chez les Romains.

On compte encore des polygraphes au Moyen Âge et à la Renaissance, mais ils deviennent de plus en plus rares dans les temps modernes en raison du développement des sciences particulières. Voltaire et l’encyclopédiste Diderot[2] sont deux exemples de polygraphes modernes[3].

Evolution du terme[modifier | modifier le code]

Le terme semble avoir été employé au cours de l’Antiquité dans un sens différent de celui que nous l’entendons aujourd’hui. Diogène Laërce désigne Épicure comme celui qui composa plus d’ouvrages que n’importe quel philosophe. En parallèle, il critique Chrysippe d’avoir voulu « l’imiter en πολυγραφία » (polygraphie), ce qui rend son œuvre « répétitive et maladroite ». A cette époque donc, la polygraphie implique, de façon restreinte, le fait de composer un grand nombre de textes. Pour autant, la liste des œuvres d’Épicure donnée par Diogène Laërce, ne recense que des ouvrages philosophique, démontrant ainsi que le terme n’induit aucunement l'idée de « diversité » qu'on lui i prête aujourd'hui[4].

Entre le moyen-âge et le XIXe siècle, on observe un glissement du sens qui va prendre un sens péjoratif pour qualifier des auteurs - ou de nos jours, certains journalistes - qui traitent superficiellement de plusieurs sujets sans en maîtriser aucun en profondeur[4].

Auteurs polygraphes[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]


Moyen Âge[modifier | modifier le code]

de la Renaissance aux Lumières[modifier | modifier le code]

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Autres usages[modifier | modifier le code]

Polygraphe est une des insultes du capitaine Haddock, qu'il emploie notamment dans l'album L'Affaire Tournesol.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir la Liste des œuvres d'Aristote.
  2. Voir les Œuvres de Denis Diderot.
  3. Encyclopédie Larousse du XXe siècle, Paris, 1932.
  4. a et b Isabelle Gassino, Université de Rouen et Dimitri Kasprzyk, université de Brest, « Colloque "La polygraphie comme norme" », 16 et 17 novembre 2017
  5. « Page:Otlet - Traité de documentation, 1934.djvu/141 - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  6. « Oeuvres de Lucien | Site du Musée Médard de Lunel », sur www.museemedard.fr
  7. Wauchier de Denain, polygraphe du XIIIe siècle, Presses universitaires de Provence, coll. « Senefiance », (ISBN 979-10-365-6164-1, lire en ligne)
  8. Diderot polygraphe | Collection Cahiers Philosophiques, (ISBN 978-2-240-03499-1, lire en ligne)
  9. « Guillaume Cretin, écrivain polygraphe | UMR Litt&Arts », sur litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr (consulté le )
  10. a b c d et e Myriam Kohnen, Thèse - Figures du Polygraphe. Zola, Daudet, Malot (1855-1880), Paris, Université de Paris III,
  11. Michèle Bokobza Kahan, « Le Dictionnaire historique, littéraire et bibliographique des Françaises par Fortunée Briquet (1804) : une analyse de discours pour une enquête féministe », Acta fabula,‎ (ISSN 2115-8037, lire en ligne, consulté le )
  12. « Joseph-Charles Taché polygraphe », sur Presse de l'Université Laval (consulté le )
  13. Jean Morency, « Louis Dantin, écrivain polygraphe », Voix et Images, vol. 38, no 2,‎ , p. 7–10 (ISSN 0318-9201 et 1705-933X, DOI 10.7202/1015160ar, lire en ligne, consulté le )